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3,71

sur 473 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Un roman court bien écrit et bien construit, étonnamment moderne dans sa prose pour une oeuvre de 1959. Heinlein dépeint efficacement entraînement des recrues, spleen des combattants et relations qui les unissent. Des innovations intéressantes comme les sauts en capsules (on retrouvera les mêmes dans moult néo space-op), les armures mobiles (on retrouvera les mêmes dans "Mobile Suit Gundam" de Yoshiyuki Tomino) où les manipulations génétiques avec les néochiens des unités CROC. Mais au final très peu d'action passé l'introduction digne d'un film de guerre.

Je résume le roman :
100 pages d'entraînement très explicites sur les vertus du marche ou crève. 50 pages d'opérations militaires très pudiques sur les horreurs de l'expérience combattante. Les cauchemars récurrents que fait Rico après l'opération DDT sur Klendathu sont expédiés en 1 ligne. 100 pages de formation très explicites sur les immenses vertus du militarisme. 50 pages d'opérations miliaires très discrètes sur les drames de la guerre totale. L'anéantissement de la moitié de la Californie est traité en 1 ligne.
Alors qu'Howard dépeint dans "Le Crâne Vivant" (1929) les Syndromes de Stress Post Traumatique chez les combattants de la 1ère Guerre Mondiale (1914-1918), alors même qu'on s'intéresse aux traumatisé de la Guerre de Corée (1950-1953) avec le film "Un crime dans la tête" ou la série "Les Envahisseurs"… on passe ici sous silence les ravages de l'ultraviolence qui vont produire les générations perdues de la Guerre du Vietnam. Pour une vaste réflexion morale et philosophique, on oublie le plus important : c'est quand même confusant !

Toute l'histoire est contée du POV à la 1ère personne du jeune Johnnie Rico qui va passer du grade de trouffion à celui d'officier avec une naïveté tantôt touchante (vision du sexe opposé digne d'un préado puceau) tantôt consternante (c'est une machine à obéir qui gobe tout le bourrage de crâne qu'on lui fait ingurgiter). L'histoire de Rico est proche de celle de "Forrest Gump" : un gars gentil qui rentre à fond dans le conservatisme. Et au final cela ressemble plus à un essai qu'autre chose, car la guerre contres les Arachnides intervient tardivement dans le récit et on apprend peu de choses sur celui-ci alors qu'on est fort prolixe niveau discours politico-philosophiques auxquels le héros ne comprend pas grand-chose (sont-ils destinés aux gentils enfants qui devaient lire le roman ?).
Nous sommes en pleine Guerre Froide, au sommet de la vague maccarthyste : les Arachnides sont des communistes déguisés que l'on a en horreur parce qu'on ne le comprend pas (doit-on les éradiquer à coup de têtes nucléaires ou doit-on négocier avec eux en bonnes et dues formes ?).

D'ailleurs tout commence par l'anéantissement d'une communauté alien, les Skinnies (Squelettes dans le roman, Décharnés dans l'anime) à coup de roquettes nucléaires, de lance-flammes, de gatlings et de grenades. Leurs crimes ? Tarder à choisir le bon camp dans la guerre entre Humains et Arachnides. Les populations du Vietnam, du Laos et le Cambodge subiront le même sort quelques années plus tard.
Qu'en pense le héros Juan Rico ? On a failli arriver en retard et on a perdu un homme.

Roman d'apprentissage ou roman d'embrigadement ? le débat est lancé ! Car "Etoiles, gardes à vous !" a fait et fait encore polémique. A juste titre, n'ayons pas peur de le dire. Entre le militarisme à tous les étages, l'anticommunisme primaire caricatural, l'apologie de la violence (châtiments corporel et peine de mort comme méthode scientifique de régulation des sociétés), la mise en avant de la virtus romaine et de l'agogé spartiate, Heinlein donne beaucoup d'eau au moulin de ses contradicteurs.


Le roman est-il fascisant ?


Le roman est-il militariste ?


Le roman est-il réactionnaire ?


Et concernant l'apologie de la peine de mort :



Et malgré tout cela, des indices peuvent laisser à penser que c'est plus subtil qu'il n'y paraît.
Est-ce que le système du obéis et tais-toi a éliminé la criminalité ? non
Est-ce que les militaires dressés sont meilleurs que les civils indisciplinés ? non
Est-ce que les généraux pensent davantage au bien commun que les politiciens ? non
Un passage est explicite où le superviseur de Rico lui explique que les rivalités mesquines entre officiers empoisonnent le bon fonctionnement des opérations militaires et de l'armée en général. A la question « la guerre et la perfection morale proviennent-ils du même héritage génétique » on répond par une autre question « Mais l'homme a-t-il le droit de se répandre dans tout l'univers ? ».
Les soldats de l'Infanterie mobile défilent au son de chant antimilitaristes : c'est contradictoire non ?
La 1ère réaction du père de Rico est « c'est ce prof qui t'a bourré le crâne avec ses discours idéologiques ? ». Et à un moment Rico a un très bref éclair de lucidité :
« Nous nous retrouvions comme les chiens de Pavlov ! Non… laissons tomber les réflexions. »

