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Reiko Himekawa tome 1 sur 3
EAN : 9782379270314
350 pages
Editeur distribué par Harmonia Mundi (04/04/2019)
4.05/5   41 notes
Résumé :
Dans une banlieue tranquille de Tokyo, un corps emballé dans une bâche en plastique est retrouvé au bord d'un étang. La victime a été torturée.
Un meurtre aussi étrange que singulier dans une ville où les crimes violents sont rares. Riverains et promeneurs n'ont rien remarqué, et ni la scène de crime ni les résultats du laboratoire ne révèlent d'indices significatifs.
L'enquête est confiée à Reiko Himekawa, 29 ans, seule officière de la division crimi... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Machisme, pression sociale pour que les filles se marient, violence verbale, sexisme, police ultra-hiérarchisée et sévère, verticalité de la société japonaise, organisation en colonne faisant en sorte que chacun est obligatoirement au-dessus d'un autre et où les femmes cherchent encore leur place non, non nous ne sommes pas au 19e siècle, nous sommes bien dans le Japon d'aujourd'hui !
Tetsuya Honda signe ici le premier opus des enquêtes de la "lieutenante" Reiko Himekawa avec "Rouge est la nuit".
Des enquêtes policières oui mais aussi un portrait franc, honnête, pas toujours joli du Japon. Celui de ses marginaux, celui des Tokyoïtes, de cette ville ultramoderne et traditionnelle à la fois mais aussi une représentation de la police et de son fonctionnement pour le moins étonnant. Des flics qui doivent prendre le bus/le métro/le train pour se rendre sur les lieux d'un crime, des flics qui n'ont pas d'arme faute de budget, des flics qui doivent dormir au bureau ou dans les hôtels à proximité du commissariat le temps de l'enquête, les informations qui doivent remonter la chaîne, des journées qui ne finissent plus...bref une rigidité surprenante mais aussi des tolérances tout autant déconcertantes ! Leur façon de fonctionner n'est pas disons, empreinte de subtilités. On est souvent dans du brut ici, autant pour le criminel que pour le policier.
Cette femme, lieutenant de police, sera confrontée à la chaleur étouffante de l'été à Tokyo, à des cadavres affreusement mutilés retrouvés dans l'eau, à des collègues aux pratiques disons ambiguës et aux propos sexistes, à la culpabilité ressentie face à sa famille mais, Reiko saura se redresser et elle fera face.
Vivement les traductions des suites des enquêtes de Reiko Himekawa.

PS: J'aimerais souligner la belle édition de ce roman. Atelier akatombo, maison d'édition dédiée à la littérature japonaise, c'est plus que réjouissant avec en prime, une jolie libellule en logo.
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Dans un quartier paisible de Tokyo, un corps est retrouvé, enveloppé d'une bâche au bord d'un étang de pêche. La victime a été atrocement mutilée. C'est la lieutenante Reiko Himekawa qui est chargée de l'enquête. A vingt-neuf ans, la jeune femme est à la tête d'une équipe de la Division Criminelle du Département de la Police Métropolitaine de Tokyo. Un poste qu'elle ne doit qu'à sa volonté de fer, sa détermination et sa capacité à se faire respecter par ses hommes, ce qui n'est pas une mince affaire, tant le machiste et la misogynie règnent en maîtres dans la police japonaise. Mais Reiko est tenace, intuitive et douée et elle fait fi des critiques, des remarques sexistes et même de la hargne de certains de ses collègues.
La voilà donc embarquée dans une enquête où le seul indice est un site internet : Strawberry Night. Elle est loin de se douter qu'elle vient de mettre le pied dans un univers sordide, sanglant et meurtrier où la vie humaine ne pèse rien, la sienne pas plus que celle des victimes.

