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EAN : 9782073034571
400 pages
Gallimard (11/01/2024)
3.73/5   35 notes
Résumé :
Yirminadingrad est une cité portuaire de la Mer Noire. On y parle bulgare et grec, turc et mycrønien.
Elle existe dans un présent futuriste aux accents archaïques.
Comme partout ailleurs, on y vit dans l’attente de la fin.

Yama Loka terminus parle de l'irréductible facteur humain, de la vie qui s'immisce dans les lieux les plus invivables et des touffes de mauvaise herbe qui défoncent les macadams laissés à l'abandon.
Il est compo... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (11) Voir plus Ajouter une critique
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Yama Loka Terminus : tout le monde descend !
N'oubliez rien à votre place, et prenez garde à l'espace entre le marchepied et le quai. Si vous voulez mon avis, prenez garde surtout à ce que vous trouverez dehors parce vous voilà rendus à Yirminadingrad et pour le voyageur imprudent, Yirminadingrad a de quoi surprendre !

Pour commencer, cette ville-fantôme d'Europe de l'Est, sise en bordure de la mer Noire, ne figure sur aucune de nos cartes (et pour cause c'est une pure création née dans l'imaginaire fertile de messieurs Henry et Mucchielli).
Pas le moindre "Guide du routard", nulle page wikipédia pour vous aider à planifier votre séjour : l'aventure c'est l'aventure, comme dirait l'autre.
Et si une chose est sûre c'est que les deux auteurs, avec leur langue un peu déroutante, leurs ellipses à gogo et leur agrégat de textes courts, tarabiscotés, jetés là comme dans l'urgence avec un minimum d'informations contextuelles, ne vous faciliteront pas la tâche !

Remarque : le terme d'agrégat, utilisé ci-avant à dessein, est à prendre au sens "d'assemblage hétérogène de substances ou d'éléments adhérant solidement entre eux".
En effet, HÉTÉROGÉNÉÏTÉ (des intrigues, des atmosphères, des personnages) et SOLIDITÉ de l'ensemble me paraissent être deux maîtres mots de ce recueil de nouvelles sans véritable structure, qui se découvre par strates successives mais qui finit par présenter une certaine unité malgré la diversité des récits et des procédés stylistiques employés.
Fin de la remarque.

Ici les divers narrateurs ne se côtoient ni ne se connaissent pas. Ils n'ont pour seul point commun que de vivre à Yirminadingrad, à une époque que l'on situe - un peu au hasard - dans un futur relativement (?) proche.
Chacun d'entre eux, en nous livrant un témoignage, une anecdote, un souvenir ou le compte-rendu d'une (més)aventure survenue en ville, lève une partie du voile qui recouvre la mystérieuse cité...
Se dessine alors une ville grise et cosmopolite, un sombre "marécage de béton" façonné par la guerre, la dictature politique, les tensions religieuses, les inégalités sociales et économiques.

Bien sûr, parmi les 21 textes proposés qui entremêlent dystopie, anticipation et politique-fiction, certains m'ont convaincu plus que d'autres... Même si je dois reconnaître n'avoir pas toujours tout compris, l'ensemble me laisse néanmoins sur une bonne impression : celle d'avoir pénétré un univers complexe, déconstruit, fragmentaire, et de m'être finalement pris au jeu d'une prose originale et inventive, riche en néologismes, hors des sentiers battus.

