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EAN : 9782361834289
256 pages
Les Moutons Electriques (05/01/2018)
3.35/5   17 notes
Résumé :
Étudiant l'histoire de sa famille pendant qu'elle travaille comme intérimaire à San Francisco, Molly Travers découvre qu'elle est la descendante de magiciens de cabaret qui faisaient de la véritable magie au dix-neuvième siècle, en compagnie d'un groupe d'occultistes nommé l'Ordre du Labyrinthe.

Élevée par une grande-tante après que ses parents soient morts dans un accident de voiture, Molly apprend par le détective privé John Stow qu'elle possède une... >Voir plus
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Voilà un an maintenant que j'ai découvert Lisa Goldstein, grande auteure américaine ayant une prédilection pour le fantastique, qui fait depuis quelques temps l'objet de beaucoup d'attention chez Les Moutons Électriques. Après le sympathique « Sombres cités souterraines » et le très bon « Amaz », l'auteur nous revient donc en ce début d'année avec « L'ordre du labyrinthe », un texte datant de 1996 et qui n'avait jusqu'à présent jamais fait l'objet d'une traduction en français. le roman met en scène une jeune femme prénommée Molly qui, après avoir été sollicitée par un détective privé cherchant à recueillir des informations sur sa famille, décide à son tour de se pencher sur sa généalogie. Or, très vite, notre héroïne va faire deux découvertes qui vont radicalement changer sa vie. La première : sa famille est bien plus grande que ce qu'on lui avait jusque là laissé entendre puisqu'elle découvre que sa grande-tante (qui l'a élevé) aurait eu une soeur dont elle ignorait l'existence. La seconde : depuis trois générations les membres de sa famille sont spécialisés dans la prestidigitation et parcourent les États-Unis afin de présenter au public leurs très prisés numéros d'illusion. le problème, c'est qu'elle n'est manifestement pas la seule à s'intéresser à cette histoire puisque sa route va croiser celle des membres de l'Ordre du Labyrinthe, une mystérieuse société secrète créée au milieu du XIXe siècle. Sans être exceptionnel, le roman dispose de suffisamment d'atouts pour faire passer un agréable moment au lecteur. Lisa Goldstein se joue encore une fois des frontières entre le réel et le surnaturel, même si le côté « magique » est ici plus assumé, moins sujet à interprétation de la part du lecteur que dans « Amaz », notamment.

Les premiers chapitres du roman ne sont pourtant pas spécialement captivants, et j'y ai notamment retrouvé le même défaut qui m'avait déjà gêné à la lecture de « Sombres cités souterraines », à savoir une certaine maladresse dans la façon d'embarquer les personnages dans l'aventure. En dépit des situations étranges dans lesquels ils se retrouvent, les protagonistes ont ainsi la fâcheuse tendance à déballer tout ce qu'ils savent ou à accepter n'importe quelle proposition qui arrangera l'auteur : un inconnu aborde l'héroïne dans la rue et lui dit qu'il cherche des info sur sa famille ? Hop, deux minutes après ils sont attablés au restaurant et elle lui raconte tout ce qu'elle sait. Elle cherche à contacter un ancien journaliste ayant écrit un article sur sa famille il y a quarante ans ? Hop, le vieil homme l'invite aussitôt à passer chez lui pour tout lui expliquer... Si les quarante premières pages m'ont laissé dubitative, la suite est en revanche d'un bien meilleur niveau. Dès lors que Molly et le détective décident de faire équipe, le roman adopte ainsi un rythme beaucoup plus enlevé et accumule suffisamment de rebondissements et de révélations pour maintenir le lecteur en halène jusqu'à la toute fin. Peu à peu, la jeune femme parvient à remonter la piste de l'Ordre du Labyrinthe et à retracer une ébauche de l'histoire de la famille Allalie depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui. Pour ce faire, l'auteur alterne habilement entre passages au présent relatant l'avancée de l'enquête de Molly, et extraits des journaux intimes écrits par ses ancêtres. Et c'est là que le roman devient vraiment captivant.

