Pour faire simple : ce livre est un régal, enfin, surtout pour ceux qui aiment le cinéma, les voyages, l'art, l'histoire et l'humour, copieusement réunis ici pour le meilleur et rien que pour lui. Un régal pour ceux qui seraient nostalgiques d'un « Âge d'Or » d'Hollywood où l'argent coulait à flots, au moins autant que les boissons post-prohibition et de l'esprit germanopratin ... Humour délirant sur fond de rêves fous, imagination sans limites si ce n'est celles du désert, amitié avec les plus grand des artistes (William Faulkner, Robert Capa, Howard Hawks, Alexandre Trauner...) et respect aux artisans et figurants sans qui les têtes d'affiches ne seraient pas grand chose. En fait, un régal pour tout le monde. Sinon c'est grave.
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On a coutume de dire : « un paysage désolé » ; je suis désolé, mais le désert ne l'est pas.
La mer recouvre inexorablement la plus grande partie de notre planète. Nous vivons, somme toute, sur des îles. Coiffés et chaussés de glaces, nous déambulons suivant les saisons dans la boue, l'herbe verte, les feuilles mortes, et le plus souvent sur l'asphalte.
Les montagnes, superbes cicatrices de cataclysmes préhistoriques, s'effritent peu à peu. Elles ont le temps. Les forêts nous ressemblent plus. Elles grouillent, s'enchevêtrent, se battent pour survivre. Les plaines, plus dociles, ondulent suivant la volonté des cultivateurs.
Les déserts, eux, sont là, tellement immobiles (je n'ose mentionner leur silence), qu'ils laissent à ceux qui les ont violés l'impression troublante qu'il s'y passe des tas de choses lorsqu'ils n'y sont pas.
Quand il « patinait » un décor, il trimbalait avec lui une quantité invraisemblable de petits pots contenant des produits mystérieux, connus de lui seul, et il promenait sa fine silhouette à travers la salle de bistrot ou le commissariat de police que le décor représentait. Badigeonnant, tapotant, grattant, polissant, il arrivait à faire apparaître sur un ensemble tout neuf quarante ans de sueur humaine, de crasse, d'usure faite par des milliers de mains moites. Le décor vivait, racontait sa vie.
Mejinsky était incontestablement le champion du monde du patinage artistique.