Démonstration par l'absurde ? Difficile d'arriver à cette conclusion !
Si c'est une apologie du militarisme, c'est tellement gros voire caricatural que c'est contreproductif. Si c'est une dénonciation du militarisme, c'est tellement ambigu et ambivalent que c'est contreproductif. Dans un sens comme dans l'autre les 5 adaptations du livre sont toutes des dénonciations du fait militaire… La vision hautement controversée de l'auteur tranche avec le reste de sa bibliographie qui comporte nombre d'ouvrages prêchant la tolérance et l'humanisme, mais rien n'empêche quelqu'un de bien de devenir un vieux con réac.

Car l'homme qui a demandé que soit créée une instance supranationale de contrôle des armes nucléaires avant même l'élaboration des armes nucléaires a fustigé les pacifistes (les victimes irradiées des essais nucléaires le remercient), a embrassé ouvertement l'anticommunisme (les victimes des listes noires qui ont perdu leur emploi le remercient) et a soutenu la Guerre du Vietnam (les victimes asiatiques et américaines le remercient). Pour ceux qui ont des doutes sur le fond de la pensée du bonhomme, il a fini conseiller spécial de Ronald Reagan, néolibéral par excellence qui avait travaillé aux services de propagande maccarthystes, et est à l'origine du programme IDS qui a relancé la course aux armements et a ravivé les tensions entre les grandes nations.


Militaire ou pas, militariste ou pas, un classique de la SF très intéressant car l'auteur pose de bonnes questions. Malheureusement les réponses qui semblent apportées sont au mieux réactionnaires. Nos sociétés modernes ont besoin de remettre solidarité, intérêt général et éducation civique au centre de tout. le manque de valeurs et de civisme actuel est hallucinant, et l'auteur nous propose de dresser et d'embrigader les gens d'en bas, mais comme le dit le proverbe chinois millénaire « le poisson commence toujours à pourrir par la tête »… A bons entendeurs salut !
Je lui préfère "La Stratégie Ender", version jeunesse du roman, et l'humanisme que dégage son héros empathe. Je lui préfère "La Guerre éternelle" de Haldeman, beaucoup plus critique dans son approche de la guerre.
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Voici un livre que je n'ai pas aimé !

J'ai été tentée de le lire, car il a été adapté par Paul Verhoeven avec Starship Troopers, film à voir au second degré pour en apprécier l'ironie, avec un bol de pop-corn. Mais dans le roman, aucun humour, et bien au contraire nous avons une ode à une société militarisée.

Nous suivons l'engagement et l'entraînement militaire d'un jeune homme dans un futur où les humains sont en guerre contre une espèce extra-terrestre arachnide.

L'auteur y développe une vision fantasmée de l'armée qui est extrême et en devient dystopique. Dans un futur où seuls les anciens militaires sont citoyens (sans autre vrai avantage que le droit de vote), il nous narre la formation d'un jeune homme qui n'éprouve rien quand il apprend le décès de camarades à l'entraînement (ce qui arrive souvent) ou au combat (une phrase, et on passe au point suivant). le sacrifice est glorifié, mais il m'a semblé vain, tant les militaires décrits ont peu de personnalité et sont si peu humains. Dans ce livre, on se fiche que des hommes meurent, ce qui est un comble.

Le protagoniste prend plus de temps à détailler le fonctionnement d'une arme qu'à indiquer que pendant son entraînement une grande ville est détruite et que sa mère y trouve la mort. Comment alors s'intéresser à ce héros, s'il n'a aucun sentiment ?

Robert Heinlein, qui n'a pas pu poursuivre sa carrière dans l'armée, se sert de ce roman pour écrire à une ode à l'infanterie, selon lui supérieure à tout autre corps d'armée et au reste de la société. Les soldats de son univers y meurent souvent, mais j'ai eu le sentiment que pour l'auteur ce n'est qu'une conséquence inévitable de sa vision de l'entraînement militaire et de la tactique de combat, sur laquelle il ne s'attarde pas. Quant à la société dans son ensemble, il prétend que dans une civilisation idéale la délinquance disparaîtrait grâce à des sanctions fortes allant jusqu'à la peine de mort, oubliant que les pays qui pratiquent l'exécution capitale n'ont pas moins de criminalité que les autres.

