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Huitième roman du maître du polar japonais, je plonge avec délice dans cette double énigme : pourquoi Kaga ne veut pas voir son père mourant, alors que son cousin Matsumiya va tous les jours le voir.
Et puis qui a étranglé la petite fille ? Si nous lecteur le savons dès le début, il nous tarde de savoir comment Kaga va trouver le coupable.
Un roman avec un adolescent perturbé qui n'assume pas, une mère qui idolâtre son fils, un mari qui ne fait attention à rien, même pas à sa vieille mère.
Un roman sur l'essentiel respect des aînés.
L'image que je retiendrai :
Celle de la prière aux tatamis où tout se joue.
Lien : https://alexmotamots.fr/les-..
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Les polars de Higashino offrent toujours une mécanique minimaliste plutôt fascinante. Les doigts rouges, relativement bref, nous emporte dans une catastrophique fausse mise en accusation qui sert de prétexte à Higashino pour interroger le partage d'une responsabilité familiale.
Lien : https://viduite.wordpress.co..
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Ce n'est pas le premier polar de Keigo Higashino que je lis et jusqu'à l'avant dernier chapitre je trouvais l'intrigue un peu facile et finalement sans surprise.
Mais c'était sans compter sur la maîtrise du romancier qui manie l'effet de surprise avec brio!
Les romans de Keigo Higashino c'est un peu comme la série Columbo (pas toujours) vous savez, on connait le coupable dès le début et l'objet de la narration porte essentiellement sur la dextérité de l'enquêteur, et la façon dont il va démêler le faux du vrai, lire entre les lignes et surtout remarquer des choses que nous n'avons pas vues.
J'aime beaucoup ce genre de roman, cela change de ce que nous avons l'habitude de lire.
Pour autant, jusqu'à l'avant dernier chapitre je me disais "il exagère Keigo Higashino, il se laisse porter par son intrigue de départ et tout se résout finalement sans surprise".
Heureusement, le dernier chapitre répond à bon nombre de questions que l'on se pose tout au long de la lecture, et vient vraiment nous rappeler que oui, l'auteur est vraiment doué et joue avec le lecteur.
Bravo, j'ai beaucoup aimé.
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Je continue ma découverte de Keigo Higashino! Après Les miracles du Bazar Namiya, je me lance dans ce polar dont l'histoire m'a fait envie. L'auteur organise ses romans par cycles. Un cycle = 3 romans avec un personnage commun. Dans le cycle actuel, nous suivons le talentueux enquêteur Kaga Kyoichiro ainsi que son jeune cousin, également policier. Ce sont eux qui vous s'occuper de l'enquête concernant le meurtre de cette petite fille.

Le roman commence par l'introduction d'Akio, le mari. Une fois l'appel avec sa femme terminé, il rentre chez lui et va constater l'ampleur des dégâts. Sa femme l'implore de ne pas se rendre à la police et veut à tout prix protéger son enfant de l'acharnement social et médiatique qu'il pourrait subir si cela se savait. Cette réaction prouve d'ailleurs que l'honneur familial est encore très important au Japon, bien plus que par chez nous.

Et la machine se met en route. Je suis rentrée très facilement dans l'histoire. L'horreur racontée par Keigo Higashino est réaliste, dure, glaçante. Il met d'ailleurs au centre de son récit des liens familiaux toxiques, qui donnent une ambiance encore plus dérangeante, plus intrigante. Les personnages sont développés, existent indépendamment et chaque détails est pertinent. Rien n'est laissé au hasard.

J'étais d'ailleurs persuadée que je savais ce qu'il allait arriver et je me suis prise une claque : j'avais tout faux. Je ne l'ai absolument pas vu venir. Quel génie!

Un polar psychologique très réussi que je vous conseille vivement!
Lien : https://www.instagram.com/p/..
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J'ai choisi de lire ce livre dans le cadre d'un challenge lecture où le thème était les romans asiatiques.
Ayant peu l'habitude de lire ce type de roman et lisant quasiment exclusivement des polards, on m'a vivement & chaudement recommandé cet auteur.

