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Entre Tintin qui promène son chien - on ne fouille pas dans les poubelles Milou ! - et le discours radiophonique du Capitaine Haddock sur les méfaits de l'alcool - et l'air de l'alcool non, l'eau ferrugineuse oui ! - il s'en passe des choses dans le Crabe aux pinces d'or. Et pas que du réchauffé ou de la conserve !

Ok, on a déjà avec Tintin mis les doigts dans un trafic de stupéfiants et son nez dans ce qui ne nous regarde pas, comme Milou avec la boîte de conserve. On a déjà navigué sur de nombreux navires, enduré la calle sèche, dérivé sur deux ou trois bouts de bois, nagé en pleine mer, testé la conduite d'un hydravion, etc. etc. Ok. Mais avait-on déjà rencontré quelqu'un du calibre du Capitaine Haddock ?

Capitaine et prisonnier de son propre navire, il doit l'abandonner, apprend son naufrage et le trafic de son second... Ça fait beaucoup pour un seul homme. On comprend son allocution... et sa - légère - addiction. La naissance du duo Tintin-Haddock est, comme le mariage d'un couple princier, un grand moment et, comme la rencontre de la belle et la bête, le choc de deux mondes. Tournez manèges ! Au couple jumeau des Dupondt Hergé renvoie à présent l'image d'un couple où la friture sur la ligne ne nuit pas à l'entente, cordiale et bruyante, au contraire. Tintin grandit en prenant sous son aile un capitaine abandonné. Haddock aussi, à sa manière, en se prenant d'affection pour le jeune reporter.

Avec ses 5 personnages - je compte Milou comme un personnage, pas d'exclusion ! - ainsi posés, Hergé s'amuse à alterner les points de vue sur une action qui ne cesse d'avancer, de la promenade quotidienne de Milou donc, au dénouement et gag final, en passant par l'énigme initiale à résoudre, l'enquête policière qu'elle déclenche et la suite d'aventures exotiques et rocambolesques riches en rebondissements, fortes en alcool et hautes en niveau sonore et noms d'oiseau.

En menant son histoire avec les canons qu'i a lui-même posés pour le genre, Hergé signe un album à la belle et forte ossature qui enfante un héros moderne, fils spirituel de nombreux marins d'histoire et de légende, des flibustiers au Capitaine Némo.

Un classique qui brille dans l'édition fac-similé de l'album original par la vie, la couleur et la splendeur de ses hors-textes pleine page.
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L'album du changement ! Non pas que le scénario soit extraordinaire (le Sceptre d'Ottokar ou le Lotus Bleu sont, pour moi, un peu meilleurs). Non pas que le dessin soit fabuleux (les colorisations plus tardives des Cigares du Pharaon et de l'Ile Noire rendent bien mieux). Non, point de tout cela, non ! L'album du changement car à partir de maintenant, Tintin ne sera plus seul avec son brave Milou et les Dupondt en toile de fond. le Crabe aux Pinces d'Or, c'est avant tout l'entrée en scène du mythique Capitaine Haddock !

Et à tout seigneur tout honneur, la couverture propose, pour la première fois, un personnage récurrent autre que Tintin et Milou. Certes, il y a eu le boy congolais ou l'amérindien. Certes on a croisé un indien amazonien et des gardes syldaves. Mais ce coup-ci, Haddock, ça n'est plus le « décor » !

Une fois qu'on a dit ça, il reste de ce Crabe aux Pinces d'Or une histoire plaisante et le retour à des contrées éloignées de l'Europe : le Maroc, son désert, ses ports mystérieux. Et puis il reste surtout un nom : Karaboudjan ! C'est un peu le fil rouge de l'aventure, le Karaboudjan. Celui qui sort Tintin de son petit train de vie désormais habituel de début d'album, de son appartement si sobre, de sa pinte au bar préféré des Dupondt ! Celui qui guide notre reporter vers une nouvelle enquête : un trafic d'opium international. Celui qui nous offre notre cher Capitaine Haddock sur un plateau à la planche 14, ses jurons, son alcoolisme absolu, ses mimiques.

