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Après avoir lu et beaucoup apprécié La Guerre d'Alan 1, 2 et 3, racontée et dessinée par Emmanuel Guibert, rencontré aux Correspondances de Manosque 2021, j'ai appris qu'ensuite, ce même auteur et dessinateur talentueux avait publié L'enfance d'Alan, toujours à L'Association. Alors, il fallait que je poursuive l'aventure avec ce retour en arrière dans la vie de cet homme né en 1925 et mort en 1999.
L'enfance d'Alan est un album graphique très intéressant car il offre des instantanés de vie durant l'entre-deux guerres, aux États-Unis. Pour commencer, après une belle photo de classe sur laquelle je reconnais aussitôt Alan Cope qui doit avoir une bonne douzaine d'années, Emmanuel Guibert propose plusieurs pleines pages où le bleu se marie bien avec l'ocre, le noir, le jaune et l'orangé d'un beau coucher de soleil. C'est la Californie d'aujourd'hui avec autoroutes, voies aériennes, immeubles et voitures alors qu'Alan rappelle que, dans son enfance, la vie était complètement différente.
Il a bien compté, Alan. Enfant, il a vécu dans quatorze maisons successives et voilà qu'il tente de faire remonter ses souvenirs à la mémoire. Ainsi, il parle de son père, de sa mère qui mourra hélas alors qu'il n'avait que 11 ans, des suites d'une opération chirurgicale. Alan, très proche d'elle, lui en voulait tellement de la voir partir pour l'hôpital qu'il lui avait hurlé : « Eh bien, vas-y ! J'espère que tu vas mourir ! » Difficile de s'en remettre…
De Santa Barbara à Alhambra où sont les grands-parents Cope, puis au nord de Pasadena, à Altadena, les anecdotes ne manquent pas et le dessin accompagne toujours très justement ce qu'Alan raconte à Emmanuel Guibert.
En famille, ils sortent, vont à la plage et même dans le désert où un serpent à sonnette a failli abréger brutalement la vie d'Alan qui fut sauvé par son père.
Deux grandes parties sont consacrées aux familles de ses parents. D'abord, la famille Hanson, celle de sa mère. Ses grands-parents maternels vivaient à San José, au sud de San Francisco, à cinq cents kilomètres de chez eux, une véritable expédition pour y aller en voiture ou en en train, comme pour les noces d'or de ses grands-parents George et Lady Baham qui ont eu huit enfants. Fait nouveau ici, plusieurs photos sont insérées dans le récit et elles sont détaillées par Alan qui parle aussi de ses oncles.
L'histoire de la famille Cope est aussi étonnante car elle est venue de Caroline du Nord en Californie en passant par la Pennsylvanie. La lecture foisonne de remarques, d'anecdotes, d'instants de vie d'un gosse qui joue dans les rues de sa ville, fait du patin à roulettes, découvre l'horrible goût des olives crues et voit au cinéma la première bobine couleur ! Il faut dire qu'il vivait près d'Hollywood.
Je reviens sur le terrible événement qui marque ses onze ans car Alan Cope confie là ses sentiments profonds sur la vie avant d'offrir une très belle page du livre d'Auguste Rodin (L'Art), en guise de conclusion.
L'enfance d'Alan est un album graphique émouvant, drôle par moments, riche d'instantanés d'une vie qui s'en est allée mais qui, grâce au talent d'Emmanuel Guibert, se poursuit et touche beaucoup de lecteurs comme ce fut le cas pour moi. Je précise que les dessins sont toujours de grande qualité comme cette image d'une pièce sous les toits ou cette magnifique table du petit-déjeuner chez le grand-père Hanson, image qui occupe une double page, sur un fond noir.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Il faudrait, pour bien faire, et j'aurais envie de le faire, dire que cet ouvrage est superbe, magnifique, poignant, bouleversant, d'une élégante simplicité, etc., etc., etc. et donc que je l'ai adoré.
Or...
non.
Tout d'abord, il me faut dire quelque chose sur l'étonnant travail d'orfèvre de l'illustrateur Emmanuel Guibert qui réalise un sans faute d'une esthétique vraiment bluffante. J'adore son trait, sa façon de peindre et de rendre magnifiquement les ambiances rétro. Donc, question graphique, rien à redire, du très grand art et une très grande maîtrise qui n'est pas sans m'évoquer les fameux esthètes asiatiques.
Pour le fond, par contre, là je suis plus sèche et en panne de compliments.
Il est bien gentil ce petit Alan, on le suit dans ses gentils petits jeux, dans sa gentille famille, avec ses gentils parents, dans sa gentille Californie de l'époque.
Bon c'est vrai, il y a bien quelques méchants, il y a UN méchant enfant auquel d'ailleurs Alan va coller un pain, ça va lui apprendre, il y a aussi la méchante pauvreté qui nous empêche d'être gentiment aisé et aussi la méchante maladie qui emporte subitement la gentille maman...
Ouaip ! Ça ne m'a pas tellement transporté tout ça, ni sur le plan de la sensibilité, comme savent le faire certains romans graphiques particulièrement bouleversants, ni sur la profondeur du propos qui ne sort jamais de l'anecdote du souvenir d'enfant largement enjolivé ou édulcoré par le filtre des années.
En somme, je trouve que ce roman graphique n'a d'intérêt véritable que si l'on a déjà lu ou envie de lire le met principal du duo Emmanuel Guibert/Alan Cope, à savoir La Guerre D'Alan.
Donc une impression pas désagréable mais pas non plus des plus transcendantes. En outre, vous l'avez bien compris, tout ceci n'est que mon avis, c'est-à-dire, pas beaucoup plus qu'une poignée de poussière sur une route Californienne.
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Alan Ingram Cope est né en 1925 à Alhambra. Il a très peu de souvenirs de sa petite enfance, de son père dont il ne savait presque rien. Et pourtant, quelques souvenirs épars lui remontent à la surface: sa maman qui s'occupait si bien de lui, la découverte de son corps et de son pénis qu'il ne devait qu'effleurer sinon il irait en enfer, les enfants avec lesquels il jouait dans les terrains vagues, les journées passées sur le sable blanc de Long Beach et d'autres encore grâce aux photos de famille... Alan nous raconte son enfance, la vie quotidienne de sa famille pendant la grande dépression...

