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EAN : 9782843378898
200 pages
Anne Carrière (05/01/2018)
2.92/5   51 notes
Résumé :
Ganaël rêvait depuis des siècles de posséder un être humain quand il a rencontré Laure, 10 ans, une petite fille vive, drôle, si douce. Maintenant il est en elle, et il raconte son irrésistible prise de pouvoir sur Laure. Bientôt, il pourra lui apprendre la cruauté, la voracité, l’absence totale de pitié qu’il est venu répandre dans le monde. Mais les humains sont un peuple étonnant : rien ne se passera comme prévu – ce sera pire.
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Laure, dix ans, est une petite fille comme toutes les autres, du moins au premier regard.
Ganaël est un démon qui a attendu des siècles durant la perle rare à posséder.

Sibylle Grimbert nous relate cette histoire de possession à travers le regard d'une entité surnaturelle vouée à pervertir l'humanité.
Le démon prend un malin plaisir à nous relater chacune de ses victoires, sa lente progression à travers les cellules de l'enfant et les subtiles modifications qu'il inspire.
Toutefois, rapidement, le récit va prendre une direction assez inattendue.

Un roman où le fantastique n'est qu'une excuse pour explorer la lente dérive d'un individu vers son côté sombre. L'auteure ne s'embarrasse pas de description superflue, chaque chapitre marque la progression et le changement de la gamine. Mais est-ce vraiment un changement ? L'auteure explore les déviances inhérentes à notre libre arbitre. le récit se fait volontiers ironique dans les rapports qu'entretiennent Laure et Ganaël.
Si l'une s'accommode plutôt bien de ses sombres désirs, l'autre semble déstabilisé par les émotions humaines et finalement, intrigué par cette métamorphose. L'élève finira-t-elle par dépasser le maître ?

