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sur 1244 notes
Mattia est un jeune garçon surdoué, dont la vie a été bouleversée par la disparition de sa soeur jumelle. Alice, traumatisée par un accident survenu à la montagne, a gardé des séquelles physiques et psychologiques.
Ils vivent chacun au sein de leur famille, mais sont mal intégrés dans leur environnement proche. Incompris de leurs parents et de leurs camarades, ils ont en commun une grande solitude. Leur rencontre au lycée va changer leur existence et permettre à chacun de trouver en l'autre comme un double lui-même. Mais les souffrances vécues laissent des traces et ils n'arriveront que rarement à se laisser aller à plus de confiance et d'intimité, à l'occasion de retrouvailles au fil des années.

C'est un livre parfois dur, quelquefois j'ai failli le poser et abandonner cette lecture, surtout au début, d'ailleurs, quand les injustices s'accumulent, sur Alice en particulier. Mais j'ai persisté et suis arrivée au bout de cet étrange parcours de deux êtres mal à l'aise dans la vie. Coincés dans leur solitude, ils n'arrivent pas à s'extraire complètement de leur passé et ne saisissent jamais complètement la perche parfois tendue par l'autre. le livre s'achève sans vraiment apporter une fin à cette histoire, ce qui permet au lecteur d'inventer d'autres rencontres entre Mattia et Alice et une issue, heureuse ou pas, selon l'humeur.
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Je n'aime pas vraiment les couvertures de romans qui reprennent des images du film qui en a été adapté car cela interfère avec ma propre vision des personnages mais tant pis.
J'ai découvert l'histoire parallèle de deux personnages solitaires dans leur marginalité dont les routes se croisent sans arriver totalement à se nouer.
Le livre débute par le trauma qui a marqué leur enfance et construit leur identité. Alice et la chute à ski qui va la laisser boiteuse ; Mattia et la disparition de sa soeur jumelle dont il a eu honte.
Ils se rencontrent pour la première fois au lycée alors qu'Alice cherche à intégrer la bande de filles la plus populaire dont elle a l'habitude de subir le harcèlement. Elle jette son dévolu sur Mattia, ce garçon si différent des autres qu'elle a envie d'approcher pour le soutenir.
L'âge adulte et l'entrée dans la vie active va les séparer, Mattia part enseigner les mathématiques "pointues" à l'université d'un pays scandinave alors qu'Alice se tourne vers la photographie.
Un texte très fort sur la différence et l'intégration, la difficulté de vivre en société lorsqu'on se sent à part...
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Alice et Mattia sont deux êtres souffrants. Leurs blessures, ils les portent sur eux. Alice, c'est sa maigreur et sa claudication qui lui rappellent l'autorité oppressante de son père. Mattia porte son malheur sur ses mains et ses bras qu'il scarifie à loisir pour faire taire la douleur d'une soeur jumelle disparue. Lorsque ces deux êtres cabossés se croisent à l'adolescence, un lien se tisse entre eux comme une évidence et pourtant leurs casseroles seront trop encombrantes pour qu'ils soient seulement capables de s'aimer. Leurs bizarreries et leurs humeurs sauvageonnes les rapprochent et les obligent à se carapater. C'est ainsi qu'ils tisseront leurs vies, en parallèle.

Étrangement, j'ai beaucoup de mal à écrire ce billet. Je dis étrangement parce que j'ai beaucoup aimé ce livre. Bon faisons simple. D'abord, les points positifs, d'ac ?

J'ai adoré la façon totalement décalée de parler des douleurs et des névroses des deux personnages principaux. C'est un parti pris courageux de s'attaquer aux maladies mentales avec humour et même un peu de cynisme. L'anorexie, c'est un sujet avec lequel il n'est pas de bon ton de faire sourire, on n'ose pas toucher à ces douleurs parce qu'elles tuent à petit feu. Pourtant Paolo Giordano parvient, avec finesse et bienveillance, à arracher des éclats de rire avec des scènes gentiment moqueuses. Son autre personnage, Mattia, n'est pas épargné non plus. Il compte, du matin au soir et du soir au matin, tout, tout le temps, rien n'échappe à son besoin de tout mettre en équations. Sauf peut-être l'asymétrie des cicatrices qui décorent ses mains. Ce sociopathe paralysé par sa souffrance prête lui aussi à rire plus qu'à pleurer. C'est une belle façon de montrer qu'on peut rire de tout, que la légèreté fait tout passer.

