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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Avec " Les doigts rouges", je renoue avec Keigo Higashino que j'avais un peu délaissé après avoir été déçue par "la prophétie de l'abeille" et "l'équation de plein été".
Je retrouve ici, ce que j'avais aimé dans "le dévouement du suspect X" ou encore "un café maison". Dans "les doigts rouges", nous faisons connaissance avec la famille Maehara et je dois dire que je suis bien contente de ne laconnaître qu'à travers ce roman. Yaeko, la mère de famille est diabolique et tout à fait détestable, c'est le portrait, pour moi, d'une tête à claques. Si je peux comprendre, qu'en tant que mère, on soit prêt à beaucoup, pour sauver son fils, je n'ai absolument pas supporté, son attitude bornée. le fils, Naomi, ne vaut pas mieux, même tête à claques ! . Akio, le père quant à lui, a reçu mes faveurs, il m'a fait de la peine et j'ai ressenti de la compassion pour lui.
Ce roman tourne autour d'une enquête, menée par le duo de cousins Kaga et Matsumiya, après la découverte d'un meurtre, que l'on sait dès le début commis pas Naomi.
Parallèlement à cette enquête, on suit également en filigrane l'histoire de ces cousins à travers le père de Kaga.
La psychologie des personnages est finement décrite avec beaucoup de subtilité. J'ai beaucoup aimé la fin pour ne pas dire les deux fins. Je suis contente de retrouver le Keigo Higashino que j'aime. Avec cet auteur, on découvre toujours avec subtilité, une facette du Japon.
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Aimer son enfant et vouloir le protéger justifie t'il de cacher quelque chose d'aussi abominable que le meurtre d'une petite fille ?
Le personnage principal de ce roman policier japonais a la désagréable surprise de découvrir le corps sans vie d'une enfant de 7 ans dans son jardin, un soir, en rentrant du travail.
C'est son fils de 14 ans qui l'a étranglé et qui depuis, est retourné tranquillement jouer au jeu vidéo dans sa chambre en laissant le soin à ses parents de se débrouiller pour « arranger » les choses.
Avec un début pareil, on se doute que le roman va être noir et c'est le cas.
Car en plus de l'enquête policière classique sur la mort de la petite fille, nous découvrons comment les japonais d'aujourd'hui s'occupent des personnes âgées et dépendantes, la vieillesse et la sénilité étant un des thèmes abordés dans ce roman.
Avec une écriture pleine de délicatesse, Keigo Higashino nous fait pénétrer au coeur de la société japonaise, il nous montre ce que « perdre la face » signifie pour les japonais, qui sont alors prêts à tout pour éviter d'avoir honte et préserver leur réputation.
Un roman policier d'une grande finesse psychologique et abordant avec intelligence des thèmes forts.
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Pas toujours facile d'élever des adolescents de nos jours ...
Sans vouloir généraliser, il faut souvent négocier leurs crises de rébellion, alors même que l'autorité parentale devient obsolète.
Ils savent tout mieux que vous, et en cas de désaccord votre expérience ne fait plus de vous qu'un vieux con à leurs yeux.
Ils peuvent être insolents, ils ne décollent plus le nez des réseaux sociaux, constamment absorbés par leur ordinateur ou leur smartphone.
Les résultats scolaires passent au second plan, seules les fêtes où circulent alcool et substances illicites trouvent désormais grâce à leurs yeux.
Ils attendent que vous soyez toujours disponible pour eux, et il leur semble en contrepartie tout aussi naturel de ne jamais l'être pour vous.
S'ils ont plus ou moins conscience de vos sacrifices financiers ou du temps que vous passez pour eux, ils estiment que c'est tout naturel.
Ils n'ont finalement plus besoin de vous que pour manger ou laver leur linge ( et vite de préférence ! ) : Pour le reste ils sont en revanche assez émancipés pour gérer leur vie telle qu'ils l'entendent.
Eh bien vous ne le saviez peut-être pas, mais finalement vous avez de la chance.
Celle de ne pas avoir un adolescent comme Naomi à gérer.

