Quand souffle le vent du nord

Quand souffle le vent du nord, Emmi - qui dort fenêtre ouverte - a bien du mal à trouver le sommeil. Normal, puisque le vent est perturbant, bien des poètes vous le diront. Emmi est donc perturbée. Pourquoi ?

Pourquoi cette épouse et mère de 34 ans comblée par la vie est-elle perturbée ? Serait-ce le vent de la passion qui entre par sa fenêtre ouverte ?

Emmi et Leo sont étrangers l'un à l'autre et pourtant très intimes. Ils ne se sont jamais rencontrés mais se connaissent si bien qu'ils sont soudés comme le miel à la cuillère. Ce paradoxe s'explique par le fait qu'ils sont correspondants. Numériques. Virtuels. D'un quiproquo naît leur improbable relation d'amitié, puis de complicité, puis d'érotisme, puis d'amour. Ce crescendo irrésistible, le lecteur en prend le pouls trépidant en lisant leur correspondance, le plus souvent bi-quotidienne, diurne et nocturne, calme et tourmentée, amicale et vindicative. Pendant plus d'un an, Emmi et Leo vont ainsi se créer, ensemble et chacun de son côté, une sphère "jardin secret", une bulle de fantasme, une source d'espoir, une surdose d'adrénaline.

Globalement, malgré un pitch très prometteur, je n'ai pas apprécié ma lecture plus que cela. Pourtant, fut un temps, j'ai moi-même été entraînée dans une situation à peu près similaire donc j'étais bien placée pour sentir et ressentir la réalité des échanges entre Emmi et Leo. Au début, ça a plutôt bien marché et puis très vite Emmi m'a exaspérée - je pense que c'était le but recherché par l'auteur. J'ai été exaspérée par ses illusions, ses intrusions, sa possessivité, sa personnalité nerveuse, sa pusillanimité. Leo m'a été beaucoup plus sympathique mais ce sentiment n'a pas suffi à faire naître mon empathie.

Je n'ai pas trouvé le style particulièrement brillant et j'ai été perturbée par le manque de repères temporels ; dans un récit, j'ai besoin de savoir si on est en hiver ou au printemps, si c'est le matin ou l'après-midi. Toutefois, ce roman reste divertissant, ce n'est pas un échec total, disons simplement qu'il présente peu d'intérêt. Quant au dénouement, évidemment, grosse arnaque, cela aurait été plus honnête de planter carrément un panneau "La suite au prochain tome, et toc !".


Challenge Multi-Défis 2016

Oui, je sais, il y a longtemps qu'il a soufflé, le vent du Nord, emportant avec lui près de 500 critiques! Un peu éventé, mon ressenti, non? Rassurez-vous, je ne serai pas longue, mais j'ai quand même envie de livrer deux trois petites réflexions sur ce livre, obtenu en exemplaire gratuit, qui traînait depuis plusieurs années sur mes étagères.

La rencontre informatique d'Emmi et Leo est due à une erreur dans une adresse e-mail. Après des tâtonnements maladroits, c'est une brise rafraichissante qui nous enveloppe, à travers leurs échanges. J'ai vraiment eu l'impression d'une transposition moderne d'une pièce de Marivaux ou Musset. Tout y est: jeu de masques, réparties piquantes, légèreté aérienne.

Ensuite, cela se gâte. Une fois que l'amour s'en mêle, les rafales cinglantes alternent avec des périodes de morne accalmie. Répliques ping-pong agaçantes, bouderies et faux-semblants. Et la grande question: faut-il se voir, dans la vraie vie? C'est évidemment tout l'enjeu du virtuel. Casser le rêve, rompre l'imaginaire?

Deux intervenants extérieurs vont un peu précipiter les choses, surtout le deuxième, mais je me suis souvent ennuyée dans la deuxième partie du roman . Les longueurs, les tergiversations des deux personnages et la fin prévisible m'ont gâché mon plaisir de lecture. Il ne restera, je le crains, qu'un courant d'air, vite envolé !

