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sur 1459 notes

Abdullah, dix ans et Pari, 3 ans, sont frères et soeur. Leur mère est morte et leur père doit faire des petits travaux pour pouvoir nourrir sa famille. le lien entre ces deux enfants est très fort. La famille habite dans un village d'Afghanistan : Shasbagh, et nous sommes à l'automne 1952. La vie est difficile, la nourriture manque. D'autant plus que leur est remarié et qu'il a un autre enfant : Iqbal.
Sur les conseils de Nabi, son beau-frère, il décide de vendre Pari à un riche propriétaire M. Wahdati dont la femme Nila, poétesse accomplie, ne peut pas avoir d'enfant. le père part donc pour Kaboul avec ses enfants et sa mule.
Abdullah comprend que son père n'est pas venu ici pour trouver du travail et la séparation entre lui et sa soeur est très douloureuse. En rentrant, le père prend une hache de abat le chêne centenaire sur lequel était fixé leur balançoire : ce qu'il venait de faire lui avait beaucoup coûté, même s'il n'avait rien montré de ses sentiments.
Ensuite, on découvre au fil des chapitres, les évènements qui sont arrivés dans toutes les familles ayant un lien avec ces deux enfants. D'abord, l'histoire de Parwana, soeur de Nabi, la seconde femme du père de Pari, Saboor, et comment elle a évincé sa soeur Masooma, frivole et très jolie qui était sa rivale : « une beauté comme la sienne, ça vous brûlait les yeux » P 84 en la faisant chuter d'un arbre, ce qui la rend infirme.
Ensuite apparaît, pour la première fois Markos, médecin pour une association humanitaire et qui est chargé de remettre une lettre que Nabi lui donnée en lui faisant promettre de ne l'ouvrir qu'à sa mort. Il raconte l'histoire de sa vie. Il a quitté son village natal car il se sentait étouffé avec ses deux soeurs dont l'une était infirme. Il voulait échapper à ce milieu sans avenir et il est entré au service de Suleiman Wahdati qui va se marier plus tard avec la belle Nila, femme aux moeurs légères, que la famille réprouvait.
On verra apparaître ainsi différents personnages qui ont tous un lien avec l'histoire de Pari : Suleiman et celle de Nabi, Nila et Pari en France, Markos en Grèce, l'exil aux USA pour d'autres par exemple Abdullah etc.etc. Et je vous laisse découvrir la vie passionnante de chacun d'eux…..


Ce que j'en pense :