Parmi les journaux retrouvés figure notamment celui d'Emily Wethers, l'arrière-grand-mère de notre protagoniste, qui se livre à une sorte de confession dans laquelle elle retrace l'ensemble de son parcours. Nous voilà alors propulsés à la fin du XIXe, dans une société anglaise extrêmement rigide dans laquelle on assiste à un véritable engouement de la part de la « bonne société » pour le spiritisme. Or Emily Wethers dispose d'un don, un don hérité de ses ancêtres et grâce auquel elle dispose d'une sensibilité et d'habilités hors du commun et très prisés par les membres d'une certaine société secrète... L'immersion est totale et je n'ai pu m'empêcher de trouver de nombreuses similitudes entre ce récit et la très bonne série « Alias Grace », inspirée d'un roman de Margaret Atwood (oui oui, la même que « The Handmaid's tale ») relatant la vie mouvementée d'une servante ayant eu maille à partir avec ses employeurs à la même époque. On retrouve en effet la même détermination chez les deux femmes qui endurent de manière similaire la malveillance de leur employeuse et l'attention inopportune de leurs employeurs. le second carnet nous transporte dans les États-Unis des années 1920/1930 où on retrouve les descendants d'Emily Wethers et leurs propres enfants entre lesquels les tensions s'accumulent. le changement d'ambiance est radicale pour le lecteur qui passe des salons et réunions ampoulées de la bourgeoisie anglaise au faste et à la fantaisie du monde du spectacle américain. le roman prend alors des allures de « Prestige », nous dévoilant les secrets des illusions créées par les Allalie ainsi que les dissensions qui règnent entre les différents artistes derrière les coulisses.

On retrouve dans « L'Ordre du Labyrinthe » tout ce qui faisait déjà le charme des précédents romans de Lisa Goldstein, à commencer par une manière très habile de mêler réel et magie. Si l'enquête de l'héroïne concernant l'Ordre du Labyrinthe et le passé de sa famille est intéressante, ce sont surtout les récits des générations qui l'ont précédé qui s'avèrent les plus fascinants et les plus immersifs. Une belle découverte !
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J'avais beaucoup aimé Sombres cités souterraines de Lisa Goldstein paru début 2017 chez Les moutons électriques même si le roman original date de 1999. L'éditeur Les moutons électriques continue sa publication des romans de l'auteure américaine avec L'ordre du labyrinthe, roman datant de 1996 et pas encore traduit dans la langue de Molière. C'est maintenant chose faite avec Patrick Marcel à la traduction, un habitué du genre imaginaire déjà traducteur de George R. Martin ou de Neil Gaiman. Il nous offre d'ailleurs une traduction de très bonne qualité, fluide et très agréable à lire.

Le roman se situe aux États-Unis dans les années 90, Molly Travers est une jeune femme moderne vivant de boulots intérimaires et entretenant une relation épisodique avec un écrivain. Elle a été élevée par sa grande tante et n'a à priori pas d'autre famille qu'elle. Un détective privé du nom de John Stow (qui n'a rien à voir avec John Snow mais rien du tout, comme quoi une lettre peut changer beaucoup de choses!) la sollicite pour obtenir des renseignements sur sa famille par rapport à un héritage. La curiosité de Molly est alors titillée et elle se met à se poser des questions sur sa généalogie et sur le passé de sa grande tante.

Une fois ce début un peu poussif pour mettre en place le récit, l'histoire nous plonge dans une enquête sur un passé mystérieux, véritable coeur de l'histoire. Molly suit sans trop se poser de questions John Stow dans son enquête et se retrouve à voyager sans trop de souci entre les États-Unis et l'Angleterre. le récit prend alors un nouveau tournant avec la découverte d'un journal d'une aïeule de Molly. Elle va alors découvrir l'existence de toute une partie de sa famille dont elle ne soupçonnait pas l'existence et le fait que sa grande tante avait une soeur. Les passages du journal de l'ancêtre de Molly se déroulent à la fin du XIXe siècle et sont vraiment palpitants, beaucoup plus que l'histoire de Molly, et on est déçu quand la lecture de ce livre s'arrête. L'aïeule de Molly a eu une vie très mouvementée due à ses capacités exceptionnelles et elle a été à l'origine de l'intérêt de sa famille pour la prestidigitation, la magie, l'illusion et surtout pour l'énigmatique société de l'ordre du labyrinthe.

