AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,82

sur 82 notes
5
6 avis
4
9 avis
3
3 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une femme de cinquante-trois ans s'enfuit de Madrid et s'installe en Andalousie dans le quartier cossu d'un village côtier. En face de chez elle, s'installent un homme de trente-neuf ans, avec sa nièce et son frère, frappé d'un handicap mental. Ils viennent également de Madrid. Se pose la question immédiate, pourquoi cet homme, médecin hors pair, a-t-il également tout quitter à Madrid pour venir travailler dans un hôpital de province loin de chez lui ? Se greffent vite à eux, une jeune femme de ménage dont le fils va se lier d'amitié avec la nièce du médecin.

Almudena Grandes nous offre, comme à l'accoutumée, une histoire au long souffle, neuf cents pages, où elle nous parle d'amitiés indéfectibles, d'amours qui collent à la peau, surtout lorsqu'ils sont inavouables, histoire de rancunes, de peurs, où les personnages jouent leur va-tout pour surnager à leur passé, ce passé qui gangrène l'Espagne entre nantis et ceux qui ont tout perdu ou à peu près avec la victoire de Franco et, sans doute, qui y ont laissé leur dignité.

Un très beau moment de lecture, malgré quelques longueurs. Mais qui donne envie d'aller encore plus loin à la découverte de ce que cette auteure a imaginé comme autres scénarios.
Commenter  J’apprécie          382
Aujourd'hui, je t'emmène dans le Sud, là où le vent danse dans tous les sens, et là où les andalouses dansent le flamenco. Rota, cité balnéaire de la province de Cadix. Sara Gomez Moralez, jeune quinquagénaire célibataire et fortunée, s'y installe. Elle est derrière sa fenêtre, et observe ces vents qu'elle ne comprend pas encore, des vents contraires à rendre fou les mouettes – et les coeurs des hommes ? Et dire qu'il faudra organiser sa nouvelle vie en fonction de ces vents. Mais avant, bien les comprendre, bien faire la distinction entre le ponant qui virevolte de l'Ouest, cinglant et le levant qui souffle de l'Est, doux et chaud. Quand le froid souffle sur le chaud, les coeurs changent d'humeur et transforment l'âme dans la baie de Cadix.

Elle observe les vents et voit arriver dans la maison voisine, Juan Olmedo, célibataire aussi et chirurgien réputé, accompagné de son frère handicapé mental et de sa nièce Tamara. de quoi troubler sa tranquillité. de quoi surtout intriguer cette femme, un peu trop seule, sur la plage lorsque le soleil se couche et que la saison estivale s'achève.

Entre les deux maisons voisines, un va-et-vient incessant, avec Maribel, femme de ménage, cuisinière, bonne à tout faire, travaillant pour l'une et l'autre, avec son fils Andrès qui deviendra rapidement le bon camarade pour la jeune Tamara. Un rôle important pour relier ces deux univers, solitaires et mystérieux. D'autant plus que de statut de femme de ménage, elle deviendra amante de Juan et confidente de Sara.

