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EAN : 9782203211933
336 pages
Casterman (06/05/2020)
4.08/5   191 notes
Résumé :
La quête d’Amérique d’un jeune européen !

Un Irlandais bercé pendant toute sa jeunesse du rêve américain, se voit pour la énième fois expulsé des USA pour non renouvellement de sa carte de séjour.
Il va s’imposer, en guise d’exorcisme, le Pacific Crest Trail, un trail de 4 240 km qui court de la frontière mexicaine à la frontière canadienne, du désert à la glace en traversant 25 parcs nationaux.
La manière la plus radicale de se confront... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (33) Voir plus Ajouter une critique
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L'Amérique chevillée au corps.

Malgré les déconvenues de ses visas expirés le contraignant à regagner son Irlande natale,Luke Healy,25 ans,persiste et signe.Il décide de faire une traversée des États-Unis et pas la moindre : le Pacific Crest Trail,une impitoyable marche traversant des déserts accablants,des sommets enneigés et des forêts hostiles.Un tel défi qu'il se lance alors qu'il est plutôt sédentaire ascendant rondouillard.4 280 km,de la frontière mexicaine à la frontière canadienne,du désert à la glace,à travers vingt-cinq parcs nationaux.

Il raconte,façon carnet de voyage son périple,les rencontres, les pépins,le moral qui fluctue,la solitude et la solidarité sur son parcours.Le graphisme m'a un peu déconcertée au début,ne mettant pas en valeur les paysages,un parti pris qui au final immerge le lecteur plus profondément qu'il n'y paraît dans cette aventure introspective.

Les anecdotes succèdent à l'histoire familiale, le regard et le changement de focale de l'auteur,imperceptiblement se dessine.

" Je peux m'arrêter à présent.M'arrêter de marcher et mettre aussi un terme à tout un tas de choses,comme...m'obstiner à frapper à une porte qui restera close."

" A chacun son Amérique..."
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Luke HEALY est obsédé depuis toujours par les Etats-Unis, Il rêve d'y faire sa vie. Cependant, à chaque fois qu'il s'y rend pour ses études, lorsque son visa arrive à terme, il est obligé de rentrer en Irlande. A son grand désespoir. Il déprime.

Il décide alors de parcourir le Pacific Crest Trail de 4 240 km (PCT). C'est un vrai défi pour lui qui n'est pas du tout sportif et plutôt rondouillard. Beaucoup de ses amis et sa famille lui prédisent qu'il n'y arrivera pas. Mais rien à faire, il prépare son voyage et part. « L'herbe est plus verte ailleurs ».

Grâce à lui, on va découvrir les différents paysages de l'Amérique. Il souffrira de la chaleur et du froid, de la soif et parfois de la faim et des bobos dus aux longues marches, de l'inconfort à dormir dehors par tous les temps. Chemin faisant, il croisera des personnes, qui comme lui, font ce périple. Il ne s'attachera pas vraiment, d'autant plus, que tous n'ont pas le même rythme. Les jours 0 sont des moments bienvenus de repos. Il a même failli, à plusieurs reprises renoncer et abandonner son voyage, mais l'obstination était bien là. Au cours de son périple, il livre ses pensées et il apprendra de son voyage.

Les dessins sont en rose et blanc et gris lorsque c'est la nuit, découpés en six cases sur la plupart des pages, entrecoupés de textes pleine page. Les dessins sont petits et précis, avec une foule de détails.

Une très belle BD pour changer d'horizon en ce temps de confinement.
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4280 km à pieds, ça use, ça use !

Luke Healy a faim d'Amérique. Il entreprend de faire le Pacific Crest Trail, soit près de 4280 km de marche qui relient le sud de la Californie au nord de l'état de Washington – comme dans Wild, le livre de Cheryl Strayed ou son adaptation avec Reese Witherspoon, qui sont deux sources d'inspiration pour lui.
Healy n'est pas franchement préparé à l'aventure dans laquelle il se lance. Mais au moins il en sortira une excellente BD.

