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3,77

sur 2339 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Aïe aïe Cécile, as-tu des dons de voyante pour m'avoir offert ce roman qui résonne en écho à ma vie... Merci à toi car ce fut une très bonne pioche et un excellent moment de lecture !

Alors oui, ce roman m'a beaucoup plu parce qu'il y a trois ans si mes souvenirs sont bons, j'ai rencontré un Léo par le biais de la toile. Il s'en est suivi une série de mails hauts en couleurs pour un échange épistolaire et oui, de plus de trois ans... Courageux n'est-ce pas ! Et comme Léo et Emmi, il nous restait en bouche cette image du désenchantement qu'offre une rencontre en live. Nous avons nous aussi commencé l'histoire par la fin. On s'est aimé avant de se voir, avant de se parler. La suite et bien, il faudra la découvrir dans la septième vague (vilaine Cécile, tu me laisses dans l'expectative ;-).

Bien sûr que j'ai aimé ce roman parce qu'il est si réaliste (preuves à l'appui !). Léo est tellement cartésien, touchant aussi, attentionné mais les deux pieds sur terre et Emmi, si passionnée, spontanée, irrationnelle, hyper sensible, comment ne pas être touchée par leur envie oscillant contre la peur de s'apprivoiser, de s'adopter.

Tout démarre pour eux sur un énorme quiproquo, un lapsus d'une lettre. Emmi essaie vaille que vaille de mettre fin à son abonnement Like. Elle écrit mail sur mail et ne reçoit aucune réponse. le ton monte. Jusqu'au jour où un certain Léo Leike lui conseille d'envoyer son indignation à la bonne personne, à la bonne adresse mail. S'en suit humour, excuses et puis sympathie entre ces deux-là que le destin semble avoir rassemblé dans un but bien précis. Mais lequel puisque Emmi est mariée ? Léo est certes célibataire mais il est, rappelez-vous très cartésien!

Au départ, c'est vrai, cette Emmi m'a énervée. Pour qui elle se prend ?! Elle est mariée, heureuse, rien ne lui manque et il lui faut encore une aventure pour pimenter sa vie, c'est quoi cette gonzesse ?! Au-delà de cette première approche superficielle, on découvre combien il peut être enivrant et agréable de se faire apprécier pour ses mots et non pour son apparence. Les mots sont une part de nous-mêmes, ils dévoilent nos visages, nos mystères, nos ombres et nos lumières. Ne reste plus qu'à Pierrot de nous prêter sa plume pour écrire un mot.

Mon Pierrot de la Lune, toi qui emporterais sur ton île « Et je danse aussi », plonge-toi dans ce vent du nord et attends-moi pour la septième vague. Car comme Léo et Emmi, on ne sait pas trop ce que tous ces mots vont amener s'ils s'en vont à la rencontre du jour...
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You've got a mail.


de : Onee
à : annette55@libre.fr


OBJET : Divine idylle…


Ma Chère Annette,


Je t'écris tardivement, mais je ne pouvais plus m'extraire de « quand souffle le vent du nord », de Glattauer. Est-ce que tu l'as lu ? Il raconte une dangereuse liaison par correspondance électronique… entre deux personnages qui ne se sont jamais vus ! Dit comme ça, ça sonne comme le remake d'un classique ou une bluette vite oubliée. Mais Wow, Annette. C'était tellement intense. J'ai tout vécu avec les personnages : mon coeur battait avec le leur à chaque message reçu, je me posais mille questions quand la réponse se faisait attendre, je décryptais chaque mot avec les protagonistes pour tenter d'imaginer les pensées de l'autre ; j'essayais de me faire une image précise de leur personnalité - et même de leur physique - à travers leurs échanges. Idiot et impossible, n'est-ce pas ? Mais n'est-ce pas pourtant ce que l'on fait tous, lorsqu'on écrit à des inconnus ? Comme nous, par exemple ?