Sur 889 pages – je sais cela peut paraître long, effrayant, éreintant, mais finalement c'est juste émouvant et passionnant, je suis, par de nombreux flashbacks, les amours, les secrets, les mensonges et les non-dits de ces trois personnages. Car chaque être possède en lui ses propres blessures, ses échecs, ses haines et ses peurs. de quoi mettre en émoi devant ces passés obscurs et devant les plaisirs charnelles d'un homme et de sa femme de ménage.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
Commenter  J’apprécie          352
Almudena Grandes aime mêler les destins de ses personnages qui se croisent, se séparent, se retrouvent ou meurent. Dans un style haché, parfois un peu grandiloquent mais toujours efficace et précis, elle tente de décrire tous leurs sentiments, en long, en large et en travers, à grands coups de scalpel, ou, au contraire en fignolant les détails. du coup, c'est long, très long, mais on ne s'ennuie jamais. Dans cette histoire où un médecin madrilène et une jeune femme madrilène elle aussi (non, elle n'a pas les yeux de velours, non, quoique...) se rencontrent à Cadix le destin prend diverses formes, divers personnages avant de se décider à les réunir. Il y a Maribel, la femme de ménage de Juan et son fils, il y a le frère handicapé de Juan et la jeune nièce de celui-ci qui est en fait sa fille (vu qu'il a été l'amant de la femme de son autre frère) et qu'il élève suite à la mort de sa mère. Sara , quant à elle, est une sorte de Cendrillon élevée dans la richesse par une mère adoptive qui la laissera tomber une fois Sara devenue adulte avant de revenir vers elle dans sa vieillesse. Sara, blessée et meurtrie, saura s'adapter aux circonstances, prendra un amant qui la décevra avant de rencontrer Juan, qui a fait entre temps de Maribel sa maîtresse.
Vous avez dit un univers impitoyable ?
N'oublions pas le rôle des vents contraires, le levant et le ponant, qui, tout à tour rendent fou ou purifient.
Bref une histoire à rebondissements ... un peu à la limite de la caricature et qui serait fort agaçant si madame Grandes n'avait pas autant d'intelligence et de talent pour nous faire avaler ses couleuvres. On ne tombe jamais dans le mélo ni dans le sentimental mièvre. J'ai beaucoup aimé, même si j'avoue avoir préféré son autre roman "le coeur glacé" où les péripéties se justifiaient au nom de l'Histoire et où les personnages avaient une autre trempe.
Commenter  J’apprécie          250
C'est une découverte pour moi que de lire du Almudena Grandes et c'en est une belle. Son écriture est profonde et il faut savoir prendre son temps pour aller au bout de ce roman.
Cette dame a su décortiquer et brosser le portrait de chaque personnage. Je dirais même jusqu'au fond de leur âme tellement ils sont tous particuliers. que ce soit Juan Olmedo, Alfonso, son frère, Tamara, sa nièce, sa femme de ménage, Maribel, sa voisine Sara qui habite en face de sa nouvelle demeure, eh bien on peut découvrir au fil des pages que ce sont des âmes bien tourmentées. Reste à découvrir les secrets de chacun, les choix qui se sont imposés dans leurs vies et ceux qu'ils n'ont pu faire. Que d'incertitudes, de résignations mais surtout quel nombre de pages à lire, car ça été long mais très long pour moi d'en arriver à la fin malgré le plaisir que j'ai pu en retirer.
Une belle découverte à faire pour qui ne connaît pas encore cette dame espagnole.
Commenter  J’apprécie          210
Cet excellent moment de lecture permet de rencontrer des personnages très attachants si marqués par l'évolution de la famille traditionnelle espagnole qu'ils doivent reconstruire d'autres structures affectives. L'ancrage dans l'histoire républicaine de l'Espagne m' a émue, la description des rivages andalous, enchantée.
Commenter  J’apprécie          90
Un lotissement résidentiel en bord de mer dans les environs de Cadix. Sara Gómez Morales, derrière ses portes vitrées, observe en ce 13 août 2000 l'arrivée de ses nouveaux voisins, les Olmedo. Cette Madrilène d'une cinquantaine d'années, bon chic bon genre, oisive et surtout solitaire, ignore encore que c'est le début d'un grand changement, que les Olmedo vont devenir partie intégrante de son existence.
Juan Olmedo, séduisant médecin d'une quarantaine d'années, est lui aussi originaire de Madrid. Accompagné de sa nièce Tamara, neuf ans, et de son frère handicapé mental, Alfonso, il s'est décidé à s'installer loin de la capitale après les décès à quelques mois d'intervalle de sa belle-soeur Charo et de son frère Damián. Cet homme seul, farouche, secret, a besoin d'une femme de ménage et il engage Maribel, trente ans, qui travaille déjà chez Sara. le fils de Maribel, Andrés, ne tarde guère à se lier d'amitié avec Tamara, ils ont le même âge, sont dans la même classe à l'école et comme Andrés suit sa mère dans les maisons où elle travaille, il passe la plus grande partie de son temps libre chez Sara ou Juan.
Almuneda Grandes plante son décor en quelques chapitres vigoureux. Puis, elle suit chacun de ses personnages à la trace, alternant épisodes du passé et du présent. le procédé n'est pas nouveau, mais elle l'utilise de manière très efficace. Peu à peu, nous découvrons les secrets de chacun, ses tourments, les cicatrices profondes héritées du passé. Sara a été élevée par une riche bourgeoise espagnole jusqu'à ses dix-huit ans. Toute son enfance s'est trouvée écartelée entre l'existence dorée qu'elle a menée dans sa famille d'accueil et la pauvreté de ses parents à qui elle a été enlevée. Quant à Juan, lui aussi d'origine populaire, son ascension sociale s'est faite au prix de sacrifices incessants pour poursuivre ses études de médecine. Mais la douleur qui le taraude est liée à la femme qu'il n'a jamais cessé d'aimer et qui l'a abandonné pour épouser son frère. Si Maribel respire la joie de vivre et l'optimisme, elle peine à élever son fils depuis qu'elle a été abandonnée par un mari immature et jouisseur. Les deux enfants ont aussi hérité, dans une certaine mesure, de la destinée fracassée de leurs parents et peinent à se construire face à des adultes tourmentés qui cachent tant bien que mal leurs blessures.
le style d'Almudena Grandes est ample, le verbe est riche et coule comme un fleuve qui charrie toutes sortes de matériaux et de sédiments qui se déposent, au fil de l'histoire, en couches de plus en plus épaisses. La psychologie des personnages se construit donc peu à peu et rien n'échappe à leur auteure qui joue en virtuose des décalages temporels, de la guerre civile à l'époque franquiste, de la mise en place de la jeune démocratie espagnole à l'essor économique des années 1990, pour peindre une toile de fond saisissante sur laquelle évoluent les protagonistes de l'histoire.
le ponant et le levant soufflent sur la baie de Cadix, apportant tantôt l'apaisement, tantôt la folie. Mais les éléments finissent pas s'apaiser comme les âmes blessées du roman.
Commenter  J’apprécie          81
Les ouvrages de Almudena Grandes me posent question. En effet, j'ai été fascinée par Les Trois mariages de Manolita, j'ai abandonné la lecture des Coeurs Glacés au début du tome 2, et j'en suis venue à Vents Contraires, persévérante. Je suis emplie de ressentis contraires (et sans vilain jeu de mots).
C'est une oeuvre puissante, qui traverse l'histoire de l'Espagne des années 30 à pratiquement aujourd'hui, mais pour cet ouvrage, il me semble que l'histoire est moins présente. Certes, elle pèse sur les parents des protagonistes, Sara et Juan, surtout Sara, mais elle est davantage un décor ou point de repère. le roman est bien ancrée dans l'Espagne des années 2010. Puissante car l'écriture repose à chaque page, voire à chaque ligne sur le concept du contraire. D'où une certaine complexité dans la lecture. D'autant que l'auteure affectionne les phrases d'une longueur, mais d'une longueur, Marcel Proust peut aller se reposer tranquille. En conséquence, pour ma part, il m'a fallu de longs moments de silence sans faille pour m'immerger véritablement. Un bruit, une interruption et il faut reprendre deux pages, c'est-à-dire une phrase et demie.
Les personnages sont complexes, se complaisent dans leur complexité et sont envahis par les désillusions, mais cela n'est pas inintéressant, car on est très loin des destinées positives, de la littérature "feel good". On naît avec des casseroles, des chaînes, et on les garde. Ces personnages sont complexes car il n'y a aucun manichéisme, ni bien, ni mal. Mais il y a au final peu d'espoir hors l'endurcissement. Et en dommage collatéral, une perte d'humanité. Seulement parfois, on est dans la confusion. Et comme le livre est dense, long (900 pages environ), une écriture étirée, enrichie et sur enrichie (je mets en citation un exemple), j'ai ressenti une lassitude, une envie d'en finir pour passer à autre chose. A la 600ème page environ, une intrigue policière surgit, que l'on subodorait néanmoins, et relance quelque peu la motivation. Je conclus : des sentiments contraires m'habitent, j'ai encore devant moi d'autres livres de cette auteure et je n'abandonne pas.
Commenter  J’apprécie          70
J'ai adoré ce livre, je l'ai dévoré, sa lecture m'a littéralement évadée, je m'y suis lancée, j'ai aimé chaque personnage a sa manière comme si je les avais bercés. J'ai palpité avec eux comme j'ai savouré les instants de calme que la vie semble parfois savoir nous accorder.