Ce n'est pas du linge sale que Maehara Naomi, quatorze ans, laisse à ses parents ce soir-là. C'est le cadavre de la petite Yuna, une fillette de sept ans. Il l'a étranglée, mais bon ... il a juste serré un peu trop fort. Ca n'était pas prémédité.
A cause de l'odeur d'urine, il a quand même déplacé le corps dans le jardin, après quoi il est retourné dans sa chambre jouer à la console. Il n'a perdu ni l'appétit, ni le sommeil.
Pour le reste, que sa mère et son père se débrouillent ! Ils sont là pour ça, non ? Pour réparer ses petites bêtises ?
Quand Yaeko, la maman, découvrira ce que son fils colérique a fait, elle appellera son conjoint encore au bureau afin qu'il rapplique en vitesse.
Et c'est ainsi qu'Akio, le mari, se retrouve face à un problème inattendu qu'il doit gérer au mieux et au plus vite. Il essaie d'interroger son fils pour savoir ce qui s'est passé, comment c'est arrivé et en gros, les seules réponses qu'il parviendra à arracher à son meurtrier de fils seront "J'ai pas fait exprès" ou "Tu m'embêtes, j'en sais rien, moi."
Leur adolescent solitaire, qui de toute évidence est très attiré par les trop jeunes filles, se lave totalement les mains de son crime odieux.
Akio doit-il appeler la police et le dénoncer ? C'est son premier réflexe mais sa femme n'est pas du tout d'accord : Cela priverait Naomi de tout avenir et jetterait l'opprobre sur l'honneur de leur famille. Sans oublier qu'ils seraient considérés comme responsables des actes de leur enfant mineur.
"Sa vie sera finie si on sait qu'il a tué une petite fille !"
"Tu crois vraiment que les gens seront prêts à l'accepter quand même ? Comment ferais-tu, toi ? Tu traiterais une personne qui a commis un tel crime comme tout le monde ? "
Mais quelle alternative ont-ils ?
Le couple affolé, totalement dépassé par les évènements, réfléchit alors à la meilleure solution possible, s'improvisant hors-la-loi pour protéger Naomi et commettant au passage quelques erreurs de débutants.

Une partie d'échec s'engagera ensuite entre la famille Maehara et les policiers, représentés ici par deux cousins qui enquêtent ensemble sur le meurtre de la petite Yuna : Matsumiya et Kaga.
"Au point où nous en sommes, nous devons prévoir le prochain coup."

Toute cette partie du roman en fait un petit bijou d'humour noir.
Les doigts rouges est considéré par l'éditeur comme l'une des oeuvres les plus sombres de Keigo Higashino, et elle l'est d'ailleurs à bien d'autres égards, mais je n'ai pu m'empêcher de sourire en découvrant cet improbable point de départ et la folle spirale qui s'ensuit.
Entre ce gosse infect qui refuse d'assumer ses actes, ces parents qui sont désemparés et tentent tant bien que mal de trouver une solution pour que soit épargné Naomi et l'étau qui se resserre progressivement autour de leur famille au fur et à mesure que progresse l'enquête, j'ai pris un malin plaisir à m'immiscer dans cette famille dysfonctionnelle en guettant les réactions de chacun, en observant leurs idées folles pour échapper à la justice.
Rien de bien imprévisible dans le déroulement des évènements, qu'on anticipe la majorité du temps, mais ça n'est en rien gênant puisque le livre joue davantage sur l'ambiance et la psychologie des personnages. Et réserve de toute façon de belles surprises dans son final.

