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3,64

sur 971 notes
C'est une belle surprise que ce roman De Balzac! Une tension continue au gré des affrontements et des troubles passionnés entre les protagonistes!

A 28 ans, Balzac signe son premier roman, avec des aventures à la Walter Scott ("Ivanohé") ou à la façon de Fenimore Cooper( auquel Balzac se réfère souvent en comparant les Bretons à des Mohicans!).

Il s'empare donc d'un genre, le roman historique, avec les dernières batailles entre les Chouans (des Royalistes) et les Républicains dans la région de Fougères.
Il s'empare surtout de la géographie des lieux et emmène le lecteur sur des routes et des sentiers peu sûrs, semés d'embûches, où l'on peut tendre des embuscades!

C'est un roman qui porte la fougue de la jeunesse de son auteur avec cette recherche d'action permanente mais étonnamment maîtrisé sur 340 pages.

J'ai été séduit par la principale héroïne, Marie de Verneuil, qui dépassera en courage bien de ses concitoyens. Et celui que l'on appellera " le Gars" , le chef des Chouans a tout du chevalier sans peur mais c'est un ennemi à abattre pour Corentin, l'espion au service de Fouché, et Hulot, l'officier bougon au service de Madame de Verneuil, et du premier consul.

Même en dépit des remarques incisives et désobligeantes sur les Bretons de cette
région, que j'attribue à de la méconnaissance et au mépris de cette culture, et je mets donc mon chauvinisme de côté pour applaudir le jeune Balzac qui nous a délivré là un splendide roman d'aventures!
Guérilla, noces de sang. Envoûté!



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En 1799, sous le Directoire/Consulat, comme Hoche n'a pas tout-à-fait éteint le feu breton en 1795 à Quiberon, la guérilla est relancée par les Chouans avec Dieu, le roi, les prêtres, les émigrés, contre les Bleus.
.
Marche-à-Terre, Pille-Miche, Galope-Chopine, Mène-à-Bien sont les noms de guerre des Chouans de Balzac à Fougères.
Mais les héros de cette histoire sont Marie de Verneuil, espionne en jupons envoyée par le terrible ministre Fouché, contre le marquis Alphonse de Montauran, dit "Le Gars", émigré débarqué d'Angleterre pour commander la révolte des Chouans.
Mais la passion vient se mêler au devoir :
c'est Corneille dans les bocages ;
c'est le jeu de l'amour et de la perfidie :
c'est Beaumarchais dans les ajoncs.
.
Ça commence par la bataille de la Pellerine, un ralenti de 35 pages ;
puis il y a le dîner du " jeu de qui est qui ?" ;
la promenade est une lutte amoureuse ;
la réception-trahison au château la Vivetière ;
la vengeance de la femme trahie....
Tous ces événements se déroulent sur dix jours, avec plein de rebondissements, entre les jurons du commandant Hulot, les ruses du renard Corentin, les doutes de Marie, ceux d'Alphonse, les déplacements félins de Marche-à-Terre ou Pille-Miche...
.
Hugo & Balzac ;
Quatre-vingt-treize & Les Chouans ;
La Bretagne, la Vendée, la Normandie ;
1793 & 1799 ;
le marquis de Lantenac chez Hugo & le marquis de Montauran chez Balzac ;
j'ai lu les deux, ils m'ont autant "aspiré" : )
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Pour avoir appris à percer l'univers De Balzac, je me suis parfaitement concilié avec la comédie humaine, véritable étude de l'homme et de ses mœurs, une étude qui s"étend sur plusieurs horizons allant de la philosophie à la politique, de la religion aux finances, et surtout elle nous livre la vie du XIXe siècle par des satires sociales. Mais, en lisant Les Chouans, c'est un autre Balzac qui se révèle plutôt que ce traqueur des mœurs parisiennes. Ici, il nous fait courir à travers la campagne, il nous époustoufle avec cette atmosphère de guerre, de révolte, de rage, de tactique et stratégie, il nous subjugue avec cette manière d'exploiter l'histoire des vendéens déterminés à rester royalistes, décidés à faire la guerre aux révolutionnaires sanguinolents avec beaucoup de dynamisme...et quelle courageuse et tragique histoire d'amour! Je découvre que c'est son premier roman . Hé oui, avant que le patriarche n'ait pu se fabriquer un langage, un genre à propre à lui, il fallait bien qu'il subisse de l'influence extérieure. Parce que Les Chouans, ça respire beaucoup du Walter Scott, un peu trop philosopher, quand même! C'est vrai que ça m'a pris trois semaines pour finir ce livre, mais je l'ai bien savouré!!!
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J'ai beaucoup aimé ce roman, pourtant oublié longtemps sur mes étagères - me faisait-il peur ? J'avais essayé de le lire et n'étais pas allée très loin dans ma lecture. Je ne suis pas non plus fan de l'esprit vendéen, royaliste, religieux... Et pourtant !