J'ai beaucoup apprécié de roman. L'auteur nous raconte à la façon d'un conteur, l'histoire de ces deux enfants qui ont été séparés brutalement, et comment on peut survivre à une telle perte.
Il nous parle surtout de Pari, de son adoption par une femme qui est tout sauf maternelle. Elle est très égoïste, cherche constamment à accaparer l'attention, à être le centre du monde. Elle se conduit de façon tyrannique avec Pari, en la faisant se culpabiliser sans cesse. Elle n'est pas heureuse, donc personne ne doit l'être. Mais Pari est une scientifique, donc elle ne la comprend pas.
Nila a raconté des mensonges à Pari, lui parlant de sa grossesse, de sa césarienne pour justifier sa cicatrice, lui affirmant que son père était mort d'une crise cardiaque. Elle prend ce qui l'arrange dans la réalité et essaie d'y faire coller sa version des faits.
Khaled Hosseini évoque très bien le fait qu'un enfant puisse sentir qu'il y un manque dans sa vie : Pari sent qu'elle a un frère ou du moins un être qui a compté dans sa vie car elle se sent comme un jumeau amputé de sa moitié. le souvenir d'un chien aussi la hante alors que sa « mère » les déteste, et le vague souvenir d'un grand chêne. Elle a été privée de son père adoptif qu'elle aimait et qui l'aimait.
Il évoque de façon très douce, comme un poète l'amour qu'un homme peut éprouver pour un autre homme, et qui restera caché, tu, car on ne dit pas ces choses-là, on les effleure.
Il parle aussi très bien du handicap, de la maladie et des réactions de l'entourage: (masquer)la chute qui a rendu Massouma infirme, Thalia l'amie d'enfance de Markos en Grèce qui a été défigurée par une morsure de chien, Seliman diminué après son attaque, la polyarthrite qui ronge les articulations de Pari, la démence d'Abdullah. Et il décrit la réaction des proches vis-à-vis du handicap ou de la maladie : ceux qui restent, assument, s'occupent du malade comme Parwana qui fait manger sa soeur, qui la lave car elle est incontinente, assumant le fait qu'elle est à l'origine du handicap. Nabi qui s'occupe de Suleiman jusqu'à sa mort, le stimule, le promène dans les rues dans un fauteuil roulant alors qu'il voulait s'isoler.
Il y a ceux qui sont incapables de le faire : Nila qui abandonne son mari, incapable de s'en occuper (elle ne peut s'occuper de personne à part elle-même et encore), Driss qui sympathise avec une petite fille victime de violence pendant la guerre qui lui promet de la faire venir aux USA pour la faire opérer mais qui va l'oublier sitôt rentré chez lui alors que son cousin grande gueule, imbu de lui-même s'en occupera certes pas de façon altruiste mais pour qu'on parle de lui. (/masquer)
Et puis il nous parle avec simplicité de l'exil, ceux qui ont dû tout quitter pour fuir la guerre et ceux qui en profitent. Et il y ceux qui n'ont pas eu d'autres choix que rester tel Iqbal.
Et en toile de fond, omniprésent : l'Afghanistan, la beauté des montagnes, la guerre avec les Russes, puis les Talibans puis les Américains, comment évolue ce pays, les maisons riches d'antan qui sont de plus en plus à l'abandon. Kaboul mais aussi les petites villes avec des quartiers pauvres et des quartiers neufs pour les riches, les spoliations diverses.
Khaled Hosseini est un excellent conteur, il sait captiver l'attention du lecteur et l'entraîne avec lui, en cela il me fait penser à cet auteur libanais que j'aime tant : Amin Maalouf. On retrouve la même magie des mots. D'ailleurs, le livre commence par un conte pour enfant que Saboor raconte à Pari et Abdullah et qui va s'avérer au combien prémonitoire.
Je n'ai pas lu ces deux premiers romans « les cerfs-volants de Kaboul » et « mille soleils splendides » et j'ai bien l'intention de les lire car il m'a subjuguée. C'est un livre qu'on entend aussi, la musique des mots résonne en nous, nous imprègne.
Le titre est très significatif aussi, l'histoire de chaque protagoniste survient comme un écho à l'histoire précédente, chacune se renvoyant à l'autre à l'infini comme l'écho dans les montagnes.
A lire absolument.

Note : 8,5/10
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C'est très émue que j'ai refermé ce livre, sur la pointe des pieds, le coeur au bord des lèvres.

L'auteur, très célèbre par ses 2 romans précédents que j'avais adorés, m'a emmenée à nouveau en Afghanistan, d'un petit village perdu au milieu du désert jusqu'à Kaboul, de 1952 à 2010. Mais il ne m'a pas « confinée » là-bas (si on peut dire), il m'a aussi fait voyager en Californie, en Grèce et ...à Avignon.

L'horizon est donc ouvert, mais les rapports humains, finalement, restent semblables.
Quoi de plus déchirant que de voir une petite fille pauvre arrachée à sa famille et surtout à son grand frère bien-aimé, pour satisfaire le besoin de maternité d'une jeune femme, poète et assez paumée, mariée à un homme vieillissant !
Quoi de plus éprouvant que de voir ses parents vieillir et devenir malades, s'accrochant à leurs enfants, à leur désir de présence !
Quoi de plus torturant que de devoir choisir entre une enfant scarifiée au-delà de l'imaginable par la violence des hommes et ses propres enfants, choyés !
Quoi de plus rassurant que d'assister à la complicité entre 2 êtres, dont l'un est le « serviteur » loyal de l'autre !
Quoi de plus apaisant que de rendre compte que les liens familiaux, tout distendus qu'ils puissent être à certains moments de la vie, finissent toujours par se renouer un jour ou l'autre !