Voilà donc le décor du Crabe aux Pinces d'Or. Comme dans le Lotus Bleu, l'opium est donc au centre du scénario. Mais cette fois-ci, le méchant est un marocain, et le gentil est un … japonais. Discret mais gentil, le japonais. Histoire de ne pas les dépeindre tous en cruel Mitsuhirato !! Tintin (et Haddock) échappent aux cales d'un cargo, à l'immensité de l'océan, à la chaleur du désert, pour finir par traquer les brigands dans les caves d'une médina de bord de mer. Toujours plus d'aventures ! Et toujours les Dupondt qui nous amusent !!!

Côté dessin, la ligne claire est sympa, tantôt très simple, tantôt plus fouillée. La colorisation de l'Album date de 1944, l'une des première après L'Etoile mystérieuse, l'Oreille cassée et le Secret de la Licorne (une seule version). Ca commence à venir donc ! Caractéristique unique des albums de Tintin, le Crabe aux Pinces d'Or propose 4 planches pleine page renforçant 4 moments clés de l'histoire. Pourquoi pas, c'est en tout cas original.

En conclusion, le Crabe aux Pinces d'Or est un album dont on se souvient. le Capitaine Haddock apparaît, Allan Thomson réapparait, les Dupondt sont toujours dans les bons coups. Nous voilà donc lancés dans l'univers de plus en plus foisonnant de Tintin. On est bien !
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Tintin est né trois fois.

Il est d'abord né chez les Soviets. Tintin était alors un petit personnage bagarreur, hautin, ingrat, d'humeur massacreuse (au sens littéral), qui vivotait d'une case à l'autre sans autre but que de mettre le boxon en pays étranger, que ce soit en Russie, au Congo ou en Amérique. Tintin était alors une bande dessinée sans conséquence, sans intérêt, sans Aventure, une simple collection de sanyètes plus ou moins drôles où les pages de gauche n'avaient en commun avec leurs voisines de droite que de se dérouler au même endroit. Des gags, souvent de mauvais goût, dans des parcs à thèmes. Superficiel, stérile, ennuyeux. Et inutilement violents.

Puis Tintin est né une deuxième fois. Avec les Cigares du Pharaon, Tintin devenait enfin Tintin, ce jeune homme doux mais courageux, juste, aimable. Presque l'opposé de son étrange et agaçant jumeau qui n'en faisait qu'à sa tête chez les Soviets. Surtout, Tintin devenait enfin une bande dessinée structurée par un récit cohérent, avec un mystère à résoudre, un objectif à atteindre, une galerie de personnages hauts en couleurs que l'on retrouvera encore et encore d'un voyage à l'autre ; Tintin devenait enfin l'Aventure majuscule qu'il voulait être. Chaque album était une nouvelle promesse, une nouvelle confiserie à dépaqueter soigneusement avec envie comme on en tournait la couverture après l'avoir longuement considérée. Que ce soit à la poursuite de l'Oreille Cassée ou du Sceptre d'Ottokar, à Shangaï ou sur l'île Noire, Tintin était devenu Tintin, sans en être tout à fait rendu là où sa trajectoire le destinait. Chaque album nous remplissait la mémoire et l'imaginaire d'endroits, de symboles, de créatures, de rires, de péripéties que l'on n'oublierait pas ; chaque album avait des moments franchement drôles, d'autres angoissants, des idées géniales, des cases qui nous marqueront longtemps. Hélas, Hergé semblait encore batailler pour atteindre son fichu quota de 62 pages, alors il cédait au remplissage bête et méchant, étirait certaines séquences plus que de raison, rajoutait des gags inutiles et hors de propos là où le récit le suppliait d'avancer ; ou alors il se pressait de finir quand il aurait fallu ralentir et profiter de cette aventure longuement méritée. Il faut dire que tout reposait sur les seules frêles épaules de Tintin, et un peu celles de Milou, qui ne sont pas plus épaisses. le récit souffrait à chaque fois d'un même et sérieux problème de rythme. Un coup l'aventure tardait à se mettre en place, un coup elle arrivait trop tôt, sans préliminaires, pour finir par s'éterniser sur la fin. Formellement non plus, ce n'était pas toujours ça. Les cases étaient quasiment toutes découpées de la même manière, petites et prévisibles, avec peu de place pour les panoramas. Les bulles, elles aussi, n'était pas toujours heureusement remplies ; un coup trop bavardes, un coup pas assez. Milou et les Dupont(d), qui ne font que se prendre les pieds dans le tapis, ne suffisaient pas à tenir la conversation à notre héros, à lui offrir du répondant et du contraste. En bref, cela manquait de quelque chose, autant sur la forme que le fond.

