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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
L'Homme Au Sable est un conte (ou une nouvelle) fantastique, allégorique voire aussi philosophique et psychologique.
On y rencontre Nathanaël, un étudiant gai, intelligent, volontiers écrivain, certes un peu romantique et rêveur à ses heures, mais qui a tout pour séduire une jolie Clara, venue vivre avec son frère Lothaire dans la maison familiale de Nathanaël.
Le jeune homme, qui est parti du foyer pour étudier à la ville, écrit un jour une missive à Lothaire dans laquelle il lui confie son trouble à la vue d'un mystérieux marchand italien de baromètres...
Ce drôle de personnage a évoqué à Nathanaël la vision d'un personnage de son enfance qui lui avait suscité grand peur et qu'on désignait parfois comme étant l'homme au sable...
Cet homme inquiétant autant que mystérieux était l'objet d'une peur quasi panique chez le jeune Nathanaël et ses frères et soeurs. On lui racontait que s'il ne se couchait pas prestement, cet homme lui jetterait des poignées de sable plein les yeux.
Mais, en grandissant, Nathanaël comprit que cet homme n'était pas qu'une légende ou qu'un expédient commode pour envoyer les enfants se coucher. Un véritable homme, de chair et d'os, du moins lui semblait-il, montait quotidiennement rendre visite à son père dans son cabinet particulier.
Que faisait l'homme auprès de son père ? Pourquoi ce dernier mourut un jour si subitement ? Pourquoi l'homme au sable semble reprendre vie sous les traits du marchand de baromètres ? Qu'adviendra-t-il de l'histoire d'amour de Clara et de Nathanaël ? Résistera-t-il à la distance et à la durée de la séparation ? Quelle rivale pourrait bien avoir à craindre la belle Clara ? La santé mentale de Nathanaël saura-t-elle résister à la rude mise à l'épreuve que constitue ce retour en scène des terreurs de son enfance ?
Autant de questions auxquelles je me propose de ne pas répondre de peur de vous gâcher l'envie d'y trouver vous-même des réponses.
Un dicton dit : " Les yeux sont le miroir de l'âme. " Ceci semble vrai ici aussi. Outre le personnage de l'homme au de sable, déjà très évocateur en soi, qui jette des poignées de douleurs dans les yeux, la symbolique des yeux est très présente et très exploitée dans tout le conte. Il semble y résider la vie et la quête de l'oeil (ou l'absence de regard) est un marqueur fort du code de compréhension de l'ouvrage.
Au travers de ce conte allégorique, E. T. A. Hoffmann nous invite à réfléchir à notre propre potentiel de nuisance psychique ou morale, au fait que beaucoup de nos blocages, de nos frayeurs, de nos déraillements, de nos dissonances cognitives proviennent de nous seuls. Ils peuvent certes s'expliquer ou trouver leur(s) source(s) dans des événements, des causes ou des personnes extérieures, mais que le principal artisan du mal, tout bien considéré, c'est nous, nous, notre pire ennemi...
Intéressant ce point de vue, et rien que pour cela, je trouve que ce conte vaut le détour, mais ce n'est là qu'une considération très personnelle et subjective, rien de plus qu'une poignée de sable jetée en l'air, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Le Marchand de Sable, également très connu sous la traduction L'Homme Au Sable est un conte (ou une nouvelle) fantastique, allégorique voire aussi philosophique et psychologique.
On y rencontre Nathanaël, un étudiant gai, intelligent, volontiers écrivain, certes un peu romantique et rêveur à ses heures, mais qui a tout pour séduire une jolie Clara, venue vivre avec son frère Lothaire dans la maison familiale de Nathanaël.
Le jeune homme, qui est parti du foyer pour étudier à la ville, écrit un jour une missive à Lothaire dans laquelle il lui confie son trouble à la vue d'un mystérieux marchand italien de baromètres.
Ce drôle de personnage a évoqué à Nathanaël la vision d'un personnage de son enfance qui lui avait suscité grand peur et qu'on désignait parfois comme étant le marchand de sable ou l'homme au sable.
Cet homme inquiétant autant que mystérieux était l'objet d'une peur quasi panique chez le jeune Nathanaël et ses frères et soeurs. On lui racontait que s'il ne se couchait pas prestement, cet homme lui jetterait des poignées de sable plein les yeux.
Mais, en grandissant, Nathanaël comprit que cet homme n'était pas qu'une légende ou qu'un expédient commode pour envoyer les enfants se coucher. Un véritable homme, de chair et d'os, du moins lui semblait-il, montait quotidiennement rendre visite à son père dans son cabinet particulier.
Que faisait l'homme auprès de son père ? Pourquoi ce dernier mourut un jour si subitement ? Pourquoi le marchand de sable semble reprendre vie sous les traits du marchand de baromètres ? Qu'adviendra-t-il de l'histoire d'amour de Clara et de Nathanaël ? Résistera-t-il à la distance et à la durée de la séparation ? Quelle rivale pourrait bien avoir à craindre la belle Clara ? La santé mentale de Nathanaël saura-t-elle résister à la rude mise à l'épreuve que constitue ce retour en scène des terreurs de son enfance ?
Autant de questions auxquelles je me propose de ne pas répondre de peur de vous gâcher l'envie d'y trouver vous-même des réponses.
Un dicton dit : " Les yeux sont le miroir de l'âme. " Ceci semble vrai ici aussi. Outre le personnage du " marchand de sable ", déjà très évocateur en soi, qui jette des poignées de douleurs dans les yeux, la symbolique des yeux est très présente et très exploitée dans tout le conte. Il semble y résider la vie et la quête de l'oeil (ou l'absence de regard) est un marqueur fort du code de compréhension de l'ouvrage.
Au travers de ce conte allégorique, E. T. A. Hoffmann nous invite à réfléchir à notre propre potentiel de nuisance psychique ou morale, au fait que beaucoup de nos blocages, de nos frayeurs, de nos déraillements, de nos dissonances cognitives proviennent de nous seuls. Ils peuvent certes s'expliquer ou trouver leur(s) source(s) dans des événements, des causes ou des personnes extérieures, mais que le principal artisan du mal, c'est nous, nous, notre pire ennemi.
Intéressant ce point de vue, et rien que pour cela, je trouve que ce conte vaut le détour, mais ce n'est là qu'une considération très personnelle et subjective, c'est-à-dire, pas grand-chose.
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Je découvre la collection Étonnants Classiques avec cette nouvelle de Hoffmann.
Apparemment il s'agit d'une collection pour les écoles vu l'allure du dossier. J'ai bien apprécié la chronologie mettant la biographie de l'auteur en regard des événements historiques. J'ai été surpris qu'Hoffmann ait été fonctionnaire en Pologne mais cela se comprend car ce pays avait été découpé en rôti et la Prusse s'était accaparé un bon morceau. Il perd son poste quand les Français prennent le relais suite aux victoires napoléoniennes.

