AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782738143051
288 pages
Odile Jacob (03/01/2018)
3.77/5   11 notes
Résumé :
Les " damnés de la terre " aujourd'hui, ce sont les hommes inutiles : non pas ceux qui sont surexploités et dont la force de travail est sous-payée, mais ceux qui ne trouvent pas à l'employer ou si peu, ceux qui - chômeurs, travailleurs précaires, paysans sans terre - sont réduits à survivre de l'assistance publique ou familiale et n'ont aucun moyen d'améliorer leur sort. L'inutilité, dénonce Pierre-Noël Giraud dans ce livre, est la pire forme des inégalités, car el... >Voir plus
Que lire après L'Homme inutileVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Les damnés de la Terre ne sont pas les hommes surexploités mais les inutiles, les sous employés. Il y a de plus en plus d'hommes "inutiles" (économiquement parlant), c'est la thèse développée par l'auteur, un économiste. L'essai est intéressant mais parfois trop technique pour des Béotiens comme pour moi.
Qui sont ces hommes inutiles économiquement dans nos sociétés modernes globalisées ?
Ce sont les travailleurs pauvres qui enchaînent petit boulot sur petit boulot, les chômeurs de longue durée dans les pays riches, les petits paysans, les habitants des bidonvilles dans les pays pauvres, des gens inutiles à l'économie moderne, vivant de l'assistanat ou la limite de la survie, inutiles à eux-mêmes car ayant peu d'espoir de progresser (l'inutilité devient une trappe).
L'auteur s'explique sur cette formule et ce qu'elle peut avoir de choquant, il propose des solutions pour résorber ces trappes d'inutilité porteuses de conflits, à l'heure du délitement des Etats. Les solutions proposées (éducation, formation, nouvelles alliances entre organisations militantes ou mouvements informels) m'ont semblé vagues ou alors je n'ai pas tout compris (car l'essai est parfois pointu).
A noter que si la mondialisation accroît les inégalités au sein des pays riches et détruit les classes moyennes, elle favorise le rattrapage des pays émergents.
Commenter  J’apprécie          120
Un économiste humaniste qui a sa tête sur ses épaules

Que peut-on attendre d'un livre avec ce titre écrit par un économiste ? J'avoue que j'ai été plus que agréablement surpris.

Que veut-il dire par “L'homme inutile” ? Ce sont les hommes (ou femmes, bien entendu) qui se trouvent au dessous d'un seuil de “humanité”. Ce sont les personnes exclues, les SDF, ceux qui enchaînent des petits boulots pour juste survivre sans aucun espoir d'un avenir meilleur. Ou ils survivent grâce à des aides sociales. Ils sont (économiquement) “inutiles” à la fois à la société et à eux mêmes.

L'auteur utilise les métaphores “trappes” et “nasses” pour représenter ces pièges où ces personnes tombent et pourront difficilement sortir.

Ils sont dans une situation pire que celle du “prolétariat” qui, même si exploités par des “méchants capitalistes”, ont un emploi et peuvent, bien ou mal, subvenir à leurs besoins aller même boire un coup avec ses copains…

Grosso modo, le but de ce livre est de réfléchir sur comment faire en sorte de ne plus avoir des “hommes inutiles” ou, au moins, avoir le minimum possible. Bien sûr, pas par leur élimination physique, mais par leur intégration dans la société.

La démarche classique qu'on entend tout le temps est celle des “intellectuels” (dans le sens décrit par Raymond Aron) qui suggèrent, grosso modo, que pour atteindre une “justice sociale” il suffit (yaka) d'enlever aux riches pour donner aux pauvres. Modèle trop simpliste dont les résultats seraient douteux.

La démarche de Pierre-Noël est systémique, dans le sens où il part non pas de l'homme inutile pour arriver à une solution, mais d'une compréhension globale du fonctionnement de l'économie pour identifier où il faut intervenir pour ouvrir les “trappes” pour libérer les “hommes inutiles” et les réintégrer dans la société. Il va sans dire qu'il s'impose des transitions en douceur qui seraient acceptables par tous.

Il faut, tout d'abord définir ce que c'est “inégalité” et “justice sociale”. Pour cela, il rappelle les concepts développés de John Rawls et Amartya Sen, des concepts qui ne sont pas aussi simplistes que le “tous pareils”.

A partir de ça, le livre est un vrai cours d'économie et politique, expliquant de façon résumée mais claire, le fonctionnement de l'industrie, de la finance, des globalisations, des causes des crises, … Il va même à analyser les conséquences de certaines propositions politiques telles le “revenu universel”.

