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EAN : 9782080646200
261 pages
Flammarion (08/01/1992)
3.63/5   26 notes
Résumé :
En Irlande, l'été. La petite maison de vacances face à la mer. Une femme parle à l'homme qu'elle a longtemps aimé, et qui vient de mourir.
Oui, Thomas et elle se sont passionnément aimés, trop aimés, mal aimés. Pourtant, c'est aujourd'hui seulement qu'Iris peut s'adresser à lui comme jamais elle n'a su le faire. Malgré leur amour, que de malentendus et d'occasions perdues ! A-t-elle été faible ou maladroite ? Était-il d'un insoutenable orgueil ? A qui la faut... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Il n'est plus, elle se souvient...de l'amour qui n'était plus lui aussi et qui ressurgi en évoquant ce passé infini. Les failles qui ont jalonnées la relation du couple en ont insidieusement grignoté l'harmonie. La touche "féministe" est là mais pas de façon ostentatoire toute en nuances, elle ne fait pas défaut à l'homme puisqu'il est aimé malgré tout.
Cet amour est emprisonné dans le passé et à son insu, le coeur de cette femme le protège comme une cage souveraine. C'est beau comme l'amour, comme les mots choisis par Flora Groult. Je vous relirais Madame.
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Toute sa prime jeunesse, j'ai abreuvé ma fille de conseils dont elle aurait préféré se passer et je lui ai donné la nausée avec des livres et des tableaux qu'elle ne voulait pas. Jusqu'à ce jour à Venise, en vaporetto sur le Grand Canal, où, émue par la splendeur, je lui ai dit :
- Regarde ce que cela peut être beau !
Valentine m'a répondu, l'oeil tourné à l'intérieur sans me voir ni le paysage :
- Si tu me laissais découvrir moi-même ce qui est beau.
C'était l'heure froide où je venais de te quitter, je me réjouissais beaucoup de notre première intimité à deux. Elle non. Notre fille n'avait pas quinze ans, elle se foutait de la lagune argentée et de San Marco et des musées Correr, Accademia and co, dont, elle le savait, j'allais tenter de la gaver. Elle attendait les lettres d'un petit jeune homme. Celui-ci n'a plus de visage ni peut-être de nom pour elle aujourd'hui, mais à l'époque il trouvait le moyen d'effacer le palais des Doges et le Condottiere et jusqu'au pont des Soupirs, le petit jeune homme oublié, et moi, en revanche, je n'ai jamais effacé la leçon de ce matin-là. On ne badine pas avec ce que vos enfants vous apprennent. Jusqu'à la fin du voyage, je n'ai plus attiré le regard de Valentine sur un seul Carpaccio. Et il en sera ainsi jusqu'à la fin de mon voyage, je crois. Je n'oserai plus jamais lui vendre, lui solder, lui fourguer de force la beauté des choses.
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Oui, je suis heureuse d'être seule ici, pour rêver encore une dernière fois au temps et aux gens perdus et pour clore ce périple avec toi, Thomas. Il me semble que je nous ai à peu près tout dit et je me sens apaisée comme lorsque l'on vient de fermer un livre aimé. On en caresse la couverture du plat de la main. C'est bien dommage d'avoir tout lu. Mais certaines histoires sont interminables, on peut les recommencer sans fin, car l'amour, même au passé, c'est ce qui ne meurt pas, c'est ce qui ne s'oublie pas.
Rassure-toi, jeune homme, tu es parti et tu es là. Tu peux me faire pleurer comme au premier jour. Une larme dans la mer des chagrins humains, je sais, mais elle est intarissable. Et, en échange de cette larme, il faut que tu acceptes de l'estomper, Thom. Ne m'empêche pas d'être, veux-tu ? Tu me rendrais service, monsieur de mon passé infini et présent à jamais.
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Quand Valentine est née, elle a changé à jamais la direction de mon regard. J'ai été atteinte une fois pour toutes de strabisme maternel. Quoi que je fasse, je regarde aussi dans sa direction. Jamais je ne pense pas à elle.
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Que pourrais-je nous dire pour abîmer encore l'histoire ? Oh ! pas difficile, il y a le choix : je suis seule comme un chien - ma fille ne m'aime pas - mes parents sont morts et toi donc - je n'ai pas tellement de travail pour la rentrée et celui que j'ai a été laissé en plan pour penser à nous du passé - Valentine envisage de quitter Simon que j'aime pour elle ; de devenir californienne, de traîner ses savates sur les plages aux basques du barbu chevelu qui l'emmènera là-bas, au lieu de continuer son métier - je ne verrai plus ma fille - je n'embrasserai plus ma fille - j'ai besoin d'argent - il faudrait repeindre l'appartement de Paris et ici la maison s'effrite de partout. Quoi donc encore ? L'essentiel. A quoi ça sert, tout ? - A rien. - Tout ne sert à rien, voilà ! Quelle histoire de fous, la vie ! Je pousse encore un peu et je réaliserai que je m'y ennuie, dans la vie. Parfaitement, je m'y emmerde à gueuler. Eh bien, gueule ! - Non, ça fatigue. Si j'avais un conseil à me donner, je m'offrirais plutôt une bonne grosse déprime, sans plus attendre. Je ne vois que ça. C'est vrai, c'est toujours les autres qu'on doit plaindre qu'il faut prendre par la main. Et moi, et moi, ET MOI ?
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Je suis à moi. Comme on est à soi en effet quand il n'y a pas d'homme à protéger, à aimer, à servir. Mais oui, mais oui, cela se passe encore ainsi, même dans les meilleures familles féministes. Et d'ailleurs elles sont repenties pour la plupart, celles-là, le vent a fait demi-tour, on ose moins revendiquer puisque l'on a déjà un peu obtenu. En ce qui me concerne, je n'ai jamais fait partie à bloc de la corporation, enfint pas au point de refuser d'oeuvrer dans la cuisine ou ailleurs pour le bien-être de l'autre. Cela m'a toujours semblé normal de faire tout ce que je pouvais pour le compagnon de mon coeur. Même aujourd'hui, inutile de me le cacher, moi qui me suis endurcie, j'en serais capable. Et, parfois, j'aimerais bien un homme que j'aimerais bien, au chaud de mon lit. Je ne suis pas comme ma fille, j'apprécie le coprs de l'ami à côté de moi sous les draps. Je vous regrette les uns les autres à l'occasion, sans même m'attarder à faire le détail, mais, le reste du temps, je trouve cela rudement simple, la vie sans vous. On est libre sans vous et je l'ignorais. Je serais morte sans me connaître, Thom, si je ne t'avais pas quitté.
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