Une agréable lecture mais sans plus.
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Je t'avais dit qu'après le dernier Sandrine Collette, j'allais me faire un roman facile, dans le sens où je voulais pas trop réfléchir, et passer un bon moment de lecture.
«La horde», c'est la couv qui m'a appelé. La couv, le titre, et le premier paragraphe. Je t'ai dit déjà, je lis pas souvent les quatrièmes. Les éditeurs ont tendance à raconter des conneries dessus, un peu comme des marchands de lessive.
Sibylle Grimbert, je la connais pas. Jamais rien lu d'elle. J'ai cru comprendre qu'elle faisait plutôt dans le blanchâtre mais quand t'auras lu (si tu l'as pas encore fait) «La viande des chiens, le sang des loups» de Misha Halden (Justine Niogret), tu sauras pourquoi ça me fait pas peur les auteurs qui font dans le blanc ou la littérature jeunesse... Parfois, tu tombes sur une pépite, et elle te marque pour les trois mois qui suivent.
En plus Anne Carrière, elle est pas connue pour ses romans noirs, donc la surprise pouvait être totale.
Dès les premières lignes, je me suis dit que c'était une sacrée bonne idée. Décider de vivre une histoire par la voix d'un démon qui s'incarne dans un Playmobil, c'est juste osé. On est à un million de kilomètres de «L'exorciste» et de ses dérivés, et j'aime bien ça. de plus l'héroïne est une petite fille, et depuis un certain roman d'une certaine auteuse, où j'ai pas franchement adhéré à la dithyrambe générale, je fais gaffe... Les petites filles, en littérature, ça peut être tout mais aussi n'importe quoi. Bon, j'exagère. Mais tu me connais, j'ai tendance à exagérer.
Je te dis de quoi ça cause, ce roman.
D'abord, il y a Laure. Laure, elle a dix ans, et c'est une chouette môme. Gentille, avec des copines, elle va à la piscine (clin d'oeil à Éric Maravélias, j'me comprends) et franchement, on voit pas trop ce qui pourrait changer ça. Mais l'autre personnage, c'est Ganaël. Ganaël, ça fait quelques milliers d'années qu'il fait la planche sur son marécage, et il en a marre. Il voudrait bien vivre sa vie. Ganaël, c'est un démon. Un vrai, comme t'en a sûrement croisé plein, mais juste t'as pas fait gaffe.
Ganaël a repéré Laure, et il décide de prendre possession de cette petite fille et de lui apprendre les trucs que t'apprends pas aux petites filles d'habitude.
Genre, la cruauté, l'indifférence à la souffrance... le Mal.
Une langue vive, au ras du sol, parce que Laure, elle est petite, comme toi quand t'avais dix ans, et que tu jouais à «t'es pas cap».
Et puis tu vas devenir Laure, et te souvenir, ces trucs de mômes, ces histoires de fées et de fantômes qui frappaient aux portes ou qui faisaient démarrer les mobylettes.
Donc c'est une histoire, bien racontée, mais pas que.
Pas que parce que celui qui cause, celui qui dit «je», c'est le démon. Et c'est juste génial. Parce que la possession, c'est comme les frites, si tu fais pas deux bains, c'est raté. Un premier bain dans de l'huile à 220° (c'est la température de l'enfer, tu savais pas ?) et un second bain, plus long, à 180°(c'est la température du purgatoire).
Ce qui est vraiment étonnant, c'est de voir le démon qui s'approche de la condition humaine, et qui finit par... Je te dis pas, je déconne.
J'ai aimé l'ironie, présente tout au long du texte, j'ai aimé Laure, qui se rend compte que finalement, être méchant, c'est pas idiot, ça peut aider à vivre plus confortablement. T'en connais des comme elle, je le sais.
Comment lier un démon et une petite fille ? Comment faire de cette relation pas franchement simple au départ, une vraie relation, presque amoureuse, la même que celle qui perdure au sein d'un couple, quand l'autre accepte l'un, malgré...
T'as rencontré des pervers narcissiques ?
Tu sais ceux qui sont incapables, ou presque, d'empathie, mais tu t'en es pas rendu compte tout de suite, ceux qui ne parlent que d'eux, tout le temps, et que tout ramène à eux, en permanence, ceux qui détruisent ceux qui les entourent, et notamment dans le cadre du duel, représenté par le couple.
Ceux là.
La soumission, elle est dans ce roman.
La lutte contre la volonté de l'autre, elle est dans ce roman.
La violence psychologique, elle est dans ce roman.
La tentation, l'envie, elles sont dans ce roman.
L'innocence des enfants (t'y crois toi ?), elle est dans ce roman.
Mais voir l'humanité de l'extérieur, en bronzant sur son marécage (ça te rappelle des gens ?) et en faire partie, c'est pas pareil...
J'ai cru tomber sur un roman sympa, facile à lire, et distrayant, je me suis pas trompé.
C'est ce que je te disais. Parfois, dans le blanc, il y a du noir, et ça fait du gris.
Foncé, le gris.

