Un livre magnifique que j'avais acheté lors d'une exposition tout aussi magnifique au Musée du Quai Branly, où il y a toujours des expositions très intéressantes et bien construites.
Ce livre est une mine d'informations, tant sur l'art des Lega, mais aussi sur leur Histoire, leur culture, tous les sujets sont abordés. L'art tient évidemment une large part avec des explications détaillées et des photos magnifiques !
Bref un livre superbe, des textes enrichissants et des photos sublimes ! Une réussite !
J'aime ce livre, parce qu'il démontre, qu'il n'y a pas que les européens qui savent faire de belles choses. Idem pour le musée du Quai Branly qui met à l'honneur des pays dont on entend peu parler et qui nous invite au voyage. Nous avons enfin compris que l'Europe n'avait pas le monopole du bon goût artistique.
Je vous engage donc vivement à vous procurer ce livre (si on le trouve toujours) et à venir au musée du Quai Branly si vous faites un tour sur Paris il y a toujours les expositions permanentes et des expositions temporaires.
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L'Afrique centrale n'aura jamais fini de surprendre par la qualité des oeuvres d'art que ses peuples produisent. Blotti le long de la forêt tropicale du sud-est de l'Afrique centrale, le peuple Lega livre aujourd'hui ses « secrets d'ivoire » aux non initiés, grâce à un kindi – mais voudra-t-il qu'on le qualifie ainsi – le collectionneur Jay T. Last, qui a réuni l'ensemble des objets que le musée du Quai Branly expose aujourd'hui.
Au coeur du peuple Lega, s'articule la société Bwami, une caste à laquelle on accède par des rites initiatiques et au sein de laquelle on évolue, jusqu'à la mort, selon ses capacités, au gré de quatre grades pour les femmes et de cinq pour les hommes. Cette société a le goût des objets, n'ont pas qu'elle soit matérialiste – les objets, en Afrique, ne valent que par ce qu'ils portent de symbolique – mais parce qu'ils sont le visage public du bwami.
Certains de ces objets, comme le couvre-chef, le tabouret que l'on transmet à son héritier, sont compréhensibles de tous : ils imposent le rang social. D'autres portent un message que seuls les initiés peuvent interpréter. Pourtant, il ne s'agit pas là d'une société secrète, mais plutôt d'une société d'esthètes, de philosophes, dont la vie alterne entre la vertu et la non-vertu. Les objets renvoient tous, d'ailleurs, à des proverbes Lega que la tradition orale transmet à travers les générations.
Si les objets ont un sens codé, générique, comme la tortue qui avance lentement et prudemment signifiera la sagesse, les bwami sont appelés à forger du sens à partir d'objets trouvés : les ancêtres y ont laissé un message. La difficulté réside à trouver ce sens, non pas dans un objet seul, mais dans une combinaison de divers objets, qui peuvent renvoyer à un ou à plusieurs proverbes.
Le cinquième grade, celui de kindi, est le plus éclairé : il peut posséder des objets anthropomorphes réservés, telles des statues multi-têtes signifiant l'omniscience, ou des statues levant le bras, le désignant comme chef ou juge. le lutumbo iwa kindi est le grade suprême : on contemple alors des objets raffinés, porteurs de sens subtils, que l'on ne verbalise pas. le « secret d'ivoire » le mieux gardé, c'est que les bwami, sont à la fois de grands créateurs d'art, mais aussi de parfaits critiques…
(Parue dans Blake n°61)
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AUDE GROS DE BELER archéologue et égyptologue, particulièrement spécialisée dans les problématiques tournant autour de la vie quotidienne des anciens Égyptiens présente son livre "Petites et grandes histoires de l'Égypte ancienne".
Illustré par Vincent Bergier.
ACTES SUD junior, septembre 2022