Balzac nous met dans l'ambiance dès le début du roman, en nous relatant une escarmouche entre Chouans bretons - car il s'agit des Bretons bien plus que des Vendéens, qui sont présents seulement lors d'une réunion de chefs pour s'allier - et soldats de la République, les Bleus. Les deux camps sont menés par des chefs valeureux : le commandant Hulot pour les Républicains, vieux soldat aimé de ses hommes, attaché à eux, intelligent et posé, qui ne fait pas de cinéma, mais fait son travail honnêtement ; en face, le Gars, un jeune émigré arrivé d'Angleterre pour mener des troupes disparates, un idéaliste plein de courage, de panache. Les Chouans ont l'avantage du terrain, et mènent une sorte de guerilla, se reconnaissant au fameux hululement de la chouette, signal qui leur donne leur nom ("chuin"). Au milieu de la mêlée ne tarde pas à arriver Marie de Verneuil, une espionne envoyée pour séduire puis trahir le Gars.

Ajoutez à cela une femme qui vit dans l'entourage du marquis de Montauran et fait les quatre cents coups avec lui, Madame du Gua, surnommée "la Grande Garce", se faisant parfois passer pour sa mère, mais dont la possessivité ne trompe pas. Dépitée qu'il soit attiré par Marie, qu'elle craint et méprise, elle n'a pas l'intention de laisser sa rivale l'emporter, d'autant plus qu'elle subodore une trahison. Mais Marie de Verneuil est un véritable ouragan, elle ne craint rien, brave mille dangers, jouant au chat et à la souris avec le Gars, sans qu'on sache, ni elle-même, si en définitive elle lui sera loyale. Elle est passionnée, menée par son caractère emporté, hautain - mais ils sont jeunes et le hasard les met en présence, les sépare, jusqu'à enflammer les coeurs et précipiter les événements.

Derrière eux, les Bleus et les Chouans vêtus de peaux de bique, mènent des batailles au sein de la rude géographie bretonne. Des scènes font vibrer les pages, qu'il s'agisse d'une messe dans un paysage fantastique de rochers abrupts, ou d'une réunion secrète dans un manoir délabré entouré d'étangs saumâtres, ou encore de pièces secrètes derrière un manteau de cheminée... Les personnages secondaires sont attachants, surprenants, hauts en couleur : ils ont leurs défauts et leurs qualités, sont grotesques ou héroïques, parfois les deux, comme les Chouans Marche-à-terre, Pille-Miche ou Galope-chopine. Balzac ne prend jamais parti, il nous montre des hommes durs qui avant tout défendent leurs terres, leur idée de la nation, leurs rites religieux.

Je ne parle même pas de la langue De Balzac, qui est sublime : c'est un peintre qui peut tout montrer, je n'ai jamais vu faire ça à ce point avec des mots. Même dans les descriptions j'étais captivée, par exemple les scènes autour de la ville de Fougère, avec le brouillard qui envahit tout, sur fond de feu de genêts, ou dans les champs barrés d'échaliers, petits et enclos, le siège de la chaumière de Galope-chopine dans une campagne figée par le givre... On parle des fameuses descriptions de 30 pages, qu'on ose ou non sauter, mais moi non, surtout pas : je veux me promener, habiter dans ses pages et tout regarder, humer autour de moi.