En fait je crois que, si j'ai si bien compris les personnages, c'est grâce à Babélio, qui m'a fait éprouver moi-même toutes les joies, les doutes et les émotions intenses que peuvent brasser des correspondances à l'aveugle, les discussions à bâton rompu avec de parfaits inconnus qu'on ne peut pas voir, et qu'on ne rencontrera sans doute jamais. Ici, j'ai amicalement succombé à vos charmes, vous ai imaginé derrière vos mots, vos tournures ; ai ardemment espéré vos réponses, me suis interrogée sur les miennes, et sur vos silences, parfois.
Finalement une belle rencontre littéraire, ça tient parfois à pas grand chose : Les bons mots au bon moment. Comme une rencontre entre deux âmes. Alors imagine lorsque deux âmes, qui n'ont que les mots pour se rencontrer, sont obligées d'exacerber leurs sens pour se cerner, à l'aveugle, comme Emmi et Leo.


Emmi est mariée, a une vie heureuse et des enfants. Pour se désabonner du magazine « Like », elle envoie un mail. Mais l'adresse étant erronée, ce mail parvient à Léo « Leike ». Il lui répond une phrase ironique et polie pour l'informer de l'erreur, à laquelle Emmi-qui-ne-se-laisse-pas-démonter répond sur le même ton. Un échange minuscule et insignifiant, qui aurait pu s'arrêter là - ou même aboutir à une belle amitié pouvant passer, si affinités, de virtuelle à réelle.
Rapidement, on voit en chacun d'eux un ami sympa avec qui plaisanter. Emmi est le vent de fraicheur inattendu qui détourne les idées de Leo après une rupture ; Leo est une île isolée de l'univers familial quotidien d'Emmi, une petite bulle de joie spontanée et inhabituelle, pour elle toute seule. Mais au fil des mots se tisse une toile complexe de sentiments…


Léo est psychologue du langage et réalise une étude sur les mails comme vecteurs de sentiments. Lucide sur ce qui est en train de se passer, il va pourtant succomber à la présence et aux réactions d'Emmi, qui succombera à son tour à ses mots amants. Bien sûr, ces mots comptent, qui évoluent au fil du temps. Bien sûr, se crée un jeu de petites attentions et de séduction, qui s'installe d'autant plus subrepticement qu'il semble inoffensif car… « virtuel ». Mais on ne le dira jamais assez : Il y a toujours de vraies personnes, derrière le virtuel. de vrais coeurs qui battent. « Quand je vois un nouveau mail de vous, mon coeur bat. Aujourd'hui, comme hier et comme il y a sept mois. » Pour autant, bat-il pour la personne fantasmée, ou pour la personne réelle ? Ou encore, par amour du désir d'être aimé, ou pour l'excitation du mystère et de la découverte...?


Et puis il y a aussi cette urgence, qui naît un peu du vecteur mail. Cette proximité qui s'installe au fils de dialogues exclusifs - au sens propre, car lorsqu'ils s'écrivent, il n'y a jamais qu'eux deux dans leur bulle. Ce poison s'immisce de plus en plus violemment dans leur relation : plus qu'une envie, un besoin de réponse instantanée et exclusive, de présence effective de l'autre à ses côtés. Et avec cette urgence vient le manque, dès que l'attente perturbe la dose addictive d'échange dans la journée. Les mails comme des bonbons, cette addiction sucrée qui comble parfois les manques affectifs et les caresses. Ou encore, qui surprend à faire du bien alors que l'on croyait ne manquer de rien. Ce petit lien ténu entre eux, Emmi et Leo ne veulent plus le lâcher, ils s'y accrochent comme des perdus - et perdus, ils le sont bel et bien, ne sachant pas où tout cela va les mener. « Ou cela nous mènera-t-il ? Les choses en général nous mènent où on veut qu'elles nous mènent. Où voulez-vous que cela nous mène, Léo ? »


Si tu savais, ma chère Annette, à quel point j'ai vibré avec les personnages, suis tombée amoureuse, ai été frustrée, perdue, indécise, malheureuse. Hélas, le billet que j'ai écrit était trop dans l'émotion, et ce mail ne rend rien non-plus, ça ne dit pas l'essentiel, qui est le ressenti de chacun. le don de l'auteur, c'est de parvenir à nous faire vivre l'attachement progressif que vivent les personnages, rien qu'en lisant les mêmes messages qu'eux. Comme quoi, on peut vraiment s'attacher à des personnages virtuels… En même temps, n'est-ce pas ce que nous faisons toujours, en tant que lecteurs ?