Et puis Tintin est né une troisième fois. En se lançant à la poursuite du Crabe aux Pinces d'Or. En rencontrant le capitaine Haddock, l'une des plus formidable additions que l'on pouvait souhaiter pour cette série. Tout d'un coup, paf, par magie, les défauts de rythme étaient corrigés. Pas une page ne semblait servir encore à remplir l'album coûte que coûte. Les évènements s'enchaînaient enfin comme le récit le suppliait. Les dessins, les décors et les visages venaient de passer dans une autre dimension ; le faciès terrible du capitaine en train d'essayer de débouchonner la tête de Tintin qu'il s'imagine être une bouteille de whisky est une merveille à la fois d'humour et d'effroi. Les petites cases étroites laissent désormais volontiers des demi-pages, quand ce ne sont pas des pages entières, à des dessins formidables qui ne font que plonger davantage le lecteur dans le voyage. Ce qui avait été entamé timidement dans le Lotus Bleu est enfin complètement assumé ; les petites cases et les petites bulles savent enfin se mettre en retrait quand il le faut et laisssent l'aventure respirer à plein poumon. Haddock a apporté avec lui beaucoup de coeur, mais il n'est pas le seul. du dessin à l'histoire, Tintin est enfin sorti complètement de son oeuf pour aller d'un pas sûr sur les chemins de la maturité. Tintin est enfin né. Celui-là même que tout le monde connaît et apprécie.
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Ah que voilà un album important !
L'histoire de trafiquants de drogue n'est pourtant pas la plus géniale de la série, et le grand chef des méchants fait un peu pâle figure comparé à un Rastapopoulos.
Mais c'est l'entrée en scène de celui que je considère comme le véritable héros de la série, le plus charismatique en tout cas : le capitaine Haddock.
Sans lui, la série aurait été sympa, sans plus. Avec lui, c'est comme si on avait ajouté du gingembre à un plat un peu… plat.
Il a encore besoin de trouver ses marques. Il est assez pleurnichard, et la plupart du temps bourré comme un coin. Et il a l'alcool violent. Une catastrophe ambulante évaluée à 18% d'alcool.
Mais on commence à le reconnaître sur la fin, quand il se lance dans sa litanie d'injures si exotiques. Comment a-t-on pu vivre sans ça ?
Et puis c'est aussi l'entrée en scène d'un méchant récurrent : le lieutenant de marine Allan à la gueule et aux poings de boxeur. Il remplace efficacement le grand chef des méchants plutôt absent.

Le voyage vaut le détour : la mer, puis le Maroc et son désert. Quelques cases pleine page feraient de chouettes posters.