C'est presque un coup de coeur, comme chacune de ses oeuvres pourrait l'être, mais c'est aussi encore une préfiguration de l'auteur qu'il sera par la suite. Peut-être ai-je un peu moins aimé le fond militaire du récit, peut-être certains passages manquaient-ils de préparation, de justification psychologique, j'avais parfois l'impression de passer du coq à l'âne. Les virevoltes affectives de Marie m'agaçaient un peu, je n'arrivais pas toujours à la comprendre, elle a beaucoup d'orgueil et se dessert elle-même, comme elle met en danger ceux qu'elle aime. C'est toutefois un roman à la Walter Scott, plein d'effets aventureux, de rebondissements, je m'y suis bien laissée prendre.
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Pour lire Balzac, deux chemins principaux peuvent être empruntés. Celui qu'il a lui même tracé en classifiant ses ouvrages au sein du grand ensemble qu'est la Comédie Humaine. Ou, comme pour tous les auteurs, la voie chronologique, en partant du premier ouvrage écrit.

J'avais d'abord choisi cette seconde manière, il y a bien longtemps, quand j'ai voulu m'attaquer au monument qu'est l'oeuvre globale de cet auteur et je m'étais donc attelé à la lecture des Chouans, premier roman officiel De Balzac. J'avais vite abandonné ma lecture, lassé d'emblée par une scène d'exposition lourde et longue. Plus tard j'ai ensuite repris ma lecture en prenant l'ordre balzacien, qui m'a plus convenu.

Pour répondre au critère d'un challenge littéraire, j'ai fait une entorse à ce choix et me suis donc ré attelé à la lecture des Chouans, avec évidemment l'appréhension de ma jeunesse déçue. Je me suis rendu vite compte de mon impatience passée, la scène d'entame n'étant finalement pas si terrible.

On dit que Balzac a un peu renié ses romans de jeunesse, qu'il les considère moins réussi que les suivants, les grandes oeuvres qui font la base de la Comédie Humaine, tels Illusions perdues, le Lys dans la Vallée ou le Père Goriot. Je pense avoir compris ce que Balzac y renie, ce côté roman d'aventures, mêlant amour, combat, honneur.

Mais il a tort de minimiser la valeur de cette oeuvre, car on trouve déjà, parmi tous ces rebondissements, la patte de l'auteur plus mur qu'il deviendra. La peinture de son époque, des caractères des personnages, des moeurs de son temps est tout aussi précieuse ici que dans d'autres livres de la grande oeuvre. le divertissement qu'offre les péripéties intermédiaires ne vient pas atténuer cette valeur... Elle peut au contraire séduire un plus grand nombre de lecteurs, et aurait dû intéresser mon "moi" plus jeune, si j'avais eu plus de persévérance...
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Balzac n'est pas un auteur facile à lire pour moi. (Contrairement à Dumas, par exemple).
J'ai quelques bons souvenirs pourtant avec lui, comme "Le père Goriot", eût égard à la puissance de ses personnages.

Dans ce livre, est-ce la jeunesse de l'auteur quand il l'a écrit, j'ai trouvé ses personnages principaux, Marie de Verneuil et le marquis Alphonse (en plus, j'aime pas ce prénom, lol) de Montauran, assez pâles, fâlots, Marie étant de surcroît une girouette qui m'a donné envie de lui fiche des baffes tout du long. Je sais que c'est le summum de l'héroïne romantique, mais trop exagérée pour être crédible. Trop maniéré, un style parfois difficile à encaisser, des phrases longues, des descriptions laborieuses... Ajoutons un parti pris pour les républicains et une intrigue mièvre au possible (bien que dramatique), là, c'est complet pour moi, n'en jetez plus, mdr !