Bref, troisième lecture de l'année, troisième coup au coeur. Je crois que vos voeux de bonne année livresque sont allés un peu loin… Mon coeur va lâcher ! J'attends de tes nouvelles.
Gros bisous,
Onee.


REP :


Chère Madame. Ou dois-je déjà vous appeler Onee, après avoir lu vos confessions si intimes ?
Votre correcteur d'orthographe semble vous avoir joué un tour pendable. Vous pensiez visiblement vous confier à votre « Chère » amie « Annette55 », alors que vos propos ne sont tombés que dans l'oreille - ou plutôt la boîte mail - d'un modeste boulanger de la Meuse.
« banette55 » est en effet l'adresse de contact de ma boulangerie. Cela dit, ne soyez pas gênée d'avoir dévoilé vos sentiments, pour des personnages imaginaires, à un illustre inconnu. Soyez au contraire assurée que j'ai savouré l'ironie de toute cette histoire, tandis que votre amie n'y aurait certainement vu, comme vous le craigniez, qu'une bluette pétrie de bons sentiments. Soit dit sans vous vexer.
Enfin bref, j'espère ne pas vous avoir découragée de partager vos sentiments avec des inconnus.
Sincèrement,
« Votre Leo » ;-)


RE :


Cher fabriquant de banettes dans la Meuse,
Rendez-vous sur Babélio jeudi prochain pour en discuter.
Vous savez désormais à quelle adresse me trouver.
PS : Lisez ce bouquin avant d'en dire un mot de plus. On ne parle pas de ce qu'on ne connait pas.
Sincèrement,
Onee.


REP :


Je verrai si je peux me libérer.
Mais du coup je me sens un peu obligé de poursuivre cet échange.


RE :


??? Je ne vous retiens pas, si vous avez du pain à faire cuire…


REP :


Ne vous vexez pas si facilement. Je voulais dire que si je dois connaître l'effet d'une discussion avec une inconnue pour avoir le droit d'en parler, vous allez devoir me servir de cobaye ! En ce qui me concerne, c'est ma première fois avec une inconnue ;-)


RE :


Rendez-vous jeudi.
Et lisez ce livre !! J'ai vraiment hâte de connaître votre avis de boulanger, vierge mais déjà tellement blasé. (sans vous vexer).


REP :


:-) Ainsi soit-il, alors ; à jeudi. Quant à savoir si j'aurais lu ce bouquin, même novice à ce jeu je pressens qu'il faut que j'entretienne un voile de mystère…


[un jour plus tard]


REP :


Onee, vous entretenez le mystère, vous aussi ?


[un jour plus tard]


REP :


Ça y est, je parle à une inconnue invisible. Qui ne répond plus. Je parle tout seul, quoi. N'allez pas croire que vous me manquez. C'est une désagréable sensation d'inachevé, c'est tout. Et une lectrice si passionnée ne peut pas laisser cette histoire inachevée, si ?


[un jour plus tard]


REP :


Ok, je laisse tomber le mystère : je me suis procuré le bouquin.


[un jour plus tard]


REP :


Ok Onee, vous avez gagné, le mystère c'est tout pourri, et ce bouquin est pas mal addictif.
Ils vont accepter de se rencontrer alors finalement ?! Bon sang soyez sympa, je cuits des pains toute la nuit et le jour il faut que je dorme un peu, aidez-moi, c'est à cause de vous si j'en suis là, j'avais rien demandé, moi !


[une heure plus tard]


RE :


Bonjour, désolée, je suis de retour. Je crois que vous avez saisi l'idée, vous êtes parfaitement mûr pour apprécier ma bluette maintenant. Mais ne comptez pas sur moi pour dévoiler l'issue mystérieuse de cette histoire, c'est ce qui en fait tout le charme ! Ramenez vos miches jeudi, on a des babélamis à convaincre !!
PS : Je vous ai pas dit, mais y'a une suite. Vous en pensez quoi, je la lis ou je vais être déçue ?