Au-delà du roman policier et de l'alternance entre les conclusions des enquêteurs et les improvisations maladroites de la famille Maehara, Les doigts rouges évoque principalement le phénomène du vieillissement de la population au Japon sous un angle tant social que culturel. Et plus largement, les liens entre les membres d'une même famille, notamment entre les enfants et leurs parents. Au Japon, il est tout à fait normal de voir réunis sous le même toit trois générations puisque la tradition veut que les familles accueillent leurs parents lorsque ceux-ci ne peuvent plus être indépendants.
"Mais de toute façon, il est dans l'ordre des choses que les enfants s'occupent de leurs parents, non ?"

Cela, Keigo Higashino va l'illustrer au travers des deux familles qui s'affrontent ici : les Maheara et les deux cousins policiers.

Le père de Kaga est hospitalisé et ses jours sont comptés. Pourtant, son fils refuse de le revoir. Très proche de son oncle, Matsumiya ne comprend pas l'attitude de son cousin. Quel terrible secret a pu provoquer une telle discorde entre les deux ? Très proche du malade qui est aussi son père de substitution, Matsumiya va tout faire pour rapprocher Takamasa de son fils avant qu'il ne soit trop tard.
"Il a mené une vie solitaire, et il peut aussi mourir seul."

Quant aux Maehara, ils ne se sont pas mariés par amour et Akio a du faire de nombreux compromis pour son épouse, en particulier après la naissance de leur enfant. Yaeko a accepté de vivre avec sa belle-mère Masae à condition de ne pas avoir à s'en occuper, et le couple a déménagé dans sa maison peu après le décès du père d'Akio qui, victime d'Alzheimer, était retombé en enfance avant de s'éteindre définitivement.
"Il s'est servi de mes produits de beauté et il s'est enduit les doigts de mon rouge à lèvres. Il se conduit comme un petit enfant."
D'abord valide et indépendante, Masae a peu à peu sombré à son tour dans la folie, ne reconnaissant plus son propre fils.
"Elle avait oublié qui elle était."
"Il n'avait jamais pensé qu'après son père, sa mère puisse souffrir de démence sénile."
Rejetée par sa belle-fille, seule Harumi - sa fille - s'occupe d'elle.

Le roman pose donc les questions de la place grandissante des personnes âgées dans la société japonaise d'aujourd'hui ( "Je me sens mal rien qu'à l'idée de devoir prendre soin d'un vieillard atteint d'Alzheimer" ), du poids des traditions, du devoir des enfants envers leurs parents malades, séniles ou grabataires.
Et à l'inverse, celle du devoir des parents envers leur adolescent aux actes aussi irresponsables que monstrueux.
"Les familles paraissent normales de l'extérieur, mais elles ont toutes leur situation propre."

Traduit aujourd'hui mais écrit en 2009, il s'agissait là de ma troisième incursion au pays du soleil levant en compagnie de Keigo Higashino après ses romans La fleur de l'illusion et La maison où je suis mort autrefois.
Et incontestablement, c'est celui que j'ai préféré.
Déjà parce que je me suis habitué très facilement aux patronymes orientaux des personnages, retenant très vite qui était qui sans les confondre, ce qui a facilité mon incursion dans cette culture si riche et si différente.
Parce que malgré la gravité des sujets je me suis malgré tout amusé à voir cette famille si banale en apparence se débattre et nager en eaux troubles pour sauver tant les apparences que leur tête-à-claques de fils psychopathe.
Parce que je me suis totalement laissé surprendre par le final.
Egalement grâce à l'écriture, toujours aussi bien servie par la traduction de Sophie Refle, qui est impeccable, toute en simplicité et néanmoins efficace.
Et parce que le roman est beaucoup plus profond qu'il n'y paraît au premier abord. Pas seulement pour ses réflexions sur l'unité de la famille nippone mais aussi pour l'empathie que vous vous surprendrez à ressentir pour certains personnages, parfois de façon inattendue.

Et puis bien sûr, pour son effet thérapeutique : la prochaine fois que votre ado vous parlera mal ou se mettra en colère pour des broutilles, vous serez finalement ravi(e) et rassuré(e) d'avoir un jeune adulte aussi semblable à ceux de sa génération !