Bon.

Après lecture de ce livre - long dialogue virtuel uniquement composé de mails entre Emmi et Leo - je me sens un peu comme prise en flagrant délit de curiosité teintée de voyeurisme.
Comme si j'étais tombée par hasard sur une conversation privée qui ne me concernait pas. Ou dans la position même du mari qui découvre avec stupéfaction que sa femme bien aimée passe ses journées sur internet à discuter avec un parfait inconnu.
Ce n'est pas franchement agréable.
Bon, dans un tel cas, le lecteur est sans doute censé s'identifier à un des deux personnages afin de ressentir avec lui toute l'exaltation d'un tel échange. En général, je m'identifie plus facilement aux personnages féminins étant moi-même une femme mais là, c'est impossible. Emmi Rothner m'a tout simplement agacée. Avec sa jalousie mal placée, ses caprices et ses reproches, avec son humour cinglant et son cynisme à toute épreuve, sa vivacité et son audace.
Bref.

Reste le côté plus objectif. Où l'on va chercher comment un amour entre deux personnes qui ne se sont jamais vues peut se développer via un écran plat et froid. C'est tout l'art des mots, me direz-vous...Mais, c'est là que cela devient plus subtile. Les mots ne reflètent finalement que nos désirs. Ils se font écho de notre imagination, de nos pulsions.
Un regard, un geste, une intonation ne mentent pas. Alors que les mots sont source d'ambiguïté. Derrière les mots, il y a l'interprétation.
Les mots de l'Autre dénudés de tout contexte physique ne prennent leur sens qu'au travers de la sensibilité de celui qui les reçoit, qui les magnifie, qui les sublime. Chacun n'existe qu'à travers ses mots : l'Autre est " esprit, illusion d'un bonheur éternel, un vertige hors du monde, une utopie amoureuse faite de mots." et surpasse largement tous les autres, les tangibles, les corps, avec leurs défauts et leur train train quotidien.
Les mots de l'Autre sont un miroir, une recherche de son Moi intérieur, et ces conversations virtuelles apparaissent finalement comme une sorte de journal intime, une page secrète, un îlot sauvage au milieu de l'océan de la vie, là où on peut être soi-même et n'être que soi-même.
ça fait du bien, certes, mais ce n'est pas la vraie vie.


A l'ère des réseaux sociaux en veux-tu en voilà, ce roman apparaît finalement comme une conversation de plus, banale, perdue dans toute l'immensité de la toile numérique.

21h30
Objet: Quand souffle le vent du nord
Ma douce amie... Je referme a l'instant ce petit roman que tu m'as conseillé de lire...

Une heure plus tard :
RE :
Déjà ? J'en suis heureuse. Alors ? N'avais-je pas raison ? Ça t'a plu ?
Je suis impatiente de savoir ce que tu en penses.

10 mn plus tard
REP:
Tu es toujours impatiente ^^...

30 secondes plus tard :
RE:
GRRRRRRRR Je reconnais bien là ton tempérament de pirate facétieux ! .;-)
Bon, allez, dis moi, tu as aimé ?

19 secondes plus tard
REP:
Quoi ?

Le lendemain matin
Objet: On est fâché ?
Bonjour Miss...
Bon, Okay, je te l'accorde, c'était pas super fin... Mais c'est plus fort que moi, j'adore te taquiner... Bon alors je te dis ?

Une heure plus tard
RE:
Quoi ?

20 secondes après
REP:
Looool Bravo... C'était mérité... Je serai beau joueur et ne vais pas me faire prier plus :
Le style facile et l'aspect addictif font qu'il ne m'a pas fallu plus de quelques heures pour venir à bout des aventures epistolaires de Emi et Léo.

Deux minutes plus tard
RE:
Je t'avais prévenu de ne pas t'attendre à de la grande littérature. Cela dit, difficile de résister à l'envie de savoir, n'est ce pas ?