Malgré tout ça, je ne peux pas me résoudre à être parfaitement dithyrambique sur ce bouquin. Ok, je fais un peu ma princesse, parce que le livre est vachement bien. Mais j'aurais aimé, je crois, que le rythme de l'histoire soit aussi pétillant que les caractères de personnages, et peut-être même que le récit sorte un peu plus des sentiers battus. Quand on aime, on a le droit d'être super exigent et un peu injuste, non ?

Mais s'il ne faut retenir qu'un mot (ou presque) de cette chronique, c'est : « Fonce et fais-toi plaisir ».
Lien : http://lafleurdesmots.fr/la-..
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Une histoire très touchante, un style raffiné, des personnages étranges mais attachants. On plonge très vite dans le livre, en apnée, car l'ambiance est lourde. Ce livre m'a beaucoup émue.
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Alice et Mattia sont des adolescents qui ont en commun d'avoir vécu un événement traumatisant pendant leur enfance. Elle, s'est réfugiée dans l'anorexie et lui dans un comportement du type autiste . Lorsque les deux se rencontrent au lycée, ils reconnaissent aussitôt dans l'autre une âme soeur. Mattia considère qu'ils sont comme des " nombres premiers jumeaux ". Un nombre premier est une chose solitaire qui ne peut être divisée seulement par elle-même ou par un et ne correspond jamais vraiment avec un autre. de même, Mattia et Alice sont des individus solitaires qui sont seront toujours liés mais à jamais séparés.
C'est leurs vies de 1983 à 2007 que Paolo Giordano retrace dans ce roman. Une vie désespérée, aussi désespérante que 1X1 fera toujours 1 et jamais 2.
J'ai suivi ce récit avec curiosité, me demandant où l'auteur voulait en venir. Ce n'est qu'au dernier tiers du roman que j'ai commencé à ressentir un réel intérêt pour ces deux personnages qui me semblaient aussi peu passionnants l'un que l'autre par manque de profondeur. Aussi peu enthousiasmants que les nombres premiers, pour qui n'est pas féru de mathématique mais qui peuvent devenir intéressants pour peu qu'on nous en parle bien.
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Ce roman, qui ne correspond pas du tout à ce que j'ai l'habitude de lire et que j'ai lu, sans savoir de quoi il parlait, uniquement parce qu'on me l'avait offert, a été une excellente surprise ! Je n'arrivais tout simplement pas à lâcher ce récit et son écriture entraînante et très fluide.

La solitude des nombres premiers, en référence aux nombres indivisibles autrement que par eux-mêmes en mathématiques, raconte l'histoire de deux jeunes en marge par rapport aux autres personnes de leur âge, et tous deux marqués par un traumatisme d'enfance. Chaque chapitre correspond à une année, et on suit ainsi le parcours chaotique d'Alice et Mattia de leur petite enfance à leur vie de jeune adulte (le récit s'arrête quand ils ont la trentaine).

L'auteur parvient selon moi parfaitement à se glisser dans la peau de ces deux « inadaptés » souffrant de divers troubles physiques et psychiques (claudication, anorexie, sociopathie…) ou de simples différences (timidité, haut potentiel intellectuel…), causes d'un mal-être profond (à l'adolescence mais pas seulement) et d'une difficulté à s'intégrer et à vivre « comme tout le monde ». Si la fin peut paraître abrupte et surprenante, elle semble en réalité l'issue la plus logique et la plus vraisemblable pour de telles personnalités, qu'à titre personnel je ne suis pas près d'oublier.
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Magnifique roman, d'une rare sensibilité. Cette histoire m'a prise aux tripes et l'émotion ne m'a plus lâchée jusqu'à la fin.
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« Les nombres pre­miers ne sont divi­sibles que par 1 et par eux-mêmes. Ils occupent leur place dans la série infi­nie des nombres natu­rels, écra­sés comme les autres entre deux sem­blables, mais à un pas de dis­tance. Ce sont des nombres soup­çon­neux et soli­taires, rai­son pour laquelle Mat­tia les trou­vait mer­veilleux. Il lui arri­vait de se dire qu'ils figu­raient dans cette séquence par erreur, qu'ils y avaient été pié­gés telles des perles enfi­lées. Mais il son­geait aussi que ces nombres auraient peut-être pré­fé­rés être comme les autres, juste des nombres quel­conques, et qu'ils en étaient pas capables. […]

A un cours de pre­mière année, Mat­tia avait appris que cer­tains nombres pre­miers ont quelque chose de par­ti­cu­lier. Les mathé­ma­ti­ciens les appellent pre­miers jumeaux: ce sont des couples de nombres pre­miers voi­sins, ou plu­tôt presque voi­sins, car il y a tou­jours entre eux un nombre pair qui les empêche de se tou­cher vrai­ment. »

2 760 889 966 649 et 2 760 889 966 651, deux nombres pre­miers per­dus dans l'infinie immen­sité arith­mé­tique de la vie. Ces deux nombres jumeaux, ce sont ceux de Mat­tia et d'Alice.

