AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,07

sur 46 notes
5
7 avis
4
6 avis
3
4 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre d'entretiens de François Guérif avec Philippe Blanchet est une plongée formidable dans l'univers du polar. Cinéphile, référence du polar, Guérif démontre que le polar n'est pas un genre mineur, ce qu'il a été considéré pendant pas mal d'années. Anecdotes, rencontres, réflexions sur l'évolution du genre reflet de notre société, il nous parle de sa passion, avec une gourmandise et un plaisir qu'il sait partager. La liste de cette collection est vertigineuse et impressionnante. En fin d'ouvrage, les incontournables choisit par le fondateur de cette très belle collection Rivages/noir. Un bouquin de référence même si l'on peut ne pas être toujours d'accord sur tel ou tel auteur. C'est aussi l'intérêt de ce N° 1009. Vraiment plaisant.
Commenter  J’apprécie          390
Collection devenue mythique, Rivages/Noir (puis Rivages/Thriller pour les grands formats) méritait bien que l'on s'attarde sur son fondateur. C'est chose faite avec ce livre d'entretiens entre Philippe Blanchet côté interviewer et François Guérif.
Si l'on n'échappe pas à l'exercice d'autopromotion à légère tendance hagiographique (il s'agit tout de même d'un livre sur et en grande partie par Guérif et sur Rivages publié chez Payot), le lecteur curieux des choses de l'édition et surtout d'une tranche de l'histoire du polar et de sa diffusion en France y trouvera largement son compte.

Passionnant, mené comme une discussion à bâtons rompus, du polar aborde autant le travail de libraire et d'éditeur de François Guérif, depuis la librairie Au troisième oeil jusqu'à Rivages, en passant par Red Label, que la vision que peut avoir l'éditeur et amateur éclairé du polar français d'après-guerre, du néopolar, du polar anglais, des problèmes de traduction ou de la figure du détective. Bref, une succession de chapitres stimulants où les petites anecdotes viennent éclairer le propos plus général, pimenter le discours et où l'on voit se dessiner le paysage complexe de l'édition de polar de ses quarante dernières années et la façon dont Rivages a participé de sa transformation.
Surtout, François Guérif revient inlassablement sur les auteurs qu'il aime : Goodis, Thompson, Robin Cook, Robert Bloch, Fredric Brown, James Cain, Pierre Siniac, Edward BunkerEllroy bien sûr auquel Rivages doit tant et réciproquement. On apprend, on se passionne, et on se dit que ce bouquin est une formidable publicité pour les éditions Rivages (c'est simple, à peine l'a-t-on lu que l'on a déjà acheté pas loin d'une dizaine de romans évoqués par Guérif).
Bien sûr, on pourra reprocher cette forme d'autopromotion et regretter que François Guérif oublie de préciser que le retour de Kenzie et Gennaro était loin d'être à la hauteur des précédents volumes de la série de Lehane, qu'il omette de parler de certains auteurs à notre avis marquants comme Charles Willeford ou Tim Dorsey (ben oui, quand même) et d'autres dont il doit avoir envie d'oublier qu'il les a édité (Helen Knode, bon sang…), mais le fait est que l'on se laisse emporter avec plaisir par la passion de Guérif, sa fidélité à ses auteurs (on pense notamment à Cesare Battisti) et à ses idées sur le polar, son opiniâtreté à défendre James Cain, Goodis, Thompson ou Siniac

Du polar se lit d'une traite, avec délectation et se révèle être un document de valeur pour tout amateur de roman noir, qu'il désire élargir le champ de ses lectures, s'interroger sur cette littérature (quitte à ne pas être toujours d'accord avec l'auteur dont on se dit qu'une discussion avec lui doit être en tout point passionnante), tout comme pour le néophyte qui trouvera là de quoi se constituer une bibliothèque idéale pour se familiariser avec le genre.