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Le tout jeune Matsumya, récemment affecté à la direction générale de la police judiciaire de la préfecture de police de Tokyo, est en charge du meurtre d'une petite fille dont le corps a été retrouvé dans les toilettes publics du parc aux ginkgos, dans la banlieue de Tokyo. Il est accueilli par Kaga Kyoichiro, fin limier et expérimenté, qui prend en charge l'enquête et qui n'est pas inconnu de Matsumya. Les deux enquêteurs vont bientôt concentrer leurs recherches sur une famille en particulier, les Maehara avec le père de famille Akio, sa femme Yaeko, leur fils de quatorze ans Naomi et Masae, la mère d'Akio, atteinte de sénilité. Leurs agissements, les incohérences lors des interrogatoires et les hésitations ne font que renforcer la convictions des deux flics.

Dès le début du roman, l'assassin est connu - Naomi, le fils de quatorze ans a étranglé la petite Yuna, et l'intérêt du roman est moins dans la résolution de l'enquête que dans l'analyse de la psychologie des membres de la famille. Des parents d'abord anéantis et incrédules, qui vont ensuite déployer tout un système pour créer ou détruire des indices, s'enfonçant un peu plus dans le déni pour protéger un adolescent qui vit hors-sol et hors du monde réel.
Le lecteur connaît l'auteur du meurtre Higashino dirige le projecteur sur le cercle familial et en particulier dissèque la tempête sous un crâne ou plutôt sous deux crânes, que l'acte du fils a déclenchée, celle des parents, totalement démunis face un ado mutique, désintéressé, ne se rendant même pas compte de la portée de son acte...Entre une mère qui, à force de protection, maintient son fils dans une bulle et un père qui tente mollement de raisonner sa femme mais qui n'a aucune prise sur son fils qu'il craint.
Avec les doigts rouges Higashino aborde le phénomène des hikikomoris, ces adolescents repliés sur eux-mêmes, inaptes aux relations sociales, qui ont parfois été harcelés et se sont réfugiés dans des univers virtuels, incapables de faire face aux réalités même les plus simples comme sortir dans la rue ou entrer dans une épicerie. C'est un tableau assez effrayant d'un phénomène pas aussi rare que cela, qui se développe dans une société nippone ultra connectée mais aussi individualiste où le repli sur soi apparaît comme une protection contre l'agressivité de l'extérieur. Les enquêteurs, avec leur rigueur et leur analyse cartésienne permettent de maintenir le lecteur dans le réel même s'ils ont également leurs propres démons relationnels.
Les doigts rouges est une enquête qui privilégie l'environnement du coupable et met le doigt sur le phénomène hikikomori, assez effrayant qui laisse les parents dans la détresse.
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Tout paraît très ordinaire dans ce quartier pavillonnaire où vivent la famille Maehara. Un couple, une grand-mère, un ado.
A un petit détail près, dans le jardin, un corps d'une petite fille se trouve sous une bâche, morte, étranglée.
Dilemme comment cacher ce corps ?
La famille se prépare à toute éventualité et cache avec naturel leur secret. Mais rien n'arrête les deux enquêteurs.
Tout devient oppressant, compliqué… un jeu de chat et de souris !

L'écrivain tisse une histoire à l'apparence très simple, mais dévoile à chacun de ses personnages une profonde noirceur, des secrets, des liens perdus. La famille a toute son importance dans ce roman, autant chez les accusés que chez les enquêteurs.

C'est bref, pointu, la mort est trop proche …
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J'ai lu quelques polars du même auteur "La fleur de l'illusion", L'équation de plein été, "La lumière de la nuit", "Un café maison", "Le Dévouement du suspect X", "La maison où je suis mort autrefois", "La prophétie de l'abeille"

Tous ces polars ont tous un point commun : à moment donné ceux qui cherchent la vérité (ce ne sont pas toujours des policiers) se confrontent intellectuellement aux coupables. Les preuves matérielles sont souvent peu nombreuses. Ce qui compte le plus : l'énigme. C'est un peu une partie d'échecs. D'ailleurs le shogi (un "jeu d'échecs" japonais joue un rôle dans ce roman-ci).