Oui, ce roman est tissé de tous ces liens, toutes ces relations probables et improbables qui en font la vie, entremêlée de rencontres, de coups de soleil et de tornades. Une vie qui par moments se teint de gris, mais qui jamais ne capitule.

Tous les personnages que nous accompagnons ont un lien. La narration éclatée nous dépose, au gré des chapitres, auprès de chacun d'eux. Et c'est en avançant avec eux, en voyageant d'un pays à un autre que se déploie l'éventail familial dans notre esprit. Car la guerre est passée par là, la pauvreté aussi, et ces 2 plaies ont provoqué l'éclatement, comme souvent d'ailleurs. La difficile (compliquée ?) relation entre les parents et les enfants, la culpabilité, la peur de vivre, la nostalgie...mais aussi la douceur de vivre parce qu'on se sacrifie, parce qu'on aime, tout ceci est abordé dans ce roman, vaste construction à travers les personnes, les lieux et les époques, servie par une langue simple et lumineuse.

La vie est courte, elle est difficile aussi. Prenons-la à bras-le-corps et dansons avec elle ! Khaled Hosseini nous y encourage, en tout cas.
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Ce n'est pas une histoire, mais des histoires que nous offre ici l'auteur.
Des histoires de vie, des pans de vie qui s'entrecroisent, se séparent, se retrouvent... des rencontres, des séparations, des retrouvailles, des connaissances qui se font et se défont au cours de plusieurs décennies.
Khaled Hosseini nous emporte dans ces pans de vie ayant pour fil rouge l'Afghanistan, avec toute la posésie qu'il met dans ses histoires.
Un beau roman.
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Je ne comprenais pas ce titre et c'est en fin de lecture que j'ai réalisé sa signification. Ce livre raconte l'histoire de Pari et Abdallah, deux enfants en Afghanistan, orphelins de mère et élevés par un père, Saboor, qui s'est remarié à une femme qu'Abdallah ne parvient à aimer.


Puis Abdallah et Pari sont séparés, c'est là une scène violente du roman, Pari est confiée à une riche famille dont la femme ne peut avoir d'enfant. Et le temps passe, les enfants grandissent, séparés à jamais, les personnages évoluent, et l'on entend des nouvelles d'hommes, de femmes, disséminés en Europe, en Amérique, en Afghanistan, personnages nouveaux dont on ne connaît pas l'identité mais qui ont un lien, plus ou moins éloigné, avec les deux enfants. Disséminés par-delà les montagnes d'Afghanistan qui renvoie les nouvelles au lecteur comme un écho.


Un roman très étudié et très riche qui décrit l'Afghanistan au cours de l'histoire, dans une période qui précède la guerre d'Afghanistan contre les Russes, période heureuse ou les femmes pouvaient arborer des robes courtes, puis lors de la domination des talibans, et dans les années qui suivent et jusqu'au début des années 2000.


Un roman parfois difficile à suivre : certains personnages arrivent en début de chapitre, totalement inconnus du lecteur, et le lien est long à s'établir avec Pari et Abdullah, on rencontre même un personnage qui n'a aucun lien avec eux, mais qui se fera l'intermédiaire entre un membre de la famille et les enfants devenus adultes. On a donc parfois l'impression de recommencer le roman à son début (un peu comme quand on entre dans une histoire, qu'on cherche des repères pour accrocher).


On y apprendra l'histoire de Parawana, deuxième femme de Saboor qui supplanta sa soeur pour se marier avec le père d'Abdullah et Pari, histoire qui enrichit le roman par sa description de la culture afghane.


On connaîtra l'histoire de Nabi, le frère de parwana qui confie son passé dans une lettre adressée à Markos, médecin installé à Kaboul pour une mission humanitaire. On fera connaissance de Nila, mère adoptive de Pari, et de bien d'autres personnages.


