La Chine n’est pas un monde clos et homogène, fermé sur lui-même, insensible au temps qui passe. À elle seule elle est un continent. Au nord, les steppes désertiques de Mongolie ; à l’est, la Mandchourie, la mer et ses îles, du Japon à Taïwan ; au sud, les territoires peuplés par cinquante-cinq ethnies qui représentent 8 % de sa population ; à l’ouest, l’Himalaya, le plateau tibétain, les déserts de Gobi et du Taklamakan. Si on la superposait à l’Europe elle s’étendrait de l’Écosse au Sahara, de la Bretagne à l’Oural, mais 14 % seulement de ses terres sont cultivables et 40 % du territoire est situé à plus de 2 000 m d’altitude. En quatre mille ans, son territoire n’a cessé d’évoluer et sa civilisation de subir des influences d’Asie centrale, d’Inde, de Perse, d’Arabie, de Mongolie et d’Europe. Elle a reçu des apports bouddhiques, nestoriens, zoroastriens, chrétiens, juifs, musulmans, tantriques, protestants et rationalistes avant d’adopter le marxisme comme idéologie d’État, puis de s’ouvrir à l’économie de marché. Ces influences ont affecté sa culture et ses traditions et profondément fait évoluer le taoïsme au long de l’histoire.
Mais le taoïsme en tant que tel n’existe pas. Il existe une pluralité de taoïsmes, comme de bouddhismes, de christianismes ou d’islams.
Pour un Chinois, le taoïsme est un enseignement, au même titre que le bouddhisme ou le confucianisme. Laozi, à qui beaucoup attribuent sa fondation, n’a pas créé d’école, ni eu de disciples directs.