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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il faut bien l'admettre, l'exercice critique appliqué à ce livre serait une bien étrange entreprise, tant il point au terme de sa lecture que Gracq en appelle à la suspension du jugement d'actualité, pour laisser place au jugement à venir, celui de l'oeuvre à l'épreuve du temps. Partant d'un regard contemporain (1949) sur une nouvelle espèce de grands écrivains, il égrène les facteurs du temps qui ont tellement modifié cet inébranlable concept français. Car en 1949 - et a fortiori en 2012, on n'est plus grand écrivain comme dans le passé, de façon incontestable et définitive. On l'est, malgré tout agité des secousses qu'assène le public, lecteur ou non, la critique, politique plus que jamais, le passage du temps, faiseur et défaiseur d'idoles, les médias, qui cherchent pour le public de nouvelles icônes, et les auteurs eux-mêmes, qui ont transformé la matière même de la littérature. Une fois ce livre refermé, l'envie du silence devrait l'emporter, à méditer ce qui fut lu et oublié, faussement lu et encensé, pas encore lu et ignoré. le livre ne dit pas si la modestie de Gracq en fut sérieusement écornée...
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Il m'aura fallu tout ce temps depuis mon arrivée à Nantes pour me décider à aller vers Julien Gracq. Comme ces auteurs qui font un peu peur. Gracq marquait un refus catégorique que ses livres soient édités en poche. Ne devrait-on l'en remercier, au plaisir particulier de ces petits volumes édités par Corti. Une couleur, typographie à l'ancienne, et les feuillets pliés qu'il faut découper patiemment pour entrer dans le livre. Gracq m'évoque la Loire. Je sépare le haut des pages, l'une après l'autre, déjà le début d'une aventure.
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J'ai découvert ce livre au hasard d'une critique d'une liste sur le thème de l'autofiction.

C'est incroyable comme un pamphlet écrit il y a plus de 60 ans soit encore de nos jours si criant de vérité. Comme quoi... rien ne change!
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Un livre à lire et à relire. Un essai terriblement prophétiquement sur le brouhaha du monde, la société du paraître et du dire et là où l'exercice lent et long de la lecture et de la pensée a besoin de silence et de maturité.
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Comment évaluer un écrivain et son oeuvre ? En lisant, semble-t-il.

Julien Gracq, en 1949, montre que cette évidence, en plein essor de l'existentialisme et du réalisme socialiste, n'en est plus une, que la littérature n'est souvent jugée qu'en fonction des idées qu'elles sert.
Il décrit également le petit cercle littéraire français, où il suffit d'un coup d'éclat dans un premier livre pour devenir un fonctionnaire de la publication annuelle, un nom qu'on retrouve inlassablement à chaque rentrée littéraire – le terme n'existe pas encore mais il le pressent – parfois interrompu par d'interminables pages blanches qui n'empêchent pas le grand retour dix ans plus tard comme si de rien n'était.

Bref, Gracq semble parler de ces écrivains qui – là encore il semble penché sur une boule de cristal – n'ont un nom que parce qu'ils sont des vedettes de la télévision. Il semble parler de Jean d'Ormesson, que tout le monde connaissait et trouvait sympathique parce qu'il était souriant sur le petit écran, mais que personne n'a lu, du moins pas moi, ce qui m'empêche de porter un jugement sauf en répétant les mots des autres.

Comment, dans un tel marasme, évaluer un écrivain et son oeuvre ? En le lisant, contre vents et marées, et en tentant de trouver à son propos ses propres mots, les mots de son propre estomac.
Lien : http://www.lie-tes-ratures.c..
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Julien Gracq, dans un style plus lourd que celui de ses fictions, règle ses comptes avec tout ce qui n'est pas littérature dans la littérature : la condition d'écrivain fonctionnarisé chez son éditeur, publié une fois, et dont la réputation dépend de son premier essai; les marchands de tapis de la critique littéraire de son temps ; le public, qui même s'il ne lit plus, cherche encore sa vedette, "son grand écrivain" ; enfin, les querelles de chapelles puériles des divers groupes existentialistes, surréalistes, ou autres, qui contribuent à la décadence de la littérature en introduisant chez elle leurs idées politiques.
Beaucoup de phénomènes décrits ici sont encore d'actualité : le rapport de la société française à la littérature n'a pas fondamentalement changé ; on se situe simplement 70 ans en aval de ce diagnostic.
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Le célèbre pamphlet de Gracq, beaucoup plus qu'un texte de circonstance.

Sur mon blog : http://charybde2.wordpress.com/2016/03/16/note-de-lecture-la-litterature-a-lestomac-julien-gracq/

Lien : http://charybde2.wordpress.c..
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