Respect pour Khaled Hosseini qui a certainement beaucoup travaillé pour organiser ce récit et donner le jour à ce roman complexe.

Si parfois, quelques longueurs se sont fait sentir, je ne regrette pas cette lecture.
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Ah quelle belle impression !
Celle d'être redevenu un petit garçon bien bordé dans son lit et à qui l'on raconte une merveilleuse histoire. le conteur, lui a le talent de bien les faire vivre. Prenant pour chaque personnage des voix différentes, des expressions particulières, des points de vue qui leur sont propres, des intonations plus ou moins fortes.
Je suis tour à tour : ému, révolté, heureux, triste … Toute la palette des émotions y passent.
Khaled Hosseini nous transporte avec talent, faisant du merveilleux avec le quotidien des gens. Nous pénétrons au coeur de l'Afghanistan, y découvrant ses rythmes, ses rites, ses rapports entre gens influents et pauvres paysans. L'époque du Shah et celle des mollahs. Nous voyageons aussi au gré des intervenants du fond de l'Asie vers l'occident.
Une histoire aux histoires entrecroisées qui a pour point de départ la séparation des deux enfants par leur père, qui n'a d'autres choix que de vendre l'un de siens pour nourrir le reste de la famille. Sur les conseils de son beau-frère il se séparera de Pari pour satisfaire les besoins d'une femme en manque de maternité.
Alors ce livre, est-ce pour nous suggérer que le destin de tous les Hommes est lié ? Et que lorsque nous prenons une décision elle aura fatalement une répercussion que nous n'imaginons même pas, sur des personnes que ne nous connaissons même pas ?
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Exercice difficile que de parler du dernier roman de Khaled Hosseini tant il est riche. Une foison de personnages, de lieux, de thèmes caractérisent ce grand roman-puzzle à la construction originale et intelligente.

Ainsi résonne l'écho infini des montagnes nous raconte l'histoire de 3 enfants demi-frères et soeurs séparés très tôt. On suit le destin de chacun tout au long de leur vie mais à travers l'histoire de personnages tiers.

Le roman s'ouvre sur un conte afghan qui annonce les évènements à venir. Suivent ensuite 5 parties toutes relatives à l'histoire d'un personnage particulier par le biais duquel Khaled Hosseini nous offre des informations sur nos protagonistes principaux.

C'est donc à l'image de la vie de Pari et Abdallah, deux frères et soeurs très tôt arrachés l'un à l'autre, que Khaled Hosseini construit et ordonne son récit.

« Mais c'est important de connaître tes racines et l'endroit où tu as commencé à exister en tant qu'être humain. Sinon, ta vie paraît irréelle. Pareille à un puzzle. Tu comprends ? Comme si, après avoir raté le début d'une histoire, tu te retrouvais soudain au milieu, à essayer de tout démêler.

J'imagine que c'est ce que ressent Baba ces jours-ci. Une vie parsemée de trous. Tous les jours une histoire déroutante, un puzzle à reconstituer à grand-peine. »

Donc petit conseil : ne vous attachez pas dès le début aux personnages. C'est l'erreur que j'ai commise influencée par ma lecture récente des Cerfs-volants de Kaboul. Je m'attendais à une narration d'un genre identique où l'on suit un même personnage tout au long du roman. Mais ici Khaled Hosseini a procédé tout autrement.

On voyage ainsi en Afghanistan bien sûr mais aussi aux Etats-Unis, en Inde, en Grèce, en France. Et derrière ce semblant de diversité, les mêmes préoccupations, les mêmes thèmes de réflexion reviennent, abordés tour à tour sous un angle différent.

Tout comme dans Les cerfs-volants de Kaboul, on retrouve le thème des relations fraternelles : de l'attachement avec Abdallah et Pari mais aussi de la jalousie comme l'illustrent les rapports entre Parwana et Masooma ou encore les deux cousins Timur et Idris.

Les rapports enfants-parents sont aussi développés comme avec Adel et son père ou encore Pari et ses parents.