Mais car il y a un mais. C'est long, et malheureusement ça tient en partie a l'écriture.
Cette écriture pourtant si belle, haletante quand il faut, simple et modérée au besoin, et surtout parcourue de réelles fulgurances. Elle est vraiment superbe, prenantes, elle vous embarque grâce à ses figures de styles délicates et tapageuses à la fois… mais elle prend de la place. Beaucoup de place.
Ces presque 900 pages contiennent beaucoup de répétitions, de redites. Et à la fin, c'est vraiment usant, une fois qu'on s'est lassé d'admirer la beauté du style.

J'ai adoré avoir mon coeur battre au côté de Juan le courageux qui s'occupe de sa nièce et de son frère malade, j'ai admiré la discrète et mystérieuse Sara. Ces deux foyers madrilènes fraîchement débarqués sur une petite ville de la côte pour fuir leurs secrets et problèmes familiaux montre bien la scission entre les citadins et les habitants des villes portuaires. En effet, le récit comporte un réel et bel ode aux villes touristiques côtières d'Espagne qui ne possède leur gagné pain qu'en saison estivale et dont peu de gens connaissent la vie les neuf mois par an. L'autrice porte un regard tendre sur ces villes et soulève le voile, l'aura de mystère autour de ces villes que, souvent, nous ne connaissons qu'en tant que vacanciers.
Ainsi, presque jusqu'à la fin, je me suis régalée de ces emberlificotages familiaux, des rebondissements, des tombées de masques parfois pas si spectaculaire.
Commenter  J’apprécie          30
Ce roman retrace l'histoire de deux familles espagnoles, qui ont déménagé à Cadix. Chacune est porteuse d'une histoire personnelle difficile. Ces deux familles vont se rencontrer, s'entraider, et même s'aimer. Très beau roman, très bien écrit. L'auteur décrit avec beaucoup de finesse, sans aucun pathos, les sentiments, et les situations où se retrouvent les personnages. de plus, l'ensemble sonne juste. À lire, pour ceux qui aiment la littérature psychologique.
Commenter  J’apprécie          20


Lecteurs (309) Voir plus



Quiz Voir plus

Le coeur glacé

Quelle boisson manque tant au grand père Ignacio habitant à Paris ?

Champagne
rhum
vermout
aucune

4 questions
2 lecteurs ont répondu
Thème : Le Coeur glacé, tome 1 de Almudena GrandesCréer un quiz sur ce livre

{* *}