Lien : http://www.encoredunoir.com/..
Commenter  J’apprécie          252
Les éditions Rivages sont devenues une référence incontournable pour tout amateur de roman noir ou de polar .
La lecture de ce livre consacré a celui qui est à l'origine de cette incroyable collection , s'impose .
On découvre ici un homme passioné , passionant , qui est aller au bout de sa passion et qui à construit par la méme un catalogue impressionant .
On voit bien que son amour pour ce style est ancien , il le démontre avec force en parlant de ces amitiés avec des grands auteurs disparus pour certains .
Ce livre est trés bien construit , évitant les piéges courants de la biographie .
C'est un homme entier qui s'exprime et cela fait plaisir qu'en France il y ai des passionés qui font vivre le genre ainsi .
Commenter  J’apprécie          110
Autant le préciser d'entrée, je ne suis pas un spécialiste du polar, je connais les bases et m'y intéresse de plus en plus, mais je reste un novice. Mais que l'on soit novice ou chevronné, ce livre est une vraie mine d'informations.

François Guérif, sans langue de bois, se livre au jeu des questions/réponses avec Philippe Blanchet. Ce passionné de roman noir et de cinéma nous parle des livres et des auteurs qu'il aime: Conan Doyle, Malet, Goodis, Thompson, Cook, Ellroy,... Il revient sur son parcours de libraire puis d'éditeur avant d'avoir créé Rivages/Noir puis Rivages/Thriller. J'ai appris beaucoup de choses en ce qui concerne l'histoire éditoriale du polar en France. Ce qui m'a profondément choqué (même si je savais que certains auteurs ont été très mal traduit par le passé) c'est d'apprendre que certains éditeurs pouvait couper jusqu'à 30% des bouquins, que les traductions étaient tronquées et arrangées. La Série Noire était coutumière du fait, une traductrice révéla un jour à Guérif: " Dès que le texte ne fait pas avancer l'action, il faut barrer ! On enlève tout ce qui est psychologique."

François Guérif est un homme passionné et érudit, qui sait transmettre
sa passion. Il nous abreuve d'anecdotes et de références qu'elles soient littéraires ou cinématographiques. Grace à lui j'ai découvert certains titres, que j'ai désormais envie de lire: "L'ultime défi de Sherlock Holmes" de Dibdin, "Le petit César" de Burnett, "Le facteur sonne toujours deux fois" de Cain, "Le pigeon d'argile" de Westlake et "Porno Palace" de O'Connell.

Certains diront que Guérif prêche pour sa paroisse, mais en même temps il parle de choses qu'il connaît, et puis ce livre d'entretiens ne se veut pas être une anthologie ou un dictionnaire du polar. François Guérif est un grand monsieur de l'édition française (En 1997, il reçoit le prix Ellery Queen du meilleur éditeur de l'année ; il est le premier non-Américain à recevoir ce prix), et forcement quand il parle on l'écoute avec le plus grand respect.
Commenter  J’apprécie          52
François Guérif, créateur de la fameuse collection Rivages/Noir, revient ici avec Philippe Blanchet sur son parcours d'éditeur et de libraire, sa passion pour le cinéma et le roman policier, ses livres préférés et ces écrivains qui pour certains sont devenus ses amis.
Véritable encyclopédie du roman noir, Guérif nous régale d'anecdotes sur le monde de l'édition et de la littérature. Il a su grâce à son travail soigné et respectueux des oeuvres originales, redonner vie à des romans tronqués dans d'anciennes traductions, notamment celles de la Série Noire qui par souci de standardisation pouvait supprimer jusqu'à 30% du texte. Il a fait découvrir de grands auteurs tels que James Ellroy, Donald Westlake ou Dennis Lehane qui lui sont restés fidèles malgré de meilleures offres de contrats dans d'autres maisons d'édition. Et surtout, grâce aux nombreuses propositions de lectures disséminées dans cet ouvrage, François Guérif nous donne envie de lire ou de relire toutes ces pépites !
Lien : http://puchkinalit.tumblr.com/
Commenter  J’apprécie          10
Guérif François – "Du polar : entretiens avec Philippe Blanchet" – Payot&Rivages/Rivages-noir, 2016 (ISBN 978-2-7436-3600-5) - Réédition en format poche de l'ouvrage paru en 2013 dans la collection "Manuels Payot" (ISBN 2-228-90882-7)

