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EAN : 9782016252161
240 pages
Hachette Comics (22/03/2017)
3.73/5   55 notes
Résumé :
Année 1872. Au coeur des territoires apaches - vaste région déchirée par des décennies de guerres -, Goyahkla, jeune et brave parmi les braves, vient de perdre sa famille et tout ce qui lui était cher. Une vision l'amène à rejoindre le chef apache Cochise. Il prend ensuite la tête d'une attaque contre le village mexicain d'Azripe, où il fait montre d'un courage insensé. Ce jeune guerrier est dès lors à jamais transformé : Goyahkla sera désormais Geronimo, héros de t... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (19) Voir plus Ajouter une critique
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Dans "Indeh", Ethan Hawke et Greg Ruth mettent en scène une histoire des guerres apaches (1851–1886) vu du côté des Apaches...

Dans la 1ère partie intitulée "Grâce et Malédictions", d'attentats en représailles la longue guérilla frontalière entre Amérindiens et Mexicains accouche d'un monstre, car suite au massacre de sa famille le dénommé Goyahkla devient Geronimo...

Dans la 2e partie intitulée "Les Criquets", nous suivons l'Affaire Bascom où un officier yankee suprématiste exécute les fils de Cochise pour « rendre justice » (sic) à un dénommé Ward donc le fils aurait été tué par les Apaches (sauf que les coupables ne sont pas Apaches, et que Mickey Free n'est ni son fils ni même mort) : ainsi débutent les guerres apaches dans le Sud-Ouest des États-Unis. La fourberie et la violence des yankees étant sans égale parmi les Visages Pâles (l'Union Européenne devrait s'en souvenir avant de négocier un marché commun transatlantique dont l'Europe serait le dindon de la farce), les Apaches cessent toutes les hostilités contre les Mexicains pour se concentrer sur le plus grand ennemi qu'ils aient jamais eu, et après la trahison du chef pacifiste Mangas Coloradas venu négocier en paix mais torturé, assassiné, son corps démembré et sa tête bouillie, c'est plus de quartier et c'est plus de prisonnier !

Dans la 3e partie intitulée "Un Dieu à trois têtes", c'est la guerre à outrance entre les Tuniques Bleues et les guérilleros amérindiens, et après la Guerre de Sécession c'est jusqu'au quart des forces américaines qui sont mobilisées... le Président Grant souhaite une issue à un conflit qui n'a que trop duré et qui n'aurait jamais dû débuter, mais avec le Général Crook ce n'est pas gagné : c'est un suprématiste de plus persuadé une fois de plus que le Veau d'Or a donné le Nouveau Monde aux WASP (c'est pénible cette idéologie mortifère du peuple élu, de la terre promise, et du Veau d'Or qui promet monts et merveilles à ceux qui ne s'intéressent qu'au pognon)... Mutilé de guerre qui n'a perdu foi en un dieu de miséricorde, l'humaniste Général Oliver Otis Howard (déjà connu pour ses prises de positons radicales progressistes en faveur des Noirs) se rend seul et désarmé au camp de Cochise pour sauver ce qu'il reste d'un peuple à l'agonie : certains rentrent avec Cochise à Ojo Caliente, mais d'autres suivent Geronimo au Mexique pour continuer la lutte... Les Indah, les vivants, devient les Indeh, les morts...

