Il y a une bonne quarantaine d'années, j'allais régulièrement au théâtre. Miracle en Alabama est une pièce que j'avais beaucoup aimée. Je savais posséder le texte. Je savais qu'il était dans une caisse au grenier, mais laquelle. Je l'ai cherché à plusieurs reprises, sans résultat au point d'en être tourmenté jusqu'à une recherche récente où je l'ai trouvé comme quoi, il faut être patient et ne jamais désespérer.
Le capitaine
Arthur Keller et son épouse ont une fille Hélène qui a contracté une maladie à l'âge de 19 mois qui l'a rendu sourde, muette et aveugle. Cette fille leurs cause beaucoup de soucis car les parents qui cèdent à tous ses caprices, ils n'ont jamais trouvé la méthode pour l'éduquer. Ils n'ont qu'une idée en tête, trouver le docteur qui pourra la guérir, mais en vain. La solution vient du professeur Anagnos qui leurs a trouvé une gouvernante, Miss Annie Sullivan. Mais avant le départ d'Annie le professeur prévient la jeune fille : Hélène sourde muette, aveugle est comme un petit coffre-fort fermé que personne ne peut ouvrir. Il ajoute, il faut que je vous avertisse, elle a de terribles colères de temps en temps.
Annie Sullivan se présente aux Keller. Face à elle,
Arthur Keller bourru, patriarche qui entend être respecté. La gouvernante trouve le moyen de faire progresser Hélène. Elle lui apprend le braille. La famille qui met son grain de sel en ostracisant Annie, qui a compris que pour éduquer Hélène et l'aider à acquérir une perception de son environnement, elle doit être ferme avec elle ce qui contredit les parents qui naturellement sont protecteurs. Annie dans les dilemmes avec patience arrive à ce que ses méthodes ne soient pas contredites. Après une période ou par convention, ils laissent agir Miss Sullivan seule, ils s'aperçoivent des progrès fulgurant d'Hélène qui arrive à associer des mots à son environnement.
Annie Sullivan, en ce qui concerne le polyhandicap d'Hélène a la ferme volonté de l'en sortir : « Je ne compte pas sur ma force à moi, mais sur sa force à elle. Ce petit diable se meurt de connaître ce qui se passe autour d'elle, dans le monde. Ce qui compte c'est qu'il faut qu'elle comprenne que chaque chose a un nom, que les mots seront ses yeux pour « voir » les autres, le monde, et pour se découvrir, se voir elle-même. Si elle n'apprend pas à parler, à penser, à réfléchir, à quoi bon tout ce que nous faisons pour elle en ce moment.
Le texte est agréable. Un bémol, le véritable fil conducteur de l'histoire est alourdi par un passage ou le capitaine
Arthur Keller nous parle en long et en large de la guerre de sécession.
Le jeu des acteurs n'est pas facile. Dans diverses mise en scène et représentations, quel âge pouvait avoir l'artiste qui représentait Hélène : 9, 11, 15 ans ?
Nous ne pouvons qu'être admiratif de ces personnes porteuses d'un handicap, qui selon l'expression soulèvent des montagnes.