Chaudement conseillé par une amie, je crois que mon plaisir n'a pas été à la hauteur de mes espérances. Guibert a bien étudié son sujet certes, puisqu'Alan et lui sont amis, mais il me semble que le tout manque de cohérence et de chaleur. Il s'est dispersé quelque peu dans la narration, nous offrant ainsi tout un tas de souvenirs et d'anecdotes, le tout manquant peut-être d'humanité, de tendresse ou d'attachement. Graphiquement, Guibert a merveilleusement illustré cette histoire. A l'encre de chine, usant d'un noir et blanc intimiste, aux dessins incroyablement réalistes et stylés, au trait parfois grossier et une mise en page extrêmement travaillée, cet album n'a pas réussi à retranscrire toute l'émotion de cet enfant que j'attendais.

L'enfance d'Alan... je vais aller voir sa guerre...
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Un ouvrage superbe,à la fois drôle et émouvant, déroutant par moment et surtout, véridique. C'est au cours de ma quête à travers le rayonnage des romans graphiques qui peuplent la médiathèque de ma ville dans laquelle je m'approvisionne régulièrement que j'ai découvert cet ouvrage et ce dernier m'a réconcilié (suite à ma dernière découverte plutôt décevante) avec ce genre de littérature. le lecteur y découvre la vie d'Alan Ingram Cope, retranscrite ici à merveille d'après les souvenirs que l'auteur, Emmanuel Guibert, en a gardés.

L'on est tout de suite transporté sur un autre continent, en Caroline du Sud, et dans une autre époque puisque, notre narrateur, Alan en personne, est né en 1925. Il nous fait partager ses souvenirs d'enfance, les quatorze maisons dans lesquelles il a résidées et nous présente sa famille, en partant de ses parents, puis ses grands-parents paternels et maternels en passant par ses cousins. Ce que j'ai beaucoup aimé d'ailleurs dans cet ouvrage, c'est que l'auteur inclut des photographies de toutes, ou presque toutes, ces personnes ; cela ne fait qu'accentuer le fait que le lecteur se sente rapidement en corrélation avec son narrateur. J'ai en effet été très émue de découvrir ces gens, qui auraient très bien pu être mes arrière-grands-parents !
Il nous parle plus particulièrement de son enfance, (d'où le titre d'ailleurs), passant de temps à autre très rapidement sur son adolescence mais cela est d'autant plus émouvant puisque, cet épisode se déroulant au début du XXe siècle et, de plus, avant guerre, le lecteur s'émerveille, comme le narrateur d'ailleurs, devant les reproductions des gros trains assez impressionnants de l'époque ou encore avec l'apparition des tout premiers Kleenex.