Malheureusement, la magie n'a pas du tout opéré avec moi.
Il faut savoir que je ne suis pas très réceptive à tout ce qui est trop dans l'émotion.

C'est l'histoire d'une famille qui cherche à couvrir le meurtre d'une enfant, meurtre perpétré par leur jeune fils.
Et en parallèle, on suit le duo d'enquêteurs et leur propre histoire familiale.

L'intrigue aurait pu être intéressante mais je n'ai pas du tout accroché au style d'écriture que j'ai trouvé très simpliste, limite niais.

J'ai eu aussi envie de secouer tous les protagonistes de la famille tourmentée & de leur mettre une claque à chaque page 🤦 (je sais, la violence est inutile 😉)

De même, la relation entre les 2 enquêteurs : l'ancien chevronné et la nouvelle recrue : assez "infantilisante".

Seul la fin remonte un peu le niveau .... enfin là aussi, c'est "moralisateur". Ce n'est pas ce que je recherche dans une lecture.

Bref, ce livre a quand même le mérite d'abordé un sujet de société très important pour le peuple japonais, mais pas que : la gestion du vieillissement de la polulation.
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Mon premier polar asiatique.

Dés le début, nous connaissons le tueur de cette fillette de 7 ans, c'est un adolescent de 14 ans.

Cet adolescent solitaire épris de jeux vidéos vit avec son père qui dit amen à tout, sa mère qui lui laisse tout faire et sa grand-mère paternelle.

Une histoire ou il n'y a pas d'effusion de sang avec une enquête policière simple mais le récit est surtout centré sur la cohabitation intergénérationnelle.

Une lecture agréable mais sans plus.

Note : 3 / 5

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Ayant laissé de côté les polars suite à une overdose (les derniers Bernard Minier y était pour quelque chose), je me lance à l'aveugle, sur les bons conseils de Lucie (qui tient un très bon podcast Devenir-écrivain ! Allez écouter ça !)
Dès les premières pages que j'ai été bercé par des phrases simples, des mots justes et tranchants. Cela contribue à donner une atmosphère poisseuse à une histoire sans artifices, très rapides à lire et enrichissantes sur le côté techniques d'écriture.
Quand j'ai refermé ce livre, je n'étais pas certains d'avoir lu un polar... mais j'étais sûr d'avoir assisté à un détresse sociale, un drame familiale très sombre et une vraie leçon d'humilité de la part de l'écrivain.
un livre terriblement efficace.
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Le policier limier est celui qui a « du flair et de la perspicacité ». C'est ce que manifeste Kaga Kyoichiro à qui a été confiée l'enquête sur l'assassinat d'une enfant; il mène son investigation en suivant son intuition intelligente. le secret repose sur l'art de l'observation : porter attention aux objets et aux réactions humaines. Dès le début, le lecteur connaît le meurtrier et a un bon aperçu du contexte dans lequel a été commis l'assassinat. Dès lors, Kaga et son cousin détective, Matsumiya, entrent en fonction. Les parents du meurtrier imagineront une version des faits afin d'éviter à leur fils sa condamnation; c'est l'interprétation donnée que les limiers devront déjouer.