Lien : http://leslivresdelie.org
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En refermant ce livre, une expression me vient clairement à l'esprit: "il y a tromperie sur la marchandise". La raison? Ce bandeau rouge ôté le temps de la lecture qui clame: "Vous pensiez que rien n'était plus angoissant que L'Exorciste?". Ah, "L'Exorciste"... Il m'a fallu atteindre la quarantaine pour pouvoir enfin avoir le cran de le regarder jusqu'à la fin (et encore…). J'imaginais donc me faire de grosses frayeurs avec ce roman de Sibylle Grimbert!
Que nenni! C'est plat, fade, il ne se passe quasiment rien que l'on ne trouverait dans un bon thriller (et même dans un mauvais). Ce démon, Ganaël, qui prend possession de la petite Laure, dix ans, passe pour une mauviette. Au moindre trouble, il se réfugie sous les poumons et assiste impuissant au spectacle d'êtres humains qui se questionnent sur l'éducation de leurs enfants. Alors, oui, bien sûr, il y a des évènements anormaux qui se produisent autour de la petite Laure, mais rien de spectaculaire comparé à la gamine de "L'Exorciste".
Et puis je déplore ces passages où l'on ne sait pas si on se situe dans l'imagination de la gamine ou dans un monde parallèle. Je suis peut-être idiote, mais je n'ai pas toujours saisi le contexte de certaines scènes…
Heureusement, l'écriture de l'auteure est travaillée, d'un niveau intellectuel plus que correct, capable aussi de distiller de l'attente dans l'évolution de l'intrigue; c'est d'ailleurs ce qui m'a poussée à aller jusqu'au bout...
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En entamant ce livre d'une autrice et d'une maison d'édition qui oeuvrent habituellement dans la littérature blanche, je m'imaginais que l'argument fantastique n'y serait qu'un moyen détourné de discuter de problèmes tout à fait réels et non pas une fin en soi. Ce en quoi je me suis bien trompé car, s'il ne manque pas d'interrogations et d'un questionnement sur différents sujets (éducation, rapport à l'autre…), nous sommes bel et bien en présence d'un roman fantastique centré sur l'histoire d'un démon qui a décidé de s'incarner.
Ce thème de la possession est l'un des plus courus en matière de récits fantastiques. Les cinéphiles penseront bien sûr à « L'exorciste » tandis que les lecteurs évoqueront plus volontiers Lovecraft ou Graham Masterton. Pour ma part, c'est à « Petite chanson dans la pénombre » de la regrettée Anne Dugüel que j'ai immédiatement songé. Les deux romans partagent en effet l'idée d'une petite fille qui devient le jouet d'un esprit maléfique, fantôme chez d'Anne Dugüel, démon dans celui de Sibylle Grimbert. Dans les deux cas cet esprit tente, avec plus ou moins de réussite, de soustraire sa volonté à celle de l'enfant et ce sont ces essais et leurs conséquences sur la victime et son entourage qui nous sont décrits. La comparaison s'arrête toutefois là car dans « La horde », le combat que se livrent le démon et l'enfant est autrement plus difficile et plus subtil. Moins manichéen aussi puisque « possesseur » et possédée font tour à tour preuve de compassion et de méchanceté, le démon s'humanisant et la fillette découvrant son potentiel démoniaque.
Les relations entre l'un et l'autre sont donc au coeur du roman. Sibylle Grimbert prend tout son temps pour nous montrer de qu'elle manière Ganaël cherche à soumettre sa victime, comment il lutte contre sa volonté, usant de persuasion puis de violence et de contrainte. Toutefois, si le démon connaît bien l'espèce humaine pour l'avoir observée depuis fort longtemps, il va se rendre compte que vivre leur vie de l'intérieur est une expérience surprenante. Il découvre des sensations nouvelles et surtout la force des sentiments, la colère, l'amour... du point de vue de l'enfant, l'expérience est tout aussi passionnante. La petite Laure ne s'en laisse pas conter et, après la surprise des premiers moments puis une période de déni, elle va devoir choisir entre la lutte ou l'acceptation de son hôte avec ses inconvénients mais aussi ses avantages.
Tout cela nous est raconté avec une extrême minutie et c'est lentement, jour après jour, que nous assistons à cet affrontement. Sibylle Grimbert a eu la bonne idée de situer l'action de son roman sur une courte période et dans un espace limité, en l'occurrence un village de vacances le temps des congés d'été. Cela lui permet de faire évoluer sa petite héroïne dans un cadre particulier où elle peut échapper à l'attention de ses parents, vivre de nouvelles expériences et se forger un caractère, une personnalité. On se rend ainsi compte que les enfants ne sont pas aussi innocents que l'on pourrait le croire et qu'ils peuvent faire preuve de duplicité et de méchanceté dans leurs relations avec les autres. Les parents de Laure, son entourage, ses amies et même Ganaël vont en faire l'expérience…
« La horde » est donc un bon roman fantastique qui nous propose une histoire de possession intimiste, sans effets de manches ni violence inutile. Si le fait de paraître dans une collection blanche peut lui permettre d'amener au fantastique un public habituellement peu féru du genre, je ne suis pas sûr en revanche que les amateurs de SF ou de fantastique le remarque d'autant que ni le titre, ni la couverture ne sont explicites. Et ce serait vraiment dommage car ils y trouveraient tout à fait leur compte.

Lien : http://sfemoi.canalblog.com/..
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Oui mais...

Ce livre, depuis sa sortie, me faisait de l'oeil, et bien qu'impatiente de tenter l'expérience, je repoussais sans cesse le moment d'entrer dans cette histoire, un peu par peur de son côté glaçant, beaucoup par peur que ce côté glaçant ne soit qu'une chimère...