L'auteure a recours à deux reprises à des retours en arrière dans l'histoire par le biais de journaux intimes de membres de la famille de Molly et à chaque fois ces passages prennent le dessus par rapport à l'intrigue principale. Les moments se passant à l'époque du cabaret sont très immersifs et on aimerait assister à un des spectacles de la famille Allalie. Il y a ainsi un déséquilibre dans le récit entre l'enquête de Molly et la vie beaucoup plus captivante de ses ancêtres. La trame secondaire sur la vie amoureuse de Molly ou celle de John ou sur les liens familiaux est moins intéressante. Les personnages du passé sont plus développés et intrigants que ceux du présent. John Stow manque cruellement de profondeur, on ne sait pas grand chose sur lui et c'est un peu dommage.

En plus de ce déséquilibre entre les 2 époques, un autre aspect du roman m'a un peu gênée: certains moments sonnent un peu faux et donnent un côté un peu brouillon au roman. Certaines scènes se déroulent un peu trop facilement : la rencontre entre Molly et John, leur arrivée en Angleterre dans la maison où se situe le labyrinthe, la rencontre de Molly avec Andrew Dodd puis celle de Peter avec ce même personnage. À chaque fois, tout a un peu tendance à arriver facilement sans que personne ne se méfie ou au petit bonheur la chance parfois.

Malgré cela, le roman a plusieurs points positifs: tout ce qui a trait au passé, à l'illusion, aux spectacles de magie est très bien rendu. La dernière partie du roman avec l'arrivée de Molly dans sa famille est aussi plus prenante que le début. L'utilisation des mythes avec le parallèle entre le labyrinthe et la construction du roman est très intéressante. On a peu l'impression de parcourir le labyrinthe en apprenant toutes les informations sur les Allalie, en suivant les méandres du passé.

L'ordre du labyrinthe est donc un roman assez inégal. Plusieurs points sont très intéressants et l'intrigue liée au passé de la famille de l'héroïne ainsi qu'au mystérieux ordre prend vite le dessus sur le reste. On aurait aimé rester à cette époque, partager le quotidien de cette famille hors du commun, assister à leurs spectacles, plutôt que lire ce qui advient de l'enquête de Molly où je m'attendais à un peu plus de péripéties. La lecture de ce roman a été agréable mais il est dommage que tout ne soit pas du même niveau.
Lien : https://aupaysdescavetrolls...
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La magie, est-ce pour illusionner les autres en entrant en contact avec des esprits de ce fameux Autre Monde ou pour aider les spectateurs à mieux se trouver, en leur montrant le début de la voix de la sagesse ?
C'est la question qui est soulevée par ce livre. Il y répond aussi, en rappelant que l'être humain est complexe (eh oui), et tiraillé entre ses idéaux, la réalité, ses désirs... Alors oui, ça semble terriblement bateau dit comme ça, et en plus, l'auteur ouvre des perspectives plus spectaculaires dans son intrigues, qu'elle choisi de ne pas suivre (ce qui te laisse tout le loisir de le faire, ô toi lecteur/lectrice de romans spectaculaires ^^), pour nous rappeler que la magie est partout, il faut savoir la voir. Et garder son âme d'enfant (même si parfois, ça fait enrager les autres. Parce que les coussins péteurs, au bout d'un moment...)
Je crois que c'est la leçon qu'apprennent les personnages. Mais après quelques (mes)aventures, bien entendu !
Et juste comme ça : j'adore la typographie du titre.
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Lecture commune avec ma copine Zaphrina - Les sortilèges des mots, nous n'avons pas eu tout à fait le même ressenti, mais c'est bien ce qui fait toute la richesse d'une lecture commune !

Molly Travers est une jeune femme indépendante, sans réelles attaches, vivant de missions intérimaires et entretenant une liaison sporadique avec un auteur de seconde zone.
Lorsqu'un courrier d'un certain John Stow, détective privé, lui parvient pour lui demander des renseignements sur sa famille, elle tombe des nues. Elle ne se connaissait jusqu'alors pour seule parente qu'une vieille grande-tante qui élude systématiquement toutes ses questions.
Sa curiosité étant piquée, Molly va s'embarquer dans une enquête pour tenter de trouver toutes les réponses à ses nouvelles questions...