L'intérêt du roman est de montrer l'art de l'enquête menée à termes malgré les obstacles, les données masquées, voire erronées, et les premières impressions saisies. L'intuition de Kaga permet de dévoiler les motifs du drame et de déjouer le scénario de mensonges imaginé par les parents du meurtrier. Cette oeuvre traite le drame sans verser dans les descriptions morbides, ou sans profiter des intrigues pour dévoiler parcimonieusement les indices nécessaires à la résolution. Si on peut comparer le genre de ce polar, on peut imaginer une intrigue résolue par le détective Colombo. Toutefois, dans ce récit, Kaga n'est pas un enquêteur stéréotypé comme l'est Colombo, l'auteur s'intéresse au vécu des principaux personnages. le défi était de maintenir l'intérêt du lecteur autrement qu'en émiettant les indices dans les intrigues.
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Il y a un peu plus d'un an de cela, j'avais bien apprécié la lecture de la Lumière de la nuit (malgré ce titre…), gros pavé dû au maître actuel du polar japonais, Higashino Keigo, un auteur dont je ne savais alors absolument rien. Cette expérience très concluante, notamment au regard de l'acuité du tableau sociologique dressé par le romancier, m'incitait à prolonger l'expérience. Il y a quelques mois de cela, je me suis donc procuré un autre roman de l'auteur, en Actes Noirs cette fois : Les Doigts rouges (lui aussi adapté en téléfilm au Japon, tiens).



Question format, c'est un peu le jour et la nuit : là où La Lumière de la nuit était un bon gros pavé, Les Doigts rouges est un roman très bref, moins de 250 pages, et très aérées – et là où le précédent roman affichait d'emblée son caractère ambitieux en développant une intrigue complexe sur plus de vingt ans, Les Doigts rouges tient en quelques jours à peine. Si le machiavélisme est de la partie dans les deux cas, ce roman plus récent donne cependant bien davantage l'impression d'un engrenage fatidique, qui ne laisse aucune chance au criminel…



Et au-delà, en fait : c'est bien le propos.



Les Maehara forment une famille tristement banale, où l'indifférence à l'égard des autres l'emporte sur les vagues reliquats de sentiments, si même il y en a jamais eu. Akio est un père démissionnaire et un mari absent – un fils ingrat, aussi, qui ne goûte guère d'être contraint à vivre avec sa mère Masae, une veuve qui perd un peu la tête, aussi laisse-t-il à sa soeur Harumi le soin de s'occuper d'elle. L'épouse d'Akio, Yaeko, tient de la mégère frustrée par sa condition, ulcérée par la médiocrité et les tromperies de son époux, et presque naturellement hostile à l'encontre de sa belle-mère – elle reporte sur leur seul fils Naomi tout le poids de ses affections contrariées. Et ledit Naomi, quatorze ans, est un cas emblématique de hikikomori… mais le type violent, celui qui terrifie régulièrement les médias japonais.



Un jour fatidique, Yaeko appelle Akio à son bureau – où il enchaîne les heures supplémentaires non payées, car cela vaut toujours mieux que de rentrer à la maison. Il s'est passé quelque chose de grave… C'est peu dire : Naomi a tué une petite fille ! L'adolescent revêche ne dit pas pourquoi ni comment, mais sa culpabilité ne fait aucun doute ; sauf qu'il ne semble même pas comprendre ce que le mot « culpabilité » signifie, il se moque totalement de son crime, qu'il ne perçoit pas comme tel, et en reporte de toute façon la faute sur ses parents – il se réfugie dans sa chambre, comme de juste, et on ne le reverra qu'à peine en passant de tout le du roman.



Mais que faire ? Pour Akio, cela va de soi : Naomi a commis un crime, et, même si c'est son fils, il est tout disposé à le livrer à la police, qui ne manquera pas de comprendre ce qui s'est passé, et très vite ; ils n'ont pas le choix, de toute façon. Mais Yaeko furieuse multiplie les menaces (et les invectives à l'encontre de son lâche époux) : son fils n'ira pas en prison ! Et jouer la carte du trouble mental pour lui épargner la responsabilité pénale ne fonctionnera pas : où qu'il aille, il sera aux yeux de tous un tueur de petite fille ! Les gens sauront ! Akio est-il donc si veule et indifférent, pour condamner son fils à pareil sort ? Oui, Yaeko n'en a pas grand-chose à secouer de la gravité du crime : la seule chose qui compte pour elle est l'avenir de ce fils qu'elle ne parvient pas à gérer et qui n'éprouve rien pour elle, si sa puérilité s'accommode bien de la servitude maternelle – l'amae est du lot… Poussé dans ses retranchements, Akio commence par dissimuler le cadavre, laissé jusqu'alors à l'abandon dans un sac poubelle au fond du petit jardin des Maehara, dans les toilettes d'un square un peu plus loin ; mais l'enquête policière s'intéresse immanquablement à la petite famille naturellement dysfonctionnelle – et, tandis que Yaeko succombe de plus en plus à la panique, Akio songe à un moyen de se tirer d'affaire… une idée révoltante, qu'il avait délibérément refoulée jusqu'alors, parce qu'il savait, d'une certaine manière, qu'une fois qu'il l'aurait posément envisagée, il ne pourrait plus reculer et il lui faudrait la mettre en oeuvre ...



