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EAN : 9782749102726
286 pages
Le Cherche midi (20/08/2004)
4.75/5   2 notes
Résumé :

" Le 1er juillet 1962, le jour où l'Algérie entrait dans l'indépendance, Larbi entra dans le coma. " Larbi, collégien de 16 ans, a été victime d'un attentat " OAS ". Lorsqu'il se réveille, trente-trois jours plus tard, il ouvre les yeux sur une vision insolite, qui va le poursuivre toute sa vie. Avant de lui faire retrouver sa mémoire, le narrateur revient sur le grand chambardement : " un temps de délire et de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Un été sans juillet

Sorti de la pile, se superbe récit m'a séduit au-delà de toute attente. L'été en question est celui de 1962. J'avais treize ans et Larbi héros malgré lui 17.Lui à Guelma à 114 km de Constantine et moi petit parisien ignare politiquement jusqu'à remettre à mon prof de Français une rédaction sur le thème « où aimeriez-vous passez des vacances ? » dans laquelle je répondais : A Cuba !!! ses plages, ses palmiers etc .(mon prof bienveillant, m'avait, faute de télé, recommandé de lire les journaux….)

Le parti pris par Salah Guemriche est justement de tourner depuis l'intérieur , depuis un quartier de Guelma, autour de l'évènement de Juillet 1962, soit du référendum sur l'autodétermination, le mois qui précède et ceux qui suivent en dehors du mois de Juillet pendant lequel le jeune lycéen Larbi Foulène ( L'arabe untel) est dans le coma suite à un attentat.

De tourner d'une manière métonymique autour de lui et dans la grande confusion que cela a produit, à savoir que de l'évènement local est censé refléter l'évènement national voire mondial (puisque Ben Bella est censé se rendre à l'ONU dans cette période pour faire reconnaitre l'Algérie indépendante).

Cette confusion est bien celle que j'ai ressenti à l'époque des
« évènements » où attentats et fusillades ponctuaient les nuits de la capitale sans qu'on puisse y comprendre grand-chose ; et la même chose se produisait en Algérie sans qu'on sache démêler vraiment qui était la « Force » et qui étaient les méchants des harkis, des chrétiens, des juifs, ou de l'OAS (encore que pour cette dernière avec Pasqua aux commandes….).

On apprend beaucoup dans cette lecture. Notamment que
« hébreux » et « arabe » est le même mot dans cette langue, à cela près que les deux lettres centrales identiques placées différemment dans le mot lui donne le sens choisi. de fait l'écriture permet de « déporter » l'hébreux ou l'arabe comme on le souhaite et d'entériner ainsi la lutte millénaire.

On apprend que le département français de Constantine portait le numéro 93 ( !) Alger 91 et Oran 92 (et après une courte recherche, qu'une loi du « Général » de 1964 a créé les départements périphériques de Paris dont la Seine Saint Denis) avec les mêmes numéros tout juste recyclés sans aucune pudeur.Ce qui montre bien le cynisme et le mépris qu'avait la clique au pouvoir pour les Français et les Arabes d'où qu'ils puissent venir et quelles que soient leurs opinions.

Ah ces années 60 berceau de toutes les corruptions, des passes droits, des films les plus inspirés de Mocky

On apprend aussi qu'il s'en passait de belles dans les hammams, et on assiste ému au dépucelage savoureux du jeune Larbi.

C'est vraiment un cadeau que ce bouquin qui sommeillait sur mes étagères. On doit le trouver d'occasion puisque qu'il est sorti en 2004 pour le 50° anniversaire du début de la « guerre d'Algérie » en 1964.
Qui s'en souvient ?

Belle découverte en tout cas, et surtout rare.
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l'auteur algérien Salah guemriche nous conte la chronologie d'un «jon's» entrant dans un coma victime d'un attentat Oas... le 1er juillet 1962. Trente -trois jours plus tard, le «déplacé» (ainsi appelé par les psychanalystes), seize ans à peine, souffre d'une «amnésie élective». En fait, une cause-écran qui cachait la cause profonde liée à un mécanisme affectif : Larbi, notre jon's, n'a jamais supporté les injustices commises par tous les autres «Larbi»

Entre ce qu'il avait vu, connu et subi durant la situation issue des Accords dits d'Evian, en mars , annonçant un «cessez-le feu» - avec son lot de combattants mais aussi de «marsiens» sortis d'on ne sait quel «trou» de la masse silencieuse et spécialistes de la surenchère (représailles anti-harkis, ruée sur les biens vacants, lynchage d'un militant pro-ALN bien connu mais qui avait le malheur de porter le nom de Lévy) et avec les provocations des criminels de l'OAS – et la nouvelle situation dans un pays indépendant (dont les privilèges exorbitants associés au titre de «fils de martyr», le favoritisme , les mises à l'écart , l'usurpation de droit venant supplanter l'usurpation de fait, un nouvel arbitraire)... que de traumatismes, que de nouveaux combats presque perdus d'avance, que de désillusions...

Une histoire assez complexe, une écriture compliquée ...comme le pays ...comme l‘auteur...comme tous les «Larbi»... Pour certains, le cauchemar continue, pour d'autres, le coma aussi.
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Roman en partie autobiographique, dont l'action se concentre sur les trois mois de l'été 1962 en Algérie. Larbi, collégien de 16 ans, est victime d'un attentat de l'OAS. Il se réveille après 33 jours de coma, avec une amnésie sélective, et ouvre les yeux sur Alger qui se vide dans une confusion de fin du monde, pour porter un autre regard sur l'indépendance.
Lien : https://collectifpolar.com/
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
«Les privilèges associés à ce titre de «fils de martyr» étaient exorbitants, au point que des enfants de chouhada, il en naissait partout...Ce statut était devenu si convoité qu'un jour, un enfant, à qui son père demandait quel métier il rêvait de faire plus tard, répondit les yeux brûlants d'envie : «fils de chahid !» (p 71),
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Video de Salah Guemriche (1) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Salah Guemriche
Salah Guemriche, journaliste indépendant et auteur de Le Christ s'est arrêté à Tizi-Ouzou. Enquête sur les conversions en terre d'islam (Editions Denoël. Paru le 20 janvier 2011), est l’invité d’Audrey Pulvar dans le 6/7 de France Inter (6h50 - 2 février 2011).
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