Souvent coupée de gros blocs de textes pourtant loin d'être indigestes, la BD tient aussi bien du carnet de voyage passionnant, où l'auteur raconte son périple et ses avancées sur fond de nature writing immersif, que du journal intime.
L'auteur en profite pour nous parler de son histoire personnelle. Ce rêve d'Amérique, cette envie d'en faire partie intégrante, une histoire d'amour à sens unique où lui, l'Irlandais au visa arrivant toujours à expiration à un moment ou un autre, est systématiquement renvoyé dans son pays d'origine, quand il voudrait faire des USA son chez lui. Un rêve un peu plus mis à mal pendant le PCT.
Il nous parle aussi de l'Irlande, dont lui et toute sa famille sont originaires. de son Histoire, du rapport avec l'émigration de son peuple – en particulier vers les États-Unis – qui fait partie du pays. Et en filigrane, Healy fait le constat de l'Amérique et ses réalités pas toujours très glorieuses, du rêve heurté au désenchantement du réel.

Avec une palette de couleurs restreinte – du bleu, du blanc et du rouge, comme le drapeau américain – et un trait relativement simple, l'auteur parvient néanmoins à nous faire profiter des paysages et à nous faire ressentir les émotions des personnes qui parcourent l'ouvrage.
Terre rocailleuse et chaleur écrasante, forêt humide et pluvieuse, montagne enneigée, Luke Healy traverse tous les paysages comme il traverse toutes les émotions. de l'euphorie au découragement total, de la douleur à la joie, de l'envie de solitude au besoin de ne pas marcher seul pour pouvoir continuer d'avancer.
On randonne à ses côtés, on sue avec lui, ses ressentis sont les nôtres.

Pour qui a déjà randonné en itinérance ou trekké, on retrouve des sensations, souvenirs et questionnements déjà expérimentés. le poids du sac, la fatigue et la motivation fluctuantes, un oeil toujours sur la météo ; sans parler des risques encourus plus ou moins importants sans parfois même le savoir, les bobos et les blessures...
On retrouve aussi l'entraide salvatrice entre les randonneureuses elleux-mêmes, ainsi que les ancien·ne·s traileureuses jamais bien loin et toujours prêt·e·s à donner un coup de main.
Il faut bien ça pour surmonter les difficultés et dangers du PCT.

Americana, un roman graphique dense mais passionnant, qui fait parcourir des milliers de kilomètres – et des milliers de sensations.
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Etonnant choix l'idée d'illustrer une partie de ce roman qui raconte le Trek américain (Pacific Crest Trail) de l'auteur ! En chemin, rencontres, déconvenues et anecdotes se succèdent. Son état physique et son moral sont soumis à rude épreuve surtout quand la nature se montre hostile (chaleur, source d'eau infestée de larves de moustiques...) si bien que l'on se demande s'il arrivera au bout.
A découvrir !
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Luke Healy, né à Dublin en 1991, est un auteur de BD irlandais. Americana, qui vient de paraître, est un roman graphique, une expression assez floue désignant ici, l'enfant bâtard né de l'union d'un roman avec une BD, c'est-à-dire de petites pages de texte habilement mariées avec des planches de dessins.
L'auteur, enfant de la "génération immigration" pour cause de crise économique en 2008, nous plonge à travers son histoire personnelle et familiale, dans l'histoire de l'Irlande et ses différentes vagues d'émigrations forcées, sur plusieurs générations. Lui-même, imprégné de la culture de ce pays par les films et les romans, a séjourné plusieurs fois aux Etats-Unis pour ses études et trouver du travail, mais quand le visa de sa carte de séjour arrivait à terme, triste retour à la case départ à Dublin.
En 2016, notre héros se lance dans un projet insensé pour fous furieux, se faire le Pacific Crest Trail (PCT). Un sentier de grande randonnée de l'ouest des Etats-Unis qui court de la frontière mexicaine à la frontière canadienne sur près de 4 240 km. Il parcourt la plus grande partie de la Sierra Nevada et de la chaîne des Cascades (Cascade Range). le Pacific Crest Trail est situé à 200 km de l'océan Pacifique, parallèle à celui-ci. Son point le plus haut culmine à 4 000 mètres d'altitude, au col Forester, dans la Sierra Nevada. Conçu en 1968 lors de la création du National Trails System par le Congrès américain (il en existe huit en 2008), ce titre lui fut attribué car il traverse de nombreux (25) parcs naturels. Il a été officiellement terminé en 1993 et c'est l'un des trois plus longs et célèbres sentiers américains.
Cinq mois de marche, avec un lourd sac à dos, à travers des déserts où l'on crève de chaud, escaladant des cols de montagnes où il neige, dans des forêts profondes, traversant des rivières etc. Nombreux sont ceux qui se risquent sur ces sentiers, beaucoup abandonnent rapidement, les autres avancent comme ils peuvent, seuls ou par petits groupes qui s'étirent, se cassent puis se regroupent plus loin. Luke en bave, le corps souffre, l'esprit souffre, puis lentement la machine humaine s'habitue à ce rythme.
Le périple est pleins d'anecdotes souriantes, de rencontres avec les autres trekkeurs, des petits trucs imposés par cette vie (transporter ses excréments dans un sac jusqu'à ce qu'on trouve une poubelle, pour éviter que les animaux ne les déterrent si on les laisse sur place…). le marcheur ne se la pète pas, bien au contraire, souvent il se sent coupable, de faire du tourisme là où les migrants mexicains risquent leur vie, ou bien d'être dépanné par d'autres randonneurs… Les émotions sont aussi du voyage, quand Luke apprend que son grand-père est mourant, doit-il abandonner ou rentrer en Irlande ? Quand la fatigue et la souffrance sont trop fortes, peut-il rendre les armes ?
Un « pèlerinage » en forme d'exorcisme, l'homme abandonne ses rêves d'enfant sur cette Amérique fantasmée dont il esquisse quelques dessous pas toujours reluisants. Un bien beau bouquin.