Ici, les coupables sont connus, les circonstances aussi et ce dès le premier tiers du roman.
Le coeur de l'histoire est "Comment vont-ils échapper au crime commis ?"

Le cadre ?
Une famille japonaise. Chaque famille est différente. Celle-ci a son lot de difficultés, de rancoeurs.
Le mari travaille beaucoup et tard. La femme travaille à temps partiel et en plus s'occupe du foyer. Ils se sont mariés bien plus par convention que par amour. L'auteur dit même qu'elle accepté de se marier, car elle était déjà presque trop âgée. Elle n'aurait plus eu d'occasion de le faire. L'âge est un couperet incroyablement cruel pour les femmes au Japon (j'ai vu quelques "Drama" dont c'est le thème central). Ils ont eu un fils.
Le poids des conventions sociales est énorme et le temps perdu ou enfui ne se rattrape pas


Le décor ?
Le couple s'est installé dans la maison familiale du mari. Ils s'occupent de sa mère qui semble perdre un peu la tête.

Un drame arrive. Une jeune fille est morte. Je ne vous dirais pas par qui est comment (même si on l'apprend assez vite). Ce qui compte le plus ce sont les relations parents-enfants. Comment s'occuper de sa mère, de son fils quand on a peu ou jamais été présent, quand on a fondé sa famille par convention. Qui peut, qui veut, qui doit prendre se (faire) charger de la culpabilité du crime ?

L'auteur a la bonne idée d'élargir ce thème filial aux policiers qui mènent l'enquête.
Les deux inspecteurs ont une connaissance en commun : pour l'un un père qui n'a pas été présent, pour l'autre un oncle qui l'a soutenu. Deux visions si différentes d'une même personne !

C'est un roman plus court que les autres du même auteur. Connaitre les circonstances du meurtre retire une grande partie du suspens au début de la narration. Mais les tentatives de dissimulation, d'acceptation du meurtre instaurent un suspens croissant jusqu'au dénouement.
Lien : https://travels-notes.blogsp..
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Jusqu'où peut aller l'amour maternel ou paternel pour protéger un adolescent de s suites d'un crime qu'il a commis sur une enfant de sept ans ? La question est terrible et quasi inimaginable. Elle correspond pourtant au drame vécu par un couple bourgeois japonais, les Machara, Akio et Yaeko. Ils vivent dans la maison du père d'Akio, décédé après un Alzheimer qui a traumatisé Akio, en compagnie de leur ado, Naomi, et de la grand-mère Maesa, à son tour en proie à la démence sénile comme son époux décédé. Elle n'a que soixante-douze ans mais requiert les soins attentifs de sa fille et de son fils. La belle- fille, Yaeko, quant à elle ne supporte pas bien de partager la vie de sa belle-mère.

Et c'est cela qui fait tout l'intérêt du roman. Polar, certes, mais sans aucun suspens (quoique, in fine...). Il est ici surtout question de la vie quotidienne d'une famille, dans une société où les « anciens » font l'objet du plus grand respect et de toute l'attention possible. Quant à l'amour qu'on leur donne, c'est peut-être une autre histoire... Confucius est passé par là, avec sa sagesse chinoise adoptée par les Japonais, Bouddha également et les vertus qu'il enseigne.

Il n'en reste pas moins que, devant une situation ingérable, le réflexe d'un bourgeois japonais est ici de penser à la situation de la famille, à sa réputation, au devenir compromis d'un ado si la respectabilité apparente n'est pas sauvée. Rien qui ne soit partagé au final par les sociétés autres qu'asiatiques. Akio est Japonais, il aurait pu être n'importe quoi d'autre !