REP :


Non Onee !! Vous m'avez pas embarqué dans une espèce d'histoire sans fin ?


REP :


Onee ???


REP :


Vous êtes impossible, Onee. Envoyez-moi la foutue suite, vous me devez bien ça.
A jeudi.


RE :


Je vous l'enverrai. Si vous pouvez répondre à la question.


REP :


Vous vous prenez pour une sorte de Sphinx ? Quelle question ?


RE :


Le seule, l'unique : Peut-on tomber amoureux par e-mail, d'une personne qu'on n'a jamais rencontrée ?


Ou pour parodier Choderlos de Laclos : Un e-mail est-il le portrait de l'âme ?


Leo vous dirait « OUI », sans hésiter. Mais vous, qu'en pensez-vous ?
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Ça commence comme une bulle, légère, un souffle printanier, une blagounette...
Et puis ça enfle, ça s'emplit, ça se gonfle de soupirs...
Quoi donc ? L'amour ? Je ne sais pas trop. Je dirais plutôt un jeu : séduction ? ...oui. Malsain ? ...oui.

Emma et Léo, de parfaits inconnus, entament une conversation par mail à cause d'une méprise. Au début, cela m'a fait penser au roman épistolaire de Mourlevat et Bondoux : « Et je danse, aussi ». On sourit, on s'amuse, on discute autour d'un mot, on donne son interprétation...Rien de très sérieux. Et puis au fil des jours, au fil des mois, cela devient impossible de ne plus s'écrire. Et là va s'intensifier le « jeu ».
Léo semble celui qui se livre le plus, en parlant de son histoire d'amour à la fin difficile ; Emma semble celle qui s'emporte le plus, qui secoue, qui s'engage tête première dans cette relation indéfinissable. J'ai bien dit « semble », pour l'un comme pour l'autre. Car on n'est jamais très sûr de rien, à commencer par les protagonistes. Ah oui...j'ai oublié de mentionner qu'Emma est « mariée et heureuse », elle le dit dès le départ.
Bref.

Alors, que dire ? J'avoue que j'ai été moi aussi troublée. Difficile de rester de marbre face aux phrases à double sens d'un homme qui se dit sincère. Agréable de se montrer séductrice sans en supporter les conséquences. Mais jusqu'à quel point cela va-t-il mener ?

S'agit-il d'amour, ici ? Je ne crois pas. L'amour de l'amour, oui. L'amour de la nouveauté, de l'hiatus dans le quotidien. L'amour de se sentir devenir indispensable.
Mais quand on a une famille, un mari, des beaux-enfants, l'investissement devient dangereux.
Bref.

Ambiance primesautière, qui change imperceptiblement, pour devenir beaucoup plus lourde, plus chargée.
Non-dits, lecture entre les lignes, entre les mots.
Inutile d'ajouter que j'ai adoré !
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Aaah Léo et Emmi… Emmi et Léo !

Ces deux-là n'auraient jamais dû se rencontrer ! Et pourtant, pour une simple adresse mail mal orthographiée, leurs vies vont se retrouver chamboulées et intimement liées.

Léo est universitaire, droitier, conseiller en communication psychologue du langage, cartésien, rationnel, posé, introverti… Bon, avec ça, un rien aigri et cynique aussi… Il aime faire des négations de négations… Et puis il aime le vin blanc, Léo.

Son monde à lui est fait de collègues, d'amis, de sa soeur Adrienne…

Il sort d'une rupture avec Marlène… Même deux ruptures avec Marlène… Enfin, plusieurs ruptures avec Marlène… C'est un peu Je t'aime moi non plus ces deux-là…

Emmi est conceptrice de sites web, gauchère, intelligente, spirituelle, spontanée, non dépourvue d'humour… Bon, jalouse aussi, méfiante et un peu névrosée… Elle chausse du 37… Et puis elle aime le vin rouge, Emmi… Ah, et le whiskey aussi.

