Mon père avait une passion pour les livres d'histoire. Il achetait tout ce qu'il pouvait trouver sur la première puis la seconde guerre mondiale, espérant y lire une explication rationnelle des événements qui avaient marqué profondément son enfance – il était né en 1910 – puis sa jeunesse combattante. Comment en était-on arrivé à ces hécatombes ?
Maman lisait beaucoup elle aussi. Elle préférait les romans historiques à substrat sérieux. J'entends dire de nos jours que l'oeuvre de Jacques Laurent « Caroline Chérie » n'est pas la bluette que les films avec Martine Carol ont depuis caractérisée. Mais je me souviens que maman lisait avec délices La Marquise des Anges d'Anne et Serge Golon, Les Semailles et les Moissons d'Henry Troyat, les Boulingrins, la Famille Boussardel …. et Les Rois maudits de Maurice Druon.
Pour ma part, il y a deux ouvrages qui m'ont profondément marquée lorsque j'avais 12 ans, et ce furent « le roman vrai de la troisième République », un ouvrage collectif placé sous la direction de Gilbert Guilleminault, et les Rois Maudits, lus bien avant la première adaptation télévisuelle avec Jean Piat dans le rôle de Robert d'Artois.
Nul doute que ces livres ont été à l'origine de mon intérêt pour les « affaires » – politiques et criminelles, et pour la période médiévale.
Pour en revenir à l'oeuvre de Gilbert Guilleminault éditée en 1958 chez Denoël – dont j'ai récupéré quatre des cinq tomes – une brochette d'écrivains y avait collaboré : François Brigneau, Armand Lanoux, Henri Legros, Anne Manson, René Masson, Pierre Minet, Robert de Thomasson, Alain Sergent, Max Favalelli, Paul Guimard, Alain Decaux, Georgette Elgey, Marcel Julliand ….. C'est une succession d'événements : scandales, grands procès, épreuves sportives mythiques, catastrophes … qui ont marqué la période extraordinaire d'une expansion économique sans précédent et de deux conflits planétaires dévastateurs.
Une façon d'aborder l'histoire par les faits-divers, certes, mais qui m'ont influencée durablement. J'ai toujours en mémoire les photos de la belle Mata-Hari et de Catherine Otéro, le Conseiller Prince suicidé de deux balles de révolver, la mystérieuse affaire Steinheil, Lou Cigal Marcelin Albert et son ticket de retour, l'affaire Landru et l'incendie du Bazar de la Charité, l'inimaginable affaire Dreyfus. C'est peut-être aussi ce qui explique mon addiction pour les séries policières … et certainement mon plaisir à me plonger aujourd'hui dans des livres d'histoire qui procurent l'évasion la plus merveilleuse, la moins fatigante et finalement la moins onéreuse : un livre !
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