Je remercie chaleureusement la maison d'édition de m'avoir envoyé cet ouvrage, car je serais peut-être passée à côté et ça aurait été vraiment dommage !
Je suis amatrice de dystopies, donc ai un terrain assez favorable concernant ce genre de livres. Mais là, cette histoire est presque au-delà de la dystopie. C'est une dystopie dans un cauchemar, à moins que ce ne soit l'inverse.
La froideur terrifiante avec laquelle le narrateur raconte les réflexions qui l'animent pour réussir à survivre dans cet environnement où ne subsiste plus, pour toute nourriture, que la chair humaine, est tout bonnement édifiante. Envolés les états d'âme, la bienveillance ou la compassion envers autrui. On se demande même si elle a jamais existé un jour. Tout ce qui compte c'est manger à sa faim, et peu importe si cela se fait au détriment de la vie d'un autre. Peu importe la délation, l'horreur, la douleur. Manger, à tout prix. Et dans l'esprit du narrateur, tout cela est parfaitement normal.
La critique du régime communiste n'est pas voilée, elle est clairement revendiquée dans cet ouvrage, même si nous restons dans un monde apolitique, intemporel, qui n'est jamais géolocalisé nulle part.
C'est dur, froid, malfaisant et malaisant, terrible. Ce livre est un cauchemar à ciel ouvert sur notre imagination et les plus sensibles risquent d'être mis à mal par cette lecture.
Un ouvrage terrifiant et fabuleux à la fois.
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Les étals étaient couverts de viande, et je n'avais pas à craindre d'être moi aussi abattu ce jour-là.