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3,71

sur 473 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Ma première réaction à ce roman est : il y a tromperie sur la marchandise.

J'avais évidemment en tête le film Starship Troopers, bien que j'aie été averti par la communauté babeliote de la distance avec le roman original. Je m'attendais cependant à un roman de science-fiction distrayant.
Au lieu de cela j'ai lu un essai sur l'instruction militaire valable pour toutes les époques et abordant des sujets sociaux actuels tels que le rôle de la punition dans l'éducation et les faiblesses d'un gouvernement démocrate qui ignore la notion de devoir.

Parlons d'abord de l'habillage SF. En fait j'ai retrouvé de nombreux éléments et scènes présents dans le film. Les débuts et les fins des deux oeuvres collent bien. La guerre contre les Punaises – cette espèce construite sur le modèle d'une fourmilière et qui rappelle les Doryphores de Ender - est bien l'arrière-plan du roman. Les personnages – Rico, Carl, la belle Carmen – sont bien là même si, hormis pour Johnny Rico, leur rôle est négligeable. Ne sont présents dans le livre ni le triangle amoureux Carmen / Rico / Flores ni l'invasive super CNN gonflée à la pub et à la guerre en direct. Il y a de sacrés scènes de batailles, toujours vues du point de vue de Rico donc d'un soldat sur le terrain. Elles sont cependant difficiles à suivre, centrées sur les mouvements d'un peloton de l'infanterie que je n'ai pas toujours compris. Bon, ça défouraille quand même pas mal.

Mais comme je l'ai dit tout ça n'est qu'un habillage pour un essai sur l'instruction militaire qui enseigne la notion de devoir, voire de sacrifice, et forme ainsi les seuls citoyens véritablement responsables et donc aptes à posséder le droit de vote. Je dis bien un essai car c'est assurément la pensée de l'auteur qui est exprimée au travers des cours des professeurs de Rico. Ces profs ne sont que des marionnettes de papier sans épaisseur. Ils n'ont pas d'autre opinion que celle de leur Deus ex Machina, j'ai nommé Heinlein.
On pourra facilement se laisser aller à dire que son discours est réactionnaire. Je pense qu'il l'est dans la mesure où il s'oppose à certaines idées progressistes modernes telles que l'abandon de la punition corporelle pour l'éducation des enfants ou de la peine de mort. Il s'oppose au mouvement ; c'est donc une « réaction ». Mais je ne donne pas à ce mot un sens péjoratif car les arguments choisis trouvent un écho certains sur des choses que je n'aime pas dans le monde contemporain.

Par exemple le prof monsieur Dubois (une des marionnettes pour le discours) dit à propos des délinquants juvéniles : « La moyenne d'âge des plus dangereux était inférieure à celle de cette classe… La police arrêtait souvent ces jeunes... Est-ce qu'on les grondait ? Oui, et plutôt méchamment. On leur mettait le nez dans leur faute ? Rarement… Est-ce qu'on leur donnait la fessée ? Bien sûr que non ! Pour la plupart, dans leur plus jeune âge, leurs parents ne les avaient jamais corrigés. A l'époque, on croyait couramment que le fait de frapper un enfant, de le punir physiquement, pouvait causer des troubles psychiques permanents. »
Ça ne vous rappelle pas le débat très contemporain : « pour ou contre la fessée » ? Je n'ai pas la solution à ce problème mais perso je déteste voir des bandes de jeunes se balader impunément en volant et agressant tout un chacun. Et j'ai souvent la pensée, lorsque j'en croise, « il y a des gifles qui se perdent ! ».