Y'a pas à dire, Léo Henry et Jacques Mucchielli ont deux jolies plumes, et de la suite dans les idées !
Je crois d'ailleurs les avoir un peu démasqués derrière l'un de leur personnage, écrivain-cinéaste du futur, alors en pleine réflexion créatrice : "Je me dis que je pourrais intégrer une scène comme celle-ci à un moment donné. Personnage inquiétant, intrusion absurde : je ne suis pas obligé de lui donner un sens. Ce serait un passage tout à fait gratuit, afin d'augmenter le stress du ludateur. Il ne saurait pas d'où ni ce que ça veut dire. Il espérerait avoir la solution plus tard. En attendant, il aurait juste gagné une petite frayeur. [...] Ou bien un truc similaire, un cinématique d'horreur à la première personne, assez parano. le personnage principal est propulsé dans un noeud de fictions semi-aléatoires, dont il ne peut s'échapper qu'en comprenant leurs logiques narratives... Comme tout se passe en même temps et en realtime, tu ne connais jamais qu'un bout de l'histoire, en fonction des pistes que tu choisis de subir. Virtuellement, tu peux recommencer à l'infini et vivre un nouveau truc à chaque fois."
Et notre narrateur au discours abscons de conclure : "Qui a dit à dit que l'errance menait quelque part ? Qui a dit que les histoires devaient forcément se résoudre ? Ça pue l'arnaque à plein nez, si vous m'en croyez."

Voilà qui est, je trouve, assez représentatif de l'étrange recueil que Babelio et les éditions Dystopia m'ont gentiment fait parvenir, accompagné d'un chouette ensemble de marque-pages ! Grand merci à eux.

De ce que j'ai compris, cet ouvrage quasi expérimental est le premier d'une tétralogie, et il s'inscrit dans un de ces projets artistiques plus vastes dont les auteurs de science-fictions sont si friands.
Alors qui sait, si nous sommes déconfinés un jour, peut-être aurai-je l'occasion de revenir traîner du côté de Yirminadingrad ?
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C'est sombre !
Un recueil de nouvelles , dystopies de notre monde qui aurait mal tourné...
Le point commun de toutes ces nouvelles , c'est la ville de Yirminadingrad,que vous ne retrouverez pas sur une mappemonde si vous la cherchez.. A priori quelques part dans l'Est.
Mais ça ne semble pas si éloigné pour autant d'un futur qui nous pendrait au nez.
La ville n'est plus qu'un pâle écrin aux pérégrinations de différents personnages sans lien entre eux d'une nouvelle à l'autre.
Les styles de récits changent également , et c'est assez déstabilisant. C'est d'ailleurs ce que me laisse en souvenirs la lecture de ce recueil , une émotion de malaise et un sentiment plombant que le notre de monde, dans ces aspects actuels, pourrait devenir ce futur fait d'isolement, de grandeur perdue et de rêves enfuis.
J'avais accroché sur la couverture reflétant cette décadence bétonnée en perte de repères d'une nature oubliée lors de la dernière masse critique, le style de ce livre en est l'illustration par les mots.
La rencontre ne s'est pas faite à la lecture. J'y reviendrais
Merci aux éditions Dystopia pour l'envoi de ce livre et les très jolis marques pages offerts avec.
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« Yama Loka Terminus » ressemble à un recueil de nouvelles. Nouvelles extrêmement diverses, où Léo Henry et Jacques Mucchielli explorent tous les territoires connus de la fiction, et en expérimentent de nouveaux. Aucune des 21 textes n'est semblable au précédent : par exemple, d'une nouvelle à l'autre, la narration passe de la première personne du singulier à la troisième, puis à la deuxième. Ou mélange les trois à la fois, dans un texte très inventif qui se suit sur trois colonnes en parallèle (« Tarmac – Penthouse/Dernier rapport de télésurveillance »). « Yama Loka Terminus », c'est une nouvelle surprise à chaque nouvelle. Bref, des nouvelles qui n'oublient jamais d'être nouvelles : la lecture est donc hautement stimulante. Pour autant, le recueil est loin d'être chaotique. Malgré cette multiplicité extrême des formes et des sujets, tous les textes sont liés par Yirminadingrad.
Yirminadingrad ressemble à une mégalopole. Une ville extrêmement diverse, où Léo Henry et Jacques Mucchielli synthétisent tous les territoires d'Europe de l'Est, pré comme post-soviétique, et en créer donc un nouveau. Aucune des 21 nouvelles ne présente un plan précis de la ville et de ses quartiers, ni ne l'inscrit dans une époque datée : par exemple, la ville est aussi bien décrite de l'extérieur que de l'intérieur d'un ses quartiers. La ville se perçoit par fragments, par le biais de ses citadins qui ne sont pas moins recomposés et multiples qu'elle, et qui l'habitent autant qu'ils la rêvent (la superbe « Escale d'urgence (matériaux pour un adultère) »). Les nouvelles s'agencent et se répondent l'une l'autre, ont parfois des points communs, semblent à certains moments dessiner une temporalité (en particulier la fin du recueil).
De ce fait, la lecture de « Yama Loka Terminus » ne ressemble pas vraiment à celle d'un recueil de nouvelles. Les intrigues développées dans le nouvelles se terminent souvent abruptement, voire paraissent incomplètes (« Power Kowboy »). Mais les correspondances entre les nouvelles font de chaque texte autant de chapitres d'un roman dont le personnage principal serait la ville de Yirminadingrad. Son histoire serait celle de l'Europe, un continent aux racines multiples et profondes, où surgissent toutes les dérives politiques (« Histoire du captif et du prisonnier »), religieuses, artistiques (« Evgeny, l'histoire de l'art et moi »), sociales et technologiques (la terrifiante vision du travail de « Demain l'usine »)…
Pas une des 21 nouvelles n'est anodine, futile, dispensable. La plupart des textes sont très marquants, et du fait de leur (très lâche) interdépendance, il est vraiment difficile de choisir ses préférées… ce qui est plutôt rare dans un recueil ! Léo Henry et Jacques Mucchielli se jouent de toutes les frontières, et en particulier littéraires, avec cet ouvrage inclassable, au souvenir persistant.
Lien : http://ertemel.blogspot.fr/2..
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Yirminadingrad est fascinante ; elle est dans tous nos rêves, elle est notre futur, notre destruction sans échappatoire.

