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EAN : 9782743642846
271 pages
Payot et Rivages (03/01/2018)
3.77/5   37 notes
Résumé :
Musicien new-yorkais à la carrière incertaine, Alex traverse les Etats-Unis en stop afin de gagner Los Angeles, où sa fiancée est partie tenter sa chance. Alors qu’il désespère de rencontrer un automobiliste complaisant, une luxueuse décapotable s’arrête. Mais lorsque le chauffeur trouve la mort par un concours de circonstances, Alex prend une décision qui scelle son destin tragique.
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Alexander Roth, musicien à New-York sans le sou, tend son pouce sans grand succès. Il fait du stop pour rejoindre sa fiancée, Sue Harvey, partie tenter sa chance à Hollywood. Après de longues heures d'attente sur le bord de la route, une décapotable qui va à Los Angeles le prend enfin à bord. Mais Alexander ne se doute pas encore quels sombres détours va emprunter sa route...
J'ai enfin mis la main sur ce très bon roman noir américain paru en 1939. L'histoire est narrée par deux personnages à la dérive : Alexander qui est pris dans un engrenage infernal, la poisse lui colle à la peau, et Sue, happée par son désir de devenir une star. le rêve américain prend des allures de cauchemar. L'adaptation cinématographique réalisée en 1945 par Edgar George Ulmer est dans la même déveine. Les acteurs sont formidables, Ann Savage est extra dans le rôle de la femme fatale vénéneuse. Idem pour Tom Neal, écrasé par la fatalité. J'ai adoré ce film noir bien que la fin soit plus hollywoodienne que le roman. Avec Détour, Martin M. Goldsmith a sa place dans la cour des grands du roman noir, à coté de James Cain, Horace Mc Coy, David Goodis, Jim Thompson etc...
Ce black road trip vaut bien un petit détour !
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C'est une espèce de retour aux fondamentaux que nous réservent les éditions Rivages en ce début 2018 avec l'édition inédite d'un texte de 1939 seulement connu en France jusqu'ici par le biais de son adaptation cinématographique de 1945 (avec toujours Goldsmith au scénario).
Détour, ce sont les histoires parallèles d'Alex Roth et de Sue Harvey. Alex et Sue se sont rencontrés à New York. Il jouait du violon pour un orchestre jazz dans une boîte, elle y officiait dans une troupe de danseuses. Sue est partie seule pour Los Angeles avec l'espoir de faire carrière au cinéma. En attendant, elle est serveuse dans un fast-food. Alex, quelques mois plus tard, a enfin réuni assez d'argent pour la rejoindre à condition de faire le trajet en auto-stop. C'est au Nouveau-Mexique qu'on le découvre, au moment où une voiture luxueuse s'arrête pour le prendre. Haskell, le conducteur, a un portefeuille bien garni et se montre très généreux envers Alex, lui offrant de le mener jusqu'à Los Angeles, et lui payant à manger. Problème : Haskell meurt accidentellement en cours de route. Au milieu du désert avec une voiture, un cadavre et une grosse somme d'argent, Alex doit faire un choix : attendre que quelqu'un passe et signaler la mort de son bon samaritain aux autorités, ou continuer la route plus riche en endossant l'identité du mort.
Farce cruelle sur la manière dont on peut courir après des chimères et accumuler pour cela les mauvais choix qui mènent à l'impasse, Détour est un roman noir de la plus belle eau. Goldsmith y campe une galerie de personnages qui se révèlent tour à tour naïfs, calculateurs et, surtout, dépassés par leurs actes et leurs ambitions. Narrateurs l'un et l'autre de leurs propres histoires, Alex et Sue apparaissent en effet très vite comme deux innocents aux rêves certainement trop gros pour eux. Cette innocence, leurs récits la cultivent, mais l'on voit bien vite poindre en dessous l'ambition et le calcul – bien souvent erroné – qui les portent à faire des choix, à prendre des initiatives qui peuvent autant faciliter leur ascension que précipiter leur chute.
Ces récits croisés révèlent leurs personnalités, le fossé qui ne cesse de se creuser entre eux, et l'ironie de leurs destins respectifs. Il faut dire que Martin Goldsmith se plaît à rebrasser les cartes régulièrement et à enchaîner les péripéties et rebondissements qui mènent peu à peu les personnages – et plus particulièrement Alex – à foncer dans une impasse, poussés pour cela autant par leur naïveté que par leur refus d'abandonner leurs rêves de grandeur. C'est toute la cruauté du rêve américain qui transparaît là : l'audace peut exceptionnellement déboucher sur la réussite, mais la plupart de ceux qui le poursuivent finiront brisés. Un roman à ranger précieusement à côté de ceux de Cain, Brown, Goodis ou Thompson.
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Ce roman est un joli petit bijou que j'ai décidé de lire après en avoir découvert une critique dans un hebdo.Alex aime Sue et part la rejoindre à L'os Angeles où elle est partie tenter sa chance.Ses moyens financiers limités ne n'autorisent pas à utiliser un moyen de transport conventionnel et c'est donc en stop qu'il effectuera le trajet.Jusque là, les choses sont simples,trop simples car rien ne va se passer comme prévu et les projets vont être perturbés par des événements dont je ne souhaite pas vous parler,au risque de tout dévoiler.Sue aussi va se trouver confrontée à des imprévus et affronter une réalité pas si rose qu'elle l'espérait .