Il fait preuve de peu de psychologie, et son univers idéal est… inhumain.
Lien : https://feygirl.home.blog/20..
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Etoiles, garde à vous ! est un roman de science-fiction militaire et cette étiquette qui lui colle à la couverture est à double tranchant.

Si le récit est essentiellement focalisé sur l'armée en tant que pilier d'une société en guerre (sa mission, son organisation, ses recrues), il n'a en revanche pas grand-chose d'une aventure militaire : peu d'action, de rares scènes de combat et un terrain de « jeu » (l'espace, pourtant !) à peine évoqué.

Certes, le contexte historique offre un autre regard sur la démarche d'Heinlein mais j'ai trouvé difficile d'accrocher à ce roman d'apprentissage un peu longuet qui finalement déçoit.
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A travers les yeux de Johnnie Rico, engagé dans l'infanterie mobile, on assiste à la guerre entre les hommes et les « punaises » et à son ascension du grade de simple soldat à celui d'officier.



« dans notre système, chaque votant, chaque fonctionnaire est un citoyen qui a prouvé, en se portant volontaire pour le Service, qu'il plaçait la sauvegarde du groupe au-dessus de la défense de ses intérêts personnels. »



Le roman a été adapté en 1997 au cinéma par Verhoven et j'étais resté sur cette adaptation où le discours antimilitariste était prégnant. Avec le roman on a autant à faire à un roman de SF qu'à un essai philosophique. le thème majeur du livre est la responsabilité civile nécessitant le sacrifice individuel.



Ainsi le droit de vote n'est réservé qu'à ceux qui ont fait leur service militaire. Ce qui donne à cette société du futur une connotation militariste forte, on approche même le totalitarisme. Car le service militaire obligatoire empêche tout changement de régime.



De plus Starship Troopers permet à Heinlein d'exposer son anticommunisme : les « punaises » apparaissent comme une société communiste totale, qui ne prend même plus en compte les individualités et de nombreux personnages critiquent allègrement Marx etc...



Autant la lecture d' En terre étrangère m'avait enthousiasmé, autant ici j'ai trouvé des idées un peu nauséabondes. Heinlein est le produit d'une époque où il y avait une fierté de la puissance américaine.
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On m'avait prévenue que le film et le livre était différents. La préface du livre en avait remis une couche. C'est d'ailleurs ce que je recherchais en attaquant ce classique de la littérature.

Au final, j'ai refermé ce livre mitigée. Malgré l'insistance de la préface à dire que ce n'est pas un livre faisant la promotion de l'armée, il est difficile d'y voir autre chose.

Premièrement parce qu'on suit uniquement ce jeune homme qui devient soldat. de son entraînement jusqu'à ses galons d'officiers, on est témoin d'une sorte de lavage de cerveau ou plutôt de cette modification de sa vision du monde suite à ce pour quoi il est formé.

Deuxièmement, parce que les autres valeurs défendues telles que l'esprit de groupe dans la société, le sacrifice pour autrui sont présentées à chaque fois à travers le prisme militaire.

Les civils sont des incapables égoïstes qui ne méritent pas le droit de vote dans cette terre du futur.

Il est dommage de n'avoir que ce point de vue militaire et que le seul civil dont on parle finisse par s'enrôler dans l'armée en disant qu'il a enfin un but dans sa vie...

Ça mis à part, l'écriture est plutôt sympa, le personnage principal Rico, et ses compagnons sont intéressants avec des forces et des faiblesses bien marquées.
C'est un livre qu'on peut qualifier de plutôt réussi mais à l'idéologie très marquée. Certes l'auteur a voulu faire passer un message à son époque. Mais n'avoir qu'un seul point de vue est trop manichéen à mon goût. On sent que le livre a vieilli et ne serait plus écrit ainsi aujourd'hui.
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Parcourt initiatique d'un jeune de 18 ans qui s'engage d'en l'armée au moment où se prépare une guerre spatiale entre la Terre et les punaises.
Je reste assez déçu par un roman qui tient surtout de l'analyse militaire de ce que doit être un bon soldat en fonction de sa place dans l'armée. L'auteur ne dit pratiquement rien de la race alien affrontée.
Le livre reste cependant bien écrit et même captivant sur la stratégie militaire. Il manque juste l'immersion dans un ailleurs véritablement extra-terrestre.
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Ce livre a été d'un ennui! Presque pénible à lire. Bon il est bien écrit et ne fait que 300 pages c'est donc vite fini, mais vraiment l'histoire est juste plate.
On ne fait que suivre la vie d'un soldat d'infanterie de son engagement jusqu'au combat. Pas de suspens, pas de rebondissement. Par contre si vous voulez apprendre les grades de l'armée alors foncez.

Pour résumer: vite lu vite oublié.
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