J'ai abordé la suite du récit initié dans le premier roman de la trilogie "
les actes" avec un apriori favorable car j'avais vraiment apprécié ce texte qui présentait de l'intérieur une étude notariale parisienne avec ses personnages bien campés auxquels le lecteur s'était suffisamment attaché pour avoir envie de connaître la suite de leur parcours.
Et bien je dois avouer que ce second volume a été une vraie déception....Il n'y a guère de fil conducteur, si ce n'est le retour des affaires non réglées (bien sûr un dossier ne se règle pas en quelques semaines, mais pour le lecteur qui n'a pas lu le premier volume, le texte se révèle incompréhensible) et les aventures sentimentales (je dirai plutôt sexuelles) des uns et des autres.
Les personnages continuent à évoluer dans un milieu particulièrement compétitif et chacun doit tenter de tirer son épingle du jeu même si c'est au détriment des valeurs fondamentales censées régir la pratique des officiers ministériels.
Je n'ai pas retrouvé l'ironie dévastatrice qui irriguait le premier volume mais peut-être est ce parce que l'auteur a voulu insister sur l'introspection et l'insertion du parcours personnel de son héroïne Claire dans de larges passages qui brisent la dynamique du récit. On se demande vraiment ce qui est autobiographique et ce qui est fictionnel et je dois dire que cela m'a un peu gênée car j'ai eu l'impression de pénétrer dans l'intimité, non pas d'un personnage littéraire, mais d'une vraie personne qui a saisi la plume dans une catharsis libératoire.
Les développements sur la réforme du notariat rappellent quelques souvenirs aux juristes et on ne peut que se réjouir de voir l'auteur affirmer sa propre spécificité par rapport à une profession qui a fait bloc avec énergie contre une remise en cause de son statut mal vécue de l'intérieur.
Le roman aurait peut-être mérité une relecture plus attentive d'abord pour en éliminer les digressions plutôt longues mais surtout ennuyeuses et aussi les coquilles ( un exemple qui m'a frappée : une personne née en 1735 ne peut pas avoir participé à l'expédition italienne de Garibaldi qui s'est déroulée dans la seconde moitié du 19ème siècle ...Peut-être une erreur de typographie du Livre de poche ?).
Le multiplicité des personnages ne rend pas le parcours de lecture aisé et il faut parfois reprendre pour savoir qui est qui .
Bref je me suis plutôt ennuyée et vraiment pour moi c'est mauvais signe ...Je ne sais pas si j'aurai le courage de terminer la série car les personnages m'ont paru au fil des pages plus antipathiques les uns que les autres (exception faite peut-être du Notaire Fontaine) et les états d'âme de l'héroïne longuement développés ,n'ont attiré mon attention qu'en ce qui concerne le domaine littéraire largement abordé (pour mon plus grand bonheur).
Finalement l'appréciation mitigée des lecteurs de Babelio me parait parfaitement adaptée.