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critiques presse (4)
ActuaBD
17 novembre 2020
Un parcours mythique entre le Mexique et le Canada raconté par un jeune irlandais prêt à tester ses limites. Mystique et intimiste à la fois, une quête authentique et sincère.
Lire la critique sur le site : ActuaBD
LaCroix
22 septembre 2020
Mariant sphère intime et grands espaces, Luke Healy raconte son cheminement intérieur lors d’une épopée pédestre sur la côte ouest des États-Unis.
Lire la critique sur le site : LaCroix
BDZoom
16 septembre 2020
Les amateurs de dépaysement, de trek et d’aventure où le dépassement de soi est primordial sont également une cible privilégiée, même s’ils ne lisent pas forcément de bandes dessinées : l’équilibre entre la partie texte et la partie dessinée étant assez bien gérée pour viser un public large alors que le sujet est lui assez restreint.
Lire la critique sur le site : BDZoom
Auracan
26 août 2020
On regrettera peut-être un graphisme très actuel, qui ne fait pas vraiment honneur aux paysages grandioses traversés, mais qui, a contrario, renforce le côté personnel, intime de ce témoignage.
Lire la critique sur le site : Auracan
Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Quand je suis retourné en Irlande, je ne connaissait pratiquement plus personne. Tous les mecs de mon âge étaient partis. Ils avaient migré aux Etats-Unis, au Royaume-Uni, en Australie, en France ou au Japon… Pour les journaux, on était la « génération immigration », la nouvelle génération sacrifiée, celle de la crise financière de 2008. Impossible de trouver un job à Dublin. Le chômage des jeunes dépassait les 20%. La plupart d’entre eux n’avait pas d’autre choix que de partir. Jusqu’à mon départ pour le PCT, j’ai moi-même postulé à plus d’une centaine d’offres et je n’ai obtenu qu’un seul entretien. Sans décrocher le poste au bout du compte. Les employeurs étaient submergés de candidats surqualifiés. Dans un cinéma, on m’a sorti que je n’étais pas assez diplômé pour vendre tickets et popcorn… Par rapport à mes concurrents directs, du moins.
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Je suis une épave. Mais une épave plutôt solide. Ce corps usé, fatigué mais solide devrait encore me tenir une semaine. Il a beau protester, il ne m'a jamais lâché.
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Cette langue de terre américaine sera mon foyer pour les cinq prochains mois. Le compte à rebours a déjà commencé.
Mais mieux vaut ne pas y penser.
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Je marche sur l'aqueduc de L.A. Avec derrière moi le groupe de Stacy...
Ça fait bizarre de se dire qu'on marche sur l'approvisionnement en eau de toute une ville.
Chaque goutte qu'ils utilisent pour arroser leurs jolies pelouses file sous nos pieds.
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J'accepte du Coca de la part d'inconnus, je fais du hors-piste... C'est mes parents qui seraient fiers.
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