Un ouvrage incontestablement fort utile, si ce n'est incontournable, pour les amateurs du genre roman policier ou roman noir, et même pour l'histoire de l'apparition et du développement de ce type de littérature en France après 1945. Avant d'en détailler les mérites, il convient toutefois d'en préciser deux fondements.

Le premier, c'est que l'auteur base ses réflexions sur le postulat de la prééminence de l'apport états-unisien dans ce genre. Pour lui – comme pour de nombreux autres historiens de ce sujet – la littérature dite "noire" est apparue aux États-Unis : pendant longtemps, les auteurs francophones se frottant au sujet n'auraient fait que décalquer ce qui se faisait Outre-Atlantique. Pour ma part, bien que n'étant pas du tout spécialiste de ces questions mais uniquement lecteur relativement assidu, je me demande souvent dans quelle mesure ce postulat est fondé : je pense qu'il faudrait creuser la question de façon plus exhaustive, car Guérif lui-même admet qu'il y eut tout de même des précurseurs européens.

Le deuxième, c'est que François Guérif est né en 1944, qu'il fait donc partie de cette génération intellectuelle qui campe toujours sur ses positions plus ou moins soixante-huitardes de gauche radicale. Pour lui, le roman noir doit refléter la "société pourrie dans laquelle nous vivons", il doit servir à remuer et exhiber la corruption, les vices et tout et tout ce qui caractériserait spécifiquement notre époque. Ce point de vue a marqué toute une génération, et continue d'être prééminent dans la plupart des cercles cultureux : il constitue l'un des piliers de ce qui est devenu une bien-pensance obligatoire, quelque peu hypocrite (puisque ces mêmes dénonciateurs pourfendeurs sont le plus souvent pleinement intégrés dans ce système au point d'y faire fortune ou au moins d'en vivre fort correctement).
Pour conclure sur ce point, je tiens à souligner qu'ayant vécu les années de plomb dans l'Allemagne de la bande à Baader-Meinhof, je ne pourrai jamais être d'accord avec la position de François Guérif sur l'affaire Battisti.

Ces points étant éclaircis, il convient de souligner les grands mérites de ce livre de témoignage. A commencer par le fait que l'auteur fut lui-même un acteur clé de ce secteur éditorial, et qu'il sait en rendre compte (avec Philippe Blanchet) – d'une manière extrêmement vivante : c'est passionnant, ça se lit comme un (excellent) polar !!!
Autres mérites (liste non exhaustive) : les propos de Guérif fourmillent de précieuses remarques stylistiques, de précisions historiques, de citations des oeuvres visées, d'exemples concrets, de mises en relations avec le cinéma et les films tirés de ces romans : évidemment, c'est un témoignage subjectif, et c'est excellent précisément parce que cette subjectivité est délibérément assumée. L'ouvrage se termine d'ailleurs par une liste "les polars de ma vie" mentionnant ce que Guérif considère être à ses yeux les cent meilleurs polars.

Seul bémol : Blanchet et Guérif devraient maintenant s'atteler à un même témoignage, centré cette fois délibérément sur les polars et romans noirs européens...

Tout lecteur acharné de roman noir et/ou de polar ne peut que rendre hommage au travail effectué par François Guérif durant toutes ces décennies, sans ménager sa peine ni jamais renoncer à prendre des risques en tant que responsable, successivement, de diverses collections, dont la dernière "Rivages/Noir" ne publie quasiment que des bons titres.
Commenter  J’apprécie          10


Lecteurs (92) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1725 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}