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Pas d'appréhension en ouvrant un Giono, on sait qu'on ne sera pas déçu.
L'iris de Suse, dernier roman, paru en 1970
Mais qui est ce mystérieux personnage, qui a fait de la prison, qui part avec un troupeau en transhumance, qui se retrouve dans la maison de la baronne ?
Portrait d'un homme qui se transforme intérieurement au gré de sa cavale, et toujours, les paysages de Provence.
Comme toujours, personnages et paysages sont somptueusement et paradoxalement humblement décrits.
Un beau texte encore, même s'il ne figure pas parmi mes préférés de Jean Giono.
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Un roman, le dernier de Jean Giono (écrivain du XX° siècle, scénariste français, "chantre populiste" de la Haute Provence, membre de l'Académie Goncourt) puisqu'édité l'année de sa mort en 1970, qui a la saveur aigrelette de croûtes de roquefort "de collection", adoucies par le moelleux d'une tranche de pain bis, et le fondant d'une "potée de haricots" partagées avec des bergers "rois d'une montagne" pelée aux allures de bout du monde.
Un récit qui flambe comme une gorgée de "vespétro", cette liqueur qui requinque et tourne un peu la tête.
Une histoire simple, celle de Tourniquet, Tringlot,Petit Jules ou Jean Rameau de jour en jour, "un zèbre" qui a fait "sept ans de Biribi" (traduire par travaux forcés) et fuit, magot en poche, ses anciens accolytes.
"Si tu ne sais pas où aller,viens avec moi" propose Louiset, berger "vert comme un épinard" à la tête d'une belle troupe mais plié en deux par une "chiasse" carabinée.
Je retranscris fidèlement ce parler imagé, cette verve truculente, ces perles de culture uniques qui sont la richesse primordiale de L'iris de Suze.
Tringlot, reconverti, tout en récapitulant le soir "les images de Toulon" appartenant à son passé, écoute les bruits qui courent sur chaque habitant de la petite ville d'en face et croise toute une faune haute en couleurs entre gendarmes, brigands,château ( de Quelte celui de Jeanne "aux grands airs, veuve et baronne "miniature à croquer") et forge (actionnée par les gros bras de Murataure époux de l'Absente et amant de l'excentrique baronne).
L'iris de Suse, ainsi que le confie Jean Giono, n'est pas une fleur mais un minuscule crochet de lapis-lazuli repris ici dans l'os microscopique qui "crochète la voute cranienne des oiseaux".
Petit os retrouvé dans les squelettes d'animaux reconstitués par Casagrande,l'Italien, l'ami de Louiset, qui habite le rez de chaussée de Quelte, clef de voute d'un édifice qui ouvre àTringlot la porte d'un palais aux parfum De Grèce antique.
L'iris de Suse, intitulé au départ L'invention du zéro est une ode au zéro point de départ du bonheur, où lorsqu'on a largué ses biens terrestres subsiste une Absente de rien du tout bien plus présente qu'on ne le croit.
Philosophe Jean Giono?
Assûrément!
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Une histoire simple, celle de Tringlot un nom curieux ! mais qui porte d'autres patronymes.

Il revient de loin Tringlot, des larcins peut être des crimes, l'amour de l'or l'a conduit a faire sept ans de Biribi, de travaux forcés si vous préférez on est en 1904 et la justice ne rigole pas.

Il parait assagi mais allez y voir...
Il se fait discret et Louiset le berger lui accorde sa confiance pour mener la transhumance avec lui, mais le soir Tringlot revoit le passé et surveille ses arrières car manifestement on le poursuit. Ils sont deux à lui donner la chasse, l'un promène une odeur de réglisse, l'autre fait entendre un bruit de clés.

Quand Louiset lui propose de faire la saison là-haut dans la montagne, Tringlot accepte et petit à petit un monde vaste s'ouvre à lui.

Le voilà à Quelte, un château habité par une baronne qui fraye avec Murataure le forgeron du village. Il passe des heures avec Casagrande, un drôle de bougre, un peu médecin, un peu diable qui occupe son temps à nettoyer des squelettes d'oiseaux.

Drôle d'endroit mais peu à peu Tringlot s'y sent chez lui surtout après sa rencontre avec l'Absente, c'est la femme du forgeron, une femme belle mais mutique.
C'est le romanesque porté à son sommet, le récit s'enfonce dans l'extraordinaire, le merveilleux mais aussi le diabolique. Giono n'explique rien, il nous laisse nous faire notre propre idée, chaque personnage est multiple et tour à tour nous effraye, nous emporte dans un tumulte d'impressions. Les plus noirs sont aussi parfois les plus touchants. La folie guette mais aussi l'amour, celui qui rend fou et pourtant mène aussi sur les chemins de la rédemption.

J'ai vraiment tout aimé dans ce roman, les personnages jamais totalement dévoilés, l'amour qui fait fi des conventions, la chronique de la transhumance si pleine de poésie, le conte flamboyant qui se cache derrière le récit.
La langue de Giono est inventive, riche et participe au bonheur de lecture.
Quant à savoir ce qu'est l'Iris de Suze je vous laisse le découvrir en lisant ce roman.