L'homme au sable a été publié en 1817. Cet homme, c'est notre fameux Marchand de Sable qui vient endormir les petits, mais vêtu d'une réputation autrement plus inquiétante que celui dont je me souviens ; quelque chose comme Nounours en Père fouettard.
Il traumatise durablement le héros, Nathanaël, alors enfant. Et c'est le départ d'une histoire qui emmêle en un écheveau inextricable le fantastique et la psychanalyse. Car on n'a toujours du mal à décider si les faits sont véritablement surnaturels ou le fait d'un esprit sombre particulièrement imaginatif. Sa douce amie Clara est le penchant rationnel qui essaie de ramener Nathanaël au monde physique. L'incessante oscillation est très bien rendue et plutôt fascinante.

Un autre thème moteur est celui de l'automate. C'est le début de cette littérature qui s'inquiète de la création par l'homme d'une « vie artificielle ». Ici c'est l'apparence humaine qui génère cette « vie » ; on est à la même époque que le Frankenstein de Mary Shelley. On peut aussi ajouter le Mécanicien Roi d'Étienne-Jean Delécluze, L'homme le plus doué du monde d'Edward Page Mitchell et pourquoi pas La Vénus d'Ille de Prosper Mérimée. Au vingtième siècle, c'est l'intelligence artificielle qui sera moteur de cette inquiétude (2001 de Clarke, Les marteaux de Vulcain de Dick, etc.). Je pense aussi au très bon Automate de Nuremberg de Thomas Day.