Les graphismes en noir et blanc de Greg Ruth sont magnifiques et magnifient cette triste chronique de la fin annoncée d'une civilisation... Ethan Hawke est plus connu pour ses oeuvres cinématographiques que pour ses oeuvres caritative et ses engagements politiques, et c'est bien dommage ! Avec Charles Gatewood son Gary Stu il nous raconte ici non le récit d'une incompréhension culturelle ou le récit d'un choc des civilisations (les USA sont le poison, mais qui sait peut-être aussi le remède ?), mais cette vieille histoire qu'on aimerait définitivement voire disparaître des pages de l'Histoire : les dirigeants ploutocratiques et suprématistes d'un pays puissant et prétendument civilisé veulent s'emparer des ressources d'un pays faible prétendument barbare, et comme le chien qu'on veut noyer on l'accuse de rage c'est tout naturellement qu'on pousse à bout les représentants d'un peuple par tous les moyens possibles et imaginables pour ensuite se donner rétrospectivement le bon rôle.. D'un côté une culture menacée dans son mode de vie, qui combat avec acharnement pour se défendre, et qui est poussée aux dernières extrémités de la violence par ses agresseurs, d'un autre côté l'appât du gain, la tromperie, le racisme tranquille et froid, mais aussi le suprématisme, l'impérialisme, ce stade suprême du capitalisme, et des relents nauséabond de colonialisme pur et dur... C'est marre de chez marre !!! Bascom qui ne considérait pas les Amérindiens comme des êtres humains et qui déclencha les guerres apaches, avec la bénédiction d'une classe dirigeante qui avait les mêmes discours que les caciques nationaux-socialistes de la Conférence de Wannsee, c'est comme ce crevard de Georges Thierry d'Argenlieu qui ne considérait pas les Asiatiques comme des êtres humains qui et déclencha la Guerre d'Indochine avec la bénédiction d'une classe dirigeante encore pétrie de régénération nationale... (en revenant sur les accord signé par le Général Leclerc étonnamment rappelé en tournée d'inspection en Afrique du Nord dont il n'est jamais revenu, victime d'un mystérieux accident d'avion aux circonstances jamais élucidées, avec à son bord un cadavre surnuméraire jamais identifié...)
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Ethan Hawke est encore un enfant lorsqu'il comprend que les « magnifiques » western qu'il a vus ne sont que mensonges.
En effet, son père l'emmène faire du camping entre Arizona, et Nouveau Mexique. Sa rencontre avec un vieil Indien le marquera à vie.
C'est donc suite à cette rencontre qu'il s'intéresse au sort réservé aux Amérindiens et aux apaches en particulier, en fait un génocide qui ne porte pas son nom.

Il s'aperçoit alors que très peu d'Américains et même très peu d'Amérindiens connaissent la véritable Histoire des Apaches.
Bien plus tard naitra ce livre formidable. J'ai pris un immense plaisir à la « lecture de ce livre » les dessins à l'encre (noir et blanc) sont formidables, et ils restituent bien « une histoire apache ». L'histoire d'un génocide et de la fin d 'une civilisation.

Je me répète souvent mais sans babelio et ses serviteurs (ils se reconnaîtront...), je serai passé à côté de ce livre qui démontre une fois de plus la capacité de l'humanité à s'entretuer.
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De beaux dessins pour une approche très fouillée de l'histoire du peuple apache et des guerres impitoyables menés par les occupants de leur terre pour des pépites dont eux-mêmes ne comprenaient pas la valeur.

En trois étapes, Ethan Hawke et Greg Ruth font vivre au lecteur cette épopée dévastatrice du peuple apache qui devient peu à peu le peuple des morts.

Le noir et blanc des planches rend fort bien les expressions de tous les protagonistes, mais aussi la nature, les rochers et même la voie lactée.

Cette bande dessinée revêt donc une certaine dimension historique qui ne peut laisser le lecteur indifférent à la destinée du peuple apache.
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Ce sont les magnifiques dessins en noir et blanc d'indiens qui m'ont attirée. 3 parties pour 3 apaches qui ont marqué l'histoire de ce peuple sans cesse chassé de leurs territoires. Je pense qu'il faut déjà avoir des connaissances du sujet pour vraiment s'immerger dans cette BD. Vaut le détour pour ses planches de personnages tout en mouvement. La postface de l'auteur est émouvante.
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Dans cet épais comics, les guerres Apaches seront vues du côté des Apaches, et non selon le point de vue des Tuniques Bleues.

Heureusement que les mentalités ont un peu changées et que maintenant, on comprend que les colons ont été injustes envers les Amérindiens, cherchant toujours le prétexte pour les exterminer.

Et si pas de prétexte valable, on en inventait un, on mettait en scène des massacres dont on accusait les Indiens et hop, c'était reparti pour un tour.

Dans cet ouvrage, il y a peu d'Homme Blanc qui ont la langue droite. Un militaire sera plus indulgent que ses pairs, plus intelligent aussi, comprenant que Cochise n'a pas enlevé de l'homme qui l'accuse et que tout ceci va mal se terminer.

Qu'il est difficile d'être le seul à s'ériger contre les autres, à défendre ceux que personne ne veut défendre, à faire preuve d'humanité, d'écoute, là où tous les autres ne veulent qu'une seule chose : exterminer la vermine Indienne (ce sont leurs mots, pas mes pensées).

La perfidie et la lâcheté des militaires Blancs atteint des sommets de cruauté lorsqu'ils assassineront Mangas Coloradas, venu négocier la paix et qui finira la tête coupée, mise à bouillir dans un chaudron… Non, les barbares ne sont pas toujours ceux que l'on pense.