“I'm not a num­ber, I am a free man” crie le numéro 6 dans The Pri­so­ner. Ce cri est celui de la révolte qui refuse la fac­to­ri­sa­tion de l'être, la réduc­tion onto­lo­gique à un simple iden­ti­fiant qui nie toute sa sin­gu­la­rité ou plu­tôt qui classe froi­de­ment cette frac­tion dans une chaîne infi­nie et ano­nyme d'autres iden­ti­fiants, broyant par là le concept même du mot in-dividu. A l'inverse, Mat­tia, aurait pré­féré être un numéro libre parmi d'autres, “être comme les autres, juste des nombres quel­conques” mais la vie en a décidé autre­ment car, pour cer­tains, le des­tin joue avec des dés et écrase leur indi­vi­dua­lité de ses nombres impla­cables.

Indi­vi­dus, tel est pour moi le thème cen­tral de la soli­tude des nombres pre­miers. Mat­tia et Alice (mais en arrière plan d'autres per­son­nages par­ti­cipent de cette thé­ma­tique) sont ces per­sonnes soli­taires et écor­chées, qui, tels des nombres pre­miers, ne se divisent que par eux-même ou par un. Il y est ques­tion des des­ti­nés qu'on ne choi­sit pas ou contre les­quelles on ne lutte pas, des outrages — ces divi­sions pri­mor­diales — qu'on subit et qui nous arrache, qui une jambe, qui une soeur jumelle… le cours de la vie, les choix que l'on fait soi-même ou à notre place, le des­tin, etc., les fait pas­ser d'individus sans his­toire à l'état de divi­dus, d'êtres alté­rés dans les deux sens du terme : Alice perd sa jambe en appre­nant le ski pour son père qui vou­lait faire d'elle une cham­pionne, Mat­tia aban­donne quelques ins­tants sa soeur jumelle en allant à un goû­ter d'anniversaire et sa vie bas­cule quand elle est por­tée dis­pa­rue. Ces dou­lou­reuses divi­sions les blessent, les font deve­nir autres et modi­fient pro­fon­dé­ment le lit du ruis­seau où cou­lait pai­si­ble­ment leur his­toire. Oui, mais qui, mais quoi ?

De ce trauma ini­tial découle une nou­velle concep­tion de son propre corps qui se doit de réper­cu­ter, de faire réson­ner en écho au-dehors, pour autrui, cette altération/altérité de l'être. Pour cela on doit faire perdre à ce corps — qu'on croi­rait mono­li­thique voire mono­cel­lu­laire — son unité, on orga­nise, on ordonne la divi­sion de son propre orga­nisme devenu un lourd amas de cel­lules trop nom­breuses. Alice choi­sit de son côté la sous­trac­tion en refu­sant à ses cel­lules la nour­ri­ture dont elles ont besoin : l'anorexie radi­cale et nau­séeuse à la limite de la sur­vie. Cette sous­trac­tion vise évidem­ment à se rendre “trans­pa­rente”, à s'effacer de sa propre vie… Mat­tia, lui, choi­sit la divi­sion : celle de ces cel­lules, il taille à même la peau, fait des opé­ra­tions — non mathé­ma­tiques, mais le choix de cette dis­ci­pline n'est peut-être pas for­tuite — sur la paume, les poi­gnets, les bras, il divise ses pha­langes en pro­cé­dant régu­liè­re­ment à des auto-mutilations. Ce n'est pas tant la dou­leur, tant la rage, tant la puni­tion que Mat­tia rejoue à chaque coups porté dans sa chair que sa propre divi­sion, celle par laquelle il pour­rait faire reve­nir sa soeur dis­pa­rue, son “hélice d'ADN, dont la jumelle était absente”, p.185.

