Ce témoignage, s'il est une ôde au droit à disposer de son corps, il est surtout un appel au droit à la nuance aussi, à la complexité, loin des raccourcis simplistes autour du sujet.
Il y est question de l'après-coup, aussi, surtout, de ce temps beaucoup plus long, peut-être in(dé)fini en fait, où la résolution est trouble, la psyché remuée.
Comme le souligne l'autrice, souvent on ne s'intéresse qu'aux femmes tant qu'elles sont enceintes : qu'elles accouchent "normalement" après avoir mené leur grossesse à terme, qu'elles fassent une fausse couche ou encore qu'elles prennent la décision de mettre fin à leur grossesse pour les raisons qui leur appartiennent, une fois que leur ventre n'abrite plus rien, bizarrement leur sort n'intéresse plus, ne défraye plus la chronique, ne mobilise plus grand monde.
Ce court texte très personnel, qui relate une expérience individuelle, manquait au paysage de la littérature sur le sujet. En espérant qu'il ouvre la voie à la multiplicité des récits autour de l'IVG et ses suites, ses possibles.
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Son pamphlet phénomène « Moi les hommes, je les déteste » a été traduit en vingt langues. Dans son nouveau livre, l'autrice fait le récit d'une IVG vécue dans la douleur. Portrait d'un électron libre du féminisme.
Lire la critique sur le site : Elle
Je décide que les histoires de femmes sont loin d'être encore assez pléthoriques pour qu'on puisse faire l'économie de quelques-unes. Si les hommes blancs, cis et hétéros peuvent raconter cent fois la même histoire d'un antihéros en pleine crise de la cinquantaine sans toutefois créer d'embouteillage marketing , alors les autres peuvent aussi prendre le droit de répéter, d'entériner, de marteler.
Je crois que les femmes n'ont pas besoin qu'on leur propose des solutions, qu'on essaye de les sauver. Elles ont simplement besoin d'espaces où déposer leurs peines et leurs doutes, s'ils existent.
Comment se sentir concerné quand on ne sentira jamais sans sa chair les conséquences de cet échec ?
"Je commence à prendre l'habitude de confier mes zones d'ombre à la littérature, en espérant qu'elle fasse des ponts avec les mots qui manquent à ma voix"
Venez avec moi à la rencontre de l'héroïne de "Lire est dangereux (pour les préjugés)", Clara - lectrice passionnée, bénévole au sein de la bibliothèque de son lycée - qui découvre le jour de sa rentrée en Terminale que le proviseur du lycée a adressé à l'ensemble du corps enseignant une liste de livres censurés au sein de l'établissement... Clara, convaincue du pouvoir des livres, va décider d'entrer en rébellion !
La censure est au cœur de cette vidéo, qu'elle soit fictionnelle, ou réelle, comme ce fut le cas à la sortie de l'essai de Pauline Harmange, "Moi les hommes, je les déteste", ou concernant certains albums jeunesses, jugés inappropriés...
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