Demandons-nous si, parmi les illusions de nos rêves, s'intercalent des souvenirs que nous prenons pour des réalités. A cela on répondra peut-être que toute la matière de nos rêves provient de la mémoire, que les songes sont précisément des souvenirs que nous ne reconnaissons pas sur le moment, mais que, dans beaucoup de cas, il est possible au réveil d'en retrouver la nature et l'origine. Nous le croyons sans peine.
Parmi nos rêves, il y en a qui sont des combinaisons d'images fragmentaires, dont nous ne pourrions que par un effort d'interprétation souvent incertain retrouver l'origine, au réveil, dans une ou plusieurs régions de notre mémoire. D'autres sont des souvenirs simplement démarqués. Entre les uns et les autres il y a bien des intermédiaires.
Bien souvent, dit Durkheim, nos rêves se rapportent à des événements passés ; nous revoyons ce que nous avons vu ou fait à l'état de veille, hier, avant-hier, pendant notre jeunesse, etc. ; et ces sortes de rêves sont fréquents et tiennent une place assez considérable dans notre vie nocturne.