En Inde, à l'époque de Bouddha, soit vers le Ve siècle av. J.C.,
Siddhartha quitte son père en compagnie de son ami Govinda pour amorcer une quête spirituelle car il s'avère insatisfait de tout même s'il vit une existence de rêve auprès des siens. Pour ce faire, les deux amis décident d'accompagner les Shramanas qui étaient dans leur village. Ces derniers vont permettre à
Siddhartha de tuer ses sens, de réveiller son Être intérieur et d'emprunter la voie de l'essentiel. Il apprend à gérer sa vie selon trois éléments : l'art de penser, d'attendre et de jeûner. Cependant, il réalise que la vérité et la réalité se trouvent au-delà des choses qu'il voit. Il décide de se rendre en ville et il aperçoit Kamala, une prostituée très belle. Il lui demande de lui enseigner les plaisirs de la chair. Cette dernière réalisant qu'il sait lire et écrire, lui recommande d'aller travailler pour un commerçant et de revenir riche et de porter de beaux vêtements.
Siddhartha passe de nombreuses années dans cette ville à aimer la belle Kamala, à devenir riche, à jouer aux dés en misant de grosses sommes. Il fait l'apprentissage du mauvais côté de l'homme. Puis, lasse d'un tel mode de vie, il décide de tout quitter. Il part retrouver le passeur Vasudeva qui va accepter qu'il vive auprès de lui en adoptant un mode de vie simple. Il lui apprend, entre autres, à écouter le fleuve et à reconnaître l'importance de toute chose vivant autour de lui comme une roche, un oiseau, etc. Puis, un jour, Kamala à l'agonie, se retrouve auprès de
Siddhartha et elle est accompagnée de son fils.
Siddhartha réalise rapidement qu'il est le père du fils de Kamala. Cette dernière meurt et il a maintenant un enfant de 12 ans dont il doit s'occuper. Cependant, le jeune se rebelle contre son père qu'il juge trop bon et contre sa façon de vivre. Il part et
Siddhartha ne pourra le retrouver. Il retourne auprès Vasudeva après avoir compris que son fils a agi comme il l'a fait auparavant avec le sien. Il se sent alors plus serein. Après avoir réalisé qu'il n'a plus rien à apprendre à
Siddhartha, Vasudeva le quitte.
Siddhartha devient le passeur d'une rive à l'autre pour emprunter la voie du fleuve. Sa réputation de sage gagne en popularité et Govinda, son ami d'enfance devenu Shramana et qui ne sait pas que c'est lui vient pour le rencontrer. Il ne le reconnaît pas et c'est
Siddhartha qui lui révèle son identité. Mais encore,
Siddhartha apprend à Govinda qu'il ne suit aucune doctrine, que le temps est factice, que les mots sont insignifiants. La sagesse ne peut être trouvée qu'à l'intérieur de soi. Il a atteint ainsi l'éveil. Il invite Govinda à l'embrasser sur le front et ce dernier après avoir vu des choses en lui, sourit.
Ce que j'ai pensé de ma lecture
Ce n'est pas le premier bouquin que je lis de l'illustre auteur allemand. J'ai d'ailleurs déjà abordé son chef d'oeuvre
le jeu des perles de verre sur ce blogue. Dans le passé, j'ai lu
Narcisse et Goldmund et
le loup des steppes. Alors, il me tardait de découvrir
Siddhartha, le dernier livre qu'
Hermann Hesse a rédigé.
Je dois avouer comme pour ses autres livres que j'ai beaucoup aimé ma lecture. Pourquoi? Parce que c'est intelligent, c'est bien écrit, c'est profond, c'est un roman philosophique et j'aime réfléchir en lisant. Il y a des passages tout simplement merveilleux dans ce livre. En voici un exemple illustrant une réflexion de
Siddhartha :
«Et toutes les voix, toutes les aspirations, toutes les convoitises, toutes les souffrances, tous les plaisirs, tout le bien, tout le mal, tout cela ensemble, c'était le monde. Tout ce mélange, c'était le fleuve des destinées accomplies, c'était la
musique de la vie. Et lorsque
Siddhartha prêtant l'oreille au son de ces mille et mille voix qui s'élevaient en même temps du fleuve, ne s'attacha plus seulement à celles qui clamaient la souffrance ou l'ironie, ou n'ouvrit plus son âme à l'une d'elles de préférence aux autres, en y faisant intervenir son Moi, mais les écouta toutes également dans son ensemble, dans leur Unité, alors il s'aperçut de tout l'immense concert de ces milliers de voix ne se composait que d'une seule parole : Om : la perfection.» (p. 156)
Ce livre respire la sagesse. On sent que l'auteur a voulu livrer un dernier message à son lectorat à partir de la quête de son personnage principal. Que les doctrines, que l'argent, que le jeu, rien n'est important. L'individu doit trouver tout seul sa voie. Alors, vous l'aurez compris, ce livre apparaît comme un roman d'apprentissage.
Je ne peux encore une fois que vous recommander la lecture de ce roman. Il se lit comme un conte où la lectrice ou le lecteur plonge au coeur de l'Orient porté par la brise d'un fleuve.
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