Nids de poule géants dans le macadam, autoroutes désertées, bâtiments défigurés, constellés d'impacts de pierres, entrepôts, tunnels et trains abandonnés dans la fange et la crasse, squats de junkies et de monstres incurables, châteaux de cartons des clodos « comme un gâteau brun et glaireux sur le trottoir », attentats, guerre et destructions imminentes, Yirminadingrad est une ville en phase terminale.

Et les êtres humains qui se battent pour leurs rêves dans cette ville, qui se débattent pour survivre sont bouleversants ... entourés d'êtres dégénérés ou perdus (« prendre une ronde de nuit quand tous les dégénérés de Yirminadingrad sont sur les nerfs est un bon moyen de ne jamais toucher sa retraite »), au milieu des insurrections, de l'explosion des nationalismes et sectes religieuses, d'une surexposition médiatique, au milieu d'êtres humains dont on ne voit plus que les failles béantes, d'êtres fascinés par les trous noirs (« comme si leurs névroses étaient devenues des paysages psychiques nécessaires et suffisants, aussi fascinants que le tourisme sexuel, les jeux vidéos ou la guerre, et bien moins dangereux. »).

Il y a 7x3 = 21 nouvelles dans Yama Loka Terminus, sous-titré « Dernières nouvelles de Yirminadingrad », 21 morceaux d'humanité déchirante.

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Yirminadingrad, petit port de la mer noire, a visiblement mal vécu la transition au capitalisme après la chute de l'URSS. Car il n'y a guère d'espoir dans cette ville : l'industrie périclite, les chiens redeviennent sauvages, la violence est omniprésente... A une guerre avec un pays voisin s'ajoutent même des attentats suicides.

La vingtaine de textes de ce recueil décrit autant de personnages de cette ville : ouvriers, enfants, flics nous racontent leurs douleurs, souffrances, perversions et malheurs.

