Jour de courage

Il en faut du courage pour faire son coming-out devant toute une classe. Il en faut du talent pour utiliser un exposé sur les autodafés nazis comme libérateur de vérité. Et il en faut des modèles comme ce médecin juif-allemand pour vous prendre par la main et sauter à pied joints dans le vide...

Dans Jour de courage, Livio, 17 ans, mêle la Grande Histoire à la sienne pour tenter de percer une bulle de non-dits et enfin laisser éclater au grand jour son homosexualité. Mais le temps ne fait rien à l'affaire, l'actualité nous le rappelle sans cesse, l'obscurantisme dessert encore et toujours l'Humanité dès qu'elle dévoile une part d'altérité.

Le roman de Brigitte Giraud part d'une sacrément belle idée puisqu'il met en parallèle la persécution des homosexuels durant le régime nazi, l'histoire du docteur Hirschfeld qui lutta pour l'égalité hommes-femmes et les droits des personnes transgenres et celle de ce gamin qui comprend à quel point son combat pour être accepté pour ce qu'il est va se révéler d'une extrême complexité.

Malheureusement la structure du texte a quelque peu gâché mon plaisir. En effet, probablement sous prétexte de faire écho à l'univers ado, à cet exposé devant la classe, à la succession des événements, à la temporalité de l'action, les phrases sont d'une longueur infinie, avec 10 virgules quasiment à chaque fois, additionnant des éléments et des digressions qui ont fini par gêner ma lecture. C'est vraiment dommage car un style fluide et plus littéraire aurait probablement été plus adapté.

Je ressors donc de cette lecture quelque peu déçue de n'avoir pu accrocher plus que çà à ce roman durant lequel j'ai cependant appris beaucoup au sujet de Magnus Hirschfeld, de quoi nourrir un peu plus mon admiration pour les êtres engagés. Je conseille d'ailleurs le visionnage du film The danish girl, l'auteur faisant référence dans l'ouvrage à celle dont il relate la vie, Lili Elbe.