Car l'enquête débute très vite, et progresse tout aussi rapidement. Akio n'est pas un criminel endurci – un père de famille lambda ne peut que commettre des erreurs dans pareilles circonstances ; les indices ne manquent donc pas qui, sans incriminer à proprement parler les Maehara, incitent du moins les détectives à s'intéresser à ce foyer désuni – et à tous ses membres, tous… Kaga Kyôichirô est un enquêteur doué – froid, méthodique ; cette affaire est l'occasion pour son cousin Matsumiya de se former au travail sur le terrain – ceci en dépit de la vague gêne qui persiste entre eux, due à l'indifférence manifeste de Kyôichirô concernant le sort de son père en train de mourir à l'hôpital, quand Matsumiya est lui très attaché à cet oncle qui avait fait office pour lui de père de substitution et de mentor…



Oui : la famille – c'est bien le thème central de ce roman. Et, comme dans La Lumière de la nuit, cela passe par une étude quasi sociologique de ce thème, brassant les représentations qui y sont associées, notamment par les médias. Nous avons parlé de hikikomori, et du type violent donc, éventuellement aussi d'amae ; nous savons que, chez les Maehara, il y a « trois générations sous un même toit », et en même temps que cette famille était il y a peu encore nucléaire et tout sauf traditionnelle ; nous avons aussi le portrait dysfonctionnel et pourtant si commun d'un époux qui travaille à l'extérieur pour gagner l'argent du foyer, enchaînant les heures supplémentaires, et d'un tempérament plutôt puéril et détaché, jusque dans ses relations extra-matrimoniales, tandis que son épouse doit se contenter d'un petit boulot d'appoint pour se consacrer autrement aux tâches domestiques, dans un environnement particulièrement ingrat, dont elle fait sans cesse le reproche à son époux, mais sans être capable d'y inclure son fils comme faisant partie du problème ; le vieillissement de la population et le sort des personnes âgées est une préoccupation affichée de nombre des personnages du roman ; la sénilité, tout particulièrement, est exposée, sur le mode le plus franc de la tendance à littéralement retomber dans l'enfance, etc.



Ce tableau, pas si froid qu'il en a l'air, car les Maehara, sans jamais vraiment susciter la sympathie, c'est même plutôt le contraire, n'en ont pas moins quelque chose d'humain qui ne peut que toucher (et tout particulièrement Akio, un très bon personnage, à la psychologie savamment développée), ce tableau, donc, est un des principaux atouts du roman. L'autre, c'est l'engrenage dans lequel sont pris les Maehara, et Akio au premier chef : l'enquête se rapproche toujours un peu plus d'eux, et ils doivent y réagir sous le coup de la panique – toujours un peu plus. le méthodique Kaga Kyôichirô ne laisse pas passer le moindre détail, et, à terme, l'entreprise des Maehara visant à maquiller le crime de Naomi ne peut qu'échouer.



