Ouvrage historique très intéressant, montrant que la Révolution française ne fut pas nécessairement émancipatrice et "bonne" pour la minorité religieuse juive qui était en France.
Concrètement, nous apprenons que les Juifs du Sud de la France, sous l'Ancien-Régime à défaut d'être totalement assimilés à la société française chrétienne, jouissaient de nombreux droits et prérogatives dont étaient privés les Juifs du reste de la France.
Et que de fait, avec sa politique antireligieuse, la Révolution prendra pour cible, cette minorité religieuse.
Commenter  J’apprécie         60
Avant 1808, date de la création par Napoléon Ier d'un organisme commun à tous les Juifs vivants en France, le Consistoire central, il n'existe pas de judaïsme français stricto sensu, et toute référence à cette notion si communément admise de nos jours ne peut être qu'anachronique.
Parodiant la célèbre phrase de Mirabeau sur la France, "agrégat de peuples désunis," on serait tenté de qualifier les groupes juifs vivants en France d'agrégat de nations désunies qu'une tradition religieuse commune ne parvenait pas à constituer en un groupe, certes pluriforme, mais conscient de former une même entité.
Bien que la Terreur ait été caractérisé par la mise en œuvre de mesures dont certaines étaient discriminatoires à l'égard des Juifs et dont d'autres visaient à les considérer comme formant toujours un corps politique à part, le principe de la présence des Juifs en France ne fut jamais sérieusement remis en cause.
L'invité du 13h Patrick Girard