Mais le thème qui m'a le plus marquée est celui du handicap. Qu'il soit causé par accident comme c'est le cas de Masooma et de Thalia ou par la vieillesse et la maladie comme Abdallah et Suleiman, Khaled Hosseini étudie l'impact du handicap sur les mentalités, les comportements humains et montre quelles sont les différentes réactions possibles. Là encore, on se rend compte que quelque soit l'attitude adoptée par les personnages concernés, aucune ligne de conduite ne peut être jugée ou condamnée, qu'ils choisissent le sacrifice comme Nabi et Pari ou la fuite à l'instar de Parwana et Markos.

« Devant la tendresse et la légère panique perceptibles dans ses paroles, j'ai compris que mon père était quelqu'un de blessé, que son amour était aussi vrai, aussi vaste et immuable que le ciel, et aussi que cela pèserait toujours sur moi. C'était le genre d'amour qui tôt ou tard vous obligeait à faire un choix : soit on s'arrachait à lui pour être libre, soit on restait et on supportait sa dureté alors même qu'il cherchait à vous faire entrer de force dans une case trop petite pour vous. »

Ce roman est donc une véritable merveille. Khaled Hosseini m'a vraiment impressionnée. Il démontre tout son talent de conteur, d'observateur des comportements, d'analyste des relations humaines. Là encore, il nous raconte son pays d'origine, les mentalités du peuple afghan et , cette fois, évoque la toute puissance des narco-trafiquants : les nouveaux seigneurs exerçant grâce à leur fortune leur emprise sur les régions rurales du pays.

Il parvient à retranscrire des atmosphères aussi diverses soient-elles, fait passer des émotions, étudie de façon simple mais minutieuse les travers de l'homme et notamment, comme dans Les cerfs-volants de Kaboul, la lâcheté. Les personnages sont nombreux mais, pour tous, leur psychologie est travaillée dans le détail. Il n'y a rien de superflu. En peu de mots, Khaled Hosseini réussit à dire et transmettre beaucoup de choses. Il nous fait entrer dans la tête des personnages, nous fait partager leurs pensées, leur façon de raisonner. Ce qui fait qu'on comprend parfaitement leur comportement et qu'on ne peut les juger.

Il multiplie aussi les procédés narratifs, tantôt narration à la 3ème personne, tantôt à la première, narration épistolaire, extrait d'interviews. Et malgré toute cette variété, le lecteur ne s'y perd jamais car tout est lié, que le lien soit un personnage, un évènement, une photo. Les ponts entre chaque récit sont nombreux, logiques. L'ensemble forme un tout cohérent sans aucune fausse note.

Même si les émotions ont été pour moi moins fortes que lors de ma lecture des Cerfs-volants, la construction, la richesse et la maîtrise de ce dernier roman sont remarquables.

J'aurais encore beaucoup de choses à dire, beaucoup d'extraits à présenter mais l'éternelle peur du spoiler me fait m'arrêter ici. Je ne peux que vous conseiller très chaudement la lecture de ce très grand roman. Je suis contente d'avoir encore Mille soleils splendides à lire même si je pense que j'aurai du mal à en retarder davantage la lecture. Khaled Hosseini publie au compte-gouttes et il me faudra m'armer de patience une fois ses trois romans engloutis. Mais comme chacun sait, ce sont les choses les plus rares les plus précieuses.
Lien : http://booksandfruits.over-b..
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J'avais beaucoup hésité avant d'acheter et de lire ce livre. D'autant plus que je n'ai pas encore lu les 2 premiers livres publiés par l'auteur, et que certains lecteurs n'ont pas autant aimé ce livre que les précédents.
Parfois, je me méfie un peu trop des "succès de librairie" ... et parfois j'ai tort.

J'ai été comme tant d'autres, captivée par cette histoire, cette fresque ambitieuse, et par le talent de conteur de Khaled Hosseini.
Assurément un livre bien écrit et bien traduit.

