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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Plus de 20 ans après le massacre des Tutsis par les Hutus au Rwanda,Jean Hatzfeld dans ce cinquieme livre sur ces évènements, nous donne à lire un récit dur et fort de témoignages d'enfants de tueurs et de victimes, jeunes adultes aujourd'hui.
Il ne cherche pas à nous expliquer, il nous met en situation d'écouter des paroles qu'il nous transmet littéralement et littérairement en respectant richesse orale, poésie, néologismes,rythme.Des paroles qui interpellent et font réfléchir sur l'amour des enfants pour leurs parents' (inconditionnel?),et les souffrances, sur la mémoire, la transmission, et surtout le Pardon.
Un livre sombre et lumineux, bouleversant sur le fond,étonnant et convaincant sur la forme.
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Un génocide en héritage

Comment vit-on en étant enfant d'un papa tueur ou enfant d'un papa victime, comment vit-on avec une maman traumatisée et comment parvient-on à vivre ensemble, enfants de tueurs et enfants de victimes?

Jean Hatzfeld a construit son récit à partir des témoignages de jeunes de 16 à 23 ans, habitants d'un village Nyamata du Rwanda qu'il connait bien depuis des années. Il a écrit plusieurs ouvrages sur le Rwanda, c'est la première fois qu'il donne la parole aux enfants de ceux qui ont été soit tueurs (à la machette..), soit victimes lors du génocide de 1994 qui a vu deux ethnies s'affronter. En un mois, dans ce village, 50 000 des 58 000 Tutsi ont été massacrés dans les marais par les Hutus.

Ces jeunes parlent de "parents coupés", "d'enfance gênée", "de racines qui se sont nouées dans l'angoisse ". Ils évoquent les insultes reçues sur le chemin de l'école, les viols perpétrés pendant le génocide, viols dont certains d'entre eux sont issus.
Certains parlent de leurs parents qui se sont réfugiés dans l'alcool, qui négligent leurs enfants, des souvenirs et de l'angoisse qui resurgissent en particulier lors de la Semaine de deuil, du refuge qu'eux-mêmes peuvent trouver dans la religion ou de la perte de la foi de certains d'entre eux, de la perte de grands-parents qui les prive d'une partie de leur histoire...


On comprend les questions que ces jeunes se posent, questions qu'ils ne parviennent souvent que difficilement à poser à leurs parents. On voit comme, autant dans une famille tutsi la parole est possible, autant dans une famille hutu le mensonge ou le silence règne.

Les familles tutsies ont pour souci de transmettre leur histoire à la génération de leurs enfants et oscillent entre idées de vengeance et pardon. Les familles hutus doivent parfois vivre avec le rejet de leur propre famille et de leurs amis et, de façon générale, souffrent du regard portés sur eux et éprouvent de la honte.
Les enfants des deux camps se côtoient notamment à l'école mais la méfiance persiste entre eux malgré la politique de réconciliation nationale.

A noter le respect absolu de ces jeunes pour leurs parents, leur reconnaissance de leur avoir fait don de la vie, aucun ne juge ses parents, il n'y a aucune haine envers leurs parents bourreaux mais pas de déni non plus. Il est surprenant de voir qu'ils ne sont pas capables d'avoir un regard critique ou réprobateur sur leurs parents. Il est par contre rassurant de voir qu'ils parviennent, malgré ce terrible héritage, à se projeter dans l'avenir.

Jean Hatzfeld restitue à merveille la langue magnifique, précise et très imagée des rwandais, il y mêle sa propre voix pour introduire chaque témoignage.

C'est un livre dur, bien entendu, par son sujet mais il y a peu de descriptions de scènes de massacre qui rendraient le récit insoutenable. Seule l'évocation du meurtre d'Ernestine est épouvantable.

Ce que j'ai trouvé vraiment très intéressant dans cet ouvrage c'est bien entendu l'histoire mais également la très belle musique de la langue française du Rwanda qui contribue à nous plonger dans leur univers, dans leur vie quotidienne faite de travail et de solidarité.

A lire absolument.

Lien : http://leslivresdejoelle.blo..
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de Jean Hatzfeld, je ne connaissais qu'Englebert des collines ; lequel m'a immédiatement donner envie de me pencher sur le travail de fourmi qu'a entrepris l'auteur auprès des acteurs du génocide Rwandais.

Jean Hatzfeld revient ici non pas avec les mêmes acteurs, mais avec leurs descendants. A l'attention du lecteur qui comme moi n'a pas encore eu le temps de lire dans l'ordre, Jean Hatzfeld rafraichit en quelque sorte les mémoires. Puis, il s'intéresse en profondeur à chacun des personnages qu'il a auparavant présentés tant sur la personne que sur le contexte.

Sur la forme, l'ouvrage (qui à mon sens n'est pas un roman, mais plutôt un récit) est conçu de manière à ne pas assommer le lecteur. En outre il maintient une distance savamment dosée afin de lui donner à la fois une dimension historique et émotionnelle contenue mais vraie.

Sur le fond, il faut saluer le travail minutieux de l'auteur que l'on sent très impliqué dans cette lutte contre l'oubli.

Donner la parole aux victimes, et aux bourreaux donne une vision complète des choses, sans parti pris, ni manichéisme. L'auteur s'efface devant des hommes ou des femmes qui avec le recul on fait un parcours personnel et collectif qui forge le respect.
Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
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des jeunes d'aujourd'hui, comme tant d'autres dans le monde, qui écoutent de la musique, surfent sur internet, vont danser, croient en dieu (ou pas) , aiment ou n'aiment pas l'école, sont pleins de rêves et d'ambitions, simples, humaines...oui mais ces jeunes ne sont pas comme les autres puisque pèse sur eux la terrible histoire de leurs parents, rescapés ou tueurs. le génocide, non-dit le plus souvent plane au dessus de leurs destins....très beau livre, encore plus poignant quand il parle le magnifique langage des intéressés....
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Je suis très attiré par le Rwanda ou j ai eu le plaisir de séjourner quelques jours. Ce livre, après Mukasonga, relate les mythes et les racines de ce pays au travers de témoignages poignant et juste sur le genocide vu par les enfants des auteurs de celui ci. Très instructif sur le ressenti après des heures sombres, ce livre est néanmoins vert de la foi de ce pays en son avenir et de la force de ses racines plongées dans une campagne très rurale. Un livre intéressant, même si forcément l'histoire reste à écrire.
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