Il faut lire cet ouvrage,d'abord parce qu'il vous fascine et parce que c'est à vous,lecteurs que s'adressent SUE et Alex qui ont besoin de votre soutien.Ensuite,il faut suivre un plan machiavélique mis au point par...les circonstances et le hasard.Alors,oui,ce roman noir a de la bouteille"mais,je vous l'assure,il n'est pas bouchonne. Une belle surprise que j'aimerais vous faire partager
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Un superbe "noir" sans fioritures, on va directement à l'essentiel. Le récit se partage en deux : le récit d'Alex, parti rejoindre Sue à Hollywood, et celui de Sue. Enchaînement improbable d'évènements pour le premier - mais c'est bien cela le destin, on ne peut rien y faire et donc le lecteur n'aura aucun mal à l'accepter. L'auteur, qui est aussi scénariste (comme Robert Bloch, auteur de l'excellent "Le crépuscule des stars"), et donc en connaît long sur le sujet, en profite pour se livrer à une critique ironique et acerbe du rêve hollywoodien avec en prime une bonne dose d'humour. Les réactions et réflexions du personnage féminin sont souvent à hurler de rire. Avec l'affaire Weinstein en contrepoint, ça donne encore plus de relief. Tout ce pan-là (l'histoire de Sue) a été supprimé dans le film d'Edgar Ulmer, sorti en 1945 - excellent au demeurant mais d'une durée limitée à 70 minutes avec fin morale de rigueur rajoutée à la toute fin... On n'éprouve que plus de bonheur à le découvrir dans le bouquin, ainsi qu'un esprit plus libre de s'exprimer : deux plaisirs pour le prix d'un.
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Nous suivons les aventures de Sue et d'Alex aux USA en 1939. Sue est ambitieuse, elle incarne le rêve américain et change d'amour selon les circonstances tout en se justifiant avec à plomb. Alex c'est le pauvre loser à qui il n'arrive que des catastrophes et qui est ballotté au gré des événements. Bref le chic type qui n'a pas de chance. Nos deux protagonistes s'adressent au lecteur et c'est très amusant. J'aime le tonus de l'écriture et la grande lucidité des deux personnages principaux qui rêvent souvent mais retombent aussitôt dans le réel. Un très bon polar bien écrit, subtil et très actuel.
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critiques presse (1)
LeMonde
23 février 2018
A l’origine de « Détour », road-movie fatal de 1945, un roman signé Martin M. Goldsmith, que voici traduit. Mal au cœur garanti.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (21) Voir plus Ajouter une citation
Vingt minutes plus tard, on s'arrêtait dans une station Shell et deux employés se précipitaient vers nous, affichant un sourire professionnel qui leurs remontaient jusqu'aux oreilles. Un propriétaire indépendant sourit plus ou moins selon la quantité d'essence que vous lui achetez, mais ces diplômés d'université - pour la plupart des ingénieurs, avocats, bactériologistes, docteurs ès lettres ou ès sciences - se font d'office une joie de nettoyer votre pare-brise, de remplir d'eau votre radiateur, de vérifier vos pneus, de dépoussiérer votre volant, bref, de tout faire pour vous sauf vous raser la barbe ou vous cirer les pompes.
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Constatant qu'il ne réagissait pas, j'ai décidé de continuer à rouler jusqu'à ce qu'on trouve une station-service ou qu'on tombe en panne. Inutile d'espérer remettre la capote avec son aide.
Vu qu'il dormait comme un loir, je me suis dit que ça ne poserait pas de problème si je me servais dans son étui à cigarettes. Difficile d'être plus accro au tabac que je le suis, or de toute cette journée je n'avais fumé qu'une seule cigarette. Même si Haskell se réveillait et me prenait la main dans le sac, il ne m'en voudrait sûrement pas pour si peu. Je pourrais toujours lui expliquer que j'avais eu besoin de fumer pour ne pas m'endormir. La question tranchée, j'ai ouvert la boîte à gants aussi silencieusement que possible, j'ai trouvé l'étui et j'en ai sorti une clope. Je n'avais pas d'allumette, mais - ô miracle ! - l'allume-cigares fonctionnait.
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Quand j'étais môme, je me rêvais en cow-boy chevauchant à travers les grands pâturages, pourchassant les voleurs de bétail et secourant les belles demoiselles en détresse. Maintenant que je suis plus vieux et plus avisé, je sais que les jolis filles sont beaucoup plus sensibles aux types qui roulent dans des bagnoles tape-à-l'oeil et ont les poches pleines qu'aux pauvres cavaliers solitaires.
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J’avais envie de pleurer ; je me suis retenue avec l’énergie du désespoir. Pourquoi lui donner la satisfaction de me voir verser des larmes ? me suis-je dit. Pourquoi lui montrer que tout ça m’avait affectée ? Peut-être s’imaginerait-il alors que j’étais amoureuse de lui, ou simplement que j’étais hystérique. Les hommes ne peuvent pas comprendre les femmes – du moins pour ce qui est de ces choses-là.
Quand un homme a terminé, il a terminé pour de bon. Son appétit est satisfait, et maintenant il a faim, c’est tout, il mangerait bien des œufs au bacon, merci. Nous, les filles, on ne fonctionne pas comme ça. Pour le dire simplement, on a des émotions. On ressent des choses. Toutes les femmes savent de quoi je parle, et comprendront pourquoi je me sentais si mal.
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Même le soir du réveillon, elle aurait préféré se faire harakiri plutôt que de demander à un vieil ami de danser avec elle.
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Video de Martin M. Goldsmith (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Martin M. Goldsmith
Detour (1945) Trailer
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