Premier tome d'une série mettant en scène la lieutenante Reiko Himekawa, Rouge est la nuit est un polar qui flirte avec le sordide bien loin de l'image policée de la société japonaise. Ici, il est question de folie, de meurtres, de mutilations, de torture et de la fascination pour la mort. Une ambiance glauque donc pour cette première enquête d'une policière au caractère intéressant. C'est après un drame personnel qu'elle a décidé d'entrer dans la police et elle y a réussi au point d'être à la tête d'une équipe à même pas trente ans. Cela fait des envieux et des aigris dans une institution très hiérarchisée qui laisse peu de place aux initiatives personnelles et encore moins aux femmes. Dans ce monde d'hommes, Reiko s'est fait une place à la force du poignet, cachant ses faiblesses et sa fragilité pour ne mettre en avant que sa pugnacité, sa fougue, son esprit de synthèse et sa capacité à mener son équipe malgré les obstacles.
Féministe, ce polar dénonce aussi les violences faites aux femmes et la pression subies par les célibataires, surtout quand elles atteignent trente ans. Faire carrière n'est pas une option facilement envisageable pour des jeunes femmes harcelées par leur famille qui organise des rencontres arrangées.
Autant de problèmes pour Reiko qui doit ménager, imposer ses choix de vie et résister aux coups bas de ses collègues.
On aura plaisir à suivre son évolution dans la suite de ses enquêtes, tant son personnage aux multiples facettes est intéressant.
Un polar surprenant et addictif.
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Tokyo « ville où les crimes violents sont rares » ? Pourtant l'auteur nous offre un panel d'horreurs saisissant sans rien nous épargner dans les descriptions. Un polar sanglant s'il en est, mené tambour battant et présenté comme le premier opus d'une série à succès au Japon, adaptée pour la TV et le cinéma (voir 4e de couverture).

Divisé en cinq parties, les quatre premières parties commencent par un chapitre à la première personne où s'exprime le responsable des meurtres. Puis l'enquête est narrée à la troisième personne et nous suivons principalement Reiko Himekawa, lieutenante impliquée dans l'affaire, même si nous aurons parfois le point de vue de ses collègues.
Publié au Japon en 2006, c'est bien cette période dans laquelle semble ancrée l'histoire. J'ai été frappée par le côté sombre et sans concession avec lequel l'auteur dépeint les relations entre les collègues au sein même de la police métropolitaine. Tout n'est qu'affaire de jalousie, de recommandations, de réussite ou d'échec, bref du plus grand individualisme. Alors pour Reiko qui est une femme, qui est jeune et déjà gradée, la place et délicate à tenir. Elle subit ouvertement un harcèlement sexuel régulier de ses collègues, ainsi que des remarques désobligeantes voire humiliantes de la part d'un collègue arriviste singulier.
Au Japon la pudeur est de mise, on ne montre guère ses émotions. Y compris dans le cercle familial où la pression sociale du « qu'en dira-t-on » est omniprésente. Reiko est célibataire trentenaire, elle cumule donc les tares !
C'est dans cet état d'esprit qu'elle va mener une enquête sur des meurtres aussi violents que sanglants. C'est grâce à ses capacités d'analyse et de déduction que le travail va progresser quand bien même il faille accepter de se fier à son intuition, ce qui n'est pas du goût de tous ses collègues ou supérieurs.
J'ai beaucoup aimé ce personnage de Reiko qui nous offre à la fois ses grandes forces et ses pires faiblesses. Elle est très humaine et a un caractère déterminé. Régulièrement l'auteur nous propose ses pensées les plus intimes dans des phrases en italique, ce qui nous rapproche davantage d'elle.
Concernant l'intrigue, elle est construite intelligemment, ménageant des rebondissements et des surprises bien à propos.
Le bémol est selon moi dans la traduction et le soin apporté au texte. de nombreuses coquilles gâchent le plaisir de lecture et certains passages, en particulier des dialogues, m'ont posé des problèmes de compréhension par manque de clarté. le travail du traducteur n'est-il pas de faciliter l'accès au texte tout en le respectant ? Je suis assez déçue à ce niveau-là.
Heureusement, les autres points sont très satisfaisants et j'apprécierai de pouvoir lire la suite de cette série.