Un petit bémol pour les vingt ou trente premières pages dans lequel les couleurs sont assez criardes et trop prononcées à mon goût mais l'on passe très rapidement au noir et blanc, ce qui convient à merveille pour un ouvrage de ce genre. Une très belle découverte que je ne saurais que vous recommander !
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Ayant lu “Mike”, un livre d'Emmanuel Guibert qui parle du dessin sans dessins, j'ai voulu retrouver l'art graphique de l'auteur.

L'enfance d'Alan” est né de l'amitié entre un ancien soldat américain vivant en France et Emmanuel Guibert.

Ce n'est pas à proprement dit une Bande Dessinée mais plutôt un récit graphique, le scénario décrivant de simples tranches d'enfance à la façon de Jiro Taniguchi.
Dans un chapitre et en 15 cases, Alan, le narrateur, nous parle de sa mère et de cette famille sans aspérité particulière.
Sa maman habille son enfant en costume marin : le slip, la vareuse, le pantacourt, les chaussettes, les sandalettes, la coiffure des cheveux et une casquette à visière, avec en chute de la séquence une photo finale en costume marin, formidable (je le vends mal, mais allez voir!).

Si ses souvenirs sont un peu éloignés culturellement de notre univers français, ils sont admirablement servis par la poésie des dessins en ligne claire noire et blanche.
Quels dessins ! riches de détails, avec des traits épais et une maîtrise des ombres.

Avec précision et force détails, les dessins de Guibert sont des oeuvres à part entière et sont à suivre dans “L'adolescence d'Alan”, à paraître.
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Après avoir relaté le quotidien de son ami américain Alan Ingram Cope dans La guerre d'Alan, Emmanuel Guibert récidive en s'attachant cette fois-ci à son enfance. de sa naissance en 1925 à la mort de sa mère en 1936, ce sont les onze premières années de sa vie qui sont ici retranscrites. Une enfance heureuse dans une famille modeste venue s'installer en Californie du sud. D'imposants chapitres sont consacrés aux grands-parents et l'album se clôture sur la figure de cette mère trop tôt disparue et de la répercussion que ce décès aura sur le petit Alan. Entre ces moments familiaux plus ou moins douloureux, quelques scènes de la vie ordinaire dans cette Amérique des années 30 frappée de plein fouet par la crise.

Le récit retrace plus ou moins fidèlement les confessions faites par Alan à Emmanuel Guibert. Des heures passées à écouter et enregistrer les propos de cet ami avec lequel le dessinateur aimait se retrouver tous les soirs dans son jardin de l'île de Ré. Alan est décédé en 1999 mais aujourd'hui encore, Guibert se souvient de ces moments de bonheur comme si c'était hier : "Chaque fois que je plonge la main dans ce vivier pour en retirer les éléments d'un livre, cette main rencontre un milieu accueillant, qui a la consistance et le parfum qu'avait l'air à ce moment-là" (interview Casemate, octobre 2012).

Deux difficultés majeures sont à contourner lorsque l'on se lance dans un tel projet. D'abord, il faut parvenir à trier, découper, monter et illustrer un témoignage qui, à la base, ne peut tenir en 160 pages. Ensuite, il faut éviter de tomber dans la mièvrerie d'un hommage trop solennel et trop gratuitement nostalgique. Inutile de vous dire que Guibert efface ces deux obstacles avec brio. Son découpage alternant les cases blanches ultra dépouillées et les vignettes aux décors somptueux créé une parfaite alchimie. L'énorme travail de documentation permet par ailleurs de s'immerger totalement dans cette Californie des années 30 au charme rétro. D'autre part, la « voix » d'Alan traverse l'album avec une sobriété et une justesse qui éloigne ce récit du ton plaintif de l'élégie.
Un ouvrage magnifique qui, au-delà de l'histoire particulière d'un homme, touche incontestablement à l'universel.


Lien : http://litterature-a-blog.bl..
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Alan Cope, soldat américain ayant fait la seconde guerre mondiale, va nous raconter ses souvenirs d'enfance en Californie.