Les personnages sont très attachants. Malgré quelques longueurs, chaque chapitre, chaque vie, chaque personnage, chaque point de vue, a sa place.
J'ai un peu regretté de ne pas mieux connaître Abdullah adulte, son demi-frère Iqbal, et j'ai trouvé quelques longueurs dans les histoires d'Idris et de Timur, mais j'ai quand même été comblée par la diversité des personnages : hommes, femmes et enfants, riches et pauvres, en Afghanistan, à la campagne et à Kaboul, mais aussi en France, aux Etats-Unis et en Grèce ...

J'ai bien évidemment été émue par Abdullah et Pari, par Thalia et Roshi, petites filles touchées par la disgrâce, la maladie, mais qui surmonteront cet obstacle avec tant de courage. J'ai été émue aussi par les chapitres tout en retenue sur Nabi et M. Wahdati, par le destin de Pari adoptée par Nila ...

J'ai aussi été marquée par le caractère fort de certains personnages : Pari la fille adoptive de Nila, Thalia, Mama Odelia la mère de Markos, Amra ...

Certains personnages finiront par trouver leur voie après une longue errance : Pari et Markos par exemple. D'autres semblent toujours avoir eu une vocation, comme Thalia qui dès son plus jeune âge a toujours aimé les sciences.
Certains sont des voyageurs, et d'autres non, même insulaires ou pauvres, ils restent attachés à leur village, leur maison, leur famille.

Au-delà des personnages et de ces histoires croisées, une réflexion sur la beauté et la disgrâce, les choix de vie, la fratrie, la famille, la complexité de l'âme humaine, la vieillesse, la guerre, la lâcheté, la culpabilité ... mais aussi le pardon et l'espoir. Une belle lecture.
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L'enfance de la petite Pari a basculé quand son père, trop pauvre, l'a "donnée" à une riche famille kaboulienne.
Faire le choix de la séparation pour offrir un avenir meilleur: cruelle nécessité pour le coeur des parents, cadeau empoisonné pour la construction de l'enfant qui a tout oublié, mais dont le bonheur n'est peut être qu'illusoire...

Voici donc un beau roman chorale, aux personnages attachants liés par des histoires d'amour, d'amitié, de perte, de mort, et de choix assumés ou imposés. le style indirect s'apparente à une chronique pour des vies " de trous et de pièges", liées ensemble par le fil rouge du pays d'origine.

Des petits villages afghans misérables à la vie citadine de Kaboul, de l'émigration vers l'occident, des années de paix aux fracas des armes, le destin des individus se raconte par des chapitres en tiroirs qui se mélangent et se complètent pour constituer une fresque familiale émouvante sur plusieurs décennies.

J'avais hésité à me lancer dans la lecture de ce livre, anticipant à tord une troisième copie des romans précédents que j'avais appréciés.
Il me faut reconnaitre que Khaled Hosseini se renouvelle encore avec talent, sait toujours surprendre et dépayser. L'Afghanistan qu'il nous offre est encore passionnant, la dégradation sociale et les soubresauts politiques sont en filigrane derrière les personnages finement analysés. L'accroche narrative est moins sentimentale que dans les autres livres, préférant s'appuyer sur la banalité cruelle des destinées individuelles. La vie passe et il est trop tard...

Un beau roman sur la quête identitaire et la mémoire, porté par une plume fluide, créatrice d'images et de sentiments forts.





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Le roman commence dans un village en Afghanistan, des enfants à qui on raconte une histoire.

C'est la misère, des bébés qui ne survivent pas à l'hiver… C'est un garçon qui s'occupe de sa petite soeur, un amour fraternel indéfectible.

Il y aura aussi un oncle, domestique dans une maison fortunée, un privilégié qui peut conduire une voiture, un serviteur fidèle qui s'occupera de son maître malade quand tous l'auront abandonné.

On y trouvera des femmes belles ou défigurées, prisonnières de leur dévouement filial ou victimes du manque d'amour.

On s'évadera grâce à la poésie, au rêve ou aux traits esquissés sur le papier d'un carnet…

On quittera de Kaboul, on ira de la Grèce à Paris et même aux États-Unis, on vivra le drame des déracinés et des réfugiés dont on a profité de l'absence pour leur voler leurs terres.