On remarquera en particulier Demain l'usine, où, pour maintenir artificiellement les emplois, deux ateliers s'acharnent l'un à démonter la production de l'autre, rien ne sortant de la fabrique depuis 15 ans. L'absurde atteint son paroxysme le jour où la direction décide d'augmenter les cadences, ce qui déclenche ainsi une terrible grève puis des émeutes où les ouvriers inutiles, déjà désespérés depuis longtemps par ce simulacre de travail, retrouveront un semblant de dignité.
A l'opposé de ce texte militant, Sache que je te réserve est une référence évidente au Crash de Ballard : un pilote d'avion se livre à des ébats sexuels dans un simulateur de vol où il reproduit des crashs aériens.
Dans une veine expérimentale proche, Tarmac penthouse nous livre trois récits parallèles, imprimés sur trois colonnes, décrivant un trajet en voiture entre un aéroport et une maison. Est-ce la même histoire ou trois parcours différents ? Difficile de le savoir avec certitude.
Les 18 autres textes du recueil oscillent entre le réalisme prolétarien et une écriture expérimentale rappelant la speculative fiction. On pourra juste regretter que ces expérimentations rendent abscons un ou deux textes, notamment 10101 (rhapsodie) (les auteurs évitent d'ailleurs d'écrire le chiffre 21 tel quel tout au long du recueil).

On pourrait rapprocher Yama loka terminus de la science-fiction politique française des années 70, mais ce serait une erreur : ce livre profondément noir ne promet pas de lendemains qui chantent ni d'utopie verte. Au contraire, cette vision désabusée d'un futur possible à une Europe de l'Est vieillissante nie tout espoir de se raccrocher à la modernité.

