AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,13

sur 58 notes
5
4 avis
4
3 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un village presque autarcique en Norvège à la fin du 19e siècle. Se rendre dans la vallée voisine ou débarquer au port d'une autre ville de la côte représentait déjà une expédition en soi. Il suffisait de prendre le bateau et de faire colportage de marchandises d'un bourg à l'autre pour se voir désigné : explorateur. Ramener un morceau d'étoffe à ses proches égayait durablement le coeur. Posséder trois vaches et un cheval constituait la certitude d'une vie confortable.


Parmi les vies paisibles qui se consacraient à la transmission de la flamme vitale d'une génération à l'autre, les vagabonds tenaient le rôle indispensable du marginal vivant d'expédients dans l'errance investie d'âme, semblant vivre plus intensément que les autres mais accusant le coup de l'âge sans famille, sans possessions et les projets se raréfiant. Knut Hamsum décrit le destin du vagabondage à travers les histoires d'Edevart et August à l'époque où le vagabondage s'enchaîne à la fatalité du progrès : le vagabond se sent désormais pressé de s'exiler jusqu'aux États-Unis.


Edevart, vagabond selon l'ancienne loi, ressent le poids de cette nouvelle angoisse. Quoi que ses quêtes l'amenassent à trouver de formidables trésors et à s'enivrer de captivants amours, chacun de ses triomphes paraît obscurci par l'ombre d'un doute nouveau : ces merveilles n'auraient-elles pas plus de valeur si elles étaient américaines ? Les norvégiens de retour des États-Unis l'affirment d'un air entendu : les richesses qui attendent les européens sur le nouveau continent sont inimaginables. La Norvège est un pays arriéré. Pour la première fois peut-être, les villageois se demandent : serions-nous pauvres ?


Les vagabonds ne sont que le premier volume d'une trilogie.
Commenter  J’apprécie          162
Vagabonds prête à confusion. Il ne s'agit pas des déambulations d'un pauvre ère en manque de nourriture comme dans la Fin, roman le plus illustre de Knut Hamsun. le terme désigne ceux qui, attirés par les promesses d'une vie plus large, quittent leur Norvège natale dans l'espoir de trouver leur salut en Amérique. C'est aussi l'activité incessante des deux personnages principaux du roman. Edevart est un homme honnête, sérieux et travailleur. Son partenaire August est un être déraciné, pleins de ressources, ne reculant devant aucun expédient pour faire sa fortune. Leur paysage est une petite baie d'où partent les bateaux pour Les îles Lofoten, en quête de harengs et de morues, que les gens du village salent et disposent sur des pierres afin de les sécher. Parfois la pêche est miraculeuse, le quotidien en est grandement amélioré. le plus souvent la mer se fait plus parcimonieuse. Alors on exploite les maigres bandes de terre pour qu'elles rendent, pour en arracher sa subsistance. Quant à l'élevage, le lieu ne s'y prête guère, les plus heureux ont moins de vaches que les doigts d'une main. Alors quand l'envie de s'arracher du quotidien les tenaille, qu'il faut à tout prix trouver d'autres ressources, nos deux compères se font vendeurs ambulants, longent les côtes, c'est en cela qu'ils vagabondent. Mais toujours Edevart revient, alors qu'August plus téméraire et sans attache continue ses pérégrinations.

Vagabonds est une belle oeuvre qui n'est pas sans me rappeler Pêcheur d'Islande, récemment lu. Mais ce n'est pas un roman tragique comme celui de Pierre Loti. Tout part de la baie et tout y revient. Plutôt qu'aller chercher la fortune ailleurs, Hamsum nous invite à garder et nourrir les racines qui nous attachent à la terre qui nous a vu naître, car c'est elle qui nous correspond le plus, alors que le voyage est souvent la fuite impossible de soi-même.
Commenter  J’apprécie          61
Roman d'errance et de voyage, Vagadonds balotte le lecteur tout autant que August, le personnage principal, ce marin affabulateur.

Ce roman est à l'instar d'autres opus de London, Buchan, et d'auteurs du même acabit, un moment de rêve, d'aventures et d'horizons perdus. Une invitation à l'Inconnu, lointain mais dont l'auteur nous montre qu'il n'est pas inaccessible, même s'il faut lâcher une part de nous-même pour y accéder.

Ce voyage, comme ce livre... il faut s'y enfoncer et lâcher les amarres. Pour cela il faut être à même de dépasser le style, qui a considérablement vieilli à mon avis (ce qui vaut pour l'ensemble de cette littérature de genre, ayant récemment replongé dans des livres de John Buchan par exemple). Le livre date d'une époque où Hamsun n'était pas encore un fervent supporter d'Hitler. Rien ne transparaît dans ce livre.
Commenter  J’apprécie          34


Lecteurs (159) Voir plus



Quiz Voir plus

A l'abordage : la mer et la littérature

Qui est l'auteur du célèbre roman "Le vieil homme et la mer" ?

William Faulkner
John Irving
Ernest Hemingway
John Steinbeck

10 questions
504 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , mer , océansCréer un quiz sur ce livre

{* *}