Ce flirt avec le fantastique et la folie est très efficace ; de quoi vous glisser un petit frisson. La fin en est très hitchcockienne.
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Fantasmagorie d'un siècle qui projetait dans son imagination les futures prouesses de sa descendance.
De l'automate au cybergénie . Conte fantastique, l'Homme au sable appartient au 19e siècle.
Doit on considérer nos rêves ou nos cauchemars comme des prophéties ? Ou bien comme le premier lieu de l'élaboration de nos projets ? La littérature peut elle être retranscrire les plans de l' architecture d'un devenir de la pensée humaine ? Ce que nous construisons aujourd'hui ne serait il qu'un écho que nous adresserait le passé ?
1817 Mary Shelley écrit Frankenstein. 1815, Hoffmann, l'homme au sable.
Tout est allé très vite en ce 19eme siècle ; Maîtrise de la fée électricité, de la photographie, du télégraphe, de la locomotive...Transport du son, de l'énergie, de l'image, et également des corps.
Le monde se déplace, se transpose. On rêve d'en disposer. de l'esprit également. Mais reste l'âme. Que contient cette énergie, que contient tous ces fluides ? Ressemblance, symétrie, mimétisme : répercussions de toute cette alchimie. Diableries, hypnoses, psychiatrie. Ce siècle au cerveau d'adolescent rêve enfermé dans son corps de vieillard. L'âme est au regard. On peut tout imaginer, tout élaborer, à condition de veiller à ce regard. Ce regard que l'homme porte sur le monde et qui lui permet de s'y refléter.
Il faut être voyant nous hurlait Rimbaud. Voyant et non regardant ?
Drame narcissique que de vouloir perpétuellement se ressembler. Créer le monde à son image. Éternellement. Vouloir engendrer. Qu'est ce alors véritablement une création ? Si la création se rattache à nous, comme une main à un corps, nous produisons une extension. L'extension de la pensée est partie prenante de la réalisation de nos projets. Quelque soit la main, l'idée est toujours la même. Rester maître, quitte à oublier ,en ce que nous produisons, ce qui nous regarde en l'humain. L'imagination ne serait qu'un lieu de hantise ? Ou serait elle le seul espace pour une libre pensée ?
L'homme au sable est conte fantastique d'un pessimisme métaphysique profond. Une camisole de force tentait de gainer l'esprit du siècle. A t il vraiment réussi à lui échapper ?

Astrid Shriqui Garain
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L'Homme au Sable a également été publié sous le titre « Le Marchand de Sable ».

Nous sommes loin du gentil marchand de sable qui visite les enfants sages pour les endormir à la nuit tombée.

L'oeuvre est un modèle du genre fantastique. le récit étonne par sa densité, sa forte structure, et l'ambiguïté permanente de son rapport à la réalité.
L'Homme au Sable, l'un des récits les plus terribles des contes fantastiques, est emblématique de la place qu'occupe E.T.A. Hoffmann dans la littérature internationale.

Ce conte surnaturel est un incontournable, un chef d'oeuvre, à ne manquer sous aucun prétexte.
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Hoffmann (1776-1822) est un grand nom de la littérature allemande. Ce juriste de formation a écrit de nombreuses oeuvres littéraires mais aussi des opéras et des sonates pour piano entre autres. Je possède ses Contes dans au moins quatre éditions différentes, et parmi les plus célèbres, on retiendra Les élixirs du diable, le chevalier Gluck ou le chat Murr.

Mais pour moi, Hoffmann reste l'auteur de l'un des plus délicieux contes pour enfants que j'ai jamais lu : le casse-noisettes.

L'homme au sable fait partie de ces récits fantastiques dont le fil conducteur est la folie.

J'avais à le lire dans le cadre de ma première année de licence LM.

L'intrigue est simple et le conte fort court. L'étudiant Nathanaël, amoureux de la jolie Clara, a subi un traumatisme d'enfance. Il est persuadé que son père est mort à cause du mystérieux Coppelius, lequel s'était d'ailleurs montré très menaçant avec le petit Nathanaël. Dans l'esprit de celui-ci, Coppelius et l'Homme au sable ne font qu'un.

Des années plus tard, notre infortuné héros reçoit un second choc en rencontrant un vendeur de lunettes ambulant, nommé Coppola et en qui il croit reconnaître l'homme au sable. A partir de ce moment, Nathanaël montre clairement quelques signes de faiblesse.