Je pourrais continuer mais je deviens trop sérieux et ce n'est pas le lieu. Ce livre incite au sérieux. J'espère que mon prochain livre de SF sera moins « prise de tête ».
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Johnnie Rico s'en va en guerre.
Un roman intéressant à double titre, car, à mon humble avis, il raconte une histoire intemporelle et certaines opinions affichées par l'auteur sont sujettes à polémique.
Avant de lire un roman de science-fiction, j'ai d'abord lu l'itinéraire d'un jeune homme qui s'engage dans l'armée par refus de suivre la voie que lui a tracé son père. Des instructeurs (j'ai furieusement pensé à la première partie de Full métal jacket) vont faire de lui un soldat animé de l'esprit de corps qui obéit aveuglément aux ordres de ses chefs.
Johnnie est de tous les temps. Il aurait pu être hoplite, soldat de la garde impériale, de la Wehrmacht, ou bien béret rouge, sa formation et son conditionnement auraient été rigoureusement les mêmes. D'ailleurs, les références historiques qui émaillent le roman tendent à le prouver (voir la citation attribuée à un caporal hellène en 1194 av. JC qui aurait très bien pu être prononcée de nos jours par un autre caporal).
Le roman est essentiellement axée sur cette formation, sur ce conditionnement au point que les évènements extérieurs, notamment l'attaque de la planète Terre par les extra-terrestres apparaissent presque, aux yeux du narrateur, comme une chose mineure. Pour toute réponse à ces évènements dramatiques, Johnnie est prêt à se battre sans se poser de questions là où on l'enverra… Et c'est exactement ce que l'armée attend de lui.

Roman écrit en 1959, en pleine guerre froide, les opinions affichées par l'auteur en ont choqué plus d'un qui l'ont qualifié au mieux de militariste et de réactionnaire, au pire de fasciste. D'autres, au contraire, ont trouvé que ce livre était un pur chef-d'oeuvre.
Heinlein décrit une société futuriste construite sur les décombres de la nôtre. Seuls les militaires votent et ont le statut de citoyen car, par leur sacrifice, ils sont capables de dépasser leur individualité pour ne penser qu'à l'intérêt général.
Une réponse à notre société qui s'est effondrée car la population ne pensait plus qu'en terme de droits, et non de devoirs. Droits, devoirs ! Gros sujet de polémique, comme vous voyez, encore et surtout de nos jours…
Franchement, le procès fait à Heinlein me parait un tantinet exagéré. Je vois surtout un livre portant sur la formation militaire davantage qu'un livre militariste. Un bon livre, inégal à bien des côtes, parfois assommant, notamment durant les leçons d'histoire et de philosophie morale données sur un ton martial, parfois captivant.
Le livre d'Heinlein ne mérite ni cet excès d'indignité, ni cet excès de vénération... Il pose quand même un certain nombre de questions intéressantes et polémiques sur la notion de droits, de devoirs, et sur le dépassement de soi…
A vous de juger…

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Heinlein convoque ses expériences de soldat puis de lieutenant dans la Navy pour alimenter le récit initiatique de Juan Rico.
Lequel a, non seulement, l'ambition de survivre aux insectes (intergalactiques) mais aussi de ne pas commettre d'erreurs pour s'élever dans l'échelle de commandement.

Etrange histoire car si peu d'actions. le ton professoral de la doctrine militaire, faite de discipline avant tout, l'emporte sur les mouvements auxquels on pouvait s'attendre.

Je ne vais cependant pas jeter cet ensemble dans les oubliettes d'une bibliothèque poussiéreuse qui, peut-être, dissimule quelques arachnides et insectes qui, sans être de l'espace, sont, comme par un effet miroir, évoqués dans le livre.

Car il y a des réflexions qui méritent l'attention, concernant notamment l'engagement et les difficultés psychologique et physique des entraînements.

J'ai aussi servi dans l'armée, dans le cadre du service militaire, et j'ai retrouvé des souvenirs avant un saut ou une mission nocturne. J'ai aussi goûté la fierté de faire partie d'un groupe de combat comme dans le livre, en plaignant ceux qui n'en n'étaient pas. Mais mon âme de rêveur n'était pas compatible avec la carrière militaire, plutôt avec la fantaisie militaire.

