Disclaimer : Je vous propose de lire l'une de mes chroniques qui a failli ne jamais être publiée. Et pour cause, vous le comprendrez en lisant, je n'ai pas forcément apprécié ce roman… Par conséquent, pour les personnes qui l'ont apprécié, je vous prierai d'ouvrir votre esprit afin de comprendre mon ressenti.
De mon plein gré, je n'ai jamais voulu lire du
Houellebecq – oui, je me dédouane complètement. Malheureusement, dans le cadre d'un cours de Littérature du XXème – XXIème siècle, trois romans d'
Houellebecq faisaient partie des livres à lire et il fallait en choisir un. Après avoir lu les trois résumés ; les thématiques comme la société, la sexualité et l'érotisme revenaient sans cesse… J'ai donc fini par choisir Extension du domaine de lutte avec énormément de dépit, je l'avoue.
Comment vous dire que dès la première page, je me suis dit : « Mon dieu, je vais subir cette lecture ! ». Je l'ai flairé et ce, en lisant seulement quelques mots…
On m'a souvent placé
Houellebecq sur un piédestal, malgré les nombreuses polémiques qui l'entourent. Après avoir lu ce roman, j'essaye de comprendre ces nombreux avis positifs, sans vraiment y arriver. La plume simpliste et sans prise de tête n'offre rien d'exceptionnel. La « représentation » de la femme, quant à elle, décrédibilise toute la parole de l'auteur. Tout au long de l'oeuvre, nous suivons un homme frustré, sexuellement parlant, qui n'arrive pas à se défaire de son « mal ». Pauvre Calimero, ai-je envie de dire. À cause de cela, il en devient méprisable et misérable. Il préfère rejeter la faute sur les femmes, plutôt que de remettre en question sa propre bassesse et sa vie sexuelle réduite à néant.
De cette manière, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages. Je suis restée à la surface de ce roman, sans jamais arriver à rentrer dans cette histoire. L'intrigue plate, sans but précis, n'aide pas non plus. Elle offre un fond complètement vide, sans grand intérêt. Cependant, au cours de ma lecture, j'avais la constante impression que l'intrigue invisible était fixée sur la dégradation de la vision de la femme. le narrateur ne cesse de rabaisser, physiquement comme mentalement, les figures féminines, à base de : « pute », « très grosse, un boudin et même un sur boudin » et j'en passe. Dans ce livre, la femme passe littéralement pour un morceau de viande, sans une once d'intelligence et fortement naïve. Elle n'est juste bonne au pieu et à être matée.
Au début, je voulais dire que ce roman n'avait rien pour lui, mais je trouve cela un poil violent. Il possède, heureusement, des points positifs, comme ses chapitres courts, ses quelques pages et ses rares phrases sympathiques dans tout ce méli-mélo misogyne, qui développe la culture du viol et les agressions sexuelles – en effet, selon le narrateur, si une femme vient au travail en mini-jupe, il ne faut donc pas s'étonner que son patron bande ou se masturbe.
La vision de la femme est purement atroce et l'on sent bien que l'auteur est masculin et âgé. Toutes les femmes dépeintes ont des défauts, elles s'habillent trop court et leurs corps sont passés au peigne fin. Une poitrine tombante par-ci, des fesses bombées par-là. Une infirmière est imaginée en sous-vêtement sous sa blouse, etc. La liste est longue. Décrédibilisation, rabaissement et sexualisation des femmes, mais pas que ! le narrateur arrive même à sexualiser des mineures âgées de 17 et 14 ans et oui, il n'hésite pas à imaginer la vie sexuelle d'une enfant, sous le prisme de son regard et de celui des autres jeunes garçons.
L'auteur, sous le spectre du narrateur, se fait juge et critique. Je ne vais pas vous mentir, cela m'a grandement dérangé. C'est tout ce que je déteste chez les écrivains masculins. Pourtant, je suis objective et peut-être même un peu masochiste sur les bords, alors, j'ai décidé de continuer ma lecture, avec une once d'espoir que cela s'améliore au fil des pages. Ce qui n'a pas été le cas. le narrateur a même réussi à être raciste, en utilisant le terme « nègre ». Ainsi, j'ai gardé une mine dégoûtée tout au long de ma lecture. Bref. Un réel plaisir, n'est-ce pas ?
In fine, j'ai dû me forcer pour terminer ce roman et je pense que l'on peut dire que je l'ai subi. Bien évidemment, il ne s'agit que de mon humble avis, de ma perception des choses et de ma vision en tant que jeune femme.
Au vu des divers avis, j'ai pu remarquer que certains d'entre vous l'adorent… je ne vous jette pas la pierre, mais disons que je comprends mieux les personnes qui ont eu du mal avec ce roman.
En tous cas, en ce qui me concerne, je ne réitérerai pas l'expérience d'ici quelques années, car au cours de ma lecture, j'ai développé une certaine aversion pour l'auteur. Néanmoins, dans un sens, je pense que ce dernier a réussi son coup parce que je peux vous dire que l'
extension du domaine de la lutte, je l'ai senti jusqu'au plus profond de mon être…
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