Son monde à elle est une forteresse, imposante vue de l'extérieur mais pourtant fissurée dès qu'on y franchit le pont-levis…

Elle est mariée à Bernhard… Deux enfants, un chien prénommé Jukebox… le couple parfait aux yeux des amies… Leur vie amoureuse semble aussi inébranlable que la forteresse susnommée… Et pourtant…

Emmi et Léo vont entamer bien malgré eux une relation épistolaire. Drôle, émouvante, sérieuse, triste, entrecoupée de silences et de doutes…

Dans le monde intérieur d'Emmi, son piano lui souffle de ne pas en raconter trop, sa bibliothèque se demande pourquoi elle devient si songeuse, son lit lui martèle de ne pas rêver d'ailleurs… Mais son cellier à vins, qui n'a rien contre Léo, proteste ! Dans son monde extérieur, Léo est cette petite étincelle qui lui manque, celui qui voit en elle et l'accepte telle qu'elle est.

Ces deux-là se cherchent, s'approchent, s'éloignent. Ces deux-là se découvrent sans se rencontrer. Ces deux-là s'imaginent, s'idéalisent, se rêvent… Vont-ils franchir le pas ?

Quand souffle le vent du Nord, c'est cette petite voix intérieure qui vous confronte à vos doutes mais vous crie « Cours ! Fonce ! Vas-y ! Mais qu'est-ce que tu attends ? le train ne s'arrête pas deux fois en gare ! ».

Quand souffle le vent du Nord, c'est un double effet Kiss Cool, c'est frais, surprenant et aussi suave qu'une menthe à l'eau faite maison, dans la chaleur d'un soir d'été… C'est drôle, c'est touchant. C'est une danse à deux, sous les platanes…

C'est un très bon moment de lecture, dans la même veine que « Et je danse, aussi », mais peut-être encore un cran au-dessus… (pardon Pierre-Marie Sotto, j'ai gardé cette mauvaise habitude des points de suspension !). Parce que je me suis senti proche de Léo et Emmi… Parce que, au-delà d'une rencontre, il y a des rêves à construire et des souvenirs qui se vivent à deux… Parce que c'est un cadeau déposé avec beaucoup d'attention sous mon sapin, parce qu'il me rappelle un agréable réveillon de Noël… Et « parce qu'un jour, nous ne pouvons atteindre que le Sud à force de marcher »… Merci pour ce livre, d'être là et d'être toi ! A notre vent du Nord, qui nous pousse vers ce Sud…
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Dans la série « Mes lectures de l'été », voici Quand le vent souffle du nord de Daniel Glattauer.

Suite à une erreur de destinataire dans un mail, Emmi et Léo entrent en contact. Bien plus tard à l'occasion d'un envoi groupé de voeux, Emmi va, sans le vouloir, à nouveau entrer en contact avec Léo. C'est le début d'un long et passionné échange de mail. Ils vont se découvrir, s'apprécier, se chercher, se manquer, se désirer…

Autant vous le dire tout de suite, je me suis laissé emporter par le souffle de ce vent du nord. J'ai été pris au piège de ce roman qu'on doit pouvoir qualifier d'épistolaire même si ici, c'est de mails dont il s'agit. J'ai eu envie de savoir comment ces échanges allaient évoluer. Je me suis amusé de leurs jeux puérils souvent, touchants parfois. Je me suis agacé des tergiversations sans fin des deux protagonistes. J'ai eu envie de les secouer, de leurs dire de se bouger un peu au lieu de tout compliquer à loisirs. Mais pour moi, ils n'en demeurent pas moins attachants.

Le rythme est trépidant, on lit les mails à toute allure. Certains sont longs, d'autres tiennent plus de la messagerie instantanée que du mail. Rythme et longueurs des mails traduisent, leurs émotions, leur empressement, leurs troubles et contribuent à nous faire tourner les pages encore et encore, vite, toujours plus vite…

Je pense que le phénomène d'identification n'est pas étranger à mon ressenti et au succès de ce livre. de nos jours, qui n'a jamais été troublé par des échanges de mails avec un ou une inconnue ?