Ce qui sauve ce bouquin ce sont, au final, tous ses personnages secondaires. Corentin, le commandant Hulot, Marche-à-terre, Pille-miche, la "mère" de Gua, ET les nombreuses scènes de batailles ou de traquenards, ouf ! L'un dans l'autre j'ai apprécié, la fin étant un peu plus accrocheuse. Mais ce fut un rude combat que de passer les 300 premières pages ! Mdr !
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J'ai aime le cote instructif,j'ai ainsi appris ce qu'etaient les Incroyables et les Merveilleuses.J'ai aime les descriptions de la campagne bretonne et la facon dont les paysans organisaient leurs champs et construisaient des murs pour delimiter chacun d'eux.
Pour l'histoire d'amour,il insiste beaucoup sur les expressions des visages,les gestes et attitudes des deux amants,leurs sentiments tres changeants et volatils.Malgre le cote desuet et trop romantique,j'ai apprecie le style riche et foisonnant,pour les personnages hauts en couleurs,pour le contexte historique fascinant,pour le combat des deux camps adverses;les uns voulant restaurer la monarchie alors que les autres se battent pour defendre la republique.
Un roman d'amour sur fond de guerre sanglante qui comporte quelques passages absolument horribles et d'une sauvagerire difficile a concevoir
Un roman digne d'un grand romancier
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Inspiré du ivanhoé de Walter Scott, qu'il venait de traduire, Les Chouans est le premier véritable grand roman balzacien. L'auteur emblématique du réalisme fait le pari d'inscrire une passion amoureuse comme épine dorsale d'un roman historique, qui plus est entre le chef des Chouans, le marquis de Montauran, et Marie de Verneuil, espionne de la République envoyée pour le perdre. Balzac s'efforce de rester le plus fidèle possible aux événements (il s'inspire d'un fait historique de 1798) et surprend par son habileté à se glisser dans la peau et surtout dans la tête d'une femme déchirée entre l'amour de son pays et l'amour qu'elle porte à son amant, qui est en même temps sa cible. le personnage de Marie de Verneuil est particulièrement soigné, doux mélange de force et de faiblesse hésitant constamment entre les deux camps. Les digressions de l'auteur sont nombreuses, essentiellement pour décrire les différents protagonistes de son récit, et la physiognomonie va bon train. L'autre point fort du roman, c'est une tension dramatique qui ne faiblit jamais (René Guise souligne à juste titre le fait que le roman est clairement organisé en 5 actes comme toute tragédie qui se respecte), même quand l'auteur s'éloigne un peu trop de son fil directeur. Un grand roman à redécouvrir, car trop souvent éclipsé par le père Goriot.
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C'est le premier livre d'Honoré de Balzac que je lis.
J'ai eu un certains mal à m'accrocher au début à cause d'une longue description pourtant utile afin que l'on s'imagine avec plus de précision les personnages, les lieux et le contexte.

Au début, j'ai cru que j'allais avoir affaire à une histoire militaire, basée sur la guerre entre les royalistes et les républicains. Finalement, il y avait une passion entre Marie de Verneuil et le marquis de Montaurant et bien sûr, comme tous bon romans historiques qui se respectent : une histoire politique. La contexte historique est précis même si, je le redis, le début était assez difficile à lire mais il faut s'adapter car c'était le style de l'époque de l'auteur.

Ce roman montre la dureté de l'époque, la terrible guerre civile qui avait éclaté au moment de la révolution, la fourberie de gens sans scrupule le fanatisme religieux, les complots etc.

Un vrai roman historique avec un parfait registre réaliste que nous connaissons chez Honoré de Balzac !
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le roman, Les Chouans, a été publié en 1834. Ce livre fait partie de la Comédi humaine d' Honoré de Balzac. Ce roman montre la révolte des Légitimistes qui sont restés fidèles à la monarchie et désirent sa restauration ..
Sous la Révolution française, des paysans bretons s' arment pour le retour du roi et contre la troupe républicaine du commandant Hulot . Une aristocrate,Marie
de Verneuil, est envoyée par Joseph Fouché pour séduire et capturer leur chef, le Marquis de Montauran dit le Gars . Elle doit être aidée par un policier habile, ambitieux et peu scrupuleux, Corentin .
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