Tokuko Magoi, surnommée McCoy par tout le monde, est un privé. Mais, Pas un privé comme les autres. D'abord, parce qu'elle est une femme. Ensuite parce qu'elle opère dans l'Area 51 (prononcez fifty-wouane).
Cette zone est un lieu où tout ce qui n'existe que dans l'imaginaire humain a été rejeté. Ajoutez-y quelques humains qui ne peuvent plus séjourner dans le monde réel et vous avez un beau bordel.
Evidemment, pour apprécier l'histoire, il faut avaler l'univers. Et un double parti pris dans le récit. D'abord l'abondance de texte. Il y a pas mal de dialogues. de l'humour à froid. On est dans du Pulp. Dans du
Tarantino avec l'outrance du genre. Comme chez
John Woo, on tire 30 balles avec un flingue sans jamais recharger. Ensuite dans le graphisme. Beaucoup de plans étranges. Une mise en page originale avec des découpages audacieux. Mais surtout l'usage du noir et blanc façon "négatif", avec des personnages blancs sur fond noir. J'ai pas mal pensé à Sin City pour cela.
Alors quand les silhouettes ne sont pas toujours les mêmes. Que les proportions flottent un peu. Que le trait manque de fermeté. On s'en moque un peu car on est pris par les tripes. En tout cas, moi, je l'étais.
Côté histoire... c'est moins chouette. le tome est constitué de 4 histoires courte, sans trop de lien entre elles. On a pêle-mêle Nessie et le Roi Arthur (une sorte de zombie), un vampire qui tient un bordel glauque, un mort-vivant issu du folklore malais, un clan de yakuzas...
Les histoires ne sont pas vraiment mauvaises, mais elles manquent de peps et d'originalité. Une se détache: celle du frère qui s'injecte de l'argent dans les veines pour tuer sa soeur, transformée en vampire et asservie en esclave sexuelle dans le bordel glauque. C'est dur et très touchant. le trait de Hisa fait des merveilles.