Ce n'est pas inoubliable, ce n'est pas de la grande littérature mais on s'en fout, qu'est-ce que c'est bon !

Alors ne boudez pas votre plaisir et comme moi, laissez-vous porter par la curiosité, la légèreté et même par un brin de sensualité Quand le vent souffle du nord…


Lien : http://bouquins-de-poches-en..
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Désireuse de résilier son abonnement au magazine Like, Emmi fait une petite erreur de frappe et adresse son mail à Léo Leike. Il lui retourne son message pour lui signaler sa méprise. Elle s'excuse. Tout pourrait s'arrêter là mais l'adresse de Léo est désormais enregistrée dans les contacts d'Emmi et à l'occasion des fêtes de fin d'année et d'un envoi groupé de bons voeux, il reçoit encore une fois un mail. Amusé, il répond et les mails finissent par s'enchaîner. Petit à petit, ils en viennent à échanger des confidences, des plaisanteries, un tendre sentiment s'installe qui ressemble à l'amour. Mais Emmi est mariée, Léo encore fragilisé par sa dernière histoire et peut-on aimer quelqu'un que l'on n'a jamais vu? Leur correspondance amoureuse les satisfait mais il faudra bien se résoudre un jour à organiser une rencontre...


Quand souffle le vent du nord est le roman épistolaire du XXIè siècle, quand les mails remplacent les lettres, quand les rencontres sont virtuelles. le ton est moderne, léger, vif et percutant, les échanges sont tantôt tendres, tantôt drôles, parfois tristes, parfois optimistes, longs ou courts selon l'humeur. le fait d'être caché derrière un écran permet à Léo et Emmi de se livrer sans faux-semblants, d'aller très loin dans la confidence. Cet anonymat si confortable devra pourtant être levé tôt ou tard et ils usent de tous les stratagèmes pour reculer cette échéance. Il s'agit d'éviter la déception.
J'ai adoré ce roman, j'ai adoré les personnages, l'évolution de leurs sentiments, de leur relation, le manque qu'ils ressentent quand, par moments, leur dialogue s'interrompt. J'ai vraiment cru à cette histoire bien dans l'air du temps et si Emmi, parfois, m'a énervée, Léo est pour moi le prototype de l'homme idéal. Sensible, drôle, maniant le verbe avec brio, il sait charmer en finesse et en simplicité. A la fin du livre, j'étais aussi accro qu'Emmi et comme elle, je criais : JE VEUX UN MAIL DE LÉO! JE VEUX UN MAIL DE LÉO!
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Je vous adresse ce mail à la façon d'Emmi à propos de “Quand souffle le vent du nord” .
J'ai apprécié cette histoire car :
1-J'aurai aimé écrire un roman de ce type, construit à partir d'un échange de mails.
2-J'ai aimé cette relation qui se dévoile progressivement, révélant des sentiments, des mystères et son lot d'incompréhensions.
3-Je me suis retrouvé dans le personnage de Léo, car durant mes études de psychologie, j'aimais ce “l'analyse de contenu" qui est celle de documents incluant le langage des mails.

Merci de votre réponse en commentaire.

Cette relation suit une construction amusante, celle de la découverte progressive du plaisir où au début “nous n'habitons nulle part, où nous sommes sans âge, nous sommes sans visage…nous vivons hors du temps”.
La conversation se fait parfois en briefing/débriefing, avec quelques pensées fulgurantes : “Ecrire, c'est comme embrasser, mais sans les lèvres. Ecrire, c'est embrasser avec l'esprit”.
Cet échange se présente aussi parfois comme une taquinerie du “devine qui je suis”, avec des breaks, des jeux de cache-cache, plaçant souvent les deux personnages au bord de la coupure du fil. Emmi et Léo jouent avec le feu, tirant sur l'élastique au point de risquer de le rompre.

J'avais envie de lire une version moderne du roman épistolaire, je suis comblé par cette réussite.

