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Pierre-Jean Dufief (Auteur de la postface, du colophon, etc.)
EAN : 9782843043024
160 pages
Zulma (08/10/2004)
3.38/5   34 notes
Résumé :
Itinéraire passionné d'une prostituée, de son enfance misérable à sa mort en prison. Roman publié en 1877

Quatrième de couverture :
Histoire d’une prostituée criminelle, la fille Elisa (1877) jette une lumière crue sur deux mondes en marge : les maisons closes et les prisons. En retraçant la décomposition psychique d’une fille de rien, condamnée, des sa naissance à l’effacement et à la déréliction, Edmond de Goncourt, hanté par le souvenir de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
En brocante, je suis tombé sur un Goncourt. Pas le prix, l'écrivain. Je voulais voir son écriture.
"La fille Élisa", c'est la descente aux enfers de Gervaise, contre-héroïne de "L'Assommoir" de Zola.
Mais autant Zola est brillant, malgré la pénibilité de la lecture car on souffre pour Gervaise, autant c'est moins captivant ici.
Pourquoi ?
Parce que, si je me souviens bien, la déchéance de Gervaise est due à des causes extérieures.
Alors qu'Élisa la rebelle se tire constamment une balle dans le pied.
Et je ne pense pas qu'on puisse comparer le style de Zola et celui de Goncourt.
.
Fin XIXè siècle, porte de la Chapelle, Paris.
Elisa est la fille unique d'une sage-femme qui a du mal à joindre les deux bouts.
Elle emploie sa fille comme femme de ménage pour les quatre chambres qu'elle met à disposition de ses pensionnaires provisoires.
Une prostituée menant la belle vie se trouve être pensionnaire.
Élisa a trouvé son "métier", mais, à part une embellie au milieu du livre, comme pour Gervaise, c'est un assommoir de contraintes que cette fille au cerveau révolté refuse en permanence, errant de "maison" en "maison".
.
La deuxième partie, alors qu'elle est condamnée dans la prison pour femmes, est plus fluide à lire, mais cette déchéance perpétuelle dégoûte le lecteur :
si Edmond de Goncourt, avec "La Fille Élisa", a cherché à dégoûter les filles de ce "métier", il y a réussi.... encore faut-il qu'il soit lu, et que les pauvres filles qui viennent, de gré ou de force, à être prostituées aient la capacité et le goût de lire ce livre.
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Avec "Elisa", Edmond de Goncourt s'avère le champion des phrases tarabiscotées, indigestes et parfois même carrément incompréhensibles. Etonnant de la part d'un censeur et juge suprême des écrivains de son temps.

Quant à l'histoire d'Elisa, jeune prostituée devenue criminelle, elle nous émeut fortement et la démarche de l'auteur dénonçant les hypocrisies d'un système est une noble intention.
J'avais souvent en tête le film "Apollonia, souvenirs d'une maison close", film esthétiquement magnifique et moralement troublant qui mettait en scène de façon efficace mais sans voyeurisme la vie des prostituées d'une maison close mondaine, au 19e siècle.
En consultant le Net, j'apprends qu'un film inspiré du roman a été réalisé en 1957 par le cinéaste Roger Richebé.
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Les romans des frères Goncourt peuvent sembler, par leur thématique, proches de ceux de Zola qu'ils annoncent - voire inspirent : Germinie Lacerteux préfigure la déchéance par l'alcool de Gervaise. Elisa, elle, peut faire penser à Nana. Les deux héroïnes se ressemblent par le titre du roman qui leur est consacré : un simple prénom, sans nom propre, avec même le qualificatif de "fille" devant Elisa, qui indique leur profession commune qui est u rang dans la société, tout au bas de la société, la prostitution.
Mais là où Nana est une croqueuse d'hommes - et de femmes - qui recherche son plaisir, qui manipule tout le monde, qui fait la fête... C'est une personnalité vivante, qui parle fort,s'impose... . Au contraire, Elisa est un personnage en retrait. Elle se tourne vers la prostitution par défaut, elle n'est même pas vraiment belle ou désirable, n'a pas de talent particulier. Elle est qualifiée de molle, comme ses chairs grasses. Loin de la flamboyante Nana, cette première partie sur la prostitution n'est donc pas passionnante à lire, rien de sensuel ni de provoquant, mais plutôt un sentiment de tristesse dans la description de ces filles sans autre perspective que de se vendre, au corps flasque et à l'esprit abruti d'alcool et de manque de sommeil. Oui, c'est un écrivain naturaliste qui veut informer, mais avec une perspective moralisatrice - comme Alexandre Dumas fils qui a beaucoup écrit sur les prostituées.
La deuxième partie est plus forte car plus originale et plus glaçante. Elisa est condamnée à la prison à vie. S'il n'y a pas de châtiment physique véritablement, c'est l'ennui de longues journées qui se ressemblent toutes. Et surtout, c'est la privation de la parole qui est le pire. Rien à dire, rien à faire, rien à aimer, rien à attendre. Elisa devient bête, Elisa devient folle ; et, pour le lecteur, Elisa devient intéressante dans son malheur.
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Il ne me semble pas avoir encore lu des oeuvres des frères Goncourt, c'est désormais chose faite avec ce roman dont la présentation avant l'oeuvre en elle-même le compare à Zola et notamment à l'*Assommoir*. Alors je ne suis pas d'accord avec cela, si on peut considérer ce roman comme naturaliste, je ne trouve pas que l'on puisse comparer les personnages de Gervaise et Élisa.