20 secondes plus tard
REP:
C'est certain. Relis plus haut... J'ai écrit addictif...^^ Je ne renie pas le goût que j'ai pris à dévorer cette bluette epistolaire...
Les aventures de ces deux tourtereaux renvoient fatalement à l'expérience personnelle du lecteur... Ce n'est pas un hasard si ce livre est un best seller...

Cinq minutes plus tard
Objet: Allô ?
Tu es partie ?

Deux heures plus tard
Objet: veuillez nous excuser de cette interruption momentanée des programmes
Mon ange, je te prie de m'excuser, je n'ai pas pu te répondre, je n'étais plus seule.
Dis moi, ce livre, cette aventure, cette "histoire d'amour à distance"... Ça ne te fait pas penser à nous ?
Dix minutes après
REP:
À nous... À d'autres...

10 secondes plus tard
RE:
À d'autres ??? Quelles autres ??
Tu as ce genre d'échanges avec d'autres ???

Cinq minutes après
REP:
D'autres couples... D'autres aventures... Il y en a beaucoup plus qu'on ne le croit...
Je suis persuadé que certains, parmi ceux qui nous lisent......

20 secondes plus tard
RE:
Tu as raison.

Une minute plus tard
REP:
Je sais... ^^

20 secondes après
RE:
GRRRRRRR
Tu es un pirate... Tu ne me mérites pas !!!

10 secondes plus tard
REP:
C'est sans doute vrai ^^
Mais je m'en fous, je t'ai quand même... ^^
...Et tu m'as aussi...

Le lendemain
Objet : À quand une critique sur Babelio ?
Bonjour mon ange.
Ta dernière phrase m'a fait fondre. Je me suis endormie en pensant à toi.;-)
Tu comptes publier un billet sur ce bouquin ?

Une heure plus tard
REP:
C'est fait...
...et moi aussi...

Quand le destin frappe à votre porte, euh non.....quand dans le calendrier de votre vie, il fait toc toc....derrière votre écran.....
C'est ce qui est arrivé à Emmi, mariée et heureuse qui de facon inopinée écrit à Léo, professionnel du langage...

Le vent du Nord souffle, les emportent dans une cadence de mails effrénés, telles des lianes qui les relient, les entremêlent où nait une véritable addiction épistolaire durant un an.

Leur relation passe par toutes les saisons pourtant sans qu'il n'y ait eu rencontre. Une forme de magie sauvage s'opère entre eux à travers leurs échanges. Amour, amitié, désir, sensualité tout passe par les mots, c'est fort et fragile à la fois, car le jour ou il n'y a plus de mots, il n'y a plus de relation....

Quelle est la bonne distance pour ne pas être happés dans ce siphon ?
Et le risque de LA rencontre qui peut tout faire retomber comme "un soufflet à fromage" !

C'est aussi le message que nous envoie cet auteur en filigrane à travers les mails d'Emmi et Léo !

J'ai aimé cette lecture légère, agressive avec Emmi, dans cette relation improbable mais pourtant si gourmande d'exotisme, de réalisme où Léo, jubile d'être tellement désiré pourtant il reste maitre et mesuré. Mais, l'histoire ne s'arrête pas là, alors j'irai à leur rencontre dans la suite que nous propose l'auteur !

Attention à vous tout de même quand le destin...s'en mêle, qu'il y met son grain de sel...., de fiel, de miel.....

Une jolie histoire d'amour virtuelle qui est alimentée par de magnifiques échanges de mails.
Malgré de vraies longueurs, je ne regrette pas d'avoir lu ce livre, ne serait-ce que pour la magnifique plume des deux protagonistes. La complexité des sentiments amoureux humains est vraiment bien exploitée mais le style épistolaire (version 2.0) de bout en bout manque de rebondissements à mon goût.