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Juste une courte critique !
Courte parce que plus de 380 personnes en ont déjà faites une avant moi.
Tout a été dit.
Sublimement bien, en plus...
Et puis, si je commence à m'étendre sur ce sujet, je vais sans aucun doute en dire trop en m'enflammant, m'emballant... m'exalter et m'exciter comme une puce.
Je ne résiste pas à ce genre d'histoire d'amour...
Je suis Emmi et je ne veux pas et ne peux pas me passer des mails de mon Léo...
Cette histoire m'a emportée, animée, entrainée, bercée, fait rêver, chamboulée... et encore bien des choses que je tairais...
Quelques petites heures suffisent pour dévorer ce livre.
Je viens de le refermer et l'addiction est encore là !
J'en veux encore !
Hâte de lire la suite !
Parce que là ! Non ! Ce n'est pas possible !
Ca devrait être interdit des fins de la sorte !
A bientôt alors, avec La septième vague...
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Sur un malentendu, un échange épistolaire sur la toile entre Emmi et Léo, qui va durer un an et bouleverser leurs vies.

J'ai dégusté ce livre avec plaisir.

Captivant et savoureux.

J'ai adoré.

Personnellement je l'intitulerais :
"Quand soufflent les mots du coeur".

Un coup de coeur.

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"Ecrire, c'est embrasser avec l'esprit".
Etes-vous romantique, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie, pas du tout ? C'est important parce que cela conditionnera votre rapport à Quand souffle le vent du nord.
Une femme, un homme, un échange qui commence par hasard, qui se poursuit sur le mode de la curiosité, avant que les lois de l'attraction ne se manifestent. C'est banal, c'est une histoire vieille comme le monde, non ? Elle a déjà été déclinée sur le mode épistolaire, dans le passé, et le cinéma a adopté aussi cette forme (souvenez-vous du merveilleux The Shop around the Corner de Lubitsch).
Dans son roman, uniquement composé de mails, l'autrichien Daniel Glattauer ne fait qu'utiliser des recettes bien connues, reste à savoir s'il est un bon cuisinier.
Sachant que ce livre m'a happé durant durant deux soirées et que Leo et Emmi sont encore dans mon esprit à l'heure qu'il est, je réponds oui, oui, oui ...
Comment un tel récit peut-il avoir une quelconque valeur littéraire ? Merci pour la question mais je n'ai pas la réponse. Ou alors, d'accord, Glattauer fait davantage montre de qualités de conteur que d'écrivain. On peut dire ça.
Le récit fonctionne selon trois principes simples : 1. La montée en puissance. 2. La douche écossaise. 3. le suspense
1. Comment nait un sentiment ? Ici, il se nourrit de mots et de nuits blanches où ne compte plus que l'autre, un(e) inconnu(e) qui se révèle peu à peu. le dialogue devient amoureux, fatalement, quand l'un et l'autre s'aperçoivent qu'ils partagent beaucoup de choses.
2. Un coup, ils sont sur la même longueur d'ondes, un coup ils se fâchent pour des broutilles. Querelles d'amoureux. Et un jeu dangereux, en fin de compte. Dans l'ombre, l'écrivain tire les ficelles. Avec quelle virtuosité, de façon à nous faire aimer, puis détester, puis re-aimer Leo et Emmi.
3. Vont-ils oui ou non se rencontrer ? Ca tergiverse, ça hésite ... jusqu'à la toute dernière page (terrible, la conclusion). Suspense amoureux, polar sentimental. Insoutenable, la tension. Et excitante pour l'esprit.
Après coup, on se dit : une webcam, des coups de fil et l'argument du livre tomberait à plat. Oui, mais non. Il faut entrer dans la tête de Leo et Emmi pour comprendre que cette relation ne se conçoit qu'au travers des mots. C'est incroyable comme ils peuvent être puissants, dévastateurs, séducteurs, érotiques (évidemment).
Quand souffle le vent du nord est une tornade amoureuse. Je ne m'en suis pas encore remis mais je comprends qu'on puisse ne pas être touché. En tant que lecteur, tout cela a aussi à voir avec sa propre histoire. Avec son intimité. Ainsi, s'établiront, ou pas, des connexions avec Leo et Emmi. Et si oui, cela dépasse largement le cadre de la littérature.
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