Nous suivons l'enquête de deux policiers, collègues et cousins, et va à nouveau être posé le problème de la vieillesse, du rapport enfants-parents quand les cheveux blanchissent et que le cerveau ne suit plus.
Rien de bien optimiste dans ce livre, si ce n'est, par moments, une pépite d'amour et d'empathie surgie au détour d'un paragraphe sordide.

Pas un polar au sens réel donc, mais une bonne approche d'un thème qui n'a pas fini de préoccuper les populations trop gâtées et vieillissantes à la fois, le tout dans une évocation intéressante des moeurs japonaises.
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Depuis ma lecture de l'ouvrage de Keigo Higashino « le Nouveau », je savais que je retournerais rapidement vers cet auteur et son personnage de Kaga Kyoichiro.

En me promenant dans les rayons de la médiathèque Françoise Sagan (10è, Paris), je me suis arrêté dans le coin Polar et j'ai trouvé ce livre que j'avais repéré dans cette série d'enquêtes.

Comme pour ma précédente lecture, j'ai apprécié cet ouvrage, peut-être un tout petit peu moins que le précédent mais ce fut malgré tout une lecture très agréable.

L'histoire était conçue de façon différente. Dans « le Nouveau », nous suivions l'enquête à la recherche du coupable. Ici nous connaissons dès le départ le coupable et nous allons suivre l'enquête méthodique de Kaga Kyoichiro et en parallèle la vie, les choix et les actes des coupables.

Connaissant le coupable et l'enquêteur, il n'y a aucun doute sur l'issue de l'ouvrage. le travail de l'auteur est donc de réussir à nous garder avec lui pendant plus de 200 pages malgré tout. Pour ma part cela a fonctionné dans l'ensemble.

La tension était palpable dans la maison des coupables et Kaga, associé à son cousin Matsumiya dans cette enquête, ne ratait aucun indice et menait à bien son investigation grâce à ses petites cellules grises et sa connaissance aiguisée de l'âme humaine.

Dans ce volume, nous découvrons un peu plus intimement le personnage principal avec la présence de plusieurs membres de sa famille et le rappel de quelques moments de sa vie.

C'est un livre qui se lit très rapidement et à nouveau je sais que je replongerai avec Kaga Kyoichiro pour une nouvelle enquête.
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Une totale découverte que ce roman : de l'auteur, du polar "à la japonaise", de la culture nippone. L'enquête se déroule de façon très subtile, psychologique, sans surenchère de glauque, ni course poursuite. le roman est court et je l'ai lu d'une traite. Même si j'avais deviné certains éléments, la façon de raconter, de décrire les événements, le détachement de certains personnages mis en balance avec l'horreur des faits, tout a concouru à rendre ce récit captivant.
Merci
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Akio et son épouse mènent une vie "ordinaire" au Japon avec leur fils de 14 ans Naomi et la mère d'Akio, qui semble atteinte de la maladie d'Alzheimer.
Un jour Akio reçoit au travail un appel très angoissé de son épouse qui lui demande de rentrer au plus vite à la maison.
Dans le jardin git une petite fille, tuée par l'adolescent qui ne nie pas, mais semble totalement dépourvu de culpabilité.
L'inspecteur Kaga et son jeune cousin sont chargés d'enquêter sur cette affaire. Ils ont eux-mêmes une vie familiale qui est évoquée en parallèle.
Ce qui est singulier dans ce roman, c'est que le lecteur est plongé dans l'affaire dès les premières pages. Il n'y a aucun doute sur la responsabilité du jeune homme. L'éducation extrêmement laxiste que lui ont donné ses parents nous pose problème. Ils sont prêts à tout pour que le garçon ne soit pas puni.
Un roman original et très "psychologique". je ne connaissais pas Keigo Higashino mais je suis certaine de lire d'autres romans de cet auteur!



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