Je remercie Babelio et les éditions Atelier Akatombo pour cet envoi lors d'une Masse Critique.
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Après la découverte d'un corps emballé dans une bâche bleue, près d'un étang dans un parc de Tokyo, la lieutenante Reiko Himekawa, trentenaire, est nommée cheffe d'enquête. Elle doit composer avec une autre division avec à sa tête, une vieille connaissance l'officier Katsumata, un flic compétent mais d'une grossièreté sans nom avec lequel Rieko a du mal à garder son calme. L'enquête doit également prendre à bord les policiers locaux, qui connaissent les lieux et dont les enquêtes de voisinage peuvent faire progresser l'enquête. Cette dernière rebondit avec la découverte dans l'étang cette fois-ci, d'un deuxième corps, tué dans les mêmes conditions et emballé dans une bâche similaire.

Un roman policier mettant en scène une lieutenante quelque peu border line, qui se voit adjoindre une autre équipe policière et chacune des équipes alignant une pléthore de collaborateurs, - un peu trop d'ailleurs, ce qui complique le suivi de cette enquête, et des individualites qu'il faut gérer et qui préfère jouer cavalier seul. Certaines scènes sont assez gores et sadiques, mais cela s'insère parfaitement dans l'histoire assez bien menée et qui s'aventure dans les méandres du Darknet.
Mais malgré ces qualités j'ai un petit bémol sur les personnages qui paraissent trop invidualistes et indépendants, quand on sait le poids de la hiérarchie au Japon et les respects des anciens, j'avais plus le sentiment de voir de voir des flics américains n'en faisant qu'à leur tête, très violents dans leurs relations - la lieutenante cassant allègrement doigts et donnant coup de boule à l'envi quand elle est agresséesexuellement - que des flics japonais et deuxième bémol, le grand nombre de personnages qui noient un peu l'action.
Rouge est la nuit est un roman dont le scénario tient la route et je remercie Baelio et les éditions Harmonia Mundi pour la découverte de ce roman.
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Rouge est la nuit est le premier roman que je lis de la jeune maison d'édition Atelier Akatombo (libellule rouge en japonais où ce bel insecte prenant son envol à l'automne symbolise la lecture) née il y a environ un an. Créée par Dominique et Franck Sylvain, qui assurent également les traductions, elle se consacre à des romans de genre nippons (polars, SF, ...).
J'adore les libellules. La couverture avec ce liseré de libellules sur fond jaune, une rue de Tokyo avec la Tour si similaire à celle de Gustave Eiffel, sur fond noir a accroché mon oeil à la librairie. de plus, un auteur que je ne connaissais - irrépressible envie de le découvrir par conséquent.

Et j'ai très bien fait de céder - une fois de plus - à la tentation livresque. Rouge est la nuit (Strawberry Night en version originale) est un roman policier très immersif que j'ai dévoré sur deux jours. L'héroïne en est la lieutenante Reiko Himekawa, 29 ans, qui dirige une équipe de la Division Criminelle du Département de la Police Métropolitaine de Tokyo. Il est déjà rare de trouver des femmes flics au Japon où on les cantonne plutôt dans un rôle de secrétariat. Alors Reiko, jeune, mignonne, gradée et qui en plus obtient et le respect de son équipe (que des hommes) et de son chef, et de très bons résultats grâce à une intuition et une capacité de déduction très sûres, ça en gêne un paquet aux entournures dans les autres équipes...

La découverte d'un corps mutilé et empaqueté au bord d'un étang de pêche va révéler le meilleur et le pire au sein de la police. C'est aussi une incursion dans un univers très glauque et sanglant qui recrute des amateurs de sensations fortes via un site qui semble avoir tout d'une légende urbaine parmi les renifleurs de sordide des forums Internet.

La psychologie occupe une place importante dans le récit, notamment par l'aptitude de Reiko à se glisser dans l'esprit des criminels pour appréhender leurs façons de faire et leurs motivations. le fait que Honda Tetsuya mette en avant une femme officière fougueuse, intuitive et assez rentre-dedans au sein d'une très machiste et très hiérarchisée police japonaise lui permet d'explorer en outre la face privée de son héroïne. Alors qu'elle est l'aînée de la famille, bientôt trentenaire,  ses parents se désespèrent de la voir toujours célibataire. Ils multiplient pour elle les "miai", ces rencontres arrangées avec des prétendants, qui peuvent nous sembler d'un autre siècle mais qui a pourtant toujours bel et bien cours au Japon. Et pas que de façon anecdotique. Car trente ans pour une femme marque l'approche de la date de péremption pour espérer accrocher un époux. Ce qui, soit dit en passant, n'est vraiment pas la priorité de Reiko.

