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"Adieu Zanzibar", en Anglais "Desertion" a été écrit en 2005 par Abdulrazak Gurnah, Nobel 2021. Ce n'est pas mon préféré de Gurnah.

Dans Adieu Zanzibar, on découvre le destin de plusieurs personnages. J'ai bien aimé les histoires mais pas le découpage du livre. de plus, l'auteur a ajouté beaucoup de réflexions qui alourdissent la narration, comme s'il n'arrivait pas à choisir entre l'essai et le roman.

La partie I raconte la rencontre entre un Britannique, Pearce, et une femme du pays Rehana. Les chapitres suivants nous font découvrir la famille du narrateur, Rachid, dont le grand frère Amin tombera amoureux de Jamila, petite fille de Rehana, mais leur amour est impossible. Rachid quant à lui bénéficiera d'une bourse d'étude pour Londres. On y découvre sa difficulté à s'adapter, thème repris dans les autres romans de Gurnah.

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Au départ, l'arrivée d'un Blanc famélique dans un village de Zanzibar dont on connaît habitants et habitudes : puis le récit ( «Désertion » (2005), titre traduit en français par « Adieu Zanzibar », devient complexe, avec huit épisodes enchâssés avec des narrateurs différents : des couples et leurs intrigues amoureuses, des frères etc.
L'art des digressions maintient et même renforce l'intérêt du lecteur d'autant qu'il s'aperçoit que les chemins le mènent plus avant dans la connaissance du milieu colonial de Zanzibar de 1899 à 1914, puis en 1961. On parcourt les itinéraires de Zanzibar au Kenya, puis à Londres, à la suite des différents protagonistes d'origines et de cultures diverses, ce qui compose une fresque éclairante sur les êtres, les sociétés et les aventures individuelles.
On a même l'impression de vivre une expérience de l'auteur, terreau fertile, puisqu'il développera avec des variantes un récit personnel dans « Gravel Heart »(2017) que j'ai eu la bonne idée de lire.
Les champs politiques, sociaux, culturels sont parcourus sous le signe de fictions prenantes qui, tels des fils bien tressés, trouvent en fin de volume, un point d'arrivée : on découvre que les belles histoires avaient des souterrains labyrinthiques dont Gurnah tenait le fil d'Ariane.
On saisit alors la complexité des situations et leur retentissement ultérieur sur les choix individuels, des décennies plus tard :
Un travail de maître conteur, à savourer - et à poursuivre ! (j'en suis à mon 4e livre de Gurnah : paradise (1994) Gravel Heart,(,017), Dottie (1990) et Desertion (2005).
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Du pour et du contre ! Prix Nobel ou pas, je remets toujours les compteurs à zéro avant de lire et donner mon avis personnel.

J'ai apprécié le dépaysement total en étant plongé dans une Tanzanie que je ne connaissais pas du tout, à la fois socialement oppressante mais très pittoresque. J'ai admiré le talent de l'auteur pour exprimer finement et délicatement tous les sentiments, qu'ils soient familiaux ou amoureux, aussi le récit de l'arrivée de Rashid à Londres et ses difficultés pour y faire sa vie dans un contexte si différent de son pays natal.

Mais on commence par ronger son frein un bon moment, quand l'introduction, bonne au demeurant, ne débouche sur quasiment rien pendant presque cent pages, on piétine ! La deuxième partie, presque une histoire indépendante, est heureusement un peu plus dynamique. Et la troisième partie est assez intéressante malgré les doublons dans les récits de chacun des deux narrateurs. C'est complémentaire, oui mais avec beaucoup de redites.

Quant à la traduction française de Sylvette Gleize, il y a beaucoup à en dire : souvent élégante, avec un vocabulaire riche, avec une volonté évidente de plaire, mais qui tombe régulièrement dans l'excès de préciosité : inverser l'ordre sujet-verbe-complément peut quelquefois avoir un effet poétique mais bien plus souvent très lourd et maladroit, en voici un exemple parmi d'autres, page 290 :
“Malgré mes efforts, ne me revient aucun des mots qu'ils ont prononcés.”
Eh bien, moi, je trouve ça tarte et prétentieux. Maladroit aussi le fait d'utiliser le verbe “s'attendre” comme s'il était transitif, sûrement une traduction mot à mot de “to expect that”. Non en français, on ne s'attend pas “que” mais “à ce que” !

J'ai noté aussi une virgule malencontreuse, disons ”mal, placée”... Un manque de relecture chez l'éditeur, surtout pour un Prix Nobel, dommage.
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Un chef d'oeuvre que ce roman !!
L'écriture est très agréable à lire.
Nous sommes tout de suite plongés dans cette histoire familiale de génération en génération. L'auteur nous fait voyager dans un pays où la culture doit être respectée sous peine d'ennuis.
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Une bombe atomique ! le génie de la littérature condensé en 350 pages ! Des phrases courtes et ciselées, des intrigues qui laissent rêver, de la mélancolie sans mièvrerie, il y a toutes les palettes des sentiments qu'on peut imaginer pendant l'émigration d'un enfant doué.
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Une histoire d'amour passion qui génère à la génération suivante une autre histoire d'amour passion qui génère à la 3e génération une explication globale sur fonds de migration (où le sort des réfugiés pris entre les cultures et les continents est bien illustré)
Des amours au goût amer d'interdiction sociétale pour cause de traditions et de religion. le tout au cours d'une période tourmentée puisque cela se passe au temps de la colonisation et de la décolonisation.
Ce pourrait être une autobiographie mais l'auteur ne le dit pas.
Bref un livre prenant, à lire.
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Or donc, les ''aventures'' d'Hassanali, du coeur de l'Afrique jusqu'au déracinement à Londres. Un prix Nobel qui m'a fait découvrir cet auteur passionnant, qui rend tangible pour moi un monde, une culture et un espace inconnus, ainsi que ce qui nous lie en tant qu'habitant de cette planète, espoir, amour, fatalité, destin. J'ai beaucoup aimé, y compris d'ailleurs cette élégante collection qui met parfaitement en valeur l'ouvrage et l'écriture.
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Ce roman débute comme un conte merveilleux, avec l'amour impossible entre Pearce le britannique au grand coeur et Rehana l'africaine… Mais très vite apparait le destin tragique des personnages, écrasés génération après génération par les codes de l'honneur et la contrainte sociale. Une pression d'autant plus exacerbée dans ce pays ravagé par les conséquences du colonialisme…
Avec un vrai talent de conteur, l'auteur dépeint la complexité des relations humaines, la douleur des renoncements, et le poids des réalités politiques.
Les héros sont attachants. J'ai particulièrement aimé la surprenante Farida, avec son attention aux autres et ses talents insoupçonnés.
J'ai apprécié cette lecture qui m'a réclamé du temps, de la lenteur, pour m'installer dans les pensées de chacun, et me laisser guider jusqu'à démêler le dernier entrelacement entre ces générations.
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