A travers ses yeux adulte, Alan va donc nous raconter son enfance, plutôt modeste mais heureuse, et nous présenter sa famille. Cette biographie nous montre la Californie des années 20-30 à travers des anecdotes de la vie ordinaire. Bon... Ce n'est pas transcendant car il faut bien l'avouer le petit Alan a eu une enfance tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Cela manque même cruellement d'émotion et d'attachement. Même quand ce dernier nous relate la mort de sa maman alors qu'il avait 11 ans, on ne ressent pas grand chose. le tout fait froid et trop sérieux.
Par conte j'ai trouvé la mise en image assez réussie. Il n'y a pas de dialogue, juste du texte et une vignette pour l'illustrer. On a parfois face à une pleine page, parfois de petites cases blanches avec juste un personnage qui se détache, parfois il y a plus de détails en arrière plan. C'est assez varié mais plutôt épuré. le noir et blanc donne un côté nostalgique, un ôté retro qui va bien au récit.
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Une immersion, une plongée en enfance dans celle d'Alan Cope en Californie dans les années 30.
Les premières planches sont en couleurs mais on passe très vite au noir et blanc.
Emmanuel Guibert nous dresse en images et dessins, un beau portrait de celui qui était devenu son ami, son maître mais aussi son disciple.

Une belle amitié qui s'est enrichie mutuellement au fil des années d'échanges entre ces deux hommes.

L'un conte, l'un rend compte

Plus qu'une BD je trouve que nous avons là un véritable album-souvenir, qui mixe graphismes et photographies !
Nous suivons Alan dans ses découvertes, dans sa vie d'enfant.

Dans ses relations avec sa famille et plus particulièrement le lien qui l'unissait indéfectiblement à sa mère.

Nous sommes en enfance, cette douce période des apprentissages premiers de la vie !
Nous ressentons à travers cet album, ses sensations, ses peurs, ses joies, ses peines !
J'ai été conquise par le phrasé et surtout par les dessins et le sens du silence et des mots d' Emmanuel Guibert.

Ce dessinateur a su très bien retranscrire les émotions, les souvenirs d'enfance d'Alan avec par exemple les jeux d'enfants.

J'ai beaucoup aimé cette douceur dans le traitement des souvenirs d'Alan.

Associée à de beaux traitements des lieux de vie (maisons, rues, commerces...) et de la nature, avec notamment la présence majestueuse des arbres !
(je vous laisse les découvrir, il y en a beaucoup et ils sont tous très beau !)

La lumière est très bien rendue et on sent la chaleur d'un été et l'ombre bienfaisante des arbres.

Une belle nostalgie se dégage et nous avons également des détails de la vie à cette époque en Amérique et plus particulièrement en Californie.

Une belle lecture vraiment et je ne vais pas hésiter à lire les autres opus qui parlent d'Alan (La guerre d'Alan, l'adolescence d'Alan) !
J'ai bien envie de connaître encore plus cet homme tout en profitant du très beau travail artistique du dessinateur !
J'admire ses dessins et je suis partante pour découvrir ses autres ouvrages également !
Lien : http://imagimots.blogspot.fr..
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Après la guerre d'Alan, tiré des souvenirs d'Alan Ingram Cope, Emmanuel Guibert nous entraîne dans le récit de l'enfance d'Alan.
Ce retour en arrière, tout en douceur, en nostalgie, en simplicité nous procure un réel plaisir.
Une enfance normale en Californie, avant la seconde guerre mondiale, alors que le monde est en crise.
Pour nous faire partager cette tranche de vie du narrateur, l'auteur n'hésite pas à faire des allers et retours entre la petite enfance et l'adolescence d'Alan, utilisant pour chacune de ces périodes un graphisme distinct, des photos.
Un roman graphique tout en finesse et pudeur, qui personnellement m'a plu tout autant, sinon plus que l'album phare de l'auteur.

A noter également les 20 premières pages sur un fond coloré différent; nous passons du bleu au jaune puis au orange avant de venir sur un fond blanc classique.

Rien n'est le fruit du hasard avec Guibert, d'où son art à rendre belles et denses, les situations les plus normales et simples de la vie.
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Comme j'avais aimé La guerre d'Alan, je guettais cette Enfance d'Alan, où j'ai retrouvé l'entente amicale régnant entre Emmanuel Guibert et Alan Ingram Cope. Pour en savoir bien plus, lire là

Souvenirs d'enfance d'Alan donc, forcément fragmentaires, mais souvent précis. Une enfance simple dans une Californie quasi campagnarde, en tout cas bien différente de l'actuelle. Évocation de sa famille paternelle et maternelle. Un de ses grands pères a fait la guerre de Sécession.

Ici sa mère l'habille, et le texte donne un portrait de la mère d'Alan. Puis suit une des (rares) photos, montrant Alan justement habillé de même façon que le dessin.
© Guibert - L'Association
Certains dessins sont plus fouillés en détails, la mémoire est plus complète, l'âge n'est pas le même non plus.
© Guibert - L'Association


En douceur et en profondeur se découvre cette enfance, et je suis tombée sous le charme, une fois de plus.

Lien : http://enlisantenvoyageant.b..
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