Ce roman a donné suite à une série autour des enquêtes de Reiko, dans l'archipel. Je ne peux que prier Dominique et Franck Sylvain d'en poursuivre également la traduction. Voilà une policière que je retrouverais avec grand plaisir. Si vous n'êtes pas allergique au rouge et que l'été chaud et humide de la capitale nippone ne vous effraie pas, laissez-vous tenter par ce premier opus plutôt réussi et au suspense garanti.
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critiques presse (2)
LeDevoir
15 juillet 2019
L’intrigue s’épaissit à mesure que l’on s’approche du dénouement, et le lecteur — qui en sait plus que les policiers — ne pourra bientôt plus décrocher.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LaPresse
10 juin 2019
L'incursion dans la police tokyoïte, et dans ce qui se profile comme une série de crimes tordus et sadiques, est prenante et accrocheuse.
Lire la critique sur le site : LaPresse
Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Elle déjeunait avec Kunioku une à deux fois par mois. Ils se donnaient rendez-vous dans des endroits très différents, de la brasserie française un peu chic aux gargotes de yakitori ou de ramen, mais leur sujet de conversation était toujours le même.
Les cadavres qui sortaient de l'ordinaire.
La veille, dans un restaurant indien de bon niveau, ils avaient discuté de Naegleria fowleri, cette amibe qui se reproduisait dans les eaux stagnantes et tièdes. Elle pénétrait dans le cerveau par les voies nasales et s'y reproduisait, pour finir par dissoudre la matière grise. Le second cas identifié sur le territoire japonais concernait une victime qui avait vécu en centre-ville. Bien sûr, il y avait eu transmission par exposition à l'amibe, un type de mort accidentelle, mais Kunioku avait investigué pour savoir s'il ne s'agissait pas d'un meurtre. On avait testé les points d'eau de Tokyo, le résultat n'était pas encore connu.
Le médecin légiste ajouta de la sauce dans son bol.
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Les immeubles abandonnés semblaient avoir tous cette même odeur aigre. Combien y en avait-il au juste dans le centre de Tokyo ? Avec cette récession qui n’en finissait pas, on était tenté de penser que leur nombre croissait. Même dans les quartiers de shopping et de divertissement, il n’était pas nécessaire de s’aventurer bien loin pour tomber nez à nez avec des pancartes ”à louer”. Toutes ces propriétés vides lui donnaient l’impression de pénétrer dans les mysterieuses coulisses de la ville. Il se sentait investi d’un secret ignoré des passants. A savoir que Tokyo, en dépit de ses airs de métropole bruyante et clinquante, n’était rien d’autre qu’un décor de papier mâché.
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Reiko pensa que dans le monde de l’entreprise, parer un indvidu de jolies couleurs était une façon de protéger la collectivité et de la valoriser. En revanche, noircir un portrait n’était généralement qu’une opinion subjective, basée sur un conflit d’intérêts personnel. La réalité, c’était que les gens étaient constituées de différentes nuances de gris, c’est à dire ambiguës.
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Elle réagissait avec sévérité au harcelement sexuel. Dans le train, elle avait cassé en tout dix-sept doigts et deux bras de tripoteurs. Au travail, son bilan était plus modeste avec six doigts amochés, mais aucun bras cassé; en revanche, elle avait balancé son genou dans trois entrecuisses, et réussi deux impeccables balayages de jambe agrémentés d’un coup de boule.
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A l'instar de l'armée, la police était basée sur la verticalité des grades. On en comptait neuf. Par ordre croissant, gardien de la paix, brigadiers, lieutnant, capitaine, commandant, commissaire adjoint, commissaire, commissaire divisionnaire, commissaire général.
Les grades permettaient d'établir le pouvoir hiérarchique et de générer une chaîne immédiate de commandement.
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