A qui, de la plaine, monte à Fontamara, le village apparaît étagé comme sur des marches à flanc de montagne, - montagne grise, pelée, aride. De la plaine, on voit nettement les portes et les fenêtres de la plupart des maisons, une centaine de masures, presque toutes uniquement composées d'un rez-de-chaussée, irrégulières, informes, noircies par le temps, rongées par le vent, la pluie, les incendies, sous leurs toits mal recouverts de tuiles ou de débris de toutes sortes.
La plupart de ces bouges n'ont qu'une ouverture servant à la fois de porte, de fenêtre et de cheminée. A l'intérieur - sol battu, le plus souvent , et murs de pierre sèche - habitent, dorment, mangent, procréent, parfois dans la même niche, hommes, femmes, enfants, chèvres, poules, porcs et ânes.
«In altre parole tu mi credi un mascalzone» disse l'uomo con la paglietta in testa e la coccarda rossa all'occhiello. «Non hai fiducia in me.»
L'ingegnere chiuse gli occhi infastidito.
«Lo so, diffidi di me a causa del mio passato» insisté l'altro. «Sai che ti rispondo? Forse hai ragione. Sono sincero? Ed hai mai incontrato un mascalzone sincero, un mascalzone che si confessi? Dunque non sono tanto mascalzone quanto tu credi. Adesso, Cristo, dimmi sinceramente che pensi.»
«Niente» mormorò l'ingegnere. «Ho troppo mal di testa.»
In capo a tutti c'è Dio, padrone del cielo. Questo ognuno lo sa. Poi viene il principe Torlonia, padrone della terra. Poi vengono le guardie del principe. Poi vengono i cani delle guardie del principe. Poi, nulla. Poi, ancora nulla. Poi, ancora nulla. Poi vengono i cafoni. E si può dire ch'è finito.
Puis avait commencé un temps où la mort des hommes de Fontamara en âge de voter n'a plus été notifiée à la commune, mais à don Circonstanza, qui s'entendait, grâce à son art, à les conserver vivants sur le papier, et, à chaque élection, à les faire voter à sa façon. Chaque fois, en compensation, la famille du mort vivant recevait cinq lires de consolation.
Chaque été, le partage de l'eau du ruisseau faisait éclater de furieuses disputes entre cafoni. Dans les années de sécheresse, ces disputes s'achevaient quelquefois à coups de couteau ; mais la quantité d'eau n'en était pas plus grande.
Ignazio Silone
Entretien (en français) avec
Ignazio SILONE (mort en août 1978), filmé à Rome le 19 octobre 1971 au cours duquel l'
écrivain italien évoque les différentes étapes de sa vie et de sa carrière marquées par ses
origines sudistes, son adhésion puis sa
rupture avec le parti communiste et son éducation religieuse.
Ignazio SILONE évoque son
enfance insistant sur l'importance de ses
origines...