A son retour dans la maison paternelle, le jeune homme manifeste un comportement curieux qui déroute sa fiancée. Il est évident que ce traumatisme d'enfance, réactivé par cette rencontre bizarre avec Coppola, nuit à l'équilibre de Nathanaël.

Pire encore, et il est difficile d'expliquer un tel aveuglement, l'étudiant tombe éperdument amoureux d'Olimpia, la fille de son professeur Spalanzani, oubliant instantanément la pauvre Clara. Seulement, la belle Olimpia cache un secret bien étrange...

Tout au long du récit, il est difficile de démêler le rêve de la réalité. Coppelius a-t-il réellement commis ces actes abominables ? Nathanaël souffre-t-il d'hallucinations ? Est-il malade ?

La narration ne nous permet pas réellement de trancher. C'est d'abord le point de vue de Nathanaël qui est présenté, et de manière fort convaincante, sous formes de lettres adressées à Clara ou à son frère. Puis c'est un narrateur extérieur qui conte les événements survenus au retour de l'étudiant chez lui. Et là, le lecteur se met à douter de la santé mentale du héros de cette histoire.

La folie est un thème repris dans bien d'autres oeuvres, pour ma part, ce conte m'a rappelé certains écrits De Maupassant ou de Gogol. le tout est habilement mené et très plaisant à lire, car l'atmosphère angoissante et même macabre, permet d'imaginer sans peine les angoisses et la névrose du jeune homme. Un conte empreint à la fois de surnaturel et de romantisme, qui permet d'aborder le thème de la créature artificielle.
Lien : http://lectures-au-coin-du-f..
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Court texte fantastique, le marchand de sable, apparemment aussi parfois édité sous le titre de L'Homme au sable, est ma première visite dans l'oeuvre d'Hoffman et cela s'est révélé un texte très plaisant.
Nathanaël, narrateur de la première partie et héros malheureux de la seconde, a gardé de l'enfance une terreur folle du marchand de sable, dont sa nourrice lui expliquait qu'il volait les yeux des enfants et dont il mélange le souvenir avec celui de mort de son père dans de tragiques circonstances. Et voilà que séjournant pour ses études dans une autre ville, il croit le retrouver sous de nouveaux traits...
Le jeune Nathanaël est-il fou, ou la victime d'un être fantastique et terrible se dissimulant sous les traits de l'avocat Cornélius puis sous ceux du marchand de baromètres Coppola ? La réponse n'est jamais claire et le lecteur lui aussi ne sait plus trop démêler le vrai du faux. C'est du fantastique comme on en écrivait autrefois: peu d'événements finalement, tout dans l'ambiance, qui se fait peu à peu glaçante, et dans la certitude que tout cela tournera très mal!

Très plaisant et un excellent premier contact avec cet auteur!
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Une nouvelle qui a la folie fantastique d'Hoffmann, et qui annonce si tôt cette crainte des automates, ces machines qui ont des airs bizarres, bizarrement humaines mais étrangement factices. J'ai beaucoup aimé l'entremêlement de deux histoires (l'homme au sable éponyme, l'amour de Nathanaël pour Olimpia) qui se rejoignent autour d'une seule et même figure, celle du démoniaque Coppelius.
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L'auteur nous plonge en plein coeur d'un conte fantastique avec un aspect philosophique et psychologique et une vision cauchemardesque développant ainsi le concept d'inquiétante étrangeté.
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50 pages. En se basant sur cette édition-ci, il aura suffit à Hoffmann d'à peine 50 pages pour fournir une critique de son temps, offrir à Freud matière à développer le concept d' « inquiétante étrangeté », et inspirer un ballet : Coppélia. Dans L'homme au sable on a d'une part la critique d'un romantisme poussé à l'extrême à travers le personnage principal, Nathanaël, écrivain qu'Hoffmann présente comme une sorte de poète assez ennuyeux mais inspiré d'entrée de jeu par des espèces de forces supérieures gothiques. D'autre part, on assiste à une dénonciation de l'automatisation des rapports sociaux, de la perte d'individualité et de spontanéité de la société de l'époque.
Le tout est présenté dans une nouvelle fantastique très agréable à lire et qui prouverait même aux plus réticents que l'on peut écrire un récit au début du XIXème sans qu'il ne devienne ni pompant, ni poussiéreux, presque deux siècles plus tard.
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