Grand lecteur d'
Ernst Jünger dont j'ai tout lu, je me devais de prendre connaissance de cette biographie de son ami et traducteur
Julien Hervier.
J'ai beaucoup aimé suivre son point de vue chaleureux et un peu distancié.
J'étais vraiment touché de lire le récit de son enterrement rendu avec beaucoup de sensibilité : L'église qui refuse du monde, le grand recueillement et sa petite fille qui chante dans le silence…
J'ai souri quand
Julien Hervier rend hommage aux femmes de sa vie dont il brosse des portraits attachants. Greta et Liselotte étaient bien remarquables. L'amour de la solitude de Jünger n'était pas une vie sans amour et il s'est trop censuré sur ce sujet dans ses journaux, au point de fausser son image.
Je m'aperçois que Jünger est peu présent dans Babelio. Sa réputation a été empoisonnée très injustement et surtout par les allemands. Je ne rentre pas dans la polémique.
Jugez plutôt l'écrivain.
C'est un conteur naturel remarquable, un penseur original, un romancier à l'aspiration onirique.
Il avait le type de ces esprits du 19ème auquel il appartenait : indépendants, passionnés, curieux, avides de penser et de savoir. J'ai connu quelques personnes de cette génération et mon impression est que la qualité de la relation aux autres qu'ils créaient naturellement est définitivement perdue.
Un homme froid? Non, un homme amical!