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Tringlot, individu trempant dans des affaires louches, quitte précipitamment Toulon vers les montagnes, et doit se fondre dans le paysage en quittant ses habits de citadin pour quelque chose de plus passe-partout. Surtout lorsqu'il décide de suivre un troupeau qui monte dans les alpages.
Tout est nouveau pour Tringlot là-haut, et les discussions à bâtons rompus avec le berger le renseignent sur un monde qu'il ignorait totalement jusqu'alors. Il est intrigué par le comportement de l'un des bergers qui rentre un soir tout défiguré, semblant avoir été sérieusement tabassé, et s'intéresse aussi à une certaine baronne qui vit un peu plus bas, et dont les frasques font jaser dans la vallée. Sans compter les deux individus qui sont lancés à sa recherche, et qui ne lâcheront pas si facilement leur proie…
Je me suis régalée de bout en bout de ce roman, adoré la façon qu'ont certains personnages de parler par métaphores, qui rend le texte un peu hermétique mais ajoute à la poésie, je me suis imaginé avec précision les paysages entre Alpes et Provence, rappelé certains endroits où j'étais passée, j'ai frissonné aux inquiétudes du héros qui ne se sent jamais vraiment en sécurité nulle part, j'ai été absorbée par les intrigues parallèles qui se nouent, j'ai aimé les discussions philosophiques et l'évolution du personnage principal, jusqu'à la fin parfaite !
Concernant le titre, sachez que l'iris de Suse n'est absolument pas une fleur, mais un os, un petit os de la voûte crânienne des oiseaux, os imaginé par l'un des personnages, semblerait-il…
Bref rien ne vaut un classique de derrière les fagots pour vous réconcilier avec la littérature !
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1904, à Toulon, Tringlot, ancien condamné aux travaux forcés, s'échappe au nez et à la barbe de ses deux poursuivants : Cachou et Porte-clefs repérables et repérés qu'ils sont, l'un précédé d'une odeur de cachou qu'il consomme en quantité, l'autre par le bruit des clés qu'il manipule constamment dans sa poche.
On le retrouve dans la campagne provençale où il croise Louiset, malade, qui mène un troupeau aux alpages ; et qui lui demande de l'aide… Alors nous montons haut, très haut dans la montagne. C'est pour Tringlot la découverte de la montagne et, par la force des choses, d'une autre vie peuplée de personnages insolites et parfois inquiétants : Murataure, Anaïs, l'Absente, Casagrande, la Baronne, la Belle Marchande...
« L'iris de Suse » est le dernier roman de Jean Giono publié de son vivant. On y retrouve les grands thèmes chers à l'auteur, mais aussi la montagne provençale, personnage à part entière du récit. le style, plus dépouillé que jamais rappelle néanmoins les premiers ouvrages tels que « Colline », « Un de Baumugnes » ou « Regain » ; malgré la critique qui évoque un côté opéra bouffe, probablement du fait de certains personnages pour le moins « baroques ».
Un bien beau texte.
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la souveraineté intacte, ou qui voulait se croire telle, de la baronne dans l' »Iris de Suse » de Giono, livre qui, de lui, reste peut être mon préféré, avec « Noé » parce que c'est par là que le goût de cette écriture m'est venu, que je n'avais plus lu depuis nombreuses années, et que je viens de retrouver en livre de poche, avec plaisir, même dans son côté presque caricatural, sa façon de reprendre tout ce qu'on attend de Giono, avec un peu d'insolence lasse, et beaucoup de saveur, mais débarrassée de toutes les boursouflures du lyrisme.
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Récit quelconque. Giono fait du Giono, pour les raisons déjà expliquées dans mon commentaire des «Âmes fortes » : il faut bien vivre. C'est terrible de voir un aussi grand talent se répéter à faire ce qui a suscité son succès littéraire. C'est un livre qui n'apporte rien à sa production littéraire. Cela peut certes se lire mais, à le goûter, cela fait penser à un yaourt dont la date de péremption commence à être dépassée.
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J'achève ma relecture des romans de Giono par , comme il se doit, le dernier . Etrange et fascinant récit car j'y discerne comme une récapitulation .On y retrouve « Les âmes fortes » , « le Moulin de Pologne » , « les Grands chemins » , « Un roi sans divertissement » , « le hussard sur le toit » , « les chroniques de la demi Brigade » , et même « Jean le bleu » car Casagrande me rappelle Franchesc Odripano ( si vous êtes « Gioniste » , allez-y , cherchez…) . Et ce bandit qui partant de Toulon va trouver dans les sommets une forme de rédemption ça ne dit rien aux hugolâtres ? Attention , ce n'est pas un ressassement loin de là , il y a de l'invention , des figures fascinantes et bien entendu la capacité qu'à Giono de déployer les paysages en décor d'épopée. Enfin , l'amour de Tringlot pour « L'absente » n'est il pas le dernier mot du créateur qui a dit « Ce qui compte dans un vase c'est le vide du milieu »
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Un petit bijou un peu difficile d'accès : vocabulaire argotique provençal, milieu social particulier, et parfois passages carrément nébuleux qu'il faut humblement accepter de très moyennement comprendre pour savourer des descriptions de la montagne, de l'orage, de personnages absolument fantastiques. Et on apprend ce qu'est un iris de suze. Bonne lecture.
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