Très vite, le personnage de Molly, plutôt quelconque va s'effacer derrière cette famille Allalie, insolite, colorée, insaisissable, pleine d'aspérités qui devient personnage principal. Quelle famille passionnante!
Molly va découvrir, à travers les extraits de journaux intimes d'Emily Wethers, son arrière-grand-mère, tout un pan d'histoire de sa famille au moment où la bonne société anglaise découvre et s'entiche de spiritisme. Dotée d'un don particulier, Emily jouera un rôle prépondérant dans la société secrète "L'ordre du Labyrinthe" dont il reste bien peu de traces, une société occulte qui cultive la magie.
Molly suivra la trace de ses aïeux jusqu'en Amérique où ils se vont s'installer et se produire dans des spectacles de cabaret pleins de fantaisie, de magie et d'illusion. le journal d'un autre de ses ancêtres Callan, va lui permettre de revivre le quotidien de cette troupe fascinante et troublante à la fois. Ces récits intimes palpitants sont vraiment le coeur du roman.
Autour de Callan, Corrig, Thorne..... ces personnages charismatiques et pittoresques se joue un monde de spectacle vivant, mouvant, foisonnant qui périclite face au cinéma parlant inédit.

Une très bonne lecture, prenante, alliant un jeu entre le passé et le présent troublant, enquête et secrets de famille, une fable sur l'illusion, la réalité, les faux-semblants rythmés par le "Qu'as-tu appris?" qui donne un relief un peu particulier au récit, le transformant imperceptiblement en récit initiatique.
Lien : https://chezbookinette.blogs..
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Molly Travers, une jeune femme faisant des petits boulots à droite, à gauche apprend par un détective privé qu'elle a une famille dont elle ne connaissait pas l'existence. Suite à l'accident de voiture ayant coûté la vie à ses parents, elle a été élevée par sa grand-tante qu'elle croyait être sa seule parente. Avec l'aide de ce détective, John Stow, elle va essayer de reprendre contact avec sa famille. Elle va par ce biais découvrir qu'elle est la descendante d'une famille originaire d'Angleterre, émigrée en Amérique, les Allalie. Véritable troupe de magiciens, faisant la tournée des théâtres et des cabarets au début du XXème siècle et étroitement liée à une société occulte L'Ordre du Labyrinthe, cette famille a bien des secrets à cacher. Molly fera tout son possible pour les percer à jour.

Entre enquête policière et secrets de famille, l'auteure nous promène à travers la magie et l'illusion. La découverte de documents anciens nous permet de plonger dans le quotidien de ces prestidigitateurs. Les révélations sont savamment dosées pour maintenir un suspense tout le long du récit.

L'écriture est agréable, le roman sympathique et l'on pourra juste regretter un déséquilibre entre la quête de Molly et la vie fascinante des Allalie. Les intrigues amoureuses de la jeune femme font pâle figure face au pouvoir et au mystère du Labyrinthe.

Ce roman qui a une petite vingtaine d'années pour sa version originale peut paraître désuet par moments. Reste que ce récit est très agréable à lire, très bien mené. Il permet de s'évader, de voyager et de s'interroger sur la réalité (ou sur l'illusion) des choses.

Et pour conclure, je n'ai qu'un regret, ne pas avoir tenu l'arbre généalogique de la famille au fur et à mesure de la lecture : cette "sans famille" se retrouve au final avec une telle multitude de cousins, oncles et tantes... qu'il est parfois un peu compliqué de s'y retrouver : tout le charme des histoires de familles !
Lien : https://les-lectures-du-maki..
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critiques presse (1)
SciFiUniverse
22 janvier 2018
Ce roman est une belle surprise, il se lit facilement et est très dur à reposer : l'ambiance cabaret des années trente et société secrète de l'ère victorienne s'entremêle pour dévoiler une histoire de famille pas ordinaire.
Lire la critique sur le site : SciFiUniverse

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