Et nous le savons – et ça n'est en rien un problème, bien au contraire. En fait, dans ce court roman, même si sa nature même de policier implique le suspense et les indices tordus, nous savons donc d'emblée que les choses vont mal tourner pour les Maehara et que la police connaîtra le fin mot de l'histoire, et nous savons aussi, bien avant que le roman ne le dise ouvertement, quel sera en définitive le plan d'Akio pour se sortir de cette sale affaire en épargnant Naomi ; et nous avons au moins une vague idée de comment les enquêteurs sauront circonvenir ce plan. Je crois sincèrement que tout cela participe d'un même atout – l'engrenage, avec ses connotations de panique et de manoeuvres désespérées…



Pour toutes ces raisons, Les Doigts rouges est un court roman d'une lecture très agréable – ou plus exactement il est longtemps un court roman d'une lecture très agréable… Mais, hélas, pas jusqu'au bout.



Si j'étais un peu sceptique concernant l'évocation en miroir du sort du père de Kaga Kyôichirô, qui est donc aussi l'oncle de Matsumiya, un procédé que je trouvais un peu forcé voire grossier, et qui rallongeait inutilement un roman certes bref mais qui aurait peut-être gagné à encore un peu plus d'épure, le plaisir l'emportait largement durant la majeure partie du roman. Mais la fin… a tout gâché ? C'est d'autant plus triste que j'ai bien conscience, encore maintenant, de mon plaisir de lecteur avant cela !



Mais, oui, j'ai vraiment détesté la conclusion du roman… Notamment du fait d'une succession de twists dans les dernières pages, qui ne m'ont vraiment pas plu. le premier porte sur l'indice déterminant permettant à Kaga Kyôichirô de mettre à mal le « scénario » conçu par Akio – c'est inutilement tordu, et assez peu crédible. Bon, ça n'aurait pas été déterminant... Mais le deuxième porte sur les implications de cet indice – c'est beaucoup trop tordu, au point où c'en est totalement invraisemblable, voire ridicule… Et là je me rends bien compte que la résolution de la Lumière de la nuit n'était pas irréprochable sous cet angle, mais ce n'était pas au point de me gâcher le roman… Hélas, un troisième twist résout l'intrigue parallèle à l'hôpital de la pire, de la plus affligeante et malhonnête des manières !



Tout ceci dessert considérablement le roman – mais il y a peut-être pire encore, et c'est que, au moment où ces twists s'enchaînent, le discours sur la famille change brusquement, et pour le pire : Higashino Keigo repeint tout le tableau, jusqu'alors si juste, à la moraline la plus rance et pénible, et d'une banalité affligeante. Comme dit plus haut, le tableau peu ou prou « sociologique » de la famille japonaise moderne qui constituait la structure du roman était non seulement pertinent, mais aussi étonnamment touchant – même au travers de personnages que nous n'avions aucune envie d'aimer ; en fait, leurs travers ne les rendaient que plus humains, et c'était là une dimension essentielle de l'intrigue, qui faisait que nous pouvions être touchés, écoeurés, révoltés, affligés, etc. Sans doute ce tableau avait-il d'emblée des fondations trempées dans la morale, mais la morale et la moraline sont deux choses différentes – or, la fin du roman, c'est résolument de la moraline ; et ça pue un peu, et c'est définitivement grossier.



Ce ton très pénible, et l'invraisemblance agaçante et inutile des ultimes twists, s'associent pour diminuer considérablement la note d'un roman que je trouvais jusqu'alors tout à fait divertissant et intéressant, même sur un mode relativement mineur – ce qui n'avait à vrai dire aucune espèce d'importance.



Une déception, donc – même si je pense redonner sa chance à Higashino Keigo un de ces jours ; Les Doigts rouges me fait l'effet d'un roman tristement raté, mais il n'en contient pas moins beaucoup de bonnes choses – comme, dans un genre différent, La Lumière de la nuit. Qu'il gâche tout en définitive n'en est que plus rageant.
Lien : http://nebalestuncon.over-bl..
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Les doigts rouges est un roman noir qui s'intéresse à la famille, et plus précisément à la responsabilité familiale et à la piété filiale.