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Cet opus de Tintin est très important et marque un tournant dans l'oeuvre d'Hergé.
Primo parce que ce tome est le premier à être fait pendant l'occupation nazie de la Belgique.
Hergé ayant choisi de résister à sa manière en continuant son travail de dessinateur coûte que coûte dans un journal nommé le soir.
Secundo, Hergé n'est plus libre de ses scénarios avec la censure nazie, les sujets engagés ou politiques sont interdits. Cependant, Hergé malicieusement, va contourner la censure en envoyant son héros préféré au Maghreb affronter une redoutable bande de trafiquants d'opium aux ramifications internationales agissant comme des espions qui sûrement dans la tête de Hergé pourraient être des affreux nazis...
Grâce à ce stratagème libérateur Hergé s'en donne à coeur joie, baladant Tintin dans des contrées exotiques variées, utilisant avec brio les décors maritimes, désertiques et orientaux qui dépayse l'action et le lecteur en permanence.
Tercio, cet album est également celui de l'apparition du capitaine Haddock et de sa fameuse bouteille de whisky, donnant une nouvelle dimension aux aventures de Tintin avec un côté burlesque indéniable, en partie avec les jurons d'anthologie du capitaine quand il est sobre, bien sûr. . .
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Les expressions des personnages sont également très expressives et notamment les noms d'oiseaux du Capitaine Haddock sont très fleuris dû à sa consommation et c'est hyper drôle !!
Bilan, le Crabe aux pinces d'or est un incontournable, un humour subtil et des dessins percutants. C'est un véritable plaisir à lire et à redécouvrir.
Lien : https://mellecupofteabouquin..
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Dans cet épisode Tintin se retrouve à enquêter sur un trafic d'opium à la suite de sa rencontre avec les Dupondt.
Embarqué sur un navire suspect, il découvre des boîtes de crabe remplie de produits illicites. Il cherche les origines de ce trafic aidé du capitaine de ce navire qui n'est autre que le capitaine Haddock qui fait là sa première apparition. Après plusieurs rebondissements nos deux héros se retrouvent au Maroc où ils trouveront la clé du mystère.
Un bon épisode des aventures du journaliste belge où on découvre avec plaisir le capitaine Haddock et ses célèbres jurons.
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Lors d'une promenade avec Tintin, Milou vient fouiller dans une corbeille. Il se prend le museau dans une boîte de crabe. Plus tard, Tintin va à bord du Karaboudjan après avoir découvert chez les Dupont/d un papier où était écrit ce nom. Mais ce qu'il ne sait pas, c'est qu'Allan est sur ce bateau avec ses compagnons. Tintin est enfermé dans la cale, il essaie d'atteindre le niveau supérieur avec des planches et une corde. Plus haut, il rencontre le capitaine Haddock. Il parvient à s'échapper avec lui dans un canot. le capitaine fait un feu avec les rames parce qu'il a trop bu de rhum.
J'ai bien aimé cette aventure de Tintin parce qu'il se passe beaucoup de choses et j'aime bien lire des BD.
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J'aime beaucoup ce tome de Tintin, car on y découvre le capitaine Haddock, mon chouchou.
Plusieurs éléments m'ont paru notables :
* Certaines cases n'ont aucun décor, ou celui-ci est rudimentaire. C'est une des caractéristiques des premiers Tintin. Cela évoluera par la suite.
* Haddock n'est pas le seul ivrogne : surveillez Milou, il ne dédaigne pas finir un verre de whisky ou une bouteille de champagne.
* Tintin est doté de "super-pouvoirs" : alors qu'il est tombé à l'eau en pleine mer, accroché à une chaloupe renversée, il descend d'une seule balle de revolver un hydravion. Il fait ensuite décoller cet hydravion sans hésiter. Un peu plus tard, il prend avec autorité le commandement d'une troupe de policiers arrivée sur les lieux. N'oublions pas qu'il reconnaît de l'opium du premier coup d'oeil.
* Alors que nos héros sont dans des situations difficiles, voire dantesques, ils gardent un langage châtié : Tintin attaché à fond de cale "A la première occasion, nous brûlons la politesse à ces forbans", Haddock, en fuite sur une chaloupe en pleine mer "Mais nous ne sommes pas au bout de nos peines", Milou, dans le désert, assommant Tintin qui est étranglé par Haddock "Sapristi ! qu'ai-je fait ?..."
Mais tout cela fait partie du charme de cette série et m'a fait souvent sourire.
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Je me relis peu à peu les albums de Tintin que je n'avais pas lu depuis que j'étais enfant. Et si la lecture des 3 - 4 premiers tomes était assez compliqué avec des tomes au final "pas terrible" depuis quelques albums, je retrouve le Tintin que j'aime. Et c'est le cas ici avec le Crabe au Pinces d'Or.

Première apparition du capitaine Haddock, aventure intéressante... Je dis oui !
La je retrouve mon plaisir de lecture et l'affection que j'ai pour le reporter rouquin et sa houppette.

Selon mes souvenirs, les tomes suivants devraient être du même acabit. Pour le savoir, il va falloir aller les relire !
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