On se souviendra, on pensera à ce qu'on a oublié et à ce qu'il vaut mieux ne pas se rappeler…
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J'aimerais commencer par dire que c'est un coup de coeur et que cet auteur est juste un génie… Je ne sais meme pas pourquoi j'ai autant attendu pour le lire, ce livre est dément, je l'ai adoré, il m'a rendu (et me rends toujours) tellement triste que c'est sans doute, la première fois, la première fois que je ressens ça. Lisez-le, découvrez Abdullah et Pari et dites moi si c'est si dément que ça…

Ce livre m'a fait prendre conscience de tellement de choses si simple en apparence mais qui prennent une dimension énorme dans cette histoire. J'ai appris qu'il pouvait y avoir des personnages qu'on ne peut pas juger, pas parce qu'on nous l'interdit mais juste parce qu'ils sont tellement réels, complexes, criant de vérité qu'au final, on ne sait plus quoi en penser et qu'on ne se peut pas se laisser aller au jugement… ! L'un des nombreux points forts de cette histoire sont, selon moi, ses protagonistes qui sont tellement bien crées qu'ils vivent encore (et toujours ?) à l'intérieur de moi.

Autre point fort de l'auteur : la structure du roman ! On croit, au début, aller dans un terrain déjà pris mais en fait, non ! Khaled Hosseini ne se laisse pas aller à la facilité, au contraire, il construit son roman comme un énorme puzzle et ne se base pas sur ce qu'il y a de plus facile, il présente une micro-société (je ne sais pas si le terme est correcte mais l'idée est là) dont chacun des membres a une histoire qui vous fait vibrer. Vous vous demandez sans doute comment s'émouvoir pour chacun des personnages ? Ici c'est possible, en effet, l'auteur nous fait apprécier l'histoire de chacun et il faut dire que le livre au complet, est un chef-d'oeuvre.

Je me sens comme un publicitaire à force de faire des éloges à ce livre, mais c'est qu'il est tellement génial, que je ne peux pas faire autrement ! D'ailleurs, en parlant de génie, je peux vous dire que le premier chapitre est un pure merveille, digne des plus grands, il se suffit à lui-même tout en faisant une introduction sublime à cette histoire. Tout ça pour dire qu'ils faut que vous le lisiez. Son écriture est fluide mais pas dénué de style. Il a un style bien à lui tout en beauté que j'ai pu découvrir entièrement grace au fait que je l'ai lu en anglais.

En terminant ce livre j'étais désemparé, je me sentais mal et pas qu'un peu, c'est comme si j'avais vécu là-bas, vécu cette histoire qui se termine avec une anecdote juste sublime. Elle résume toute l'histoire par sa portée symbolique énorme. Elle est sublime quoi !

En lisant ce livre, vous croyez apercevoir la réalité de la tristesse du monde comme si tout était terminé sans aucun espoir… et le contexte fait qu'il n'y a pas d'autres façons de penser possible ! S'il y a une phrase dans ce livre qui résume ce sentiment, c'est bien la description de Kaboul par Timur qui dit que c'est “a thousand tragedies a square mile” (un millier de tragédie au mètre carré) et je suis tout à fait d'accord et ça se sent dans le livre…

Mais attendez, on dirait que je suis entrain de parler d'un livre pour vous rendre dépressif… mais non ! J'ai apprécié ce coté tragique, certes, mais ce n'est pas tout. En effet, l'auteur voit le bon coté des choses, il y a des personnages qui finissent bien et là, j'avais un grand sourire en lisant ça. Ce n'est donc pas un livre triste mais réaliste donc tant triste qu'heureux…

Je le dis une dernière fois, ce livre est un chef-d'oeuvre de la littérature contemporaine. J'ai adoré ce livre de la première à la dernière page et je crois que Khaled Hosseini est devenu mon auteur préféré avec ses trois livres qui sont au niveau du coup de coeur. Je vous le conseille fortement surtout si vous voulez voir une histoire réaliste et non moins sublime…
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