La philosophie selon Friends

Pour résumer, le rire sert de correctif. Il est une des fonctions qui nous permettent de vivre en société. Bien qu’il y ait différents types de traits antisociaux et de comportements, nous ne rions que de certains d’entre eux. Nous rions des autres lorsqu’ils se comportent d’une manière qui donne l’impression d’être un simple mécanisme (répétition, inversion, etc.) Généralement, nous attendons des gens qu’ils observent ce qui se passe autour d’eux et qu’ils adaptent leur comportement en conséquence. Or, quand quelqu’un déroge à ce principe, on rit de lui .

Entre 16 et 30 ans, nous vivons un âge d’or. Mais la jeunesse est aussi vénérée dans ce qu’elle incarne comme puissance, comme potentialité, comme volonté créatrice. Et cela est vraiment propre à notre temps. À l’époque des tragédies grecques, si l’on admirait l’innocence et la pureté de la jeunesse, la vieillesse était aussi admirée, en ce qu’elle incarnait une forme de sagesse.

Friends a cette particularité d’être filmée face à un public, les acteurs sont donc littéralement en représentation théâtrale en plus d’être filmés. Les personnages ont donc une bonne diction (rien de tel, pour travailler son anglais, que de regarder Friends en VO) et une manière de parler facilement identifiable. D’ailleurs, pour la petite anecdote, Jennifer Aniston, qui joue le personnage de Rachel, a dû beaucoup travailler sa diction et son expression gestuelle après Friends. Dans un de ses premiers films après la série, The Good Girl, le réalisateur lui a dit qu’il ne voulait pas voir Rachel.

Afin d’illustrer son propos, Bergson cite des grandes pièces comiques ou des jeux amusants. Nous en profiterons donc au passage, pour retrouver ces quatre procédés dans Friends. N’hésitez pas à vous amuser à chercher les exemples avant que je ne vous les donne!

Ils incarnent en cela une jeunesse qui veut rester éternellement jeune, soucieuse uniquement de son quotidien, en recherche constante d’amour, de validation extérieure, d’amusement et de distractions, complètement coupée du monde réel et sans aucun intérêt pour la vie de la cité. Les personnages le vivent, le revendiquent dans une certaine mesure, mais surtout ils en souffrent (inconsciemment). Cette douleur, ce mal-être qu’ils ressentent, est la conséquence de cette adulescence.