Au final, dés les premiers chapitres, j'ai compris que ce livre ne me ferais pas frissonner, qu'il ne rentrerait pas dans la catégorie des romans qui m'ont bousculés et malmenés.

Les premiers chapitres nous dressent le portrait de deux personnages à milles lieux l'un de l'autre. Nous découvrons Laure, cette petite fille aimée et insouciante, puis, Ganaël, démon en soif de frisson, et de découverte. Tous deux s'apprivoisent, et je dois avouer que dés le début, si j'ai été touché par Ganaël, j'ai aussi été totalement dérouté par lui.

Puis, à mesure que Ganaël prend vie, le caractère de Laure devient pesant, notamment lorsqu'elle se comporte comme une ado de 15 ans, alors que, ne l'oublions pas, elle n'a que 10 ans. Cette facette de l'enfant m'a frustrée, car dans mon esprit, à partir de cette instant, elle est devenue une autre.

Je dois avouer que je me suis délecté de la prise de contrôle de Ganaël. Cela se fait en douceur, parfois avec violence, parfois avec mesquinerie. le démon se montre patient, reste tapis dans l'ombre de l'enfant, jusqu'à la dévorer et j'ai aimé cela.

Puis la fin vient bousculer le lecteur, (moi en tout cas). le sort réservé à Laure m'a parue totalement cohérent et même jubilatoire, quant à Ganaël, je me suis trouvé dans un premier temps circonspecte face à ce qui lui arrive, puis j'ai approuvé, prenant conscience que tout chemin parcourue ne pouvait mener qu'a ce dénouement.

Alors pourquoi ce livre n'est pas un coup de coeur ? Parce qu'en grande partie, je m'attendais à plus. Je cherche encore le côté horrifique du roman, quant au frisson promis, personnellement je ne l'ai pas ressentie. Je n'ai pas été glacée par ma lecture, au contraire, et je suis donc restée sur ma faim.

J'en attendais surement trop de la horde et c'est pourquoi, bien qu'ayant passé un agréable moment, je n'ai pu que me sentir frustrée.

Bonne lecture à tous.
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critiques presse (1)
LeMonde
16 février 2018
Avec « La Horde », la romancière se fait démon pour conter la possession irrémédiable la jeune Laure par Ganaël, novice en la matière. Saisissant.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Citations et extraits (11) Voir plus Ajouter une citation
Les entourages, hostiles au magique avant de comprendre qu'un des leurs était possédé, perdraient des années chez les psychologues et les psychiatres, essayant tout, la contrainte, l'indulgence, les changements d'école réguliers et les médicaments parfois. A vrai dire, la plupart des parents n'auraient même jamais l'idée de notre présence, ils parleraient d'adolescence précoce ou d'hyperactivité, ils treuilleraient leurs enfants jusqu'à l'âge adulte où ceux-ci commenceraient à mener une existence en apparence ordinaire, insérée en tout cas. Et alors tout serait possible.
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Entrer dans un être humain ressemble à connaître sur le bout des doigts un jardin, ses allées, ses recoins, à pouvoir le visiter aussi souvent qu'on le veut.
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Au fond, quelle que soit la version ce ne sera pas très différent de ma vie dans les marais : uniforme, juste plus actif. Ce sera une éternité aride, une ataraxie dans le bien ou le mal, une indifférence à la culpabilité, justement, qui aplatira mes impressions, rendra tout égal, et me poussera à ne chercher que des décharges d'adrénaline, des excès.
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Leur attachement à cette vie qui toujours les abandonnerait m'est apparu comme une supériorité ; oui, cette foi en l'existence - dont ils savaient qu'elle les quitterait, certaine de rebondir ailleurs, de durer d'organisme en organisme, multiple et changeante, pareille à un long ruban éternel -, je l'ai admirée. Leur chagrin maintenant me fascinait.
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Après tout, peut-être est-ce cela qu'on appelle le manque de confiance en soi : le soupçon généralisé touchant tout ce qui est devant vos yeux, la dissolution des objets, du sol, de tout ce qui est stable, indéniable depuis toujours.
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Videos de Sibylle Grimbert (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Sibylle Grimbert
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