Est-il utile d’ajouter qu’une multitude de récits remontant à cette époque pittoresque s’attarde encore sur cette terre, en échos plus ou moins fragmentaires, que peut capter une oreille attentive ? Certains, je les ai rapportés ; la plupart, je les ai oubliés ; il en est un que je n’ai jamais relaté et ne puis, assurément, oublier.
Le hussard mélancolique de la légion germanique
Chapitre I
De vieux manoirs et hameaux se nichent, solitaires, dans les ravins et les vallées au creux de ces collines où l’on n’avait pour ainsi dire jamais vu d’étranger jusqu’au jour où le roi élut, pour prendre les eaux une fois par an, la station thermale balnéaire à quelques milles plus au sud.
Le hussard mélancolique de la légion germanique
Chapitre I
La nuit, lorsque je parcours cette solitude, je ne puis faire autrement que d’entendre, parmi les balayages du vent sur les joncs et les chardons, les sonneries d’autrefois – trompettes, clairons –, le cliquetis des licols ; je ne puis m’empêcher de voir des alignements de tentes spectrales et les impedimenta de la troupe. (...)
C’était il y a presque quatre-vingt-dix ans. L’uniforme britannique de l’époque – larges épaulettes, curieux chapeau à cornes, culotte, guêtres, pesante cartouchière, souliers à boucle, et que sais-je encore – paraîtrait aujourd’hui bien étrange et barbare.
Le hussard mélancolique de la légion germanique
Chapitre 1
Ici s’étendent les collines ; vertes, élevées, ventées, absolument inchangées depuis ces jours mémorables. Jamais charrue n’est venue remuer la tourbe, et la motte qu’à l’époque on voyait en surface est toujours en surface aujourd’hui.
Le hussard mélancolique de la légion germanique
Chapitre I