Dommage que les banalités, nombreuses, ne nous soient pas épargnées, et , malgré quelques envolées, des passages mieux inspirés, l'apparition, quoique furtive, dans la trame du sujet, du mari d'Emmi, qui m'a davantage interpellée et touchée, je suis restée sur ma faim, et n'ai pas adhéré à cette partie de "ping-pong" effréné !

Plaisant roman épistolaire sur deux âmes seules réunies par le hasard des mails... Entre Emmi et Leo, le ton est vite donné : une grande complicité intellectuelle, la promesse de ne jamais se rencontrer en vrai, plein de sous-entendus et une petite drague mignonne...
Une romance agréable et rafraîchissante !

EXCELLENT ROMAN DE PLAGE OU DE VACANCES !
Il se lit très facilement , sans prise de tête, il est original par sa correspondance
( les lettres sont remplacées par des mails ),
il est très fleur bleue , la fin est "téléphonée" ...
mais c'est juste ce qu'il faut pour passer un bon moment de détente les pieds en éventail ;-))
( sa suite : " La septième vague")

Une simple lettre i de trop et le mail de désabonnement d'Emmi atterri dans la boîte de Léo. S'ouvrent alors devant eux de longues heures d'échanges épistolaires par internet interposé, des moments de confidences plus ou moins sincères, des verres de vin et de whiskey face à un écran…

Est-ce qu'une histoire d'amour peut démarrer sur un malentendu ? Est-ce qu'une relation entre deux personnes qui ne se sont jamais vues et qui ne se connaissent pas est possible ? Jusqu'à quel point ? Dans cette configuration, vit-on la vraie vie ou flirte-t-on avec le fantasme ? Peut-on avoir une vie intime en marge de la vie avec notre famille ? Est-ce que si ça reste écrit, avec un inconnu, c'est tromper ?

C'est à toutes ces questions, et plusieurs centaines d'autres certainement, que Daniel Glattauer tente de répondre à travers cette romance qui me laisse un petit goût d'amertume. Parce que finalement les questions resteront à l'état de questions.

Il est rare de lire des romances écrites par des hommes et pour chacune de ces expériences littéraires, pour le moment, je n'ai jamais été emportée. Ce fut encore le cas ici. En démarrant ma lecture, je n'imaginais pas comment tout cela allait se terminer, comme c'est pourtant le cas avec ce genre. Et c'est tant mieux finalement. le hic, c'est qu'au fur et à mesure, je ne savais pas comment je voulais que tout cela se termine… Parce que je n'ai pas trouvé les personnages sympathiques. Sans doute que le style épistolaire n'aide pas à bien comprendre ceux-ci sous toutes les coutures puisque nous ne connaissons d'eux que ce qu'ils dévoilent à l'autre. Et vu le type de relation, on se demande toujours quel est le niveau de sincérité dans les échanges.
Si je sais que certaines relations peuvent se limiter à ce type de correspondances, je n'ai pas aimé l'attitude versatile et indécise d'Emmi. Je dois avouer m'être dit quelques fois que Leo devrait tout arrêter avant de se faire du mal inutilement pour une femme que j'ai finalement trouvé assez garce car beaucoup trop égoïste à mon goût.

Néanmoins, le roman est réussi puisque j'aurais voulu par moment m'immiscer dans cette relation atypique pour y aller de mon avis et que ça ne m'aurait pas déplu de prendre possession de leur clavier pour y mettre mon grain de sel. L'auteur nous fait jouer le rôle de voyeur passif, ce qui peut mettre dans l'inconfort quand ça ne correspond pas à notre caractère. Parce que si je tombais sur ce type d'échanges de mails entre un ami et une inconnue… je pense que j'aurais vraiment beaucoup de mal à le cacher et à rester impassible.
Il est certain que je lirai la suite parce que je voudrais vraiment savoir comment tout cela va se terminer. Finalement, peut-être que je prends goût au rôle de voyeur… ?