"La prétention qu'à le terrorisme, d'agir au nom des pauvres, est une flagrante imposture."
Jean Paul II.
Août 2014: une horreur sur internet, l'exécution de James Foley.
Il y avait eu en Syrie des milliers de morts, des centaines de milliers...
Mais là, ce n'était plus des Syriens, des arabes!
C'est un Américain assassiné par un Britannique converti à l'État islamique...
Un demi-million de morts, 200 000 disparus, des civils détenus ou soumis à la torture. Un tiers des habitations endommagés, la moitié des Syriens ont dû quitter leur domicile( réfugiés ou déplacés...)
Discrimination, lutte entre les ethnies, communautarisme, attraction morbide pour la mort, opportunités pour des jeunes en Occident, en mal de reconnaissance et appâtés par une promesse d'argent facile, avec une maison et des femmes...
En Syrie-Irak, certains soumis à la violence quotidienne ont pris les armes et ont grossi les rangs de l'État islamique ( crimes de guerre, crimes contre l'humanité, nettoyage ethnique et génocide, plus destruction de vestiges millénaires dans les zones contrôlées)... .
Bachar el Assad a alimenté l'État islamique, en ouvrant les portes des prisons, a joué un double jeu avec les combattants, les salafistes djihadistes, partis combattre les forces américaines en Irak.
Abdou Quaqua, qui a permis à des milliers de jeunes d'aller combattre en Irak, était un "pot de miel". L'important était que tous n'en reviennent pas... Le religieux a été abattu, en pleine rue... Élimination de la preuve ou vengeance d'un djihadiste, alors que le piège commençait à être éventé ?
On vient de parler de l'Amérique, il faut parler aussi de la Russie, de la Turquie, des autres états arabes, comme l'Arabie Saoudite, de l'Iran et...enfin de l'inaction de l'Europe...!
Ce livre est dense et terrible!
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C'est un essai très bien documenté, qui cite ses nombreuses sources. Il nous rappelle que la Syrie est "le berceau de notre civilisation", nous retrace l'histoire politique de ce pays depuis 1970, les origines et la montée des djihadismes en Syrie mais aussi en Irak, en Iran, au Liban, la responsabilité des gouvernements occidentaux dans ce conflit... Quelques pages sont consacrées à la radicalisation des jeunes en Occident.
Certes, ce livre n'est pas impartial, et prend position de manière quelquefois très virulente. Mais il informe, renseigne et questionne. Au lecteur de se construire une opinion sur cette question si brûlante aujourd'hui. Le journaliste éprouve de l'amitié et de l'admiration pour le peuple syrien et nous la transmet avec beaucoup de force.
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L'auteur, journaliste, a été fait prisonnier par Daech. Il faut en conclure qu'il a subi un syndrome de Stockholm et un véritable lavage de cerveau. Il minimise les actes de Daech mais s'attaque violemment au régime syrien, aux Occidentaux, aux kurdes et aux chrétiens. Il se gausse souvent d'avoir eu des informations de certaines personnes suite t des «entretiens avec l'auteur». Ce sont toujours des opposants au régime. de plus, il commet des erreurs factuelles volontaires selon moi pour mieux appuyer sa «démonstration». Un exemple , : il affirme que l'auteut du massacre du musée juif de Bruxelles à tué quatre personnes dont deux juifs et un musulman. En réalité, les quatre victimes étaient juives. Probablement, le plus mauvais livre écrit sur ce conflit.
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Analyse de la situation politique et géo-stratégique de la Syrie et de l'Irak en moins de 250 pages.
Le lecteur se doute que l'auteur sait de quoi il parle contrairement aux décisions politiques qui ont été (mal) prises ces dernières années.
Comme quoi, les membres de gouvernement ne sont pas toujours les mieux à même d'être bien conseillés, à moins que tout cela ne soit qu'orgueil mal placé ou objectif déviant recouvert d'une bonne couche d'hypocrisie voire même d'incompétences ... et c'est le peuple qui trinque...cqfd
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Nous faisons face à un nihilisme générationnel, à une jeunesse fascinée par la mort. Conduites à risque, overdose, attirance vers la satanisme...Un terrain pathologique de morbidité ! Avec Daech, ces enfants perdus de la mondialisation, frustrés ou marginaux, se retrouvent investis d'un sentiment de toute puissance du fait de leur propre violence, de surcroît à leurs yeux, légitime.
Daech leur offre un vrai terrain où se réaliser. C'est son coup de génie. Il peut absorber plus de volontaires qu'al-Qaeda, lequel recrute dans la clandestinité. Ces islamistes se vivent comme des héros, dans des vidéos préparées, dans lesquelles ils expliquent pourquoi ils sont heureux de mourir en martyrs.
Il y a dans la révolution syrienne une question de classes. Mis à part les étudiants, les intellectuels et les activistes qui ont joué un rôle important au cours des premiers mois, cette révolution concerne surtout des pauvres, des ruraux, des gens rustres, pour lesquels une partie de la nouvelle bourgeoisie syrienne n’a pas beaucoup de sympathie. Elle préfère s’identifier aux apparences “occidentalisées” du régime, qui en plus protège ses intérêts et ses “affaires”. Il y a du racisme social. On ne veut voir que les gens qui nous “ressemblent”. On s’enferme dans une certaine bulle, et on méprise les travailleurs, les vendeurs de légumes, les femmes de ménage et tous ceux qui les soutiennent.
Les Syriens sont religieux. Même les chrétiens, lors des guerres contre Israël, criaient “Allah akbar” en montant à l’assaut. C’est le cri officiel de l’armée. C’est culturel, pas religieux. Moi aussi, j’ai passé mon service militaire à crier “Allah akbar” ! Je n’accepterais pas de mourir sous la bannière de Castro ou de Lénine… La plupart des révolutionnaires brandissent la bannière noire, mais c’est parce que c’est la seule bannière disponible. Il n’y en a pas d’autre, et même les chrétiens meurent dessous.
Le peuple syrien est victime d’une sorte de destin contre lequel on ne peut rien. La désaffection des manifestations de solidarité en France à l’égard de la révolution syrienne en est une triste illustration. Placés en regard de tous les défis français, la Bible croissance, le chômage, la dette, les déficits, les morts en Syrie ne pèsent rien ou presque sur le plan électoral. Pourtant, la pression diplomatique peut produire des effets.
Pourquoi cette reculade de l’Occident ? Il serait trop simple et trop rapide de se contenter d’évoquer la lâcheté de nos gouvernements. Les raisons de ne pas intervenir sont bien connues : on pense d’entrée à la fameuse peur que les armes livrées ne « tombent dans de mauvaises mains» .
"L'Etat Islamique c'est comme une gigantesque boîte de prod de téléréalité" (Nicolas Hénin)