À mon sens, le personnage de Gervaise connaît sa déchéance aussi et surtout à cause des choses extérieures, dont l'alcool, alors qu'Élisa fait elle-même ses propres choix et connaît sa fin tragique seulement à cause de cela. On pourrait y voir pour le milieu de la prostitution, une certaine ressemblance avec Zola, mais là encore je pense que la comparaison ne peut pas totalement se faire puisqu'une fois encore les deux personnages sont à l'opposé.

Elisa fait son choix pour la prostitution à regret et n'a rien d'aussi séduisant, n'en joue pas comme Nana. de plus, si j'aime énormément la plume de Zola, je n'ai pas autant apprécié celle d'Edmond de Goncourt que je trouve bien moins agréable à découvrir et moins fluide. Ici, certes les descriptions sont plus courtes que chez Emile Zola, mais j'ai trouvé que les personnages manquaient de profondeur, surtout celui principal.

En réalité, je n'ai pas tant apprécié que cela ma lecture et j'ai été ravie que cela soit un format court. J'ai trouvé le début plutôt intéressant sur cette fille, fille de sage-femme qui semble mal vivre la profession de sa mère qui peine à joindre les deux bouts et espère que sa propre fille prendra le relais. Élisa connaît donc les souffrances des femmes et va faire le choix de la prostitution d'elle-même en fuyant le domicile familial grâce à une prostituée se rendant régulièrement chez la sage-femme.

Je n'ai pas apprécié vraiment l'histoire, j'ai aimé le travail de fond. Il fait la comparaison entre la prostitution de province qui semble plus humaine et ou les liens entre clients et prostituées peuvent se nouer là ou celle parisienne est teinté d'une violence inouïe, sans respect avec une froideur entre les hommes et les femmes. de plus, cette prostitution que la jeune femme choisie s'avère déjà être une prison et il est assez intéressant de voir le parallèle fait par l'auteur comme lors des promenades de la jeune femme. Évidemment, aborder la question carcérale des femmes à cette époque, le silence parfois imposé, est intéressant sur le plan historique et j'ai aimé cette dénonciation. J'ai peu lu à ce sujet concernant des oeuvres de l'époque et j'ai aimé pouvoir découvrir l'univers et Edmond de Goncourt dénonce les violences subies dont le silence, les journées identiques, et la folie que cela suppose et dont va être victime Élisa.

C'est donc un roman à lire à mon sens pour toute cette seconde partie, mais il faut passer toute la première qui est longue et qui manque de profondeur comme l'est la seconde ce qui est un peu dommage. Je ne me suis pas particulièrement attachée à Élisa, mais j'ai aimé la suivre tout de même !
Lien : https://www.mamzellepotter.fr
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Premier de frères qui par le décès de l'un faillit ne jamais être aboutit.

Quelques maladresse peuvent apparaître dans ce premier ouvrage riche fruit de longues investigations réalisées dans un meilleur souci de vérité.

A découvrir comme un miroir d'une société en initiation d'elle même et de ses certitudes.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
La Fille Elisa a été un scandale, parce que M. de Goncourt a quitté la région du Demi-monde, où s'agitaient les Dames aux camélias, les Lorettes et autres Lionnes, pour jeter un coup d'œil sur la fille pauvre.

(Citation d'un ouvrage de Yves Guyot - "La prostitution" 1882 - précédé également de cette réflexion :
"Si cette femme ne commet ces actes (de prostitution) que dans un certain monde ; si elle les enveloppe d'une certaine élégance ; si elle est assez heureuse pour vivre dans le luxe, elle n'est qu'« une femme galante ».
Mais si cette femme est pauvre, si elle est trop laide ou n'a pas assez de charme pour pouvoir se tirer d'affaire, alors elle est stigmatisée du titre de « vile prostituée », la société « jette cette femme au ruisseau, à l'égout" et n'a pas de métaphores assez grossières pour exprimer tout son mépris.