Maehara Akio est un salarié comme il y en a tant au Japon : il donne tout son temps à son employeur et rentre le plus tard possible. Il faut dire qu'il a épousé sa femme Yaeko plus par peur de ne jamais trouvé quelqu'un que par amour. Maehara a depuis longtemps abandonné son foyer : de son fils, Naomi, il ne voit que le dos, il se décharge de son éducation et laisse volontiers sa femme assumer ce rôle. S'il a accepté de retourner vivre dans la demeure familiale, c'est bien plus parce qu'il y voyait l'occasion d'obtenir enfin une maison que par réelle envie de s'occuper de sa vieille mère. Et pourtant, en tant qu'aîné, cette responsabilité lui échoit. Mais il laisse volontiers sa soeur, Harumi, assumer cette charge. Maehara Akio n'est pas un mauvais homme : il est seulement écrasé par des responsabilités et des obligations qu'il n'est pas apte à endosser.

Alors quand il rentre chez lui et qu'il découvre le corps d'une petite fille étranglée dans son jardin, il est soudain mis au pied du mur. Yaeko le pousse à prendre enfin son rôle de chef de famille. Il n'est pas question de dénoncer Naomi à la police, sa vie serait brisée, et eux deviendraient la cible des voisins. C'est le rôle des parents de protéger leur enfant. Même si Naomi n'éprouve aucun remord, même si Naomi, derrière son agressivité, est un lâche qui refuse de prendre conscience de la gravité de ses actes. Et Yaeko accable son mari : tout ça, c'est de sa faute. Il a démissionné depuis trop longtemps, il n'a rien fait quand son fils était victime d'ijime, il n'a pas réagi quand elle lui a rapporté ses craintes quant à la sexualité de son fils, qu'elle trouvait trop avenant envers les petites filles.

Yaeko est une mère attentive. Mère poule, elle laisse tout passer à son fils, le couve et accède aux moindres de ses désirs. Mère jalouse aussi : très vite, elle refuse de recevoir ou d'aller chez sa belle-famille qui lui donne des conseils sur l'éducation de son fils. Et quand le père tombe malade, elle pousse son mari à se décharger de sa responsabilité et à laisser sa mère Masae se débrouiller seule avec le malade. Elle ne veut pas se consacrer à sa belle-famille, un devoir qui lui incombe pourtant dans la structure familiale traditionnelle du Japon. Et quand la famille se trouve dans l'obligation d'aménager chez Masae, Yaeko accepte à une seule condition : ne jamais être obligée de s'occuper de sa belle-mère. Il n'y a que Naomi et son bien-être qui compte pour cette mère exclusive.

Alors Maehara Akio se résigne : il se débarrassera du corps de la fillette. Et comme la police ne manquera pas d'enquêter sur les gens du quartier, il se résout à accuser le seul membre de sa famille qui ne lui demande jamais rien : sa vieille mère, atteinte de démence sénile et qui ne pourra pas être jugée comme responsable de ses actes.

En parallèle, nous suivons l'enquête policière, confiée à Kaga Kyōichirō et à son jeune cousin, Matsumiya. Eux aussi ont une histoire familiale chaotique. le père de Kyōichirō est mourant, pourtant, seul Matsumiya et sa mère rendent visite au vieil homme. Il faut dire que celui-ci a aidé sa jeune soeur, mère célibataire, et lui a apporté un soutien financier qui lui a permis d'élever son fils dans les meilleures conditions. Pour le jeune enquêteur, son oncle est la personne la plus généreuse qu'il connaisse. Aussi s'étonne-t-il du manque de compassion de son cousin et de l'indifférence qu'il manifeste envers le sort de son père. Et pourtant, Kaga Kyōichirō a une acuité particulière pour comprendre la famille des autres et décrypter leur (dys)fonctionnement. [...]
Lien : https://enquetelitteraire.wo..
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