Le livre défend donc une position militariste, détruire l'autre avant qu'il ne vous détruise. Tout en évitant l'écueil d'un nationalisme, la glorification d'une nation, le livre intègre la formation du soldat dans celle du citoyen.
Il a ses trouvailles avec les néo-chiens, qui sont des machines de combat, les équipements du soldat, comme des exosquelettes, et la propulsion des vaisseaux qui défie la vitesse de la lumière.
Tout est parfaitement maîtrisé mais j'ai regretté le manque d'intrigue et d'action.
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Une oeuvre polémique que ce "Starship Trooper", qui se vit attribuer le prix Hugo en 1960 et qui fut adaptée au cinéma par Paul Verhoeven, en 1997.

Le récit est à la première personne et nous narre la formation militaire du jeune Johnnie Rico, au sein de l'infanterie mobile, un corps de soldats armés de scaphandres militaires équipés de charges nucléaires et décuplant leurs capacités physiques. L'armée de la Fédération Terrienne est engagée dans une guerre sans merci contre les Arachnides, une race extraterrestre insectoïde très agressive. Les combats ont lieu sur divers planètes, qu'il convient de nettoyer de la vermine Arachnide.

Il est intéressant de remettre ce roman dans son contexte de production, c'est-à-dire la fin des années 50, aux USA, en plein maccarthysme, tandis que la guerre froide est à son apogée. Alors qu'aux Etats-Unis, des voix s'élèvent pour réclamer l'arrêt des tests nucléaires, Heinlein décident de répliquer en apportant son soutien à la mouvance conservatrice, qui réclame toujours plus d'armement et une position dure vis-à-vis de l'URSS.

Il rédige ce roman dans ce but. La visée politique de l'oeuvre est donc manifeste. Y sont mises en avant les vertus du patriotisme, de l'ordre (incluant peine de mort et châtiment corporels), de la formation militaire et de la virilité. Y sont attaqués le communisme et le pacifisme béat. Ce que pense Heinlein, c'est que la guerre est inévitable et qu'il faut mieux s'y préparer si l'on souhaite défendre son modèle de société.

Dire que ce roman est fasciste me semble exagéré mais il est clairement très conservateur. Je suis le premier à dire que la SF a souvent une portée politique (dépeindre un futur possible pour critiquer le présent) et c'est quelque chose que j'apprécie. Ce n'est donc pas ceci que je reprocherais à ce roman, quand bien même ses idées ne vont pas dans le sens des miennes, ceci me paraît relever du plus élémentaire respect de la liberté d'expression. Et puis je n'oublie pas que l'Amérique, à travers Joe Haldeman, a également produit "la Guerre Eternelle"

En fait, la note reflète simplement le fait que c'est quand même un peu chiant de se taper des pages et des pages d'instructions militaires, puis de combats, quand on a affaire à des personnages sans consistance, quand peu d'émotions transparaissent, quand le "fun" ou l'épique sont absents, bref, quand la valeur littéraire ou la capacité de divertissement sont faibles. Et je ne parle pas non plus de l'absence de finesse de l'auteur pour faire passer ses idées (ni métaphore, ni allégorie, ni symbole). On est presque, finalement, en présence d'un manifeste légèrement romancé.

C'est rare, mais pour le coup, j'ai préféré le film au livre.








