Par une splendide journée d'automne, au centre de Londres dans le quartier huppé de Knightsbridge, Yuri Semenov, un scientifique nucléaire et transfuge russe, est très efficacement défénestré du haut de son appartement par une équipe spécialisée de la direction russe des renseignements militaires, le GRU.
Comme il ne s'agit pas de la première victime des assassins du GRU, la section compétente des services de sécurité britanniques, sous les ordres de Charles Ripley, est en effervescence et craint l'exécution d'autres scientifiques ayant fui le paradis soviétique. En particulier, la grande Elena Primalov, une chercheuse d'un talent comparable à Marie Sklodowska Curie.
Et c'est là que notre héroïne Emma Makepeace, qui est chargée de conduire le fils d'Elena, Mikhail ou Michael Primalov, vers une adresse sécurisée, entre en jeu.,
Une petite parenthèse. Sans vouloir être désobligeant envers l'auteure, je trouve qu'
Ava Glass aurait pu faire un effort dans le choix du nom des protagonistes, car Ripley (le héros des oeuvres de
Patricia Highsmith), Prima-lov(e) et Make-peace (not-war), ne font pas très sérieux.
Ce qui est dommage, car, dans une vie antérieure, l'auteure comme haut fonctionnaire du gouvernement anglais a été confrontée à de véritables espions de mister Poutine. Mme Glass sait donc parfaitement bien de quoi elle parle.
Michael, qui est chirurgien et pédiatre, ne tient absolument pas à abandonner ses petits malades pour un avenir incertain, à cause de fantômes moscovites du passé. Il faudra une agression d'agents russes sur Emma pour qu'il se rende compte de la gravité du danger et décide de la suivre.
Suit alors une chasse à l'homme à travers Londres par plusieurs commandos du GRU, superbement équipés en matériel sophistiqué et armes et ayant piraté les caméras de surveillance de la capitale britannique, aussi bien que le duo doit éviter les grands boulevards éclairés et se faufiler à travers des ruelles obscures et même des égouts.
Un captivant épisode de "London Noir".
Je n'en dirai pas plus, sauf que les rebondissements surprenants sont multiples et que la chasse à l'homme se termine à Paris, près d'un endroit mondialement célèbre : "Les Deux Magots".
Probablement que l'auteure s'est laissé inspirer par la ténébreuse affaire Skripal, lorsque le GRU a tenté d'empoisonner le transfuge russe Sergueï et sa fille Ioulia Skripal au fameux novitchok à Salisbury dans le sud de l'Angleterre, le 4 mars 2018.
Pour un premier thriller d'espionnage, j'estime qu'
Ava Glass a sûrement réussi son coup. J'espère que les louanges d'une
Lisa Jewell ("brilliant") et d'un
James Patterson ("wonderful") contribueront à une rapide traduction française de ce roman, sorti le 4 août dernier à Londres.