Alors ? Ces deux divi­dus évidem­ment s'attirent et se révulsent alter­na­ti­ve­ment comme deux aimants aux pola­ri­tés chan­geantes… Ils cherchent l'un dans l'autre la com­plé­tude abso­lue, la com-préhension par­faite, la per-fusion vitale mais ils fuient égale­ment ce reflet mor­celé de leur être que l'image de l'autre ren­voie. Syl­vie à très judi­cieu­se­ment fait un rap­pro­che­ment avec le mythe de l'androgyne de Pla­ton, celui qui vou­drait que nos âmes féminin-masculin fussent à l'origine scin­dées et épar­pillées et que notre quête amou­reuse ten­drait à vou­loir recons­ti­tuer. Seule­ment à l'image de ces nombres pre­miers jumeaux, la ren­contre n'a jamais vrai­ment lieu, elle est tou­jours empê­chée par un nombre pair qui les sépare, qui les isolent dans une proxi­mité et une soli­tude incom­pres­sible. Alice ten­tera de trou­ver un remède à sa soli­tude dans le mariage, mais son refus absolu de la grande divi­sion, celle de la mater­nité fera échoué cette issue pos­sible. Mat­tia s'enfermera dans une autre soli­tude, celle des mathé­ma­tiques dans les­quelles il se dis­sout len­te­ment mal­gré les ten­ta­tives de diver­sions de son binôme scien­ti­fique, Alberto. Il ten­tera bien une expé­rience amou­reuse, pour paraître “nor­mal” mais sans grand suc­cès… Alice et Mat­tia se retrou­ve­ront encore une fois, essayant de ravi­ver autour d'eux des fan­tômes, tout pour­rait basculer…

Le roman, je trouve, s'interroge sur les che­mins que prennent la vie, les renon­ce­ments tacites, les indif­fé­rences simu­lées, celles qui vexent, les frus­tra­tions répé­tées, la mal­adresse de l'être qui ne sait, dans le fond, com­ment se posi­tion­ner dans le temps et l'espace, sur toutes ces choses qui nous agitent comme les méca­nismes d'une machine que nous ne maî­tri­sons pas, et dont le temps, tel un puis­sant res­sort, fait sans cesse avan­cer la marche.

J'ai trouvé ce texte glo­ba­le­ment bien écrit, d'autant qu'il s'agit d'un pre­mier roman. J'aurais aimé une écri­ture moins froide et moins chi­rur­gi­cale, un style plus tra­vaillé, plus “lit­té­raire” (mais j'ai conscience aussi d'avoir lu une tra­duc­tion), quelque chose qui, dans la forme, concourt à mar­quer plus sin­gu­liè­re­ment de son empreinte cette dis­so­lu­tion de l'être, cette soli­tude pre­mière de l'individu. J'ai, pour ma part, le sen­ti­ment que Gior­dano n'a pas déroulé son fil mathé­ma­tique jusqu'au bout, qu'il aurait pu davan­tage creu­ser cet angle, dérou­ler cette approche phi­lo­so­phique des êtres de manière encore plus précise.

On peut repro­cher (comme je l'ai lu par ailleurs) un pen­chant cari­ca­tu­ral, ou tout du moins une manière mal­adroite de pré­sen­ter cette jeu­nesse ban­cale, mais je pense que c'est la radi­ca­lité de ces soli­tudes qui a entraîné l'auteur à pous­ser loin ses per­son­nages dans des retran­che­ments ultimes.

Mal­gré ces quelques réserves, La soli­tude des nombres pre­miers est un roman réussi qui aborde som­bre­ment des thèmes et des pro­blèmes de notre société contem­po­raine qui ont tou­ché le public…
Lien : http://www.labyrinthiques.ne..
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Les nombres premiers ne sont divisibles que par 1 et par eux-mêmes ; soupçonneux et solitaires, certains possèdent cependant un jumeau dont ils ne sont séparés que par un nombre pair. Mattia, jeune surdoué, passionné de mathématiques, en est persuadé : il compte parmi ces nombres, et Alice, dont il fait la connaissance au lycée, ne peut être que sa jumelle. Même passé douloureux, même solitude à la fois voulue et subie, même difficulté à réduire la distance qui les isole des autres. de l'adolescence à l'âge adulte, leurs existences ne cesseront de se croiser, de s'effleurer et de s'éloigner dans l'effort d'effacer les obstacles qui les séparent.
Paolo Giordano scrute avec une troublante précision les sentiments de ses personnages qui peinent à grandir et à trouver leur place dans la vie. Ces adolescents à la fois violents et fragiles, durs et tendres, brillants et désespérés continueront longtemps à nous habiter. (4ème de couverture)
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La solitude des nombres premiers (2008) est un roman italien de Paolo Giordano. Alice et Mattia se croisent tout au long de leur vie. Elle est anorexique et handicapée suite à un accident de ski. Il est surdoué et passionné de mathématiques. Leurs fêlures les empêchent de trouver leur place dans le monde. Un beau roman, émouvant et prenant au coeur de la solitude.
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