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Ce livre est intéressant mais un peu ennuyeux à mon goût.
Il est intéressant dans la mesure où Heinlein nous place au coeur d'une armé futuriste et que les motivations de cette armé sont super bien détaillées. En revanche, je l'aie trouvé ennuyeux car ce livre manque cruellement d'un souffle épique ! Vous ne trouverez que deux vrais combats dans ce bouquin : un à l'ouverture et un à la fermeture, les autres opérations militaires sont tout bonnement résumées par le narrateur...détail qui m'a un peu frustré, je dois dire.
Finalement, Étoiles, garde à vous ! est un livre qui mérite d'être lu, il est bien écrit et il offre un point de vu militaire assez développé, à lire avec précaution toute fois. Là où ça coince, c'est sur l'action qui est peu présente et qui aurait permis à ce récit d'être un peu plus équilibré.
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Je suis un peu frustré de ce roman dont j'attendais beaucoup vu le sujet (et vu le film qu'en avait tiré Paul Verhoeven - bien que j'aie vu le film il y a trop longtemps pour pouvoir vraiment comparer les deux, mais je me souviens que ça m'avait beaucoup plu). En effet, les batailles annoncées sont aussi peu développées qu'elles sont longues à venir. En fait, le livre se concentre surtout sur la formation des soldats et la motivation du héros, la confrontation avec les extra-terrestres ne venant que sur le tard, avant de s'achever trop brutalement en nous laissant sur notre faim. Bon, tout ça se lit cependant très bien et avec plaisir, mais j'attendais autre chose qu'un roman d'apprentissage.
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Il m'est très difficile de me faire une opinion nette à la lecture de ce livre. Difficile en effet d'adhérer pleinement à l'exposition de cet idéal militaire, où l'engagement citoyen rejoint totalement l'engagement martial. Concept tellement poussé à l'extrême que je me suis demandée pendant toute ma lecture si je devais la faire au premier degré ou non. Civisme, communisme, peine de mort, autant de sujets lourds qui seront abordés sans concessions, les opinions de l'auteurs étant particulièrement tranchées ! La préface de cette édition, signée Ugo Bellagamba et Eric Picholle éclaire tout de même suffisamment sur le contexte, et propose une lecture intéressante du roman, car il est en effet bien question d'engagement, de prise en main de son destin dans ce livre, qui est également une sorte de roman d'apprentissage. L'écriture est dynamique, et le roman mêle scènes d'action et prises de position idéologiques, dans un tourbillon sans pause, qui fait bien plus réfléchir qu'il ne distrait. C'est donc au final une lecture particulièrement intéressante que celle de Starship Troopers, grâce à son intrigue maîtrisée et son point de vue original, qui questionne beaucoup sa propre vision de l'engagement et de la politique. Un mot enfin sur l'adaptation de Verhoeven, qui prend presque totalement à contre pied le roman, en poussant l'idéal présenté dans le livre comme une satire des plus sinistres. le travail du scénario, qui, sans dénaturer le récit, en retourne tout à fait le message, me parait d'autant plus brillant à présent !…
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Un classique de la science-fiction, mais justement je ne l'ai aps trouvé assez science fiction comparé à l'adaptation au cinéma. Ce roman fait surtout référence à la discipline dans l'armée, son organisation. Elle nous amène à nous poser des questions sur le système de l'armée et de la guerre.
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Je ne suis pas une grande fan de ce genre littéraire, mais je garde un bon souvenir de cet ouvrage. Je l'ai trouvé aussi bien que le film, en plus riche bien entendu. Les descriptions sont bien rendues, l'ambiance y est.
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Un roman un peu à part dans l'oeuvre d'Heinlein.

On pourra argumenter dans un sens ou un autre : militariste ou pas ; mais le fait est que l'auteur est beaucoup plus clair dans d'autres ouvrages quand à ses convictions et à celles de ses personnages.

Ici il nous décrit une société complètement tournée vers l'aspect militaire et qui ne fonctionne que dans le contrôle militaire d'autres espèces.
On est loins des utopies abordées dans "En terre étrangère" et j'ai du mal à faire le raccord avec ce même auteur.

Au final donc un roman qui m'a laissé dubitatif et où je n'ai pas vu grand intérêt. La vision qu'en a donné Paul Verrhoeven dans son film (Starship troopers) était bien plus subtile dans sa présentation et sa caricature d'un système fasciste s'appuyant sur une armée pléthorique et omnipotente et orientant l'information afin d'instrumenter les émotions des masses pour les faire pencher dans le sens qui lui convient.
Pour une fois qu'on m'entendra dire que le film est mieux que le bouquin, on pourra le noter : voici l'exception qui confirme la règle.
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