Les Apaches voulaient la paix, leurs ennemis étaient les Mexicains. Suite à des injustices, leur colère va se concentrer sur les Visages Pâles et bien des innocents vont périr.

Lorsque l'on s'attaque à votre culture, à ce qui fait de vous tient à coeur, à vos terres, à votre mode de vie, pour aller vous parquer dans des réserves stériles et vous y laisser crever de faim, il est normal que l'on se révolte. Qui sème le vent récolte la tempête et nos anglo-saxons auraient dû méditer sur cette maxime.

Les dessins, en noir et blanc, sont sublimes ! Les crayonnés mettent en valeur des personnages, les accentuent, en laissant d'autres en arrière-plan. le scénario était déjà très fort, mais les dessins finissent de vous clouer au fauteuil et rendent les émotions encore plus palpables.

Chronique d'un génocide dont on ne lui donnera jamais le nom… Pourtant, c'est un génocide qui a eu lieu : les envahisseurs Blancs n'avaient pas encore assez avec l'immensité de ce nouveau continent, ils leur fallaient aussi le peu que les Indiens possédaient : des terres riches, du gibier et de l'or, qui n'intéressait pas ce peuple, car inutile, pour eux.

Les Apaches se disaient "Indah" (les vivants) et à cause des colons, des militaires, ils devinrent des "Indeh" (le peuple mort) : lorsqu'un Blanc tombait, il était vite remplacé, mais lorsqu'un Indien tombait, personne n'était là pour prendre sa place.

L'Homme Blanc était comme un nuage de criquet fondant sur une contrée…

Un roman graphique d'une intensité rare, d'une puissance folle, bourré d'émotions, qui vous serrent les tripes, car c'est aussi la chronique d'une mort annoncée, celle d'un peuple qui s'est fait "génocider" (néologisme offert) pour l'appât du gain, parce qu'il était différent et que l'on ne tolère pas la différence…

Lien : https://thecanniballecteur.w..
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critiques presse (2)
BDZoom
11 mai 2017
« Indeh » (qui signifie « le peuple mort ») apparaît néanmoins comme une très belle œuvre, dont la dimension pédagogique reste forte quoi qu’il en soit.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Sceneario
18 avril 2017
Un roman graphique d'une rare puissance. Une oeuvre que je vous invite à découvrir sans tarder.
Lire la critique sur le site : Sceneario
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Dans notre jeunesse, nous parcourions ce pays, d’Est en Ouest, et ne rencontrions pas d’autre peuple que les Apaches. De nombreux étés passèrent. Nous sommes revenus, pour voir qu’un autre peuple était venu le prendre. Comment était-ce possible ? Pourquoi la vie des Apaches ne tient-elle plus qu’à un film aujourd’hui ? Nous nous sommes longtemps battus contre vous, de toutes nos forces. Pour chaque Apache, nous avons tué dix yeux blancs mais, lorsque l’un meurt, beaucoup d’autres le remplacent. Lorsqu’un Apache meurt, personne ne comble le vide. Nous n’étions plus Indah, les vivants. Nous étions désormais Indeh… Le peuple des morts. Quand nous sommes partis, nos pieds n’ont même pas laissés de traces.
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Une grâce devient vite une malédiction si elle n'est pas portée avec humilité.
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Un Apache peut trouver eau et nourriture pour subsister un an dans le désert qui tue l’homme blanc en trois jours.
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Les premiers yeux blancs que nous vîmes, ce fut plus au sud, près du Vieux Mexique.
— Là, plus bas... vers le torrent.
— Deux seulement ? Qu'est-ce qu'ils font ?
On nous a dit qu'ils mesurent la terre pour la partager et la donner à d'autres yeux blancs. À l'époque, je fus incapable de le croire.
— ... Allons les voir pour leur demander.
Cela me reste encore difficile à croire.
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Très vite, nous avons rencontré d'autres yeux blancs. Plus que nous ne l'aurions cru possible. [...] D'abord deux, très vite dix et puis, cent... Ils étaient comme des gouttes de pluie tombant partout. Mais alors nous n'avions pas de problèmes avec ces yeux blancs. Pas avant que Cochise ne coupe la tente.
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La nouvelle série américaine qui cartonne a été créée et produite par l'acteur Ethan Hawke. Il y joue le rôle d'un abolitionniste au Far West. Mais connaissez-vous le roman qui l'a inspiré ?
« L'oiseau du bon dieu » de James McBride, c'est à lire en poche chez Gallmeister.
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