Mais même si le futur n'y est pas vraiment joyeux, allez visiter Yirminadingrad : on y trouve un ensemble d'histoires très fortes, peuplées de personnages formidables dans leurs folies et leur désespérance, soutenues par une écriture belle et efficace.
Lien : https://www.noosfere.org/liv..
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Citations et extraits (19) Voir plus Ajouter une citation
Quelqu’un avait tagué « Amon Râ » sur l’enseigne de son garage et Vasil, depuis plus de vingt ans, l’avait laissée sans repeindre. Les gars du quartier de l’autostrade s’étaient mis à le surnommer l’Égyptien ou Coup-de-Soleil. Ils se moquaient en vain du vieil homme, qui continuait de leur sourire comme si personne, jamais, n’était venu saloper la façade de son commerce.
Un soir j’ai vidé avec lui deux bouteilles de whisky polonais, essayant de tuer la nuit et d’oublier un chagrin d’amour qui n’était pas le mien. Mon cousin Dobri habitait à l’étage : il m’avait planté pour partir à la recherche d’une fille qui n’avait fait que le tromper jusque-là et qui continuerait à le faire par la suite. Me voyant désœuvré sur son trottoir, le vieil Amon m’avait invité à partager la goutte. La goutte avait duré après l’aube. Sur les murs de son atelier, il avait suspendu des centaines et des centaines d’enjoliveurs, qui brillaient comme des disques d’or dans la lumière crue de l’ampoule.
Il avait fini par me dire, de sa voix floue de poivrot hébété, qu’il était heureux d’avoir choisi d’être homme. Qu’avec les autres dieux, là-bas, à Thèbes, la vie était insupportable. Qu’il aimait sa mortalité, son garage, ses voisins et ses petits soldats de collection.
J’aime à croire que Vasil vit toujours, qu’il travaille au même endroit. De tous les dieux de Yirminadingrad, il était de loin le plus sympa. (« Ces photos de moi que l’on n’a jamais prises »)
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Il est minuit moins cinq et mon enfant ne naîtra plus aujourd’hui.
J’écrase une cinquième ou sixième cigarette sur le montant de la fenêtre : ce sont des clopes d’importation, roulées dans du papier jaune un peu froissé. Je ne fume pas d’habitude mais il me faut bien faire quelque chose pendant que Cora œuvre en salle de travail. Ils ont installé un frigo dans la pièce, un gros meuble blanc de fabrication américaine, tout vibrant et bourdonnant. Le calendrier de l’équipe de foot date de la victoire en finale de la coupe, il y a deux ans.
Je me rassieds sur le siège à roulettes, fauteuil de rond-de-cuir ayant perdu son maître et son bureau. Je tends l’oreille. J’ai tant de fois rêvé à ce moment, le premier cri, l’ouverture du rideau de la vie. Après, je me réveillais en sursaut, perdu dans le noir entre le lit et le plafond, un hennissement résonnant encore à mes oreilles. C’était une plainte du cheval blessé, de bête suppliant qu’on l’achève.
Minuit une. J’attends.
Mon père est mort le lendemain de ma conception. Je ne connais personne qui l’ait vu tomber de ses propres yeux, mais tous les sans-retraites de Yirminadingrad ont une version de l’histoire à raconter. Crâne ouvert sous la pression d’un sabot, colonne vertébrale brisée contre un montant de la glissière. Parfois ce sont les deux hanches. Parfois la nuque. On y ajoute des circonstances romanesques : un concurrent bouriate à barbe jaune l’aurait poussé, sa monture aurait pris peur à l’approche du grand virage… Autant de mises en scène pour embellir sa fin. Je crois plutôt que mon père était alcoolique et qu’il tenait à peine assis sur la jument quand a été donné le signal du départ. (« Cheval cauchemar »)
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Quand l’avion se pose pour faire correspondance à Yirminadingrad, le soleil est déjà couché. L’aérogare fourmille de militaires en armes qui nous orientent vers les sous-sols. Personne ne nous fournit la moindre explication.
Deux policiers avec des masques à gaz contrôlent mon passeport biométrique avant de me fouiller, d’inspecter mes vêtements avec une sorte de compteur Geiger puis de me faire entrer dans un grand hall sans fenêtres où une partie des passagers de mon vol attendent déjà. Certains sont assis sur les banquettes en acier mais la plupart sont restés debout. Les visages sont aisés à décrypter : fatigue des passagers réveillés au moment de l’atterrissage ; colère de consommateurs mécontents, rédigeant dans leur tête des lettres de protestation ; anxiété de téléphages, persuadés que la fin du monde prophétisée par les infos est pour maintenant. (« Escale d’urgence (matériaux pour un adultère) »)
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« C’était un maidredi ou peut-être en juindi…
Qu’est-ce que tu racontes encore ? Un maidredi ?
Excusez-moi, je voulais dire en mai ou en juin, peut-être un lundi ou un dimanche, je ne sais plus. Dès fois, les mots se mélangent, ou se confondent, c’est difficile à dire.
En tout cas, c’était le soir, j’en suis presque certain. La pluie hideusement déformait le paysage et…
Ca suffit, on s’en fiche de la pluie. Tu devais nous parler du Juge. Ah oui, le juge. Eh bien, je sortais du tribunal et c’est arrivé sur le parking. Ils se sont sans doute faufilés derrière moi au moment où j’entrais dans ma voiture. Je n’étais pas présent. Ce sont les autres qui l’ont enlevé. Mais ils m’ont raconté. Ils l’ont chloroformé ou peut-être seringué, je ne sais plus, mais soudain je me suis senti cotonneux et tout est devenu noir et je, enfin je veux dire il, le Juge.
Mais qu’est-ce que c’est que ce charabia à la fin ? »

Histoire du prisonnier et du captif
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« Si la catastrophe n’était pas si proche, je serais heureux de participer à un tel projet. Le plus grand réseau souterrain jamais creusé. Des milliers de bâtiments inversés. Des kilomètres de câbles, de conduites, de tuyaux. D’immenses hangars, des stocks de nourriture, des centrales électriques.
Dehors, il n’y a que la guerre. Que la mort qui vient, qui nous sourit, la bouche hérissée de missiles, la langue chargée de radiations. Les pyramides étaient des tombeaux dressés vers le ciel. Nous construisons un terrier colossal afin que la vie continue. »

Et s'échapper des côtes rompues,
et se répandre en nuées immenses
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Moderateur : Antoine Mottier Intervenants : Gwen de Bonneval, Léo Henry, Pascal Peu, Éric Sauquet
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