Et poursuivant ainsi :

« La fille entretenue « la cocotte ! » on sourit en prononçant son nom, elle a des journaux uniquement consacrés à ses mœurs et au récit des actions d'éclat
des favorisées ou des habiles.
La « fille en carte », est considérée avec dégoût.
Un homme qui avoue ses rapports avec la première n'avoue pas ses rapports
avec celle-ci.
La « fille de bordel ! » c'est le dernier échelon, et la fille en carte dit elle-même avec hauteur : "Je ne suis pas une fille de bordel, moi ! »)
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Élisa en avait assez de la laborieuse domesticité que demandaient les lits, les feux, les bouillons, les tisanes, les cataplasmes de quatre chambres, presque toujours pleines de pensionnaires.
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Ainsi, pour la petite fille, l’initiation, presque dans le berceau, à tout ce que les enfants ignorent de l’amour.
Plus tard quand Elisa fut mise trois ans chez les dames de Saint-Ouen, la fillette, rentrée le matin de ses congés, était souvent, les jours d’hiver, obligée de démêler, sur le pied de lit, de sa mère, son petit manteau du pantalon d’un chantre de la chapelle de la maternité, une vieille liaison à laquelle l’ancienne élève sage-femme était restée fidèle
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La jeune détenue se trouvait sous le coup d'un jugement pour adultère.
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Cet homme, je ne sais pas si je l'aime, mais il me dirait: ta peau, je la veux pour m'en faire une paire de bottes, que je lui crierais: Prends-la!
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Videos de Edmond de Goncourt (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Edmond de Goncourt
« Je serai poète, écrivain, dramaturge. D'une façon ou d'une autre, je serai célèbre, quitte à avoir mauvaise réputation. » Oscar Wilde (1854-1900) était un homme de parole : il fut poète, écrivain et dramaturge, il eut une mauvaise réputation et il est célèbre. […] le jeune Wilde, élève brillant, entre au Trinity College de Dublin avec une bourse […] et suit des études classiques : histoire ancienne, philosophie et littérature. Il commence à voyager et découvre l'Italie et la Grèce. […] Il s'installe à Londres et fréquente les milieux élégants intellectuels. […] Il se fabrique une image d'esthète : […] ses tenues vestimentaires de dandy font fureur… Oscar Wilde est à la mode. […] il fait une tournée de conférences sur « l'esthétisme » aux États-Unis, avant de séjourner à Paris où il rencontre Hugo (1802-1885), Daudet (1840-1897), Zola (1840-1902), Edmond de Goncourt (1822-1896) (qui le décrit comme « un individu de sexe douteux »), Verlaine (1844-1896), et les peintres Pissarro (1830-1903), Degas (1834-1917) et Jacques-Émile Blanche (1861-1942). […] […] Un second voyage à Paris lui permet de rencontrer Mallarmé (1842-1898), Pierre Louÿs (1870-1925), Marcel Schwob (1867-1905) et André Gide (1869-1951). Juillet 1891 marque le début d'une liaison qui ne se terminera qu'à la mort De Wilde : Alfred Bruce Douglas (1870-1945), « Bosie », vient d'entrer dans sa vie. […] Accusé de sodomie, Wilde […] est arrêté et jugé, […] déclaré coupable d' « actes indécents » et condamné à la peine maximale : deux ans de travaux forcés. […] Wilde séjourne dans plusieurs prisons […]. Au bout de quelques mois, son état de santé lui vaut d'être dispensé de travaux forcés proprement dits. Ne pouvant payer les frais de justice du procès […], il est condamné pour banqueroute et ses biens sont vendus aux enchères. […] En 1900, un abcès dentaire dégénère en méningite et Oscar Wilde meurt le 30 novembre après avoir reçu, à sa demande, l'absolution d'un prêtre catholique. le convoi funèbre est composé de quelques artistes anglais et français, dont Pierre Louÿs ; Wilde est enterré au cimetière de Bagneux. Ses restes seront transférés au Père-Lachaise en 1909. » (Dominique Jean dans Oscar Wilde, Maximes et autres textes, Éditions Gallimard, 2017)
« […] Les aphorismes traduits ici ont été publiés en 1904, quatre ans après la mort de leur auteur, par Arthur L. Humphreys, qui s'appuyait sur un recueil « analogue » qu'il avait lui-même publié en 1895 sous le titre Oscariana : Epigrams. […] le recueil de 1904 s'intitulait simplement Sebastian Melmoth, Oscar Wilde n'étant mentionné qu'entre crochets. […] Cet ensemble donne un aperçu de la pensée et de l'esprit De Wilde, et si les aphorismes sont parfois contradictoire, ils n'en sont pas moins - précisément - le reflet exact de sa personnalité. Wilde, en public, offrait un tel feu d'artifice de mots d'esprit et de paradoxes que le poète Yeats (1865-1939) a dit qu'il donnait l'impression de les avoir préparés à l'avance […]. » (Bernard Hoepffner)
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Références bibliographiques : Oscar Wilde, Aphorismes, traduits par Bernard Hoepffner, Éditions Mille et une nuits, 1995
Oscar Wilde, Pensées, mots d'esprit, paradoxes, traduits par Alain Blanc, Éditions V
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