D'un grand intérêt est aussi la présentation du modèle “nomade/sédentaire” (dont il est l'auteur), permettant de comprendre les globalisations et leur influence sur le nombre de “hommes inutiles” et sur les inégalités.

La lecture de ce livre démontre que pour résoudre le problème des inégalités dans le monde il ne suffit pas de penser avec son coeur ou de suivre certaines idéologies. Il faut aussi et surtout tenir compte de la réalité de façon à ne pas provoquer des conflits pouvant finir en des “guerres civiles”.

Pierre-Noël Giraud a, au moins, trois autres ouvrages que démontrent son profil humaniste – “L'inégalité dans le monde”, “Les globalisations”, “Le commerce des promesses” – que je n'ai pas encore lu, mais qui sont dans la pile.

Ceci pour dire que j'ai bien apprécié ce contenu, j'ai appris des choses au delà même de ce qui est exprimé par le titre et je pense que, surtout en ces moments de COVID, la lecture de livres comme celui-ci est essentielle pour ne pas suivre des propositions démagogiques profitant de la situation pour forcer des prises de décision à chaud et irréfléchies.
Lien : http://lecture.jose-marcio.o..
Commenter  J’apprécie          10

Citations et extraits (6) Voir plus Ajouter une citation
[...] quand un économiste dit : voici la « bonne » politique, la « bonne » tactique, la « bonne » stratégie, il faut toujours se et lui demander : « Quelle est la norme et quels sont les effets sur chacun ? », ou plus simplement : « Bonne pour qui ? » La réponse est facile, mais rarement explicite, quand la prescription s’adresse à une entreprise [...] C’est quand l’économiste prescrit au prince qu’il faut être particulièrement vigilant et exigeant : « C’est bon, dites-vous, mais que veut dire “bon” et pour qui exactement ? » Quant à la « bonne » économie, c’est celle qui formule des préconisations après avoir été parfaitement claire sur le critère de jugement, c’est-à-dire l’objectif collectif, et sur les hypothèses fondamentales de son modèle.
Commenter  J’apprécie          11
L’économie ne peut en aucune façon établir des lois générales qui s’imposeraient aux hommes comme des lois de la nature. En matière de production et de distribution des richesses, incluant notre rapport à la nature, les sociétés se sont organisées très différemment dans l’histoire, y compris récente, et ce que l’homme a fait, il peut le refaire autrement. L’économie ne peut pas se substituer à la politique pour définir les fins de l’action collective, tout au plus peut-elle nous éclairer sur les moyens. Il faut critiquer sans relâche toute prétention universelle et normative de l’économie.
Commenter  J’apprécie          11
Puisqu’on ne peut désormais compter en rien sur les partis-États parlementaires, qui ont organisé le délitement de l’État pour tous, puisqu’il y a beaucoup à craindre des partis de guerre civile auxquels les premiers ont ouvert la voie et qui se renforcent partout en Europe, il s’agit d’inventer. D’inventer une articulation entre d’une part des organisations de militants (moins hiérarchisées et plus en réseau), et d’autre part des mouvements d’indignés, l’ensemble coordonné pour déclencher des moments particuliers de soulèvement contre l’impéritie et la corruption des États, et tous se saisissant et débattant des questions de programme concernant d’éradication de l’inutilité et le traitement pacifique des hétérogénéités au sein des gens.
Commenter  J’apprécie          00
« C’est proprement ne valoir rien que de n’être utile à personne. »

René DESCARTES, Discours de la méthode.
Commenter  J’apprécie          50
Il n'est pas besoin d'espérer pour entreprendre ni de réussir pour persévérer. (Guillaume d'Orange)
Commenter  J’apprécie          50

Lire un extrait
Videos de Pierre-Noël Giraud (2) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pierre-Noël Giraud
émission "Le Cercle Cinéma du 18/04/2018 sur Canal + à propos du film "Du Soleil dans mes yeux" de Nicolas Giraud.
autres livres classés : économieVoir plus
Les plus populaires : Non-fiction Voir plus


Lecteurs (37) Voir plus



Quiz Voir plus

Histoire et généralités sur la Normandie

TOUS CONNAISSENT LA TAPISSERIE DE BAYEUX, QUI EN EST LE HÉROS ?

RICHARD COEUR DE LION
ROLLON
MATHILDE
GUILLAUME LE CONQUERANT
GUILLAUME LE ROUX

20 questions
70 lecteurs ont répondu
Thèmes : histoire , célébrité , économieCréer un quiz sur ce livre

{* *}